Un livre audio de Yves Bonnefoy (nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

livretbonnefoy_Page_1.jpgMARS 2010 – CD

 

NOUVEAUTE BIBLIOTHEQUE DES VOIX (Salon du Livre 2010) –  

LA LONGUE CHAÎNE DE L’ANCRE Office : 11 / 03 / 2010

Yves Bonnefoy – Lu par l’auteur

EAN : 3328140021196 – 2 CD, 27 €

« On dit

  Que des barques paraissent dans le ciel

  Et que, de quelques-unes,

  La longue chaîne de l’ancre peut descendre

  Vers notre terre furtive.

  L’ancre cherche sur nos prairies, parmi nos arbres,

  Le lieu où s’arrimer,

  Mais bientôt un désir de là-haut l’arrache,

  Le navire d’ailleurs ne veut pas d’ici,

 Il a son horizon dans un autre rêve. »

 

La longue chaîne de l’ancre, paru en 2008 (Mercure de France), rassemble poèmes en prose et en vers, faisant vivre le récit au centre même de la forme poétique. « Récit de rêve », c’est ainsi que l’auteur nomme l’écriture poétique en prose, qui occupe dans ce recueil une place essentielle. Yves Bonnefoy a rassemblé ici des inédits et des textes parus de 2001 à 2007, qui prennent ainsi la suite de Les Planches courbes (2001). « La longue chaîne de l’ancre » c’est ce lien puissant et énigmatique qui nous attache aux profondeurs de l’inconscient, lieu de l’esprit, lieu du vivant.

 

Yves Bonnefoy est l’auteur d’une œuvre considérable, poétique aussi bien que théorique, qui interroge sans relâche les rapports qu’entretiennent le monde et la parole. Son travail couvre de nombreux champs : poésie, critique, essais, histoire de l’art. Il est aussi le traducteur d’une très grande partie de l’œuvre de Shakespeare. Professeur au Collège de France de 1981 à 1993, il y était  titulaire de la chaire d’Etudes comparées de la fonction poétique. Il a reçu le prix Franz Kafka à Prague en 2007, et son œuvre est traduite dans une trentaine de langues.  

DVD Antoinette Fouque (le film de la série « Empreintes » + des bonus !)

SORTIE EN FEVRIER 2010 ! LE DVD DE EMPREINTES – La Collection Documentaire
DVD Empreintes Fouque recto.jpgANTOINETTE FOUQUE
QU’EST-CE QU’UNE FEMME ?
 
Vu sur France 5
« Penser en femme d’action et agir en femme de pensée. » Antoinette Fouque
 
ANTOINETTE FOUQUE
TRANSFORMER LA CONDITION HISTORIQUE DES FEMMES
 

Théoricienne, psychanalyste, créatrice des éditions Des femmes, députée européenne… Antoinette Fouque a co-fondé, en 1968, le Mouvement de Libération des Femmes (MLF). Elle lui a apporté la particularité d’allier pensée et action, inconscient et Histoire, psychanalyse et politique, ouvrant ainsi de nouvelles voies pour penser la différence des sexes.
 
Les femmes, aux côtés desquelles elle est engagée dans le monde entier depuis plus de 40 ans, sont au coeur de tous ses combats, qu’il s’agisse des violences, de l’excision, des discriminations, du droit à l’IVG, ou de leur libre expression et de leur création.
 
Antoinette Fouque, solidaire et généreuse, nous raconte ici comment le mouvement des femmes est toujours l’engagement fécond de sa vie… Ce documentaire offre un témoignage irremplaçable pour les jeunes générations et nous fait revivre, au travers d’archives extrêmement riches et variées, 40 ans d’une histoire qui a profondément changé la société.
 
