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Guilaine Depis, attachée de presse (Balustrade)
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La revue Conflits a aimé le livre d’Anne-Lise Blanchard
Article juillet 2020, par Agnès Pierre
La résilience et notamment sa façon de se développer en se projetant dans un futur désiré et de nouveaux objectifs
Je ne sais s’il y existe une élection du mot le plus populaire de l’année, mais si tel est le cas, assurément résilienceaurait toutes ses chances dans la course en 2020 !
Le plus employé oui, mais je dirais aussi le plus mal employé… car en dépit de sa grande popularité et du florilège de discours grandiloquents sur ce concept, bien peu sont ceux qui perçoivent aujourd’hui véritablement ce qui se joue dans cette capacité de résilience.
Nous traversons une crise d’ampleur inédite, sanitaire, sociale, politique, économique et dont personne ne sait au juste évaluer si le plus dur est derrière nous ou s’il est au contraire à venir.
Au cœur de cette quête d’optimisme et de repères, cette recherche de point d’ancrages auxquels amarrer nos certitudes pour envisager l’avenir, la résilience apparait comme un phare rassurant. Et ceci même au plus haut niveau : Le Président de la République française a décidé le 25 mars dernier, de lancer l’Opération Résilience dédiée au soutien des services publics et des Français dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection.
La résilience est brandie à chaque coin de rue tel un chapelet de gousses d’ail pour repousser les maléfices qui nous menacent. Le genre humain et le modèle économique dominant sont ébranlés, la résilience est appelée à la rescousse.
Bref, vous l’aurez compris, je ne vais pas en rajouter sur le mode panorama général de la résilience.
Je ne vais pas non plus m’attacher à l’aspect purement psychologique de la notion car Boris Cyrulnik[1], s’inspirant des travaux de John Bowlby[2]le fait excellemment bien dans ses ouvrages qui font autorité en la matière.
Alors quoi, me direz-vous ?
Et bien je choisi aujourd’hui de vous raconter à travers des histoires incarnées, dont la mienne, comment il est possible de rebondir en puisant dans des expériences traumatisantes, plus d’énergie qu’ont en possédait précédemment pour avancer dans la vie.
Et quand j’utilise le verbe rebondir, ce n’est pas par hasard.
En effet, la résilience n’est pas la plasticité : il n’est pas question ici de retour à un état antérieur ainsi qu’une simple boule à stress ou un oreiller à mémoire de forme ! Non, la résilience est véritablement ce qui permet de passer à l’étape suivante : quand vous lâchez une balle et quelle rebondit plus haut que le point d’où vous l’avez lâchée, elle est l’image même de la résilience qui par son impact avec le sol capitalise une énergie supérieure à celle d’origine !
Comme vous le savez si vous lisez régulièrement mes articles, les histoires et exemples ont pour moi des vertus pédagogiques incomparables.
Je vais donc vous partager deux histoires.
La première me touche car si mon parcours professionnel s’est déroulé dans des paysages et des environnements variés, je suis particulièrement fière d’avoir travaillé durant douze années au sein de l’ONG Handicap International. Cette ONG vient en aide aux personnes en situation de handicap, partout dans le monde et sa naissance trouve sa source dans l’indignation de médecins face aux ravages provoqués par les mines anti personnel au Cambodge. L’impuissance face à ces dommages infligés aux populations civiles a motivé une action d’une si grande ampleur qu’elle les a conduit jusqu’au prix Nobel de la paix pour la collaboration à la Campagne internationale contre les minesanti-personnel. A l’heure ou les USA réintroduisent dans leur arsenal militaire cette arme qui touche des enfants voici l’histoire de Jerry White[3].
Dans les années 80, ce jeune américain effectuait une année d’études en Israël où lors d’une randonnée avec des amis il perdit la jambe dans un champ de mines… Après plusieurs mois d’hôpital, en proie à un violent désespoir, impuissant, triste et solitaire, il fut rapatrié chez lui, aux USA.
Et ses études terminées il devint ce pour quoi on le trouve aujourd’hui référencé sur Wikipédia : un activiste. Fondateur du Landmine Survivors Network (réseau des survivants des mines), renommé Survivor Corps (corps des survivants), il collabora aux côtés d’handicap International à cette campagne dont je parle plus haut et qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 1997.
Le terme d’activiste qui le définit n’est pas anodin, car il a su devenir actif et non spectateur passif de ce qui aurait pu rester la tragédie de sa vie !
C’est ce que les anglosaxons appellent l’empowerment (que l’on peut traduire littéralement par prise de pouvoir), un concept qui mêle acceptation de soi, confiance, estime, ambition et pouvoir.
