Maglione par Claudine Roméo (1980)

O192.jpg Les tissus, bijoux et petits « mobiliers » de Milvia Maglione étaient directement le répertoire des songes ; les tentures déploient, en volets successifs, le rêve, dont les gouffres, les déchirures, les béances et les abîmes, auraient été remplis, avec le courage de l’affirmation.

Remplis, d’abord, en faisant le plein d’atmosphère et de ciel, un plein solide et cristallin, provoquant échos de clochettes et tintements de carillons, visualisé, à travers tout le travail de Milvia, par ce bleu royal qu’elle utilise. Je qualifierai ce bleu, de couleur profonde et chaude.

Ce bleu souvent dominant n’est pas un simple élément formel, avec toutes les autres couleurs qui miroitent à côté de lui, un certain ocre par exemple. Il est la qualité même d’un monde féérique et mythique, mais complètement habité par le réel.

Tout le temps, on est renvoyé à un ciel étoilé où mille choses scintillent, mais choses du quotidien. Travail quotidien et millénaire des femmes, outils utilisés pour les vêtements, tentures, voilures, draps, déguisements, nappes : ce qui habille et représente la vie ordinaire. Réalité aussi de l’enfance, des objets manipulés, fétichisés, usés : formes précises et brillantes.

Peintre, Milvia ? Oui, mais la toile est un grand drap de lit qu’elle rebrode, d’une part de broderies « classiques », en les reprenant avec amour sur des petites pièces, exercices appris dans l’enfance. Utilisant d’autre part les matériaux divers de la couture, habituellement cachés : boutons, agrafes, pressions, crochets, et ses instruments : ciseaux, dés à coudre, rapprochés des minuscules objets d’enfants : dînettes, figurines, vignettes et amulettes, tout ce qu’elle appelle elle-même les « fonds de tiroirs ».

Une dimension ludique et sacrée s’ouvre, hommage et réhabilitation du travail des femmes, bien sûr, mais aussi force poétique fondamentale et populaire, rappelée à la surface, réhabitée, repensée et mise en couleurs et en formes pour accéder à un rang d’universalité. Cette histoire ordinaire et courante, mais traversée de grands mythes, de contes et d’obsessions, est évoquée par la répétition millénaire des nuits et des jours que suggèrent les draps-cieux enluminés.

De même, les bijoux témoignent d’une histoire grande et ordinaire, en mêlant les objets « utilitaires », aux frivoles fioritures, volutes, serpentins, rubans de papiers, tous reflets et éclats de la vie.

Les mobiliers de poupées, recouverts de bleu ou de pointillés multicolores et constellés de nuages, évoquent le passage du temps sur les maisons et les villes, et créent un habitat familier pour Alice au Pays des Merveilles, qui est présente partout ici.

Claudine Roméo, Novembre 1980

Maglione par Maryvonne Georget (1985)

Maglione.JPGLe Dualisme de Milvia Maglione

L’oeuvre de Milvia Maglione comporte deux faces. A l’image du cosmos, elle est rythmée par l’alternance du jour et de la nuit, du quotidien et du rêve :
– diurne, l’univers baroque et rutilant des textiles et des objets que l’on peut interpréter comme un recensement ethnographique d’une culture populaire et féminine, en voie de disparition, ou comme un hommage poétique et militant au labeur obscur des femmes.
– nocturne, l’espace des toiles et des sérigraphies. Ici on pénètre dans les profondeurs glacées du rêve et de l’inconscient. C’est un monde sous-marin et utérin, un théâtre d’ombres. Les objets ne sont plus « miettes du quotidien » comme les textiles et les sculptures-objets, mais simulacres, symbôles et même signes. Ils se meuvent dans l’apesanteur, ils ont perdu leur lourdeur, leur densité accoutumée et semblent flotter devant un mur végétal comme des poissons dans un aquarium.