Un film de Julie Bertuccelli
 
Durée du film : 52 minutes + des bonus (1 h 21 de bonus)

 

DVD Empreintes Fouque verso.jpgVous pouvez vous le procurer, en avant première, en vous rendant à la librairie des femmes , 35 rue Jacob, Paris 6ème ou le commander en appelant au 01 42 60 93 76 et sur librairie@desfemmes.fr  (20 euros).  

*Après ouverture du DVD, le bonus en sus du film diffusé, est accessible en cliquant sur « Si c’est une femme ».  Vous découvrirez ainsi des extraits d’entretiens inédits avec Antoinette Fouque sur les thèmes :

          – Une femme entre mère et fille

          – Mes trois souhaits d’enfance

          – Les Editions Des femmes, la Bibliothèque des voix

          – Le travail analytique

          – La misogynie

Puis suivent des extraits de dialogues avec : Jean-Joseph Goux, Alain Touraine, François Guéry et Nathanaël Serreau, Simone Veil, Chantal Chawaf, Béatrice Didier

Chacun de ces chapitres ou sous-chapitres est accessible en cliquant sur « suivant ».

 

« Pour l’amour de Freud » de Hilda Doolittle, dite H.D. (nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

Hilda.JPGMARS 2010 – FICTION * Office : 11 / 03 / 2010

POUR L’AMOUR DE FREUD Hilda Doolittle – Traduit de l’anglais par Nicole Casanova Préface de Elisabeth Roudinesco

ISBN : 978-2-7210-0601-1 Format 13.5 x 21 cm – Environ 300 pages, 16€ Nouvelle édition (Première édition Denöel 1977)

Romancière, poétesse et essayiste américaine, plus connue sous les célèbres initiales H.D., Hilda Doolittle (1886-1961) fut une éminente praticienne du modernisme, tout en demeurant toujours au-delà des limites des courants desquels elle fut proche, créant une œuvre absolument singulière et originale. Amie d’Ezra Pound, de D.H. Lawrence, mariée à Richard Adlington, H.D. fut ainsi une figure majeure du courant poétique de l’imagisme, qui marqua la rupture entre romantisme du XIXe et modernité du XXe siècle. Elle fit également partie du mouvement moderniste expatrié et fut l’une des « femmes de la Rive gauche » qui ont fait la renommée littéraire du Paris d’avant guerre, sans toutefois habiter la capitale, à laquelle elle préférait Londres, qui fut, pour elle comme pour Virginia Woolf, une source d’inspiration littéraire.

En 1933, animée par son intérêt pour la psychanalyse, poursuivant l’exploration de son labyrinthe intérieur et tentant de comprendre ses difficultés personnelles, Hilda Doolitle se rendit à Vienne, pour consulter Freud.

Pour l’amour de Freud est le récit, écrit en deux temps, de cette analyse. La première partie, récit intitulé « Ecrit sur le mur, Réminiscence d’une analyse avec Freud », publiée en 1944, est complétée et éclairée par la seconde, « L’avent », notes prises au fil des séances, dix ans auparavant, entre 1933 et 1934. L’ouvrage se clôt sur des lettres inédites de la correspondance de Freud et H.D., qui se poursuivit de 1932 à la mort du Professeur en 1939.

Selon E. Jones, le célèbre biographe de Freud, cet ouvrage demeure « la plus précieuse et la plus séduisante appréciation de la personnalité de Freud qu’on puisse vraisemblablement jamais lire… ». Écrit dans une belle prose poétique, il fait revivre l’atmosphère chaleureuse que le Professeur pouvait instaurer avec ses patients, mais témoigne aussi de l’expérience analytique, des techniques mises en œuvre comme de la richesse des associations.

Les éditions Des femmes-Antoinette Fouque, qui ont déjà publié plusieurs œuvres de H.D. (Hermione, 1986 ; Dis-moi de vivre, 1987 ; Le Don, 1988), ont entrepris de rééditer Tribute to Freud, édité par Denoël en 1977 sous le titre Visage de Freud, et de lui offrir une nouvelle traduction, dont la modernité fait écho à celle de la langue et de la pensée de l’auteure.

