Loin de l’idée fausse qui associe libéralisme et laisser-faire, les sept propositions de ce livre sont fondées sur une politique d’incitations fortes qui laissent à tous la possibilité d’agir, de participer et d’innover.
Dans une période critique où beaucoup de Français attendent des projets et des solutions nouvelles, chacun des chapitres veulent se poser en rupture avec l’approche conventionnelle.
Quel gouvernement n’accepterait pas une démarche qui supprime le chômage structurel sans instaurer le travail obligatoire, une mesure qui incite à investir plutôt qu’à dépenser, une mesure qui supprime le risque de défaillance des banques, une mesure qui diminue la pression de la finance sur l’économie réelle, une mesure qui redonne une nouvelle vie à l’éducation nationale, une mesure qui rend l’écologie incitative et non punitive, une approche intelligible du financement des retraites? Telles sont les promesses de l’ouvrage.
Quelles sont ces idées? Le Produit social, l’investissement déductible, la sécurisation des dépôts bancaires, la libération du système monétaire, la régionalisation de l’Education nationale, l’écologie libérale, les réformes pour les retraites!
Le Produit social consiste à financer la différence entre le SMIC chargé et le coût «tolérable» du travail pour renforcer la compétitivité internationale des entreprises exportatrices et ainsi contribuer à relocaliser l’industrie et supprimer le chômage structurel à condition de réduire drastiquement les réglementations.
Pour relancer l’économie, il faut rendre déductible fiscalement tout investissement sur une durée d’un an et supprimer toutes les niches fiscales bénéficiant surtout aux plus grandes entreprises.
Pour sécuriser les dépôts bancaires, il est suggéré que les banques commerciales deviennent teneur des comptes courants à vue du déposant à la Banque centrale. L’auteur veut différencier les opérations économiques et les opérations financières dont les risques seraient supportés par la communauté financière.
Créer un nouveau système monétaire dans lequel le rôle de la Banque centrale est d’organiser et réguler et non de diriger. «La banque centrale ne doit s’occuper que de la valeur de la monnaie car la dérive des prix est un problème de l’économie réelle et non un problème monétaire».
La régionalisation de l’Education nationale vise à créer un système où il y ait suffisamment d’acteurs pour que des initiatives puissent émerger et que des choix existent applicables au plus près des besoins. L’écologie libérale passe par une monétisation de toutes les nuisances permettant à chaque citoyen d’objectiver les avantages et inconvénients de différents systèmes et solutions techniques.
Enfin, le système de retraites distinguera ce qui relève de la prévoyance retraite et des transferts sociaux, fixera un taux de cotisation reflétant les avantages attachés (cf systèmes spéciaux), et transférer les cotisations patronales vers les salariés avec augmentation correspondante des salaires afin de faire apparaitre mensuellement le coût complet du financement des retraites.
Ce catalogue fait la part belle aux concepts qui peuvent susciter une réflexion, mais le livre n’aborde pas au fond les impacts et externalités ni ne rappelle les heurs et malheurs d’expériences passées et leurs résultats.
On perçoit que l’auteur privilégie une fonction d’auto-régulation de l’économie avec un développement du libre arbitre. Question: qu’est-ce que le libre-arbitre en philosophie et en économie? Réalité? Avantages? Inconvénients?
Dans un essai, Sept idées libérales pour redresser notre économie, éditions L’Harmattan, 2022, militant pour une « vraie » économie libérale pour la France, l’auteur et économiste expose un certain nombre d’idées originales et iconoclastes faciles à mettre en œuvre.Cet entretien est paru dans le site de la revue Entreprendre. Il est désormais en accès libre dans l’Ouvroir.
Dans un essai, Sept idées libérales pour redresser notre économie, éditions L’Harmattan, 2022, militant pour une « vraie » économie libérale pour la France, l’auteur et économiste expose un certain nombre d’idées originales et iconoclastes faciles à mettre en œuvre.
Marc Alpozzo : On dit de Macron qu’il est un « libéral », à mon avis à tort. Dans une tribune du FigaroVox, vous affirmez justement que « sa fascination pour la dette trahit qu’il n’a jamais été libéral »[1]. Pouvez-vous éclairer nos lecteurs ?
François de Coincy : La liberté c’est le souci de l’indépendance et cela vaut particulièrement en matière économique. Au niveau du pays, à chaque accroissement de dette, nous dépendons un peu plus de nos créanciers et le choix des possibles diminuent.