Milvia Maglione manie avec autant d’aisance le signe et l’objet. Dans les toiles et les sérigraphies une écriture très minimaliste qui emprunte au vocabulaire de la peinture contemporaine, se substitue à l’univers très concret de « la pie voleuse ». Le plus souvent, sur un fond végétal réaliste, exécuté au pochoir et retravaillé au pinceau, se superposent quelques lignes symboliques, blancs comme des fantômes, peints en relief, des pictogrammes qui peuvent devenir des signes, des lettres de l’alphabet. Ainsi C est à la fois croissant de lune et la lettre C initiale du mot « coudre » symbôle du travail féminin par excellence. Milvia, avec habileté, joue sur la polysémie de l’image, elle invente un langage très codé où se rencontrent des signes cosmiques, la lune, le nuage, l’arc en ciel, et des signes d’un espace intérieur, silhouettes le plus souvent d’enfants seuls ou avec leur mère. Comme « Alice » (« De l’autre côté du miroir »), ces personnages ont franchi le miroir de la réalité et sont en route pour un voyage initiatique, mais un mur quasi infranchissable les sépare de l’infini de la mer ou du ciel. Dans la toile « Uscita in premiere » de 1966, Alice s’est brisée avant d’atteindre le sommet de la prairie. L’oeuvre de Maglione est-elle une version moderne du mythe de la caverne de Platon, de la réalité, nous ne percevons que les ombres ? Ne sont-elles pas alors ce qu’il y a de plus réel ?

Mais Milvia peut « mettre de la mayonnaise à la place du jaune » (interview de Maglione « Je passe de mon atelier à ma cuisine » – Des femmes en mouvement – Paris N°7 1978) et cet aspect de son oeuvre n’est pas moins original. Il n’y a pas un temps pour vivre, un temps pour créer séparé par une frontière, mais des passages continuels de l’un à l’autre. C’est à une « transfiguration », une métamorphose du quotidien à laquelle on assiste. Chaque objet ouvre sa porte de rêve et Milvia retrouve ce temps d’enfance, de découverte, d’errance ou les détournements d’objets se font naturellement.

Cette oeuvre pose aussi le problème fondamental du passage de l’artisanat à l’art. Elle souligne le rôle obscur de la femme dans la création. Ne lui reproche t-on pas d’avoir laissé peu de traces dans l’histoire ? Seulement des « ouvrages de dames », des travaux anonymes comme les bâtisseurs de cathédrales, l’oeuvre de Milvia est un hymne à toutes ces femmes qui ont dû humblement se contenter de la part de rêve, de création que le quotidien pouvait leur apporter. Elle ne conte pas les exploits de Guillaume le Conquérant, comme la reine Mathilde, dans la tapisserie de Bayeux mais « l’Amour » ou le départ silencieux d’Adélaïde, sa grand-mère. « La rue Rambuteau » est sa conquête de l’Angleterre. Dessins, objets, broderie, écheveaux colorés cohabitent sur ces textiles et racontent dans un langage pictogrammique la Grande Saga des Femmes.

La femme est reine, reine-mère et le plus vieux culte de l’humanité, celui de la déesse de la fécondité, se trouve renouvelé par tous ces rites que Milvia recrée. Originaire des Pouilles, en Italie, ses textiles participent aux rites processionnels, simulacres des tentures et bannières de la fête de la Vierge. C’est bien toujours le culte de la femme qui y est célébré.

Les sculptures-objets de Milvia Maglione se réfèrent très directement à l’art populaire. Les bazards des plages sont toujours remplis de ces objets englués de coquillages, à l’image des rochers que les berniques et les moules tapissent. Sur des meubles pour un royaume de Lilliput, Milvia accumule les petits objets du quotidien : fruits, légumes, ustensiles de cuisine… et les recouvre d’une couche d’un bleu méditerranéen uniforme, qui les métamorphose. Par la magie de la couleur ils acquièrent un autre statut, celui d’objets archéologiques, sur lesquels un lent travail d’enlisement, de sédimentation marine se serait effectué. Seuls quelques souvenirs plus vivaces, quelques objets colorés différemment émergent de cette uniformité bleue, image de l’embue de la mémoire. C’est de l’archéologie du coeur dont il s’agit.

L’univers de Milvia Maglione est cosmique et mythique et se situe quelque part entre « coeur et nuage » comme le rappelle la très belle sculpture en pâte de verre, de technique millénaire. L’artiste est italienne et Venise, patrie des souffleurs de verre, fut pendant longtemps la porte de l’Orient. C’est toute cette magie qui affleure dans l’oeuvre de Milvia Maglione, à la fois la chaleur et la transe extatique des cultes méditerranéens et le charme poétique et nocturne des Contes des Mille et une nuits.