« Presque africaine » de Jacqueline MERVILLE (Nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

PAMerville.JPGPRESQUE AFRICAINE de Jacqueline MERVILLE

 

MARS 2010 FICTION  * Office : 18 / 03 / 2010

ISBN : 9-782-7210-0610-3 * Format 13 x 20 cm, environ 80 pages, 10 €

 

« C’était en Afrique de l’ouest.

La plaie dans ta bouche, au milieu du palais, cuisait, brûlait.

Une plaie faite par le tortionnaire près de la lagune de Glidji.

T’empêcher de parler. T’empêcher entièrement.

Te tuer disait-il.

Tu n’étais pas morte. Tu écrivais sur la feuille de papier quadrillé. Les traces sur ce cahier, du troué, sans forme, irrémédiablement enfoncé à coté de.

Tu n’étais pas folle avec ton visage de folie dans cette chambre de Lomé. Tu écrivais de ton supplice en traversant les pages sans les recouvrir comme un insecte mourant, se débattant contre le mur. Moellons, parpaings de mots.

Qu’est-ce qui s’écrivait aussi sur ce carnet te demandes-tu ? »                                    J.M.

 

 

Dans une langue d’une beauté et d’une poésie rare, brutale et fragile à la fois, Jacqueline Merville nous fait entendre ici la voix d’une femme, voyageuse perpétuelle, qui tente de reconstruire un impossible récit : celui du viol qu’elle a subi, lors d’un voyage en Afrique.  

Elle s’interroge : comment écrire ce qui est d’abord indicible, indescriptible, impossible à écrire ? Comment cela s’était-il écrit, au présent, sur des carnets maintenant détruits ? Comment dire l’inaudible, répondre à la mort de la parole perpétrée par le bourreau, au déni, pour elle, pour toutes les autres femmes ?

 

 

poupou045-custom-size-380-279.jpgElle tente, aussi, de « mettre autre chose dans la mémoire de l’Afrique », de remplacer les images du bourreau, du supplice, par d’autres. Retrouver ses souvenirs, « retrouver celle qui était venue en Afrique », et pouvoir, enfin, la quitter.

En filigrane, cette histoire est aussi le lieu d’une interrogation sur le colonialisme et ses conséquences, la haine raciale, mais aussi sur la haine sexiste, la première, cette haine de l’Autre dont les femmes sont, toujours, les premières victimes, quelle que soit leur race ou leur classe.

 

 

Jacqueline Merville est écrivain et peintre. Elle a publié cinq récits aux Editions Des femmes – Antoinette Fouque, des recueils de poésie, notamment à La Main courante, et dirige depuis 2002 une collection de livres d’artistes, « Le Vent Refuse ». Depuis 1992, Jacqueline Merville partage son temps entre le Sud de la France et l’Asie, en particulier les terres indiennes où elle passe plusieurs mois chaque année.

« Prénom : Médée », essai de Michèle Dancourt (nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

MARS 2010

ESSAI

 

 

PRÉNOM : MÉDÉE

Michèle Dancourt

 

ISBN : 978-2-7210-0591-5

Format 13.5 x 21 cm, environ 350 pages, 20 €

Comporte un cahier de photographies (16 pages)

Office : 18 / 03 / 2010

 

Le mythe de Médée, qui a donné lieu à de multiples œuvres, passionne et traverse toutes les cultures, tous les champs artistiques, toutes les époques, faisant signe aujourd’hui encore non seulement à des dramaturges (Jahnn, Jean Anouilh, Bergamin, Heiner Müller, Max Rouquette) mais aussi à des musiciens (Xenakis, Gavin Bryars, Dusapin), des chorégraphes (Martha Graham, Birgit Cullberg, Angelin Preljocaj), des cinéastes (Carl Dreyer, Pier Paolo Pasolini, Jules Dassin, Lars von Trier, Tonino De Bernardi)…

