Taslima Nasreen dans L’Humanité.fr du 12.10.07

L’essentiel

Taslima Nasreen. L’écrivain lance un appel à l’aide.

L’écrivain Taslima Nasreen, qui risque d’être expulsée d’Inde où elle a été menacée de mort par des islamistes, a lancé un appel à l’association française Alliance des femmes pour la démocratie. Taslima Nasreen, musulmane, vit en exil depuis qu’elle a été menacée de mort par des islamistes au Bangladesh en 1994. Elle a été agressée publiquement en Inde en août dernier par des activistes musulmans et est poursuivie en justice dans ce pays pour offense à l’islam. Aux termes du Code pénal indien, elle risque jusqu’à trois ans de prison. La citoyenneté indienne a été refusée à Taslima Nasreen, qui souhaitait s’établir dans l’Etat indien du Bengale occidental. L’Alliance des femmes et sa présidente Antoinette Fouque ont déjà été entrepris des démarches en sa faveur auprès des autorités indiennes.

« Les livres prennent du volume » par Anne-Sophie Lechevallier – Illsurtration Matthias Petit (Paris-Match du 11 au 17 octobre 2007)

ladernierefemmesdesfemmes.jpgarielle_dombasle_reference.jpgLES LIVRES PRENNENT DU VOLUME

Sur cassette, C.D. ou via M.p.3, les voix de Fanny Ardant, Jean Rochefort ou Catherine Deneuve donnent à entendre nouvelles ou livres pour enfants. De quoi dresser l’oreille !

Par Anne-Sophie Lechevallier – Illustration Matthias Petit

Pour Antoinette Fouque, il s’agissait d’abord de permettre à ceux qui ne savaient pas lire d’accéder aux textes. La fondatrice des éditions Des femmes et de sa Bibliothèque des voix fut la première à enregistrer des livres sur des cassettes au début des années 80 : « Je me suis aperçue que, entre le théâtre et l’écrit, une série d’actes avait disparu, comme celui de lire à haute voix un texte. » Depuis, une vingtaine d’éditeurs ont suivi. Les comédiens, dont la parole, d’ordinaire, est indissociable du corps, sont nombreux à avoir prêté leurs voix. Rochefort, Ardant, Giraudeau ou Deneuve ont tous passé entre trois et cinq jours en studio. « Les comédiens apportent à la lecture ce que l’auteur n’a pas forcément entendu du texte », explique Antoinette Fouque, qui a immortalisé les voix de Marguerite Duras ou de Jacques Derrida.

2 527 TITRES AUDIO DISPONIBLES SUR LE MARCHE

41Pnvb1P1mL__SL290_.jpgUn exercice parfois difficile pour l’écrivain, comme le constate Marc Levy : « La première fois que j’ai lu un de mes textes, j’ai eu le sentiment que cela devenait impudique. Toute la distance et le second degré dans les dialogues disparaissaient. Puis, progressivement, j’y ai pris du plaisir. Je le fais surtout pour les personnes malvoyantes ou non-voyantes. » Ces dernières restent le public de base des livres audio, explique Serge Eyrolles, président du Syndicat national de l’édition.

Car la France, avec son minuscule marché de livres audio, est une exception. Les 2 527 titres disponibles ne représentent que 0,4% des ventes de livres. Soit dix fois moins qu’en Allemagne. Bien moins aussi qu’en Suède, où ils occupent 10% de la production éditoriale, et aux Etats-Unis, où, l’an passé, presque un Américain sur quatre a écouté un livre de ce genre. Tout le monde joue le jeu, jusqu’à Bill Clinton, qui a lu le millier de pages de son autobiographie.