Emmanuel Macron fait partie des gens qui croient que l’argent règle tout et peu lui importe la manière dont on s’en procure.
Autant l’endettement est utile lorsqu’il finance des projets dont les retombées futures permettront d’en rembourser les échéances, autant il devient un corset insupportable lorsqu’il permet le déficit public.
Autant l’impôt qui paie les dépenses publiques est un processus clair entre l’Etat et les citoyens, autant l’endettement est un palliatif antidémocratique permettant de faire des dépenses sans conséquences apparentes pour les citoyens.
Emmanuel Macron n’a effectivement rien d’un libéral : Il dirige en disant « ne vous inquiétez pas je m’occupe de tout » et c’est ce qu’il fait : à crédit. Cela expliquerait sa fascination apparente pour l’argent magique qui lui évite tous les désagréments de la cruelle réalité, celle qui l’obligerait à demander aux citoyens de fournir des efforts.
M. A. : Votre essai s’intitule Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan, 2021). Ce serait bien trop long de les reprendre toutes ici, mais quelle serait l’idée phare qui nous sortirait de la crise économique actuelle, selon vous ?
F. C. : La crise économique n’est pas actuelle, elle est permanente depuis des dizaines d’années et malheureusement je ne pense pas qu’une seule mesure puisse nous sortir de la crise en dehors de la mise en œuvre du principe libéral de responsabilité individuelle.
La mesure phare des idées que je propose me semble être le système monétaire libre pour deux raisons :
D’une part c’est la dérive de l’argent gratuit de la BCE qui permet le laxisme budgétaire qui nous amène devant un mur de dettes.
D’autre part, c’est le système monétaire dirigé actuel qui génère les crises financières qui déstabilisent l’économie. L’inflation constatée aujourd’hui n’est que le résultat des montagnes de liquidités émises par la Banque Centrale.
Il y a une double erreur dans la mission confiée à la BCE
D’une part on lui donne le soin de réguler l’inflation : Dans l’inflation il y a deux éléments, la dépréciation monétaire et l’augmentation propre des prix. Si la dépréciation monétaire était inexistante, il ne resterait que l’augmentation propre du prix des produits contre laquelle cela n’a aucun sens d’essayer de lutter : On voit mal comment la Banque Centrale pourrait lutter contre une augmentation des prix du pétrole décidés par les pays exportateurs. Quant à la dépréciation propre de la valeur de la monnaie, elle résulte en général des manipulations effectuées par la Banque Centrale elle-même en pesant sur la masse monétaire ou le taux d’intérêt.
D’autre part on lui demande de favoriser la croissance. C’est également une mission impossible, le système monétaire n’est qu’un système comptable d’écritures de dettes et de créances et seule l’économie réelle peut avoir un impact sur la croissance.
Ce ne devrait plus être la banque centrale qui détermine arbitrairement les taux d’intérêt ni les masses monétaires, mais elle devrait créer et réguler un marché libre des dettes et créances dont ressortirait les taux d’intérêt.
La seule mission de la BCE devrait être de garantir l’intégrité du système monétaire. Si cette idée était adoptée, cela éviterait les crises financières, certains enrichissements sans causes du système financier privé, mais surtout les déficits excessifs des Etats.
Ainsi notre pays ne pourrait résoudre ses problèmes qu’en agissant sur l’économie réelle c’est-à-dire tout simplement par le travail.
M. A. : Vos idées pour un programme plus libéral sont simples mais aussi iconoclastes. Par exemple, pour l’Éducation nationale, dont les résultats PISA sont assez inquiétants, vous préconisez de « confier l’Éducation nationale aux régions ». Vous déterrez le face-à face jacobins-girondins, qui relève d’une vieille histoire française. Pourtant, vous reconnaissez-vous-même que ce qui va mal à l’école, ce n’est pas la centralisation de l’école, mais bien l’idéologie socialiste du « bac pour tous ». Comment cette « vraie décentralisation » comme vous l’appelez, permettra-t-elle de relever le niveau ?
F. C. : L’Éducation Nationale est dans la situation de l’entreprise monopolistique qui devient de moins en moins performante au fil du temps parce rien ne vient la remettre en cause. On n’y peut contester une décision, on n’y peut prendre d’initiatives, tout vient d’en haut, d’une Direction elle-même ligotée par ses propres agents.