 

Michèle Dancourt examine ici plusieurs de ces œuvres de façon approfondie, explore les principaux visages de Médée, et en dégage les enjeux idéologiques majeurs. D’abord représentée comme une Déesse-mère, Médée est en effet devenue la figure emblématique de la mère dénaturée à partir de la tragédie d’Euripide, qui a inauguré, avec l’invention de l’infanticide, la tradition d’un traitement misogyne du mythe. C’est au XXe siècle que Médée se trouve réinventée, réhabilitée par des œuvres de femmes – notamment celle de Christa Wolf –, devenant une guérisseuse, une femme émancipée et instruite.

 

« La légende de la Colchidienne Médée et du Grec Jason brille d’un éclat sombre à la jointure entre la guerre des sexes, qui continue de tourmenter l’humanité, et la violence (néo)coloniale qui n’en finit pas d’épuiser ses maléfices avec ses dérives xénophobes et racistes : au XXIe siècle, Médée est gitane, africaine, immigrée clandestine, femme du Tiers-monde, coréenne. Autrement dit, femme et étrangère, elle est l’Autre par excellence. »                                                         M.D.

 

Michèle Dancourt est agrégée de Lettres classiques, Docteure et Maître de conférences en Littérature comparée dans les universités de Lille III et Paris X. Elle a déjà publié en 2002 Dédale et Icare, Métamorphoses d’un mythe (CNRS-Editions).

Emmanuel Reibel, Maître de conférences en Littérature comparée à l’Université de Paris X, spécialiste de musique, a été invité par l’auteure à livrer ses conclusions sur l’histoire de Médée à l’opéra.

La phrase qui fait mouche… (Le Parisien du 23 février 2010, sur la campagne anti-tabac)

Cigarette.jpgDans Le Parisien du 23 février 2010, à propos de la campagne anti-tabac, la phrase qui fait mouche.. « A ma connaissance, pratiquer une fellation ne provoque pas de cancer », estime Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération de la femme.  

L’ARTICLE, REPRIS DANS LA PRESSE DU MONDE ENTIER : TABAC. VIDEO. Cette campagne anti-tabac fait scandale – En comparant l’addiction à la cigarette à une fellation contrainte, la nouvelle campagne de Droits des non-fumeurs joue la provocation. THIBAULT RAISSE | 23.02.2010, 07h00

Cigarette = sexe ? La comparaison semble fumeuse. Voilà la réaction unanime des associations familiales et féministes face à la nouvelle campagne de pub lancée hier matin par Droits des non-fumeurs (DNF). Sur le visuel concocté gratuitement par l’agence BDDP & Fils, on voit deux garçons et une fille simuler une fellation, le sexe étant remplacé par une cigarette.

Slogan : « Fumer, c’est être l’esclave du tabac. » L’étrange campagne s’étalera dans la presse et dans des milliers de lieux publics (bars, discothèques…) jusqu’au 31 mai. Le but avoué des publicitaires ? « Choquer ». Mission accomplie : depuis hier, les clichés suscitent un déluge de réactions hostiles. « Mélanger l’addiction au tabac et le sexe est un raccourci ridicule et scandaleux. Je suis inquiète de voir qu’on peut tomber aussi bas pour une juste cause », grogne Christiane Therry, déléguée générale de Familles de . « C’est cruel et déplacé : a-t-on pensé à la réaction d’une victime de sévices sexuels face à cette affiche ? » renchérit Christiane Ruel, présidente d’Enfance et Partage.
Les associations féministes, elles, fustigent l’apparente diabolisation du sexe.

 « A ma connaissance, pratiquer une fellation ne provoque pas de cancer », estime Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération de la femme.