« Je suis persuadé que cela va se développer en France », assure Serge Eyrolles. En attendant, le paysage des éditeurs de livres audio se réorganise. Pour l’instant, ils sont une vingtaine à se partager le marché, tels Frémeaux, Thélème ou V.d.b., dirigé par Christine Van den Bosch, une petite maison qui enregistre entre 30 et 40 livres par an. Sa meilleure vente est « le Da Vinci Code », mais avec seulement 7 000 versions audio. Une goutte d’eau rapportée aux 6 millions d’exemplaires imprimés. Quant à Gallimard, il a commencé à utiliser les cassettes il y a une vingtaine d’années, pour « provoquer la rencontre entre le livre et l’enfant », explique Hedwige Pasquet, directrice générale de Gallimard Jeunesse, avant de créer, en 2004, une collection « Ecoutez lire », qui compte une centaine de titres. La même année, Audible, qui vend des livres audio à télécharger, a vu le jour chez France Loisirs. Et cet été, ce sont Hachette Livre, France Loisirs et Albin Michel qui se sont réunis pour créer une société baptisée provisoirement AudioPoche, dont les douze premiers titres verront le jour en janvier prochain. « Un gros éditeur ne peut pas faire décoller un marché tout seul. Nous pensons que la visibilité de ces C.d. dans les librairies sera déterminante, surtout qu’ils sortent en même temps que les livres », analyse Valérie Lévy-Soussan, directrice de la structure audio chez Gallimard. Tous comptent sur les formats M.p.3 pour baisser les prix et multiplier les ventes. Ainsi, les dix-sept heures d’enregistrement du « Da Vinci Code » occupent 17 C.d. « normaux », mais seulement 2 C.d. M.p.3. ! Moins encombrant et peut-être plus facile à embarquer en voiture pour faire passer le temps da,s les embouteillages…

UN LAPIN SACHANT CONTER

Jusqu’à présent, ce lapin – relié à Internet et à l’ordinateur par Wi-Fi – lisait les mails, la météo ou le journal. A partir de novembre, le Nabaztag racontera des histoires des enfants. A commencer par « La belle lisse poire du prince de Motordu » de Pef, publiée par Gallimard en 1980. Il suffit de « faire renifler » la couverture à ce lapin (plus exactement la puce R.f.i.d. collée dessus) pour que Pef – ou le lapin – se mette à lire l’histoire. Lui tourner une oreille fait avancer d’un chapitre. Un geste intuitif suffit, explique Rafi Haladjian, inventeur du Nabaztag. Les enfants n’auront plus besoin de demander à leurs parents de mettre une cassette. Et le livre pourra devenir interactif. « Grâce, notamment, à des jeux qui exploiteront le texte. L’auteur, Pef, se réjouit : « A chaque lecture du « Prince de Motordu », je retrouve la même émotion quand j’ai écrit cette histoire, un après-midi de 1978. » Le Nabaztag lira quatre autres livres de Gallimard l’an prochain.

A. – S.L.10961578_tml.jpg

Taslima Nasreen sur come4news.com le 11.10.07

Taslima Nasreen appelle à l’aide, relayée par l’Alliance des femmes

Une pétition émanant d’alliance des femmes en solidarité avec Taslima Nasreen est actuellement en ligne sur internet, suite à un appel à l’aide de l’écrivain du bengladesh lui-même. Taslima Nasreen a été menacée de mort par une fatwa suite à son premier roman, Lajja (La honte), dans lequel elle prenait position pour les femmes battues dans l’islam, mais aussi pour les minorités non islamiques, ici les hindouistes, dans les pays musulmans, tels que le sien.

Pour échapper aux extrémistes, en 1994, elle a dû fuir son pays, pour habiter successivement Berlin, Stockholm, et New York, puis Calcutta où elle essaye d’obtenir la nationalité indienne, en vain. Agressée par un groupement politique musulman à Hiderabad en août dernier, alors qu’elle présentait la traduction d’un de ces livres, elle fait aussi l’objet d’une mise à prix, de plus de 11 000 dollars, pour sa décapitation, ordonné toujours par des islamistes indiens. Si aujourd’hui Taslima Nasreen appelle à l’aide c’est qu’elle risque l’expulsion, ou… la mort, selon elle. La justice indiennre la poursuit par ailleurs pour avoir semé « La discorde, la haine, et la malveillance entre les groupes religieux », et elle risque jusqu’à trois ans de réclusion.

Dans un entretien donné à Amnestie sans frontière le 8 mars 2003, elle expliquait la dure situation des femmes dans son pays, « elles n’ont aucun droit élémentaire » dit-elle, « elles ne vivent pas comme des êtres humains », avant de décrire les phénomènes trop fréquents de viols, dont les auteurs ne sont presque jamais inculpés. Au-dessus du texte de la pétition, ces paroles de Taslima Nasreen : « Les temps sont mauvais. Je ne sais pas ce qui m’attend. Ou bien les extrémistes vont me tuer, ou bien le gouvernement indien va m’expulser. (…) Où aller ? Les fondamentalistes ont le bras long. Je ne suis pas ici pour combattre l’islam. Je ne fais qu’écrire pour les droits et la liberté des femmes (…) Mais cela fait maintenant seize ans que les extrémistes essaient de me tuer (…) Si je survis, je viendrai peut-être en Europe en Octobre » écrit-elle à Antoinette Fouque. Il est possible d’imaginer que cela pourrait lui arriver n’importe quand.

