Ambassador Hotel, la mort d’un Kennedy, la naissance d’une rock star de Marie Desjardins
4 juin 1968, Ambassador Hotel, Los Angeles. Right, un nouveau groupe rock britannique, y débarque pour enregistrer un album. La nuit même, Robert (Bob) Kennedy est assassiné dans les cuisines. Un meurtre inspirant qui donnera le jour au titre Shooting at the Hotel qui devient instantanément un succès et propulse le chanteur, Roman Rowan, au rang de rock star.
Par Corinne Bénichou
Quelque cinquante ans plus tard, la formation fait sa dernière tournée mondiale. Occasion d’un bilan et d’un retour sur le passé, d’une réflexion sur les tristes circonstances d’une chanson mondialement connue.
Au fil des pages, le lecteur découvre la vie de Roman Rowan (enfance, famille, ascension vers la popularité, rivalités, querelles, femmes, luxure, tournées internationales) associée à une introspection du personnage principal. Peu à peu, les vérités sont dévoilées dont la déroute d’un amour avorté lié au secret d’une vie avec une belle Cubaine.
Bronte le génie contrarié, Clive l’ami fidèle, Jill son épouse et Chance sa fille, constituent une galerie de personnages secondaires bien définis influant plus ou moins sur l’humeur et les décisions du monsieur !
Marie Desjardins décrit de belle façon l’archétype d’une célébrité des années 60 encore actif à soixante-dix ans, au sein d’un groupe dinosaure fictif, pour un dernier tour de piste, dans un récit bien ficelé.
Entre le thriller psychologique et la biographie détaillée, sur fond d’Histoire rigoureusement documentée, les pistes y sont habilement brouillées, plus réelles que le réel.
Ce roman est un portrait finement rendu et représentatif d’une époque, du rock et d’un chanteur en fin de parcours, sans oublier les concerts (le frisson des guitares, l’angoisse avant l’entrée sur scène, la relation électrique avec le public).
Dans la mouvance des Jim Morrison ou Mick Jagger, sans obtenir la même notoriété, l’homme est doté d’un charisme qui lui apporte une indéniable attraction auprès de la gente féminine. La couverture du livre est d’ailleurs significative de ce style d’artistes !
Excellent moment de lecture dans un univers auquel le commun des mortels n’aura jamais accès et qui, grâce à cet ouvrage le vivra par procuration !
Publié aux éditions du CRAM