Maryvonne Georget
Royan, Mai 1985

Maglione par Aline Dallier (1998)

T11_1(1).jpgVersion originale de l’article en anglais, in Contemporary Women Artistes, St. James Press, Detroit, U.S.A., 1999

Milvia Maglione : peintre et décoratrice inspirée

Milvia Maglione est une artiste bien connue en France et en Italie, depuis les années 1970 environ. Elle se distingue néanmoins assez nettement de l’ensemble de la production dite « d’avant-garde » de ces vingt dernières années dans la mesure où on ne peut la classer ni comme un peintre figuratif, ni comme un peintre abstrait, ni comme une artiste conceptuelle.

Milvia Maglione est une artiste peintre, graphiste et décoratrice, qui se sert de sa main, de son pinceau, de ses ciseaux, de ses aiguilles et autres outils traditionnels pour peindre des paysages imaginaires aussi bien que des portraits stylisés ; mais elle peut aussi broder de grandes tentures souples, assembler des bijoux où sont juxtaposés des pierres précieuses et de simples cailloux, en un mot transfigurer des objets du quotidien en objets fabuleux.

En ces temps d’art transgressif, souvent violent, l’artiste présente une autre singularité car sa finalité esthétique ne vise ni la provocation, ni la déconstruction de l’oeuvre d’art. Son but n’est pas de déranger ni même de « questionner » le spectateur mais plutôt de le consoler des petites et grandes misères de la vie, en lui offrant de beaux objets chargés de tendresse ou d’humour souriant.

Je prendrai comme exemple ses tasses à thé avec soucoupes (Le Thé d’Alice, de 1972), en laine bi-colore crochetée à la main, qui sont un double clin d’oeil à Lewis Carroll et à Meret Oppenheim dont on connaît la fameuse tasse en fourrure, plus sauvage mais moins ludique que celle de Milvia Maglione. En effet, ce que nous propose l’artiste avec ce type d’objets, c’est de prendre la vie comme un jeu – un jeu aussi bien léger que dangereux. Dans ce même esprit, j’évoquerai une oeuvre plus récente, souvent exposée à Paris et à l’étranger à la fin des années 1980 : il s’agit d’une vraie malle de voyage en bois, (cf. le Coffre mystérieux datant de 1987) recouverte d’innombrables objets fétiches miniaturisés qui font partie du vocabulaire habituel de l’artiste : poissons, coquillages, papillons,étoiles, quartiers de lune, nuages, arcs en ciel, feuilles, fleurs, et aussi cuillers, fourchettes, couteaux, petites casserolles qui nous ramènent à une poétique du domestique que nous aurions tort de sous-estimer.

A ce propos, j’aimerais souligner que Milvia Maglione, dans sa vie et dans son oeuvre, a constamment tenté de valoriser une « culture féminine » qui ne reposerait pas seulement sur l’expérience de la relégation des femmes dans la sphère domestique mais qui, au contraire, s’affranchirait de l’enfermement par la créativité à partir du domestique (cf. La Leçon de broderie, 1976).

Quant au principe d’accumulation qui régit l’oeuvre de l’artiste, j’y vois une marque de sa filiation avec les Dadaïstes et post-Dadaïstes, bien que ces derniers travaillent généralement dans un esprit sacrificateur et expiatoire inspiré par un folklore urbain en pleine mutation, tandis que Milvia Maglione s’appuie sur un art populaire encore traditionnel comme celui du sud de l’Italie, dont elle exalte la théâtralité, l’opulence et la sensualité.

En dehors de son goût pour les arts traditionnels et populaires, dont elle est d’ailleurs une collectionneuse avisée, Milvia Maglione n’a cessé de défendre la cause du beau métier d’artiste-artisan qu’elle pratique elle-même avec fierté. C’est ainsi qu’elle a illustré de nombreux livres, créé des prototypes d’assiettes pour la Compagnie des porcelaines de Sèvres, des vases et autres réceptacles pour une célèbre cristallerie française. Elle a également décoré la vitrine de la boutique Hermès à New York, ce qui permet de la comparer à de grands artistes-designers italiens comme Bruno Munari et Enzo Mari qui n’ont pas hésité à faire suivre leurs recherches artistiques proprement dites par des applications au design de haut niveau.

