Parution le 1er octobre 2020
Les Anges de l’Histoire, un roman de Frederika Abbate aux Nouvelles Editions Place
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Au cours d’une aventure initiatique le menant de la Thaïlande chamanique à la Russie postmoderne jusqu’à un Paris complètement transformé, Soledad découvre un univers broyé par la machine capitaliste. L’humanité, enivrée par sa propre démesure, s’abandonne à ses instincts les plus primitifs : rituels barbares, manipulations génétiques, hybridations monstrueuses… Bientôt, l’apocalypse advient, déclenchée par le complot du siècle. Il programme ni plus ni moins le remplacement de l’espèce humaine. Soledad rejoint un groupe de résistants en lutte contre cette catastrophe planétaire. Ensemble, ils bâtissent leur utopie propre, fondée sur la défense de la singularité. Pour cela, Soledad dispose d’une arme magique : Art/Sexe/Cybernétique.
D’une écriture sensible et précise, avec des personnages particulièrement incarnés et une imagination luxuriante, Les Anges de l’Histoire, roman initiatique, épique et prémonitoire, exalte la vie authentique tout en disant la barbarie de notre monde actuel.
Le code massacre la nature. L’universalité neutralise le monde. L’humanité disparaît.
Mais l’ange de l’apocalypse apporte l’arme magique de l’art, de la cybernétique et du sexe aux êtres de bonne volonté – l’utopie d’un universel riche de tous les singuliers.
Citations du roman sur le rabat
En fait, cette guerre, c’est quoi ? C’est la norme contre l’être singulier.
…
La dépersonnalisation est produite par la terreur. Chaque potentat joue de la terreur. Car ainsi les gens ne peuvent plus s’inventer, être eux-mêmes.
La terreur et la dépersonnalisation engendrent l’idolâtrie.
…
Au lieu d’être les sujets de leurs désirs par où seulement l’être peut s’exprimer, les humains sont devenus les esclaves des objets (ceux qu’on achète, ceux de l’idolâtrie religieuse, scientifique). Par où se creusent les catacombes où s’ensevelissent, mort-nés, les réels désirs. Les objets-idées comblent artificiellement les trous, les trous qu’ouvrent en nous nos désirs, désirs non pas d’avoir mais d’être. Qui seuls nous ouvrent à l’autre. L’inconnu.
La terreur a pour auxiliaire la haine du flottement, de l’errance, du vide… Tout planifier, tout contrôler, maîtriser, obturer au lieu de flotter dans une jonque sans maîtres. Il faut créer de l’espace vide ! S’embarquer sur les jonques ! Redonner place à l’inconnu, ce que par peur et par soif de domination, presque tous veulent faire disparaître. Créer une autre manière de vivre. Quelque chose qui ne propose pas la plénitude, le trop-plein, ce qui est toujours avilissant et meurtrier en fin de compte. Mais que chacun puisse se créer son utopie propre. Qui soit radicalement neuve et inédite. Et le nouveau, c’est assumer la Coupure.