Si chaque Région prend en charge toute la politique de l’Education sur son territoire, ses élus auront aura à cœur d’avoir les meilleurs résultats par rapport aux autres. La concurrence jouera non en termes monétaires mais en termes de réputation. Les régions pourront avoir des approches différentes au niveau des programmes, des qualités professorales ou des organisations mais elles auront toujours à l’esprit qu’elles seront comparées aux autres. Avec une telle émulation, il y aura une dynamique pour promouvoir les meilleurs professeurs et les meilleures méthodes d’enseignement. Les idéologies seront abandonnées car les parents et les élèves privilégieront l’efficacité en demandant aux établissements moins performants d’adopter les méthodes des meilleurs.
C’est à partir de cette diversité d’initiatives différentes que pourra se développer l’excellence à partir d’une ou deux régions puis communiquées aux autres. Je ne prône aucun système d’éducation, je propose la liberté qui permet aux meilleurs systèmes d’enseignement d’émerger et de supplanter progressivement les autres.
M. A. : Vous abordez la réforme des retraites, qui sera le gros dossier du nouveau quinquennat de Macron, et qui augure déjà de nombreux désordres sociaux. Que pensez-vous de la retraite à 65 ans, et que préconisez-vous plutôt ?
F. C. : On fait une fixation sur l’âge de départ en retraite qui ne devrait pas être l’objet du débat, mais un paramètre laissé à l’appréciation de chacun. Pour cela il faudrait clarifier le sujet entre ce qui relève de la responsabilité individuelle, les cotisations de retraite, et ce qui relève de la solidarité collective, l’impôt finançant le minimum vieillesse.
L’équilibre du système de cotisation retraite par répartition ne doit pas être calculée sur une année, mais sur longue période de telle sorte que les déficits ou excédents d’une année ne soit qu’une dette ou créance du système qui doit s’éteindre naturellement. Il est évidement absurde de faire la répartition en fonction du solde annuel et non en fonction des sommes cotisées dans le passé. Il faut qu’en moyenne lorsqu’on prend sa retraite, le montant des pensions à recevoir compte tenu de l’espérance de vie, soit égal aux cotisations payées dans les années précédentes. Ce n’est aujourd’hui pas le cas : les cotisations payées sont inférieures aux retraites à percevoir.
Une fois ce principe posé, c’est à chacun de déterminer librement quand il veut prendre sa retraite, une fois qu’il a atteint au moins le minimum vieillesse. Les métiers générant une usure physique ou intellectuelle prématurée doivent faire l’objet d’une sur-cotisation à la charge des entreprises.
Il y a par ailleurs une solidarité nationale envers ceux qui n’ont pu se constituer une retraite suffisante qui ne relève pas des cotisations retraites et qui doit être assurée par l’impôt
Il y a donc une clarification à faire sur ce qui relève des cotisations afin de laisser à chacun la responsabilité des modalités de sa retraite et ce qui relève de la solidarité qui doit être définie par la représentation nationale.
M. A. : En réalité le libéralisme économique dans votre livre ressemble plutôt à un libéralisme mâtiné d’interventionnisme de l’État, n’est-ce pas ? À la fois une libéralisation du marché monétaire, une régionalisation de l’Éducation nationale, et une régulation plus étatiste qu’idéologique, voire apocalyptique de l’écologie. Alors pourquoi pensez-vous que le libéralisme fasse tant peur à la France ?
F. C. : L’intervention publique est essentielle pour mettre en œuvre les règles qui permettent ou favorisent la liberté, notamment économique, mais l’Etat doit s’en tenir à cette mission et laisser les acteurs opérer librement. A titre exceptionnel, il intervient évidemment en cas de défaillance du système.
Le libéralisme est mal compris des Français qui l’assimilent à tort au laisser-faire. Beaucoup de « libéraux » eux-mêmes n’ont pas compris que la liberté n’est pas un état naturel et que c’est au contraire une création humaine qui nécessite des règles.
La démagogie démocratique pousse les candidats au Pouvoir à offrir à leurs électeurs une assistance de plus en plus grande. On a atteint des sommets lors des dernières élections lorsque le Président Macron a multiplié les chèques électoraux payés par la dette, obligeant ses concurrents à faire de la surenchère.
Après tous ces cadeaux populistes, la raison libérale qui demande à chacun de prendre en main son destin est évidemment inaudible.