Taslima Nasreen est en grand danger aujourd’hui, comme le fut Salmann Rushdie. Dans un article d’opinion, le journaliste Didier Jacob évoque sa rencontre avec Taslima Nasreen, son amour pour Victor Hugo, et le parallèle entre les deux romanciers.

Des femmes au « Women’s Forum » de Deauville (le « Davos féminin »), du 11 au 13 octobre

Le « Davos féminin » de Deauville (« Women’s Forum »)
Forum des femmes Deauville 11 au 13 octobre

Sylvina Boissonnas, Catherne Guyot et moi-même nous y rendons représenter Antoinette Fouque et nous y exprimer au sujet de Aung San Suu Kyi. Nous y retrouverons notamment Irène Frain, orateur du Forum.

http://www.womens-forum.com/
http://www.congres-deauville.com/home.htm

Du 11 au 13 octobre, pour la 3ème année consécutive, le C.I.D de Deauville accueille les femmes les plus influentes du monde. Plus de 1.000 personnalités, en majorité des femmes, du monde économique, social, culturel ou politique, venues de 70 pays, participeront de jeudi à dimanche à la troisième édition du « Forum des femmes pour l’économie et la société » organisée à Deauville (nord-ouest).

« La montée en puissance du forum est tout à fait considérable », se félicite Aude Zieseniss de Thuin, présidente et fondatrice de ce rendez-vous dont une des forces est, selon elle, de se tenir en Europe « considérée comme un lieu d’une assez grande neutralité ».

Autour du thème « Renforcer la confiance dans nos sociétés », la manifestation accueillera cette année plusieurs grands chefs d’entreprises, comme les Françaises Anne Lauvergeon (Areva) et Anne-Marie Idrac (SNCF), Laurence Parisot (MEDEF) ou le patron de Renault Carlos Ghosn.

On attend également Ana Palacio, vice-présidente de la Banque mondiale, Chen Ying, vice-président de la Confédération des entreprises chinoises, et Sheikha Lubna Al-Qasimi, ministre de l’économie des Emirats Arabes Unis.

Hors économie, le débat sera animé par la princesse Astrid de Belgique, la navigatrice Maud Fontenoy ou Bernard Kouchner, chef de la diplomatie française, qui interviendra samedi autour du thème de « la confiance dans la construction d’une politique étrangère ».

« Nous pensons que dans un monde totalement globalisé, avec des disparités absolument considérables entre pays riches et pays émergents, la confiance et le rôle des femmes pour la restaurer sont essentiels », assure Mme Zieseniss de Thuin.

Invitée à cette occasion, une délégation de 50 femmes chinoises participera à l’élaboration du programme de la première édition du « Forum des femmes Asie », qui se tiendra du 15 au 17 mai 2008 à Shanghaï.

Selon Mme Zieseniss de Thuin, il existe « une très forte demande pour que le forum s’exporte » et des journées de débats seront prochainement organisées en Turquie, Espagne et Allemagne.

Lancé en 2005, le « Women’s Forum » vise à promouvoir la vision des femmes sur les sujets économiques et sociétaux, à créer un réseau global destiné à renforcer leur influence dans le monde et à générer des actions concrètes visant à encourager la contribution des femmes à la société et à promouvoir la diversité dans le monde des affaires.

Le forum a ainsi lancé un prix récompensant des femmes créatrices d’entreprises innovantes, un réseau de femmes de moins de 35 ans identifiées comme les talents de demain, un appel à projet auprès d’organisations non gouvernementales pour l’éducation des femmes à travers le monde et une association soutenant des femmes de plus de 45 ans en recherche d’emploi.

Cette année, trois études seront dévoilées, portant sur les femmes et la corruption, le lien entre les femmes et la performance économique des entreprises ainsi que sur les accélérateurs et freins pour les femmes dans le monde du travail.

