Deux blogs sur Pomme Jouffroy

A signaler deux blogs consacrés à deux livres antérieurs à « Res Nullius » de Pomme Jouffroy, par un de ses admirateurs, Michel Renard !

http://ruederome.canalblog.com/

http://lesimmortelles.canalblog.com/

Je vous rappelle sa dédicace, jeudi 7 juin, à partir de 18 heures à la Librairie Le Divan, 203, rue de la Convention, Paris 15ème

Bonne nuit !

G.

PROGRAMME FICTIONS 2007

En espérant que vous passez tous un excellent jeudi de l’Ascension, je viens m’immiscer dans votre quiétude pour vous évoquer les deux fictions maîtresses des Editions Des femmes en ce premier semestre 2007. Il s’agit de deux beaux livres d’écrivains dont le talent a déjà été reconnu.

Le premier, Am See de la voyageuse passionnée Catherine Weinzaepflen, publié chez Flammarion en 1985, a suscité l’enthousiasme très vif des médias d’alors (c’est une réédition), son dossier de presse – que je peux vous adresser sur simple retour de courriel me communiquant votre adresse postale – est impressionnant. La signification de son titre, aussi intrigant que mélodieux ? L’expression Am See, littéralement « du lac », est un cliché de carte postale. Nombreux sont les hôtels Am See dans les pays de langue germanique. Le livre ainsi intitulé est un échange de lettres entre Camille et Dominique – prénoms ouvrant la porte sur l’imaginaire, permettant toutes les rêveries, puisqu’ils peuvent convenir aux deux sexes et que le mystère ne sera jamais levé. Il s’agit, dans cette correspondance, d’opter pour un endroit de villégiature qui provoquerait la rencontre. Autant de paysages que de lettres (l’Afrique, Rome, Amsterdam, certaines campagnes…). Paysages qui constituent l’espace virtuel de la relation qui se trame ainsi entre les deux personnages. Notons que Catherine Weinzaepflen a vu son magnifique Orpiment récompensé par un prix littéraire en 2006.

Le second, Res Nullius, est de Pomme Jouffroy. La pétulante chirurgienne de l’hôpital Saint-Michel à Paris est entrée dans les lettres par un essai en 2002, Il n’y a plus d’hôpital au numéro que vous avez demandé (Plon), et un premier roman en 2005, Les Immortelles (Éditions du Palmier). Ce mois-ci, une grande soirée organisée en l’honneur de Rue de Rome (éditions Des femmes, 2006)… par une banque située… rue de Rome ( ! ) a connu un succès remarquable. L’auteur dédicacera celui de cette année jeudi 7 juin à partir de 18 h à la librairie Le Divan dans le 15ème… elle vous attend…Extrait de Res Nullius : « La quatrième nuit, celle du Nord, on est passé de l’hiver à l’automne, les vignes autour du hogan avaient roussi, et le ciel somptueux, bleu et rouge, s’enflammait. Alors que ma grand-mère avait retrouvé des cheveux longs, châtains, qu’elle avait remontés en chignon derrière sa tête, nous avons mangé des nourritures étranges. Après le temps s’est arrêté sagement, et Arnaud a passé quatre nuits à faire díimmenses peintures de sable quíil détruisait au matin en les dispersant dans le vent. » P.J.

Avec l’espoir de susciter votre curiosité avec l’un, l’autre, ou les deux de ces livres…

Bien à vous

« Res Nullius » de Pomme Jouffroy

Res nullius

Pomme Jouffroy

Office 10/05/2007

Un soir, regardant par la fenêtre, Arnaud surprend une femme dans son intimité. Il se découvre voyeur, puis amoureux. Pourtant cette femme pourrait être sa mère. Après l’avoir observée plusieurs fois en cachette, un jour il la rencontre, et lui dit : « Vous êtes la plus belle femme que j’aie jamais vue. » Elle s’appelle Hélène. Il naît entre eux une relation amoureuse, qui prend pour lui la forme d’un apprentissage : apprentissage de l’amour, apprentissage de la vie. Le récit, raconté par lui, puis à la troisième personne, nous offrira d’entrer brièvement, le temps d’un chapitre, dans ses pensées à elle, de découvrir le versant féminin de la relation.

Cette première histoire est entrecoupée par une seconde qui commence au troisième chapitre : celle de Paul (personnage-narrateur) et de Majnouna, son arrière-grand-mère. Majnouna est un surnom, qui signifie « la folle ». C’est ainsi que l’ont rebaptisée des membres de sa famille : parce qu’elle a eu la sagesse de comprendre que la proche disparition du pétrole allait bouleverser l’organisation mondiale, et qu’elle a réorganisé sa vie en vue de ce grand bouleversement. Paul trouve refuge auprès de Majnouna qui lui apprend tout ce que ses parents ne lui ont jamais appris : les livres, la cuisine, les chevaux, l’affection, les souvenirs, la valeur des choses. Son apprentissage se fait aussi auprès de ses cousins, tous engagés dans le cirque de ses parents. Mais Majnouna est très âgée, et Paul risque de la perdre. Juste avant de mourir, elle l’emmène dans un long voyage : elle veut lui faire voir le monde avant de s’en aller.

Ces deux histoires ont un point commun : grâce à une femme, un garçon et un jeune homme font l’apprentissage de la vie, ouvrent les yeux sur ce qui jusqu’alors leur était inconnu, et qui va pour toujours élargir leur horizon. Or ces deux histoires se rejoignent : le lecteur découvre progressivement que ces deux femmes n’en sont qu’une, racontée à deux périodes de sa vie. Et Arnaud réapparaît à la fin de la vie d’Hélène-Majnouna, pour l’aider à partir.

Dans un style dynamique et percutant, Pomme Jouffroy imagine deux périodes de la vie d’une femme, la première dans une France actuelle, la seconde dans une France d’après le pétrole : une femme vue à travers le regard de deux hommes, deux regards émerveillés qui font d’elle un personnage quasi mythique. Mais aussi un personnage miroir, puisqu’il renvoie au lecteur un regard très pertinent sur notre monde.

Pomme Jouffroy est chirurgienne à l’hôpital Saint-Joseph à Paris. Elle a publié un essai en 2002, Il n’y a plus d’hôpital au numéro que vous avez demandé… (Plon), et deux romans : Les Immortelles (Éditions du Palmier, 2005) et Rue de Rome (Des femmes-Antoinette Fouque, 2006).

« Rue de Rome » de Pomme Jouffroy

Rue de Rome

Pomme Jouffroy

Office 23 mars 2006

Ce roman se déroule dans un atelier de lutherie de la rue de Rome : après la mort du vieux luthier qui dirigeait l’atelier, repris par son assistant, Julien, une jeune femme est engagée pour y faire son apprentissage. Mais sur l’atelier pèse le souvenir fascinant du vieil homme, un souvenir qui paralyse Julien, et qui s’immisce entre les personnages, prenant la place de la relation qui aurait pu exister entre eux.
Plongeant au cœur de l’univers singulier de la lutherie, ce roman polyphonique mêle les destins de trois personnages : tandis que la présence fantomatique du vieux luthier plane sur l’atelier, le récit de sa mort s’insère dans le récit principal, dans un brouillage subtil des repères temporels, et confère au roman un charme mortifère.

Pomme Jouffroy est chirurgienne à l’hôpital Saint-Michel à Paris. Elle a publié un premier roman en 2002, Il n’y a plus d’hôpital au numéro que vous avez demandé… (Plon).