La question se posera lorsqu’arrivera la fin de l’argent magique : Emmanuel Macron pourra-t-il prolonger sa martingale monétaire durant cinq ans ou devra-t-il manger son chapeau comme quand, il y a quarante ans, François Mitterrand dut abandonner les mirages socialistes ?
Propos recueillis par Marc Alpozzo Philosophe, essayiste Auteur de Seuls. Éloge de la rencontre, Les Belles Lettres
François de Coincy, Sept idées libérales pour redresser notre économie, éditions L’Harmattan, 2022.
François de Coincy, né en 1945 (75 ans) : 2020 – auteur d’un livre d’économie : « Mozart s’est-il contenté de naître ? » ; 1977 – 2018 PDG de la Compagnie de Chemins de Fer Départementaux. Redressement de la société et transformation en holding solide et diversifié ; 1976 – 2000 Création et développement d’un groupe immobilier en association avec un ami ; 1970 – 1976 Groupe Hachette (diverses fonctions gestion finance) ; 1970 Diplomé ESC.
[1] « La fascination d’Emmanuel Macron pour la dette trahit le fait qu’il n’a jamais été un libéral» : (Publié le 30/11/2020 à 21:18, mis à jour le 01/12/2020 à 14:30) : https://www.lefigaro.fr/vox/economie/la-fascination-d-emmanuel-macron-pour-la-dette-trahit-le-fait-qu-il-n-a-jamais-ete-un-liberal-20201130?fbclid=IwAR0gcmKw1sJ5FVqCXqYHtjS8cKqDpKSArrFT6T1NYEdQgA-HC9Pl6GX5LT0
Comment lutter contre le chômage ? en instaurant un produit social, par exemple, c’est-à-dire une restitution des cotisations sociales qui rendrait le recrutement des bénéficiaires d’un bas salaire rentable pour l’entreprise. Ce dispositif permettrait de réduire le chômage de masse. C’est l’idée proposée par François de Coincy, entrepreneur engagé, auteur du livre “7 idées libérales pour redresser notre économie” (éditions l’Harmattan).
Cette idée de produit social lancée par François de Coincy me parait mériter d’être “creusée”. Il est en effet courant que des avoirs fiscaux soient proposés aux entreprises, mais François de Coincy propose le premier avoir social pour engager au recrutement de chômeurs de longue durée. Cette innovation constituerait de fait un levier très prometteur pour encourager le recrutement de chômeurs éloigné de l’emploi.
Conférence-débat de François de Coincy, entrepreneur venant de publier « Sept idées libérales pour redresser notre économie » (L’Harmattan) avec son préfacier Alain Sueur, docteur en sciences politiques de Paris 1 et membre de la Société française des analystes financiers. Cette conférence dont l’essentiel est ici filmé a été organisée par Balustrade (guilaine-depis.com) et a eu lieu à l’Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75 006 Paris mercredi 6 avril 2022 de 18h30 à 23h.
Alors qu’on attendait, préparé dans le secret, un programme présidentiel présentant quelques mesures fortes, nous n’avons eu qu’une étude ennuyeuse et convenue. Si on en oublie les mesures cosmétiques et les vœux pieux, il en reste trois points significatifs : le nucléaire, la retraite à 65 ans et la suppression du chômage.
Contre sa précédente politique et contre l’avis de sa mirifique Convention citoyenne sur le climat, la volte-face du Président sur le nucléaire fut une surprise il y a quelque mois. Compte tenu des problèmes climatiques et d’indépendance énergétique, la mesure trouve aujourd’hui dans la majorité des formations politiques un consensus qui ne doit pas faire oublier que le nucléaire présente des risques réels, que sa maîtrise sur le long terme est incertaine et que son coût sera élevé. La situation financière d’EDF et son incapacité à traiter ses déchets sont des problèmes à mettre sur la table. Les montants à investir dans ce programme n’auront des retombées positives que dans plus de 10 ans et, dans l’intervalle cet engagement, qui pèsera sur le pouvoir d’achat des Français, augmentera mécaniquement la dette nationale.
Le Président, qui en cinq ans n’a pas réussi à mettre en œuvre sa réforme des retraites, nous annonce aujourd’hui vouloir reporter à 65 ans l’âge de départ la retraite. Il semble abandonner toute réforme structurelle qui permettrait de clarifier la répartition entre ce qui relève de la cotisation qui doit être intégralement payé par les bénéficiaires et ce qui relève de la solidarité qui doit être payé par l’impôt. Dans tous les cas, compte tenu de l’application progressive de ces mesures, on ne peut en espérer un allégement financier sur les cinq prochaines années.