Publié le: 11/10/2007 à 06:09:24 GMT Source : AFP

Taslima sur Nouvelobs.com du 10.10.07

Du site : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20071009.OBS8865/

INDE
Taslima Nasreen lance un appel
pour ne pas être expulsée
NOUVELOBS.COM | 10.10.2007 | 18:31
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L’Alliance des femmes pour la démocratie relaie l’appel de l’auteure bangladaise, menacée d’être expulsée d’Inde pour y avoir semé « la discorde et la haine » dans ses écrits.

Manifestation de soutien en faveur de Talisma Nasreen (AP)
L’écrivaine bangladaise Taslima Nasreen lance un appel à l’aide, annonce, mardi 9 octobre, l’Alliance des femmes pour la démocratie. Cette auteure vit dans la peur d’être expulsée d’Inde, depuis qu’elle y a été menacée de mort par des islamistes radicaux.
Dans un poignant message adressé, début octobre, à l’éditrice Antoinette Fouque, Taslima Nasreen décrit l’impasse dans laquelle elle se trouve : « Ou bien les extrémistes vont me tuer, ou bien le gouvernement indien va m’expulser ».

Poursuivie par la justice

Déjà au Bangladesh, des islamistes l’avaient menacée, en 1994, ce qui l’avait contrainte à quitter son pays natal pour l’Inde. Désireuse de s’établir au Bengale occidental, Taslima Nasreen avait alors émis la demande d’obtenir la citoyenneté indienne, ce qui lui avait été refusé. Au mois d’août, Taslima Nasreen a été agressée en public par des islamistes indiens.
Elle est en outre poursuivie par la justice indienne, qui lui reproche d’avoir semé « la discorde, la haine et la malveillance entre les groupes religieux ». Elle encourt jusqu’à 3 ans de réclusion.

Un appel aux autorités

Alliance des femmes s’engage donc à nouveau pour défendre la romancière. L’association a interpellé les autorités indiennes, comme elle l’avait fait en 1994, et lance une pétition.
Taslima Nasreen, raconte, dans une lettre à Antoinette Fouque, ne pouvoir « survivre en tant qu’écrivain engagé que (…) dans une région du monde où (elle se sent) chez (elle), où (elle n’est) pas considérée comme une étrangère ». L’auteure espère pouvoir « vivre en Inde en toute hospitalité et en toute sécurité ».
Au Bangladesh, la romancière a déjà été condamnée, en 2002, à un an d’emprisonnement pour son roman « Lajja », dans lequel elle dépeint les sévices endurés par la communauté hindoue, victime de la majorité musulmane.
(avec AFP)

Taslima Nasreen sur tv5.org du 10.10.07

Paris, 9 octobre 2007 (AFP)

Taslima Nasreen lance un appel à l’aide pour pouvoir vivre en Inde.

L’écrivain bangladaise Taslima Nasreen, qui risque d’être expulsée d’Inde où elle a été menacée de mort par des islamistes, a lancé un appel à l’aide pour pouvoir continuer à vivre dans ce pays, a annoncé mardi l’association française Alliance des Femmes pour la Démocratie.

« Les temps sont mauvais. Je ne sais pas ce qui m’attend. Ou bien les extrémistes vont me tuer, ou bien le gouvernement indien va m’expulser », écrit Mme Nasreen dans un message adressé début octobre à l’éditrice et militante féministe Antoinette Fouque, cité par l’association dans un communiqué.

« Si je suis expulsée d’un pays laïc et démocratique (comme l’Inde), je ne pourrai plus jamais de ma vie aller dans un pays du sous-continent indien. Je ne peux retourner au Bangladesh. L’Inde est ma seconde maison, c’est sa langue que je parle, sa culture que je partage », poursuit-elle.

Taslima Nasreen, musulmane, vit en exil depuis qu’elle a été menacée de mort par des islamistes au Bangladesh en 1994. Elle a été agressée publiquement en Inde en août dernier par des activistes musulmans et est poursuivie en justice dans ce pays pour offense à l’islam. Aux termes du code pénal indien, elle risque jusqu’à trois ans de prison pour « avoir attisé la discorde, la haine et la malveillance » entre groupes religieux.

« Je ne peux survivre en tant qu’écrivain engagé que si je vis dans une région du monde où je me sens chez moi, où je ne suis pas considérée comme une étrangère », poursuit Mme Nasreen dans son message à Mme Fouque.

