Laurent Sedel dans « le Dit des mots »

Autobiographie

Petite histoire d’un juif français- Résurrections (*), signé Laurent Geoffroy est un ensemble de portraits où, derrière un pseudonyme, l’auteur évoque aussi bien le métier de chirurgien public que la face cachée de son histoire de survivant.

Né en 1943 sous le nom de Laurent Geoffroy, ancien chef du service orthopédie de l’hôpital Lariboisière, en 1997, menant en parallèle une carrière de chercheur, Laurent Sedel a gardé son premier patronyme comme nom de plume. Avec Petite histoire d’un juif français- Résurrections, il mêle plusieurs récits jouant sur une autobiographie romancé. L’histoire de Georges, c’est la sienne même si l’on sent que l’auteur a gardé des zones secrètes. Or, Georges n’aurait pas dû vivre.

Tout commence par cette naissance improbable en 1943 quand son père était à Auschwitz, sa mère recherchée par la police de Vichy. Des années plus tard, alors que ses parents sont des survivants de 39-45, alors qu’il doit subir une greffe du foie et qu’elle marche, il a envie de raconter cette double survie. L’étrangeté de sa propre histoire est l’occasion d’exprimer sa reconnaissance envers ceux qui, à chaque étape, ont participé à ladite survie… Il souligne : « J‘aurais pu écrire l’histoire de mes parents à la première personne. Cela avait plusieurs inconvénients : le premier risque était de la trahir cette histoire, puisque l’histoire n’est pas la vie : c’est une représentation a posteriori d’évènements précédents dans un contexte tellement différent. D’autre part, dire la totale vérité, j’en était incapable. (…) Je suis sans doute un marrane honteux. Être marrane, c’est rester caché, l’anonymat est la sécurité, le possibilité de survivre. Je vis ainsi sans y penser, naturellement. »

François Cardinali

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