Emmanuel Macron promet de continuer à faire baisser le chômage comme il l‘aurait réussi ces deux dernières années. Mais c’est abusivement en oublier la cause : les gens n’ont pas travaillé plus, ils ont été payés à ne rien faire. Ainsi s’explique cette corrélation atypique entre la baisse de l’activité, la hausse de l‘emploi ainsi d’ailleurs que la baisse des faillites.
La diminution du chômage est due aux soutiens financiers qui ont permis aux entreprises de conserver des salariés qui ne produisaient plus. Cela a été possible grâce aux milliards déversés à crédit et dire que cette méthode permettra de résorber le déficit alors que c’est ce déficit même qui a permis la résorption du chômage, est une insulte au bon sens.
Oui, il suffira de faire travailler quelques heures les gens au RSA pour les sortir des statistiques du chômage. Cela ne fera qu’empirer l’exclusion d’une partie de la population et aggravera encore notre situation financière.
On voit par ces trois exemples, que le programme d’Emmanuel Macron est la prolongation du « quoi qu’il en coûte », basé sur l’assistanat et le déficit perpétuel.
L’univers Macron-Lemaire est un métavers où le travail et l’effort ne sont pas nécessaires
En privilégiant sa réussite personnelle plutôt que celle des Français Emmanuel Macron peut continuer durant la campagne à faire des chèques. Cela ressemble à de l’achat de votes et des esprits scrupuleux dénonceraient une atteinte à la démocratie.
Les électeurs s’en moquent, ce qui est acquis est toujours bon à prendre et ils sont satisfaits de la manière dont on leur a évité les désagréments de la lutte contre le réchauffement climatique, de la pandémie et maintenant de la guerre. La méthode Macron-Lemaire consiste à payer chaque fois qu’il y a un problème sans demander d’effort aux Français, en recourant à l’argent magique de la BCE depuis qu’elle s’est affranchie de ses règles fondamentales.
L’univers Macron-Lemaire, c’est ce monde parallèle, régi par des règles et de l’argent, un Monopoly de financiers et de bureaucrates ou, pour être plus à la mode, un métavers où le travail et l’effort ne sont pas nécessaires.
Après la méthode Madoff-Ponzi au niveau de la finance privée, et tant que nous aurons autant de gogos pour y croire, nous subirons la martingale Macron-Le Maire pour la finance publique à moins que la BCE les interdise de chéquiers.
Car tout ceci va s’arrêter à cause de l’inflation générée par la baisse de la valeur de la monnaie et parce que les Allemands n’accepteront plus longtemps de prendre le risque d’une trop grande dévalorisation monétaire et financer par leurs excédents les déficits de la France.
L’alternance républicaine possible avec Valérie Pécresse a été ruinée par le non-soutien volontaire de Nicolas Sarkozy
La victoire annoncée de Macron nous amènera dans un quinquennat perdu où, ligoté par ses promesses et ses actions passées, il n’aura aucune possibilité de réforme. Pour l’électeur soucieux de l’avenir et trop attaché à la liberté politique et économique pour se tourner vers les extrêmes, il ne restait plus que la candidate des Républicains.
Contre toute attente, Christian Jacob avait réussi un sans-faute dans la mise en œuvre d’une candidature rassemblant toutes les composantes du parti. Valérie Pécresse était en situation de battre Emmanuel Macron et pouvait ramener la France à une politique raisonnée. Cette perspective a été ruinée par le non-soutien affiché par Nicolas Sarkozy qui diminue également les chances de survie du parti qui l’a tant aimé et soutenu. Le débauchage d’Eric Woerth en pleine bataille électorale était négligeable, mais voir l’ancien Président jouer contre son camp, sans daigner expliquer pourquoi, est insoutenable. Une attitude que même Ponce Pilate n’aurait pas adoptée s’il s’était agi de sa famille.
S’ils veulent exister les Républicains doivent dénoncer rapidement et sans indulgence l’attitude de Nicolas Sarkozy.
Le trompe-l’œil des résultats économiques de Bruno Le Maire
La présentation statistique peut relever de l’art du trompe l’œil. On ne sait en constatant la mine réjouie du ministre annonçant la croissance « historique » du PIB en 2021 s’il se grise de sa capacité de manipulation des chiffres ou s’il en est sa propre victime.