« Cette image d’un vieil homme posant sa main sur la d’adolescents est insupportable », complète Florence Montreynaud, présidente des Chiennes de garde. Plus surprenant : même certains vétérans du combat anticlope n’applaudissent pas. « Ça va choquer les adultes sans faire peur aux ados », analyse Bertrand Dautzenberg, de l’Office français de prévention du tabagisme. Ce tollé ne froisse guère le concepteur de la pub. « Le discours classique, du type Le tabac c’est mal, ça ne fonctionne plus », explique Marco de La Fuente, chef de projet chez BDDP & Fils.  Mais comment faut-il comprendre une telle affiche ? « Le message c’est :Le tabac est une soumission.  Or dans l’imaginaire collectif, la fellation est le symbole parfait de la soumission. » Gérard Audureau, le président de DNF, confirme. « La cigarette ne fait plus peur aux jeunes. Utiliser le sexe, c’est une manière d’attirer leur attention. Et s’il faut choquer, choquons ! » Familles de France a décidé dès hier de saisir l’ARPP*, le gendarme de la publicité. Problème : l’instance, qui n’a pas de pouvoir répressif, ne pourra que « suggérer » le retrait de la campagne. Seul moyen de l’interdire : porter l’affaire devant la justice. Un pas que personne ne semble encore prêt à franchir.

* Autorité de régulation professionnelle de la publicité.

Didier Eribon à l’Espace des Femmes, mardi 16 février à 18h30..!

Mardi 16 février à 18 h 30, l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque, 35 rue Jacob, 75 006 Paris, vous invite à rencontrer Didier Eribon présenter puis dédicacer son nouveau roman, Retour à Reims. Emmanuel Pierrat assistera à la soirée.

didiereribon2.jpgDidier Eribon est professeur à la Faculté de Philosophie, sciences humaines et sociales de l’université d’Amiens. Il a également enseigné à l’université de Berkeley (Etats-Unis).
Auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels
Réflexions sur la question gay (Fayard, 1999), Une morale du minoritaire (Fayard, 2001), D’une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française (Leo Scheer, 2007), il a été le lauréat 2008 du prestigieux Brudner Prize décerné chaque année par l’université Yale.

retourarheims.jpgRetour à Reims de Didier Eribon

Ci-dessous, le texte qui figure au dos de la couverture de son livre paru le 30 septembre 2009 chez Fayard.

Après la mort de son père, Didier Eribon retrouve son milieu d’origine avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé. S’attachant à retracer l’histoire de sa famille et la vie de ses parents et grands-parents, évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son parcours d’ascension sociale, il mêle à chaque étape de son récit les éléments d’une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, les partis, la signification du vote, etc.

vip-31.jpgRéinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, il s‘interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.
Un grand livre de sociologie et de théorie critique.

Alain de Mijolla présente « Freud et la France (1885 – 1945) » à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque : jeudi 11 février à 19 h – Venez nombreux !

L’Espace des Femmes-Antoinette Fouque vous invite à une soirée sur « Freud et la France (1885-1945) » avec son auteur, Alain de Mijolla, jeudi 11 février à 19 heures. 35 rue Jacob, 75006 Paris.