L’Alliance des Femmes pour la Démocratie rappelle dans son communiqué que la citoyenneté indienne a été refusée à Mme Nasreen, qui souhaitait s’établir dans l’Etat indien du Bangladesh occidental. « Taslima Nasreen doit pouvoir vivre en Inde en toute hospitalité et en toute sécurité (…) Par la mobilisation militante, médiatique et diplomatique, nous avons réussi à la sauver en 1994. Nous devons le faire aujourd’hui encore », poursuit-elle.

Des démarches en faveur de Mme Nasreen ont déjà été entreprises auprès des autorités indiennes, notamment le Parti du Congrès, présidé par Sonia Gandhi, et la présidente de l’Inde, Pratibha Patil, a précisé l’Alliance, présidée par Mme Fouque, à l’AFP. Une pétition a également été lancée.

L’écrivain a été condamnée à un an de prison dans son pays natal en 2002 pour son roman « Lajja » (« honte »), dans lequel elle décrit les persécutions perpétrées par la majorité musulmane contre la communauté hindoue.

Inde : Taslima Nasreen toujours menacée, par Yves Izard (France info du 10 octobre 2007)

Décryptage de « Inde : Taslima Nasreen toujours menacée », par Yves Izard, diffusé le 10 octobre 2007 sur France Info.

On connaît Taslima Nasreen depuis la publication de son roman Lajja – La Honte – dans lequel elle décrit les persécutions des musulmans du Bangla Desh contre la communauté hindoue. C’était en 1994, cela lui avait valu des menaces de mort de la part des islamistes.
Depuis, elle a vécu en exil en Occident, puis elle s’est installée en Inde, à Calcutta. Mais l’été dernier, ce sont des activistes musulmans indiens qui l’ont agressée publiquement, Depuis, elle se sent menacée, c’est ce qu’elle écrit à Antoinette Fouque, présidente de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie.
(Voix d’Antoinette) « J’ai été molestée dans le Sud de l’Inde, dans l’Andhra Pradesh, par un fondamentaliste, et cela a rendu très problématique mon existence au Bengale, à Calcutta. Si je suis expulsée, dit-elle, d’un pays laïque et démocratique comme l’Inde, je ne pourrai plus jamais de ma vie aller dans un pays du sous-continent indien. Elle dit même : c’est ma seconde maison, c’est sa langue que je parle, sa culture que je partage. En tant qu’écrivain engagé je ne peux survivre que si je vis dans une région du monde où je me sens chez moi ».
Taslima Nasreen est désormais poursuivie en justice en Inde, pour incitation à la haine entre les communautés et aux termes du Code pénal elle risque jusqu’à trois ans de prison. C’est vrai que, sans la nationalité indienne, elle peut aussi être expulsée, et le contexte politique ne lui est guère favorable.
ChristopheJaffrelot, directeur du département Asie à Sciences Po :
« Les musulmans en Inde représentent quelque chose comme 13% de la population. Ils constituent une banque de votes très courtisée par les différents partis. En particulier par le parti du Congrès, qui est aujourd’hui au pouvoir, mais en situation fragile. C’est sur cette toile de fond qu’il faut lire les hésitations du pouvoir à donner la nationalité indienne à Nasreen. C’est un signal qui pourrait être instrumentalisé ».
Des démarches ont été entreprises auprès des autorités indiennes, selon l’Alliance des Femmes, pour l’instant elles sont restées sans réponse.

Taslima Nasreen dans « Associations. societegenerale.fr » du 10.10.07

Paris, 9 octobre 2007 (AFP)

Taslima Nasreen lance un appel à l’aide pour pouvoir vivre en Inde.

L’écrivain bangladaise Taslima Nasreen, qui risque d’être expulsée d’Inde où elle a été menacée de mort par des islamistes, a lancé un appel à l’aide pour pouvoir continuer à vivre dans ce pays, a annoncé mardi l’association française Alliance des Femmes pour la Démocratie.

« Les temps sont mauvais. Je ne sais pas ce qui m’attend. Ou bien les extrémistes vont me tuer, ou bien le gouvernement indien va m’expulser », écrit Mme Nasreen dans un message adressé début octobre à l’éditrice et militante féministe Antoinette Fouque, cité par l’association dans un communiqué.

« Si je suis expulsée d’un pays laïc et démocratique (comme l’Inde), je ne pourrai plus jamais de ma vie aller dans un pays du sous-continent indien. Je ne peux retourner au Bangladesh. L’Inde est ma seconde maison, c’est sa langue que je parle, sa culture que je partage », poursuit-elle.

