Argoul voit « la shakti, l’énergie féminine de la déesse Parvati » dans la sculpture d’Isabelle Béné

Exposition Camille ailleurs d’Isabelle Béné

Camille Claudel a signalé avec force sa présence au monde contre son maître Rodin par une sculpture toute empreinte de sa démesure. Isabelle Béné aime à explorer les intérieurs comme le marin fouille la mer pour y trouver au hasard des perles ou du poisson. C’est la rencontre de ces deux femmes d’art, se colletant à la matière et éperdues de voyages intérieurs, qui donne lieu à cette exposition.

Architecte des Beaux-Arts de Paris, Isabelle Béné aime à toucher la substance de la terre et de la pierre « depuis l’âge de 4 ans », me dit-elle. Elle dessine pour le regard mais surtout elle sculpte pour ajouter aux sens le toucher et la couleur. Originaire de Paimpol, elle aime le bleu et l’or, ces nuances que le ciel et la mer ont avec le soleil. La Piste du goéland est une aile d’or attachée toute prête à l’envol vers l’astre solaire.

« Mais c’est la traversée du Sahara que j’ai faite seule avec mon mari pendant un mois et demi, qui a modifié le ressenti que j’avais du monde : dans l’espace sans fin des dunes de sable, des roches sombres et lunaires lorsque la Land Rover s’arrêtait en fin de journée, avant la venue de la nuit, notre immersion dans le silence du désert devenait initiatique », écrit-elle. De quoi s’interroger sur ses propres abimes – ce que le désert accomplit sur tout être intelligent, au risque de déstabiliser les âmes fragiles.

Le travail dans les pays d’Asie et l’approche de leurs cultures a permis au voyage intérieur d’Isabelle Béné de s’affiner. Elle a découvert « le féminin de l’être » qu’on appelle le Yin dans la coque historiquement plutôt masculine des œuvres humaines. Elle a voulu approfondir et Camille Claudel a surgi comme une évidence : sa relation fusionnelle avec son maître Rodin l’a forcée à introduire cette petite graine de Yin dans le grand œuvre trop mâlement sculpté. Par Isabelle, le visage de Camille apparaît voilé, comme peinant à respirer – à exister – sous la toile de son mentor ; elle crie et cet appel silencieux s’envole vers le futur, en interrogation.

Celte, Isabelle Béné baigne dans la dualité cosmogonique. La vie ne surgit du chaos qu’en tension et toute œuvre créatrice garde quelque chose en elle de la pression vivante. Les sculptures ne sont pas des objets mais des concentrés d’énergie qui font réagir le spectateur, à quelque sexe qu’il appartienne. La couleur provoque ou attire, le mouvement des formes entraîne et tourbillonne, l’esprit se meut avec le regard et se frotte à la matière.

La spirale est le grand thème du sculpteur car elle est le mouvement même de l’énergie, celle au cœur de l’univers comme celle qui fait germer et croître toute vie. Le coquillage est spirale, comme notre galaxie – peut-être comme notre esprit même, qui use de dialectique pour se frayer un chemin de raison parmi les contraires.

L’or est feu, fusion nucléaire et soleil qui fait germer. D’où peut-être cette Camille souriante, apaisée, qui apparaît sous les doigts d’Isabelle comme sortant de l’onde bleutée, les cheveux en spirale, le sourire énigmatique, le petit point du Yin comme le joyau de l’être au centre du front. C’est la shakti, l’énergie féminine de la déesse Parvati.

Rien n’est dû au hasard dans les œuvres d’Isabelle Béné. La pierre vibre, Camille Claudel renaît.

Un bel hommage.

L’exposition se tient du 12 mars au 13 avril 2019 de 13h à 19h à la Galerie Marie de Holmsky 80 rue Bonaparte à Paris 6ème du mardi au samedi.

Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Pierre Ménat réagit à La Tribune du Président Macron « Pour une renaissance européenne »

CV de Pierre Ménat, ancien conseiller aux affaires européennes de deux Présidents de la République lien : https://guilaine-depis.com/7348-2/

Nouveau livre de Pierre Ménat « France cherche Europe désespérément », lien : https://guilaine-depis.com/quatrieme-de-couverture-de-france-cherche-europe-desesperement-de-pierre-senat-parution-11-03-19/

Pierre Ménat, diplomate de carrière, a suivi de l’intérieur la marche de l’Europe pendant plus de trente ans. Conseiller de deux ministres des Affaires étrangères (Jean-Bernard Raimond et Alain Juppé), puis conseiller du président Chirac pour l’Europe, deux fois directeur des Affaires européennes au Quai d’Orsay, il a également servi comme ambassadeur de France en Roumanie, Pologne et aux Pays-Bas.

« France cherche Europe désespérément »…Pierre Ménat

C’est avec un grand intérêt que j’ai pris connaissance de la tribune du président de la République intitulée « Pour une renaissance européenne ». Pendant plus de quarante ans, en tant que diplomate, j’ai été soumis à l’obligation de réserve. J’en suis aujourd’hui délié et comme tout citoyen, suis libre d’exprimer mes idées.