« FREUD ET LA FRANCE (1885-1945) » – UN LIVRE DE ALAIN DE MIJOLLA – PARU LE 13 JANVIER 2010

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Après de études à la Faculté de médecine de Paris, Alain de Mijolla, médecin Psychiatre des Hôpitaux, psychanalyste, devient membre de la Société psychanalytique de Paris (SPP) en 1968 et membre titulaire en 1975. Son abord psychanalytique de l’alcoolisme a été publié en 1973 et constamment réédité depuis, comme Les visiteurs du moi, paru en 1981, études théorico-cliniques sur les fantasmes d’identification au coeur de la transmission familiale intergénérationnelle. Ce livre a été complété en 2004 par Préhistoires de famille. Il est l’un des plus grands spécialistes français de Sigmund Freud et lui a consacré plusieurs ouvrages : Freud et la France, 1885-1945 (2010) ; Freud, fragments d’une histoire, (2003) ; Les Mots de Freud, (1989). Son travail d’historien de la psychanalyse est fondamental. Il fut notamment responsable du Département d’archives et d’histoire de la SPP (1988-2000), a tenu l’Atelier d’Histoire de la psychanalyse en Europe à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et a dirigé le Dictionnaire international de la psychanalyse, paru en 2002, un ouvrage magistral qui a fait date, connu pour sa richesse et son ouverture d’esprit, traduit en anglais, en espagnol et en brésilien (2005). Il fut membre de l’International Society of Political Psychology (1989-2003), de l’American Academy of Psychoanalysis (1990-2001), et du Conceptual and Empirical Research Commitee de l’Association internationale de psychanalyse (IPA) entre 2002 et 2004.

Créateur en 1985 et président honoraire de l’Association Internationale d’Histoire de la Psychanalyse (AIHP), Alain de Mijolla a écrit plus de quatre-vingt dix articles psychanalytiques et dirigé de nombreuses revues ou collections comme la Revue internationale d’histoire de la psychanalyse (1988-93), la collection Histoire de la psychanalyse aux Presses Universitaires de France (1988-99) ou encore la collection Confluents psychanalytiques aux éditions les Belles Lettres (1980-93). Il fut récompensé pour ses travaux par le Prix Maurice Bouvet de psychanalyse en 1976 et aux USA, par The Sigourney Award en 2004.

UNE NOUVELLE FAÇON DE PARLER D’HISTOIRE…

livre-983.jpgFreud en France, 1885-1945, raconte, année par année présentées comme autant de chapitres, la lente progression du personnage de Freud et de ses idées dans le milieu médical et culturel français. Depuis son séjour chez le professeur J.M. Charcot en 1885, chaque année brosse un tableau des images que l’on se fait de Freud, jusqu’à sa mort en 1939, et des psychanalystes français jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1945. Correspondances privées autour de problèmes que posent la pénétration des théories freudiennes comme la naissance du mouvement psychanalytique et la création de la Société Psychanalytique de Paris, puis de la Revue Française de Psychanalyse, articles de critique ou de louanges dans les journaux médicaux et philosophiques ou dans des magazines plus légers, interviews par les journalistes de l’époque, de nombreux documents mal connus ou inédits forment chapitre par chapitre des tableaux vivants, drôles ou émouvants.

 

Comment ne pas citer les écrivains de la N.R.F qui, sous la bannière des éditions Gallimard, sont avec André Gide parmi les premiers à découvrir l’oeuvre freudienne, ou comme les Surréalistes qui s’enchantent à y trouver un langage qu’ils croient commun, ou Anaïs Nin dont les aventures amoureuses avec son thérapeute donnent une image mi-caricaturale mi-véridique de l’exercice de la psychanalyse par certains, ou les membres du Parti Communiste français qui, semblables aux catholiques, dénoncent les conséquences fâcheuses qu’ont de telles lectures.  

On peut aussi y trouver l’exposé des premiers écrits des psychanalystes venus rejoindre Freud à partir de 1920, date de la publication des
Cinq leçons sur la psychanalyse dans une traduction en langue française qui inaugure la parution chaotique, disputée par Gallimard, Payot, Denoël et finalement Alcan, de ce qui ne parvient pas à constituer une édition de ses oeuvres complètes, encore inachevée de nos jours.

Leurs idées montrent que rien n’est nouveau sous le soleil et que la recherche historique redonne à tel ou tel d’entre eux, injustement oubliés, la priorité de telle idée théorique ou pratique. On voit ainsi les débuts d’un Jacques Lacan, déjà original et profond créateur ou de Françoise Dolto qui s’oriente dès son entrée sur le divan du Dr. René Laforgue, vers la psychanalyse des enfants.