Le rebond d’une victime effrayée en un survivant passionné est un exemple de résilience, « processus d’adaptation réussie face à l’adversité, aux traumatismes, aux menaces et même aux stress importants », selon l’Association américaine de psychologie. Vous visualisez cette petite balle ?
Ce thème du rebond me touche particulièrement et si vous consultez mes publications, il ne pourra pas vous échapper que mon histoire personnelle est aussi faite de cette étoffe, cette balle est aussi dans le creux de ma main.
En 2014, j’ai reçu en pleine face l’annonce brutale d’un cancer de la moelle osseuse. Le tableau avait le mérite d’être extrêmement simple à comprendre : une moelle osseuse à l’arrêt total, ne produisant plus globule rouge, blancs, ni plaquettes, seulement des blastes (cellules cancéreuses) ; quatre mois d’espérance de vie et une unique planche de salut : la greffe par donneur. Les chances de compatibilité pour trouver une personne compatible ? Une sur un million !
Je ne me voyais pas comme une personne dotée de ressources exceptionnelles et pourtant cette nouvelle réalité s’est révélée être un puissant catalyseur d’énergies. Dans un récit[4]où j’ai retranscrit ce parcours, on peut assister à une métamorphose en accéléré. Loin de moi l’idée d’infliger cette épreuve à quiconque pour activer ses ressources, mais j’estime que cette formation éclair a été en ce qui me concerne un privilège dont les effets à long terme sont ancrés dans la personnalité qui a vu le jour à la sortie de cette épreuve.
Je peux en témoigner chaque jour : je ne suis pas revenue à celle que j’étais ce matin de janvier 2014 ! Mon apprentissage et bien entendu le sentiment exacerbé d’urgence, ont fait de moi une personne différente.
Lorsque l’on a rien à perdre, il apparait immédiatement que tout est possible !
Notre recherche de sens à Christophe Alvarez et moi-même, qui cheminait depuis plusieurs années, s’est trouvée comme « augmentée » et a donné naissance à la Méthode Alpha and You®.
Notre méthode est au cœur même de la résilience : se projetant dans un futur désiré et de nouveaux objectifs
Quand Boris Cyrulnik, en pleine crise de COVID 19 dit : « Être résilient, c’est aller vers un nouveau développement »[5], ceci se traduit concrètement par la mise en place des sept ingrédients de la Méthode présentée dans notre ouvrage Libérez votre Futur.
Les leviers de la résilience y sont travaillés de façon très concrète : comprendre grâce aux neurosciences le piège des biais cognitifs, tirer profit de la neuro plasticité pour changer ses croyances tout en préservant ses valeurs (retrouvez nos articles sur les valeurs et les croyances sur le blog Alpha and You https://alpha-and-you.com/actualites/). Une des conditions de réussite est ce que Jean Christophe Meslin[6]appelle les tuteurs de résilience. La Méthode Alpha and You®, en accord avec cette vision, est basée sur la pédagogie du mentorat.
Enfin, prendre soin de son véhicule autant que de son psychisme est une nécessité qui ne fait pas débat ; la Méthode Alpha and You® vous donnera également des clefs pour raccorder le corps et l’esprit.
Alors, rejoignons Sénèque, « la vie ce n’est pas d’attendre que l’orage passe
mais d’apprendre à danser sous la pluie » et abordons notre Futur avec enthousiasme !
Agnès PIERRE, Co auteure de Libérez votre Futur edt. SOLFIA 2020
[1]Boris Cyrulnik, né le 26 juillet 1937 à Bordeaux, est un neuropsychiatre français. Auteur notamment de « Un merveilleux malheur » (Odile Jacob, 1999), ou « Résiliences. Connaissances de bases » (Odile Jacob, 2012)
[2]John Bowlby, psychiatre et psychanalyste britannique(1907-1990)
[3]Lire son ouvrage paru en 2008 « I Will Not Be Broken »
[4]« Voyage en dysplasie »(en cours d’édition)
[5]Entretien accordé à Alice Pouyat et Publié le 26 Mars 2020 dans la revue WE DEMAIN
[6]Spécialiste du management de crise
Rentrée littéraire septembre 2020
Frederika Abbate : un créateur parmi des créatures…
Bertrand du Chambon
Frederika Abbate, Le Anges de l’histoire, Nouvelles éditions Place, septembre 2020, 206 p.-, 23 €
Féminin Bio de septembre interviewe Caroll Le Fur
CHEMIN DE VIE
Je suis en 1972 en Alsace, d’un père agent EDF et d’une mère à domicile. Deux sœurs m’ont précédé, de 2 et 6 ans. Mon père était originaire du Forez, pupille de l’Assistance Publique parti en Alsace pour un poste à EDF. Ma mère était alsacienne, froide et autoritaire alors que mon père est un tendre, très intelligent en manque de confiance.