Le texte d’Emmanuel Macron part d’une analyse lucide de la situation : l’Europe n’a jamais été aussi nécessaire, mais jamais autant en danger. L’ambition du président est à la hauteur des circonstances. Les points-clés sont bien identifiés, comme ils l’avaient été lors du discours de la Sorbonne du 26 septembre 2017. Nul ne peut contester les trois chapitres : liberté, protection et progrès.

Sous la première rubrique, la tribune aborde habilement un problème qui pourrait être consensuel : celui des manipulations cybernétiques qui affectent nos processus électoraux. Mais selon une habitude française, tout doit déboucher sur la création d’une structure. En l’espèce, il s’agirait d’une agence européenne de protection des démocraties. Il n’est pas certain que cette idée suscite l’enthousiasme.

Au titre de la protection, trois sujets pertinents sont abordés. D’abord, Schengen. Comme dans le discours de la Sorbonne, le chef de l’État fixe des objectifs déjà énoncés. Plus modestement, je propose1 d’appliquer enfin les décisions prises en matière d’asile et d’immigration notamment.

Ensuite, la défense. Je souscris pleinement à la création d’un Conseil de Sécurité européen, auquel le Royaume-Uni pourrait être associé. Mais il faut que, dès le départ, les intentions soient claires et que les États intéressés adhèrent à une politique étrangère et de défense indépendante, selon le modèle du Plan Fouchet présenté par le Général de Gaulle en 1961. Je suggère à cette fin une solution qui peut fonctionner, tant sur les plans politique que juridique.

Troisième sujet, la juste concurrence. Pour y parvenir, les pétitions de principe risquent de rester lettre morte. Airbus et Arianespace ont réussi parce que ces projets ont impliqué un nombre élevé d’États. La fusion Alstom-Siemens a échoué car ceux qui en étaient exclus l’ont combattue. Lorsqu’elle est assez forte pour s’imposer, la réalité industrielle peut prévaloir sur l’application des règles de concurrence.

Enfin, le progrès. Pour le climat et l’énergie, mettons en œuvre les décisions adoptées par le Conseil et le Parlement européen en 2014, puis 2018. S’agissant du bouclier social, chacun de nos présidents l’a proposé avec ses mots : l’espace social européen en 1981, le modèle social européen en 1996, l’Europe qui protège en 2008, la convergence sociale en 2012.

Si la France se répète, c’est que la difficulté demeure. Du modèle social français, sans doute l’un des plus élaborés au monde, nos partenaires se sont éloignés plus que rapprochés. À protection, ils répondent flexibilité. Au bouclier, ils préfèrent l’épée. Pourquoi cette incompréhension ?

Pour des raisons différentes selon les pays. Ceux du Nord et d’abord l’Allemagne ont estimé que la mondialisation exigeait des réformes d’inspiration « libérale », même si cet adjectif est souvent galvaudé. Ceux du Sud ont été confrontés au poids de la dette et ont eu recours à des solutions empiriques. Enfin, la plupart des nouveaux États membres sont passés brutalement du collectivisme à l’économie de marché, sans filet de sécurité. En Roumanie, où le salaire moyen est inférieur à 400 euros par mois, la notion de bouclier social risque d’être incomprise.

Pensez-vous que l’on peut concilier deux mots qui apparemment s’opposent, Europe et réalité ?  C’est mon cas, et c’est ce que j’ai voulu démontrer dans le livre France cherche Europe désespérément.

 

1. France cherche Europe désespérément, Editions Pepper – L’Harmattan, 2019.

“L’OMBRE DE LA TERRE” DE CHRISTINE FIZSCHER : QUI PROTÈGERA LA MÈCHE QUI FAIBLIT ? – Pa Frédéric Dieu

Comment vivre dans une existence fragmentée ? Avec L’ombre de la terre, Christine Fizscher invite son lecteur à une méditation sur la mémoire et l’oubli, sur la douleur de l’absence, sur l’être humain à la lumière vacillante. Un recueil poétique pétri par l’absence et la solitude, publié aux éditions Dumerchez. On peut cependant regretter le caractère parcellaire et superficiel de ce journal, son confinement dans des aperçus d’états d’âme et des considérations inabouties et elliptiques.

Lire la suite sur le site Profession spectacle : https://www.profession-spectacle.com/lombre-de-la-terre-de-christine-fizscher-qui-protegera-la-meche-qui-faiblit/

Laurent Beurdeley face à Xavier Dolan chez Stéphane Bern sur RTL

Laurent Beurdeley, auteur de « Xavier Dolan, l’indomptable » aux éditions du CRAM (parution mi avril 2019 en France) invité de l’émission de Stéphane Bern « A La Bonne Heure » sur RTL avec Xavier Dolan

Xavier Dolan est de retour au cinéma avec « Ma vie avec John F. Donova », en salles à partir du 13 mars prochain. le cinéaste québécois est l’invité de Stéphane Bern le 04 mars 2019.