Ce livre se parcourt, se lit en trouvant une année au hasard, comme en effectuant une recherche plus précise au fil du temps ou de l’histoire d’un personnage, repérable par les entrées d’un Index complet.

Outre des références bibliographiques générales en fin de volume, des notes de bas de page permettent de retrouver les articles cités au lieu même de leur citation, ce qui simplifie plus nettement leur consultation que d’avoir à les retrouver en petits caractères ramassés en fin de volume.

Tout aussi indispensable pour éclairer sa lecture, ce livre offre une trentaine de pages de notes complémentaires qui donnent des indications brèves, mais précises, sur les principaux personnages évoqués, leur première apparition étant signalée dans le texte par un astérisque qui conduit à trouver en fin de volume le renseignement cherché.

Propre au délassement, comme le fait un livre qui raconte des histoires au ton parfois romanesque, aussi bien qu’instrument de travail pour des recherches ciblées sur les thèmes abordés, cet ouvrage est indispensable à toute personne cultivée désireuse de connaître l’image de la France d’avant la Seconde Guerre mondiale et de ses frottements aux idées dérangeantes de Sigmund Freud.

 

Bibliographie Alain de Mijolla

o Freud et la France, 1885-1945, (PUF, Hors collection, 2010)

o Psychanalyse, codirection avec Sophie de Mijolla-Mellor, (PUF, Coll. Fondamental, 2008, 5e édition)

o Préhistoires de famille (PUF, Coll. Le Fil rouge, 2004)

o Pour une psychanalyse de l’alcoolisme, cosigné avec S. Shentoub (Payot-poche, 2004)

o Freud, fragments d’une histoire, (PUF, Coll. Le Fil rouge, 2003)

o Les Visiteurs du moi : Fantasmes d’identification, (Les Belles lettres, Coll. Confluents psychanalytiques 1981 ; rééd. 2003))

o Dictionnaire international de la psychanalyse, (Calmann-Lévy, 2002 / Hachette Littératures, Coll. Grand Pluriel, format poche en coffret 2 volumes, 2005)

o Évolution de la clinique psychanalytique, (L’Esprit du Temps, 2001)

o Les Mots de Freud, (Hachette, 1982 ; Les Belles lettres, 1982)

Mardi 9 février à 18h30, Soirée Clarice Lispector à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque (présence de nombreuses personnalités dont le fils de l’auteure)

clacla.jpgAntoinette Fouque et Des femmes

 

vous invitent à une rencontre exceptionnelle

AUTOUR DE CLARICE LISPECTOR

 

mardi 9 février, à 18h30 (35 rue Jacob, 75006 Paris – Métro Saint-Germain des Prés)

 

avec

* Paulo Valente, son fils, de passage à Paris, qui partagera ses souvenirs.

* Benjamin Moser, auteur de Why this World, une biographie de Clarice Lispector (à paraître aux éditions Des femmes fin 2010)

* Marc Weitzmann, écrivain et journaliste, qui traduit actuellement cette biographie.

* Lectures de l’oeuvre de Clarice LISPECTOR par Hélène Fillières, Alice Butaud

Espace des Femmes-Antoinette Fouque – 35 rue Jacob – 75006 Paris

 

A bientôt, à mardi soir, ma reconnaissance anticipée pour informer massivement votre entourage de cette soirée.

Clarice Lispector dans le catalogue des trente ans des éditions Des femmes-Antoinette Fouque (p.314-315)

CLARICE LISPECTOR
Clarice Lispector (1925-1977) publie son premier roman Près du coeur sauvage alors qu’elle n’a pas encore vingt ans. La critique salue la naissance d’un grand écrivain. Son oeuvre fait entendre, au plus intime de l’âme, une voix unique, que cerne une écriture d’une précision implacable. Auteure de fictions, de nouvelles et de chroniques, que les Editions Des femmes ont entrepris de publier intégralement, Clarice Lispector a également écrit des contes où l’on retrouve ses thèmes les plus chers.

