« Le Dit des Mots » a aimé Didier Guillot

Les souvenirs en… marche

Entre récit de randonnée et essai personnel pour panser une vieille blessure, J’ai appris à rêver sur les pas de Stevenson (*) signé Didier Guillot, évoque la marche qui apparaît comme un « prétexte » pour redonner vie à un frère tôt disparu. Entre autres.
Didier Guillot

J’ai appris à rêver sur les pas de Stevenson est un court texte en forme d’hymne à l’errance personnelle qui donne le temps de lâcher prise. C’est le récit d’une envie de reprendre la route. Une simple marche de randonneur pour réchauffer les muscles. Chercher sur une carte un vague tracé libéré des turbulences du monde et confronter sa carcasse d’adulte au souffle de l’enfance. Ce sera le chemin de Stevenson que choisit Didier Guillot pour larguer les amarres. « Chemin de grande randonnée prenant sa source dans le département de la Haute-Loire, gambadant sur les terres de Lozère pour s’essouffler dans le Gard. »

Une histoire bien connue des amateurs de littérature. À la suite d’un chagrin amoureux avec Fanny Osbourne, l’écrivain voyageur éprouve le besoin de s’isoler et il commence alors un long périple dans le sud de la France accompagné de Modestine, une ânesse. Il en tirera en 1878 un livre touchant devenu célèbre : Voyage avec un âne dans les Cévennes.
Et si, pour Didier Guillot, cette errance n’était pourtant qu’un prétexte pour faire revivre un frère disparu, ce frère qui lui avait appris à rêver et à sentir le parfum de la rivière ? Au fur et à mesure d’un récit court et nerveux, on sent qu’il faut aller vers pareille explication de texte sans pour autant négliger cette célébration d’une randonnée littéraire où parfois passent les ombres d’un Pablo Neruda d’un Alain Bashung et Bertrand Belin

Laisser un commentaire