Nous avons vécu en Alsace jusqu’à mes 5 ans puis en Savoie, dans un petit village de montagne où l’école avait une classe unique qui se faisait le plus souvent sous les arbres ou au milieu des champs d’alpage. J’étais petit en taille et j’ai sauté le CM2 pour arriver à 1, 22 m en 6ème.
A l’âge de 10 ans, nous sommes partis vivre en Provence où j’ai perdu une certaine naïveté par la rencontre avec une population différente. Ma mère était hospitalisée régulièrement pour dépression et je fuyais la maison dans des activités multiples (modélisme, course à pied, lecture intensive). J’étais réveillé dès 5h le matin et je comblais les heures en lisant. Je courais beaucoup, jusqu’à 140 kms par semaine. Plus tard j’ai couru des marathons (dont un en Ethiopie), les 100 kms de Millau.
J’ai passé les années jusqu’au bac en dilettante, murissant de nombreux rêves. Le bac en poche à 16 ans ½, je m’inscrivais sans conviction en médecine. Je travaillais la nuit comme aide-soignant puis comme infirmier et je passais mes examens sans conviction sur la pratique du métier mais passionné par l’apprentissage des maladies. J’ai fait une pause de deux ans pour être pompier dans mon village et organiser un voyage humanitaire en Afrique.
De retour dans les études après une rencontre amoureuse, nous avons voulu des enfants et ma fille est née lorsque j’avais 23 ans, étudiant en 5èmeannée de médecine. Mon fils est né 16 mois plus tard. J’ai passé l’internat en cherchant une spécialité liée aux enfants. D’abord pédiatrie puis finalement chirurgie plastique pédiatrique. Partant de zéro en chirurgie, je me suis beaucoup investi dans le travail, voyageant dans le monde pour les congrès, pour apprendre auprès des meilleurs chirurgiens de la spécialité. En parallèle, je reconstruisais deux ruines en pierre à La Ciotat et en Ardèche. J’ai appris les métiers du bâtiment, du maraichage avec dans l’idée d’une autonomie de vie possible. Mon fils était un enfant précoce avec une vision lucide et cynique du monde. Suivi à ses onze ans ans par un équipe de psychologues, suite à des prises de stupéfiants et des questionnements sur la vie intenses, je refusais un poste de professeur à l’hôpital et m’installait en libéral pour avoir plus de temps pour les enfants.
Nous avions une relation privilégiée avec les enfants et beaucoup d’admiration les uns pour les autres. Je les emmenais souvent en randonnée à travers le monde et nous partagions le même goût de l’humour absurde. J’ai divorcé à 40 ans et nous sommes allés vivre à Marseille, face à la mer avec mes enfants. J’ai repris des missions humanitaires au Bangladesh, Cambodge, Centrafrique, Gaza, Jordanie, Colombie, Cameroun…
Je diminuais mon activité chirurgicale pour être président de l’ONG HumaniTerra et pour développer une activité entrepreneuriale de centres de médecine esthétique et de cheveux à Marseille. J’ai développé l’ONG avec la mise en place d’une structure salariée pérenne et de beaux projets de développement, de formations, en Asie et en Afrique. Je m’inscrivais en parallèle dans un master de « Politique de Santé » à Sciences Po Paris.
A 18 ans, mon fils s’est suicidé, ce qu’il avait programmé depuis très longtemps dans sa tête. Un gouffre s’est ouvert devant moi car nous étions très proches. Nous parlions beaucoup, nous avions gravi des montagnes dans les Alpes et aux Népal ensemble, soudés. J’ai surmonté cette épreuve avec ma fille et aussi grâce à de solides amitiés anciennes. J’ai décidé de changer de ville et je me suis installé à Toulouse avec une femme rencontrée peu avant la mort de mon fils. J’ai commencé à écrire, ayant accumulé de nombreux idées, histoires, images au fur et à mesure des années. Nous avons, un an et demi plus tard, eu un enfant, un petit garçon. La maman a eu des troubles psychologiques majeurs qui ont conduit à ce que la justice me confie la garde exclusive dès ses 5 mois. Nous nous sommes installés tous les deux à la campagne près de Toulouse, au milieu des arbres, d’un jardin potager et de poules. Je me nourris de cet être extraordinaire et j’écris quotidiennement.
Les histoires que j’écris sont le fruit de ce parcours, où chaque image a été vue pour être écrite, chaque personne rencontrée a été décortiquée pour être dépeinte, chaque paysage a été admiré pour être évoqué. Les thèmes de l’artisanat, de l’agriculture, de l’amitié, de la paternité accompagnent une vision parfois cynique de l’évolution de l’homme que tempère une capacité d’émerveillement et d’émotion qui resurgit régulièrement.