L’écrivain Didier Guillot dans L’éveil de la haute loire en dédicace à la Fnac
Chacun a lu dans son enfance L’île au trésor de Robert Louis Stevenson, ou en a vu l’un des films. Les randonneurs ont sans doute lu Voyage avec un âne dans les Cévennes , du même auteur. Il fait régulièrement des émules, et Didier Guillot est parti sur ses chemins. Oh, il parle peu de Stevenson, juste au détour d’une phrase, l’écrivain écossais est juste une marque, un itinéraire proposé, pas même un guide de vie sauvage ou simplement naturelle.
L’auteur, la cinquantaine, ouvrier devenu juriste à force de cours du soir, a voulu prendre un bol d’air, faire une pause, retrouver une nostalgie : celle de son grand frère Daniel, mort à 23 ans volontairement parce qu’inadapté à l’existence, probablement bipolaire. Didier Guillot raconte, au fil du chemin, le bonheur d’être grand frère. Lui, le petit, se sentait aimé, protégé. Dans de belles pages il dit avec pudeur ces moments que la marche lui remémore, la promenade dans les chemins avec l’aîné, la pêche dans la rivière, les jeux d’eau, et toujours ce sentiment d’être là parce qu’un autre qui vous aime est à côté. Il lui a appris à rêver puis l’a laissé.
Pour le reste, il décrit quelques anecdotes sur « les bobos des cuisses et des pieds, la fatigue, les gîtes, les lieux de rencontre, l’Anglais alcoolo, l’ex-routarde qui cuisine les plats de terroir, la randonneuse qui se targue de ne voyager qu’avec deux slips, le jeune homme généreux avec sa bouteille d’eau mais qui “canne” dans les montées ».
Des phrases ciselées avec l’amour du travail bien fait, les mots ajustés, peu d’épanchements et de lyrisme mais les sauts et gambades d’un esprit au fil d’un chemin.
Pratique. Samedi 1 er octobre à la Fnac du Puy-en-Velay, Didier Guillot, J’ai appris à rêver… sur les pas de Stevenson , 2021, éditions La Trace. Prix : 16 euros.