Taslima Nasreen, musulmane, vit en exil depuis qu’elle a été menacée de mort par des islamistes au Bangladesh en 1994. Elle a été agressée publiquement en Inde en août dernier par des activistes musulmans et est poursuivie en justice dans ce pays pour offense à l’islam. Aux termes du code pénal indien, elle risque jusqu’à trois ans de prison pour « avoir attisé la discorde, la haine et la malveillance » entre groupes religieux.

« Je ne peux survivre en tant qu’écrivain engagé que si je vis dans une région du monde où je me sens chez moi, où je ne suis pas considérée comme une étrangère », poursuit Mme Nasreen dans son message à Mme Fouque.

L’Alliance des Femmes pour la Démocratie rappelle dans son communiqué que la citoyenneté indienne a été refusée à Mme Nasreen, qui souhaitait s’établir dans l’Etat indien du Bangladesh occidental. « Taslima Nasreen doit pouvoir vivre en Inde en toute hospitalité et en toute sécurité (…) Par la mobilisation militante, médiatique et diplomatique, nous avons réussi à la sauver en 1994. Nous devons le faire aujourd’hui encore », poursuit-elle.

Des démarches en faveur de Mme Nasreen ont déjà été entreprises auprès des autorités indiennes, notamment le Parti du Congrès, présidé par Sonia Gandhi, et la présidente de l’Inde, Pratibha Patil, a précisé l’Alliance, présidée par Mme Fouque, à l’AFP¨. Une pétition a également été lancée.

L’écrivain a été condamnée à un an de prison dans son pays natal en 2002 pour son roman « Lajja » (« honte »), dans lequel elle décrit les persécutions perpétrées par la majorité musulmane contre la communauté hindoue.

Taslima Nasreen dans La-Croix.com du 10.10.07

Paris, 9 octobre 2007, 11 h 39

(AFP) Taslima Nasreen lance un appel à l’aide pour pouvoir vivre en Inde.

L’écrivain bangladaise taslima Nasreen, qui risque d’être expulsée d’Inde où elle a été menacée de mort par des islamistes, a lancé un appel à l’aide pour pouvoir continuer à vivre dans ce pays, a annoncé mardi l’association française Alliance des Femmes pour la Démocratie.

« Les temps sont mauvais. je ne sais pas ce qui m’attend. Ou bien les extrémistes vont me tuer, ou bien le gouvernement indien va m’expulser », écrit Mme Nasreen dans un message adressé début octobre à l’éditrice et militante féministe Antoinette Fouque, cité par l’association dans un communiqué.

« Si je suis expulsée d’un pays laïque et démocratique (comme l’Inde), je ne pourrai plus jamais de ma vie aller dans un pays du sous-continent indien. Je ne peux retourner au Bangladesh. L’Inde est ma seconde maison, c’est sa langue que je parle, sa culture que je partage », poursuit-elle.

Taslima Nasreen, musulmane, vit en exil depuis qu’elle a été menacée de mort par des islamistes au Bangladesh en 1994. Elle a été agressée publiquement en Inde en août dernier par des activistes musulmans et est poursuivie en justice dans ce pays pour offense à l’islam.

Taslima Nasreen dans Aliceadsl.lci.fr du 10.10.07

Taslima Nasreen lance un appel à l’aide pour rester en Inde

9 octobre 2007

L’écrivain bangladaise Taslima Nasreen, qui risque d’être expulsée d’Inde où elle a été menacée de mort par des islamistes, a lancé un appel à l’aide pour pouvoir continuer à vivre dans ce pays, a annoncé mardi l’association française Alliance des femmes pour la Démocratie. « Les temps sont mauvais. Je ne sais pas ce qui m’attend. Ou bien les extrémistes vont me tuer, ou bien le gouvernement indien va m’expulser », écrit Mme Nasreen dans un message adressé début octobre à l’éditrice et militante féministe Antoinette Fouque, cité par l’association dans un communiqué.

Taslima Nasreen, musulmane, vit en exil depuis qu’elle a été menacée de mort par des islamistes au Bangladesh en 1994. Elle a été agressée publiquement en Inde en août dernier par des activistes musulmans et poursuivie en justice dans ce pays pour offense à l’islam.