Reprenant les pourcentages d’évolution vantés par Bruno Le Maire, le graphique ci-contre, diffusé dans le Figaro du 29 janvier, est particulièrement trompeur :
Cette image ne représente pas l’évolution du PIB de la France mais l’évolution du pourcentage de croissance du PIB et pour montrer à quel point cela n’est pas la même chose, regardons-en la comparaison sur les trois dernières années.
L’évolution du pourcentage (graphique A) est bien plus flatteuse que l’évolution de la valeur (graphique B), alors que c’est bien cette dernière qui correspond à celui du PIB réel. Le graphique présenté (A) n’est pas faux en soi, mais c’est une manière trompeuse de nous présenter la réalité. Si on veut être correct, il faut afficher le graphique en valeur tout en indiquant les pourcentages (B).
Le graphique de gauche (A) laisse croire que le PIB a dépassé celui des années antérieures alors qu’il n’en est rien. De plus l’image indique « +7% » alors que le trait reliant à l’année précédente a une valeur de 15% (7+8).
Ce trompe-l’œil en cache un autre.
Lorsque nous calculons le PIB, alors que la valeur ajoutée des entreprises est calculée sur ses recettes, celle de l’Administration est basée sur ses coûts sans tenir compte du solde budgétaire de l’Etat. (Cette méthode absurde fait que si l‘Etat embauchait en plus 1 million de personnes à ne rien faire, le PIB augmenterait alors que cela n’apporterait aucune production réelle).
Ce n’est pas bien grave quand le déficit est faible ou lorsqu’il est identique d’une période à l’autre, mais les circonstances actuelles font qu’il donne une image déformée de la réalité.
Que donne le PIB corrigé du déficit de l’Etat ? Les déficits ont été de 75 milliards en 2019, 211 milliards en 2020 et 155 milliards en 2021. Les PIB corrigés sont donc respectivement de 2260, 1934 et 2140 milliards d’euros (graphique C). On est donc loin d’avoir retrouvé en 2021 le niveau de 2019 puisque on est même en dessous de 2017 (2187 milliards).
On peut ajouter qu’en général, l’accroissement de la dette publique correspond plus ou moins au déficit budgétaire mais que ces deux dernières années l’accroissement de la dette a été supérieur de 100 milliards au déficit de la période. Cette situation accroit encore le doute qu’on peut avoir sur la solidité d’une reprise sous perfusion monétaire.
Quelle qu’en soit la représentation, nous savons l’immensité de la dette générée qui aurait pu être atténuée si on avait associé un effort populaire aux soutiens nécessités par la pandémie. Ce sujet risque d’être absent du débat électoral car si Emmanuel Macron n’a pas intérêt à en parler pour ne pas ternir le bilan du « quoi qu’il en coûte », ses compétiteurs non plus, qui seraient obligés d’en tirer des propositions de redressement peu alléchantes pour les électeurs. Ce serait aux médias d’imposer ce sujet, plutôt que de rester sur la question facile de l’immigration autour de laquelle s’est constitué un surprenant quasi-consensus national.
Après les élections, l’ère de l’argent facile va se terminer et le successeur de Bruno Le Maire risque de ne pas afficher le même optimisme. Il lui faudra un grand pouvoir de persuasion pour faire passer les pilules : l’art du trompe-l’œil n’est pas près de s’éteindre.
François de Coincy, Chef d’entreprise à la retraite, François de Coincy avait publié en 2020 Mozart s’est-il contenté de naître ? renouvelant l’analyse de la théorie économique à partir des idées qu’il a accumulées au cours de sa vie professionnelle sur l’efficacité de la liberté dans le monde économique. Ce premier essai lui a donné une crédibilité lui permettant de publier des articles dans Figaro Vox ou Economie Matin. Il publie en 2022 Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan) afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle de la France.
Réformons les droits de succession, en mettant fin à l’hypocrisie des taux élevés.
La quasi suppression de l’héritage pour les plus riches, proposée par Jean-Luc Mélenchon, n’améliorerait pas la situation financière de la France ou des Français.
Bernard Arnaud étant crédité d’une fortune de 160 milliards d’euros, et Monsieur Mélenchon proposant de tout prendre au-delà de 12 millions, une âme candide calculant bien, pourrait penser que le décès du patron de LVMH génèrerait un pactole permettant un cadeau de 5000 euros pour chacun des ménages français.