Il n’y a pas si longtemps, la plupart des artistes, et plus encore des artistes femmes, devaient se défendre de pratiquer l’artisanat ou la décoration parallèlement à la peinture ou à la sculpture, sous peine d’être déconsidérés en tant qu’artistes. Dans les années 1920-1930, Sonia Delaunay eut, entre autres mérites celui d’ouvrir la voie pour une meilleure articulation entre arts et arts appliqués. Il revient à Milvia Maglione d’avoir développé cette voie avec délicatesse et imagination.

Aline Dallier
Paris, 1998

Maglione et la Librairie des Femmes (Maïten Bouisset), « Le Matin », 1981

Editions.jpg« Le Matin »

20 février 1981

Milvia Maglione, peintre et femme

Rue de Seine, les Editions des Femmes viennent d’installer une nouvelle librairie-galerie, et c’est Milvia Maglione, dont on n’avait pas vu les travaux à Paris depuis longtemps, qui inaugure cimaises et vitrines.

Qu’elle s’exprime sur une toile traditionnelle avec des pinceaux, ou sur un grand drap laissé souple avec du fil et une aiguille, le fait plastique domine chez Milvia Maglione et s’impose totalement. Il n’est pas ici un côté peinture et un côté couture, même si l’artiste a tenu tout un temps à mettre en évidence les instruments d’un univers dit spécifiquement féminin pour, à sa manière, se joindre à un combat nécessaire.

L’histoire de Milvia Maglione se raconte sur fond de paysage. C’est dans le paysage que naît une simple zone de lumière qui marque le temps de l’éclair de la pensée, de la réflexion, de la descente aux tréfonds de soi. C’est dans le paysage que la poupée, mais aussi la petite fille, se voit en morceaux, sa tête roulant comme une balle.

C’est du paysage enfin qu’émerge un très bel autoportrait. La tête est pleine d’images, lisibles, signifiantes, saisies dans une sorte de microscope géant, qui sont à déchiffrer une par une. Simplement parce qu’elles parlent de l’histoire d’une femme, mais aussi de celle de toutes les femmes.

Maïten Bouisset
Librairie des Femmes, 74 rue de Seine, jusqu’à fin février.

DANIELLE MITTERRAND, CE mardi 29 janvier, à l’Espace Des femmes (35 rue Jacob, à partir de 18 h 30) !!!

229351f64b6afb93de763650d8ff5598.jpgRésumé : Danielle + Antoinette + Colette = trois excellentes raisons de venir à l’Espace Des femmes mardi 29 janvier. ( + une quatrième : les premières soldes culturelles : livres de George Sand, Lou Salomé, Virginia Woolf etc à 2, 4 ou 6 euros)

Alors, on connaît la chanson : lundi c’est ravioli…

… Et mardi, c’est Dani !

… Le cadeau supplémentaire, c’est qu’Antoinette Fouque, liée par une très grande admiration fidèle et réciproque à celle que Mitterrand appelait sa « Conscience de gauche », et qui se trouve à l’origine de cette rencontre sera (je suppose ! comme elle a horreur de se mettre en avant, on ne sait jamais…) PRESENTE !!!

Mardi 29 janvier, dès 18 h 30, à l’Espace Des femmes (35 rue Jacob, métro Saint-Germain des Prés) vous pourrez donc écouter, voir, côtoyer, vous adresser à deux des plus grandes dames vivantes de l’Histoire de France ! Ne les ratez paaaaas !!!!!

Et puis, vous pourrez contempler l’exposition L’Agenda 2008 de Colette Deblé !!!! Qui vient de récolter un premier splendide article de Lydia Harambourg dans La Gazette de l’Hôtel Drouot, revue faisant autorité dans le domaine artistique

Âmes de gauche, esprits de droite, centristes et abstentionnistes, que vous ayez lu Le Monde, Le Figaro ou Libé ce week-end, votre regard a pu se poser sur notre invitation à une super soirée en l’honneur de Danielle Mitterrand CE mardi soir…

Et si notre encart dans la presse n’a pas réussi à vous captiver – voir à carrément stopper votre lecture de l’un de ces trois grands quotidiens pour vous mettre à rêver de toucher la première dame de France (mais non ! Pas Carla Bruni ! une ancienne !) – je vous le ressers en dessert ici.