181_2555-clarice-lispector.jpg« Je travaille la matière première… » C.L.
 
CLARICE LISPECTOR
 
LA PASSION SELON G.H.
 Traduit par Claude Farny
« Ce livre est un livre comme les autres, mais je serais heureuse qu’il soit lu uniquement par des personnes à l’âme déjà fomée. Celles qui savent que l’approche de toute chose se fait progressivement et péniblement – et doit parfois passer par le contraire de ce que l’on approche. Ces personnes, et elles seules, comprendront tout doucement que ce livre n’enlève rien à personne. A moi par exemple, le personnage de G.H. m’a peu à peu donné une joie difficile : mais son nom est joie. » C.L.
 
UN SOUFFLE DE VIE
Traduit par Jacques et Teresa Thiériot
« Imaginant un dialogue entre un dialogue entre un auteur et la femme-personnage à qui il donne « un souffle de vie », Clarice, entre ces deux miroirs se dédouble à l’infini et, une dernière fois et à jamais, nous éblouit par tous les éclats de son écriture et finalement nous propose le mot « vie » comme réponse à nos propres questions. » J.T.
 
AGUA VIVA
« Mes phrases balbutiées sont faites à l’heure même où elles sont écrites et crépitent d’être si neuves et encore vertes. Elles le sont déjà. Je veux l’expérience d’un manque de construction. Quoique mon texte soit tout traversé de bout en bout par un fragile fil conducteur – lequel ? celui du plongeon dans la matière du mot ? celui de la passion ? Fil luxurieux, souffle qui réchauffe l’écouler des syllabes. La vie m’échappe à peine quoique me vienne la certitude que la vie est autre et a un style occulte.
Ce texte que je te donne n’est pas fait pour être vu de près : il gagne sa rondeur secrète d’être plutôt invisible, quand il est vu d’un avion volant à haute altitude. Alors on devine le jeu des îles et on voit les canaux et les mers. Entends-moi : je t’écris une onomatopée, convulsion du langage. Je te transmets non une histoire mais seulement des mots qui vivent du son. » C.L.
 
LA VIE INTIME DE LAURA
« Il faut que je te dise une vérité. Cette vérité est que Laura a le cou le plus moche du monde. Tu t’en fiches n’est-ce pas ? Parce que ce qui compte, c’est la beauté intérieure. Toi, es-tu beau intérieurement ? Je parie que oui. Comment est-ce que je le sais ? C’est que je suis en train de te deviner. » C.L.
 
LE MYSTERE DU LAPIN PENSANT
« Tu sais, Paulo, tu ne peux pas imaginer ce qui est arrivé à ce lapin. Si tu crois qu’il parlait, tu te trompes. Il n’a jamais prononcé un seul mot de sa vie. Si tu crois qu’il était différent des autres lapins, tu te trompes aussi. La vérité, c’est qu’il n’était qu’un lapin. Tout ce qu’on peut dire de lui c’est qu’il était un lapin très blanc. » C.L.

 
DANS LA BIBLIOTHEQUE DES VOIX : 
Liens de famille lu par Chiara Mastroianni
La Passion selon G.H. lu par Anouk Aimée
***
LIVRES PAPIER :
La Passion selon G.H. – Fiction, 1978
Agua viva – Fiction, 1980
Près du coeur sauvage – Roman, 1982
La Belle et la Bête suivi de La Passion des corps – Nouvelles, 1984
Où étais-tu pendant la nuit ? – Nouvelles, 1985
L’Heure de l’étoile – Roman, 1985
Liens de famille – Fiction, 1989
Le Lustre – Fiction, 1990
La Ville assiégée – Fiction, 1991
Un Apprentissage ou Le Livre des plaisirs – Fiction, 1992
Corps séparés – Nouvelles, 1993
La Découverte du monde – Chroniques, 1995
Un souffle de vie – Fiction, 1998