Germain Sastre Rédacteur émission

Le 13 mars prochain sortira en salles le nouveau film de Xavier Dolan. Intitulé Ma vie avec John F. Donovan, il s’agit du tout premier long métrage tourné en anglais par le réalisateur de 29 ans. A travers l’histoire, le cinéaste raconte comment les enfants peuvent s’approprier les codes qu’on leur inculque, non seulement dans les moments de désespoir ou de solitude, mais aussi quand ils atteignent une certaine maturité psychologique, pouvant parfois aller jusqu’à la folie.

Pour porter ce septième film, le cinéaste québécois s’est entouré d’un casting prestigieux : Kit Harington (Game Of Thrones), Jacob Tremblay (Room), Susan Sarandon (Thelma et Louise) ou encore Natalie Portman (Black Swan) mais aussi Kathy Bates (Misery, Titanic).

Réécouter l’émission : https://www.youtube.com/watch?v=YaL2SIrN9hY

2ème communiqué – Défendons ensemble les mathématiques menacées !

2ème Communiqué mars 2019 – Défendons les mathématiques en fêtant le 20ème anniversaire du Salon Culture et Jeux mathématiques qui leur est consacré ! attachée de presse guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85
 
La Semaine nationale des mathématiques montre à tous les élèves des écoles, collèges et lycées ainsi qu’à leurs parents, une image actuelle, vivante et attractive des mathématiques. Sa huitième édition vient d’avoir lieu du 11 au 17 mars sous la houlette de son médaillé Fields et parrain Cédric Villani avec un franc succès.  

Le point d’orgue de cet événement fut la troisième édition du Festival international de mathématiques orchestrée par l’association « Les Maths en Scène »  du 13 au 16 mars sur le thème « Jouons ensemble aux mathématiques.

Surfant sur la très belle vague d’engouement pour ce thème porteur et fédérateur, le Salon Culture et Jeux mathématiques, beaucoup plus ancien, organisé par le Comité International des Jeux mathématiques, va quant à lui souffler ses 20 bougies Place Saint-Sulpice du 23 au 26 mai en entonnant le même chant d’amour et de gratitude pour les mathématiques à travers le prisme du plaisir de jouer.

Ainsi que l’énonce notre Parrain Jean-Marie de Koninck pour ce glorieux anniversaire d’un Salon très estimé, cet événement printanier est un genre de « Disneyland des mathématiques ». N’ayant jamais aussi bien porté son nom que cette année, le Salon Culture et Jeux mathématiques va déployer au centre de la capitale cette année davantage encore que dans toutes les précédentes son arsenal de jeux de toutes sortes, y compris ceux primés comme ses concours et compétitions pour tous les âges et tous les niveaux. En 2019, sa programmation est allée jusqu’à s’offrir la fantaisie d’inviter un Polytechnicien écrivain dont le vrai patronyme est Jeux !

L’idée sous-jacente qui soutient ce noble édifice de promotion des mathématiques est que l’on n’apprend jamais aussi efficacement que par le biais de l’amusement ludique, que le divertissement peut être source de savoir et d’élévation.

Au moment où la place des mathématiques dans les programmes scolaires est en train de changer – en devenant un enseignement facultatif mais plus exigeant pour permettre au niveau en chute libre de remonter – il apparaît plus que jamais nécessaire de se pencher sur la nécessité de ne pas le voir tout à fait disparaître.

Ainsi que l’a rétorqué Cédric Villani à Luc Ferry qui avait osé dire l’année dernière sur LCI que « Dans la vie quotidienne, les maths ne servaient strictement à rien » : « Ce n’est pas le résultat mathématique qui sert dans la vie de tous les jours, c’est la démarche ». Cette démarche mathématique, cet esprit mathématiques, ce style mathématique, cette gymnastique mathématique, cette hygiène mathématique et cette diététique mathématique doivent être inoculées à nos chères jeunes élèves comme à leurs aînés.

Repères de vie, véritables piliers et solides ancrages, les mathématiques sont pour le développement de la pensée stratège qu’elles font grandir une source inépuisable d’intelligence, de sagesse, mais aussi de jouissance : « Tout mathématicien digne de ce nom a ressenti, même si ce n’est que quelquefois, l’état d’exaltation lucide dans lequel une pensée succède à une autre comme par miracle… Contrairement au plaisir sexuel, ce sentiment peut durer pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. » (André Weil cité par Cédric Villani dans « Théorème vivant »)

Enfin, une note d’espoir sur fond de repentir de la part de Luc Ferry : l’ancien Ministre a concédé qu’avec la troisième révolution industrielle et notamment la puissance extraordinaire de l’intelligence artificielle, les mathématiques vont redevenir une discipline utile, parce qu’on aura besoin d’énormément de datascientists ». 
 
Les mathématiques sont donc, en plus de nos racines cérébrales et de notre volupté présente, notre trésor pour affronter l’avenir. La meilleure façon de les aimer et de les défendre sera de participer, nombreux, au 20ème Salon qui les célèbre joyeusement.