Malheureusement la situation ne serait pas aussi rose :
Soit, pour payer les droits de succession les héritiers seraient obligés de vendre et nécessairement à des étrangers puisqu’aucun Français sensé n’achèterait une entreprise pour en être dépouillé à sa mort. Dans ce cas, chaque ménage français pourrait effectivement percevoir 5000 euros mais l’entreprise deviendrait américaine ou chinoise, en tout cas étrangère, et le patrimoine industriel français diminuerait de 160 milliards.
Soit L’Etat pourrait préempter l’entreprise et on ne pourrait distribuer aucun montant, puisque les 160 milliards sont la valeur de l’entreprise et non une liquidité, à moins qu’on ne donne à chaque ménage quelques actions de la société qui ne leur apporterait que 75 euros de dividendes par an.
Restée dans le giron de l’Etat ou répartie entre les Français, l’entreprise verrait son avenir confié à quelques hauts fonctionnaires et sa stratégie dépendre des péripéties politiques, électorales et syndicales. On serait alors loin de la préservation patrimoniale obtenue par une gestion de long terme.
Le barème actuel facialement très élevé est grevé de multiples abattements qui génèrent inégalités et faible rendement.
Notre Candide préfèrera s’en tenir à la situation actuelle et découvrira que le législateur a créé un barème spoliateur lui permettant d’afficher une politique égalitariste populiste et en même temps de multiples dispositions dérogatoires afin d’éviter de bloquer l’économie du pays.
En effet si les héritiers de Bernard Arnaud devaient payer suivant le barème (45%) 70 milliards, ce serait au final quel que soit leur financement, un transfert de l’investissement productif vers le budget des dépenses de l’Etat et donc à terme le désinvestissement total du pays.
C’est pour cela que le rendement réel de l’impôt sur les successions est très en dessous des taux affichés : Le patrimoine des Français est de l’ordre de 12000 milliards et s’il est transmis en moyenne tous les 40 ans cela représente 300 milliards par an ramenés probablement à 250 compte tenu de l’exonération des petites successions. Comme les droits réellement perçus sont de 15 milliards, le taux réel moyen ne ressort qu’à environ 6% (chiffre cependant bien au-dessus de ce qui se pratique dans la majorité des pays comparables).
Simplifions le système avec un taux unique de 10% et une exonération des petites successions.
Supprimons les tranches à taux progressifs qui découragent l’investissement de long terme et empêchent la constitution de patrimoines familiaux. Appliquons un taux unique de 10% et les recettes de l’Etat augmenteront, même en tenant compte de la suppression de l’IFI qui n’est qu’une autre forme bureaucratique d’impôt sur les transmissions.
Supprimons également les abattements, exonérations, régimes discriminatoires et toutes ces mesures qui désavantagent ceux qui ne sont pas informés et font supporter aux autres les honoraires de conseillers fiscaux et financiers.
Le problème posé par une puissance excessive des entreprises mondiales ne concerne malheureusement pas les sociétés françaises.
On ne peut ignorer le problème posé par la puissance de plus en plus grande prise par les sociétés des hyper riches dont le pouvoir pourrait aller contre l’intérêt de leur pays. Il me semble que ce risque est très exagéré dans nos pays démocratiques qui ont la capacité d’adapter leurs lois si nécessaire. En ce qui concerne les GAFAM, les autorités américaines sont partagées entre volonté de limiter leur puissance et crainte de brider leur expansion économique mondiale. Malheureusement la France n’a pas d’entreprises si importantes qu’elle soit confrontée à ce qui n’est qu’un dilemme de riches.
Notre fiscalité est déjà très élevée et si la réduire est une gageure compte tenu de l’importance du déficit budgétaire, essayons au moins de la rendre plus simple et moins décourageante.
François de Coincy,
Chef d’entreprise à la retraite, François de Coincy avait publié en 2020 Mozart s’est-il contenté de naître ? renouvelant l’analyse de la théorie économique à partir des idées qu’il a accumulées au cours de sa vie professionnelle sur l’efficacité de la liberté dans le monde économique. Ce premier essai lui a donné une crédibilité lui permettant de publier des articles dans Figaro Vox ou Economie Matin. Il publie en 2022 Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan) afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle de la France.