OK, Danielle chante sûrement moins bien que Carla (et elle est moins sexy !), mais elle est aussi beaucoup plus âgée, donc a traversé davantage d’années, a des tas de choses à raconter ! D’ailleurs, elle a publié cet hiver un très gros livre, attestant du volume de ses souvenirs : Le Livre de ma mémoire (Jean-Claude Gawsewitch) et dont les droits d’auteur sont entièrement cédés à la Fondation France Libertés (petit topo sur ce qu’est cette Fondation en fin d’émile pour avoir l’air moins cloche lors du débat ! ), geste révélateur de l’étincelante générosité philanthrope de son auteur.

Extrait :
Tout à coup ma mère sembla vouloir s’échapper en courant. Mon père la retint par le bras. Elle se débattait, elle courut comme une folle vers le pont. […] Trop malheureuse elle voulait mourir. […] Il aurait suffi qu’un geste désespéré aboutisse. Comme elle devait souffrir cette jeune femme enceinte de moi, trahie par l’homme qu’elle aimait […] ! Et mon histoire aurait pu se terminer par le saut fatal de ma mère.

Dans ce livre, Danielle Mitterrand revisite l’Histoire avec un grand H à travers sa propre destinée. C’est aussi précieux qu’uin manuel scolaire, l’émotion en prime. Une confession pudique, à la fois tendre et impérieuse, comme son visage qui a gardé de l’enfance sa candide faculté d’émerveillement et sa passion du défi. Anne-Cécile de Gaudemar, nouvelle recrue des éditions Des femmes, sera chargée de l’interview autour de l’ouvrage précédant la séance de questions avec le public à laquelle vous serez convié (e) (Ah ! cette différenciation des sexes !!) à vous exprimer.

Retrouvez Danielle Mitterrand sur son propre blog (mais si !) et poursuivez votre échange avec elle au terme de la soirée ici : http://danielle-mitterrand.blog.lemonde.fr/

Toute ma reconnaissance anticipée pour transférer massivement cette invitation électronique à tous vos contacts amis… Et pour noter d’ores et déjà sur vos agendas les dates du vendredi 1er (« Quel espoir pour les femmes en terres d’islam ? » avec Martine Gozlan et Sophie Bessis) et du jeudi 7 février (« Giacometti, Alberto et Diego » par Claude Delay, avec France Huser) pour nos prochaines soirées. Je vous en « reparle » vite… Et si vous venez, surtout, présentez-vous à moi : notre com s’en trouvera facilitée pour l’avenir !

Très belle semaine à vous,
G.

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Comme promis, petit topo sur France Libertés http://www.france-libertes.fr/ :

Fondation Danielle Mitterrand – France Libertés – 22 rue de Milan – 75009 PARIS
tel : 0033 (0)1 53 25 10 40
Fondation reconnue d’utilité publique et dotée du statut consultatif auprès de l’ONU
communication@france-libertes.fr

Depuis sa création en 1986, France Libertés-Fondation Danielle Mitterrand agit en faveur des droits de l’homme et œuvre à la construction d’un monde solidaire, citoyen et responsable. Parallèlement à ses actions de sensibilisation, France Libertés accompagne sur le terrain la mise en œuvre de projets dans le domaine de l’accès à l’eau, de l’éducation, et de l’économie responsable et solidaire.

Voici les deux grandes priorités de la Fondation :

Participer à la reconnaissance d’un droit à l’eau potable comme un droit humain fondamental. En effet, l’eau, élément constitutif de la vie, est un bien commun du vivant qui ne peut être traité comme une marchandise et qui doit être préservé.

Redéfinir la notion de richesse grâce à la mise en place de nouveaux indicateurs de richesse basés sur d’autres critères que la richesse-argent (richesses naturelles, éducation et transmission des savoirs…).

Espace Des femmes, 08.01.08 (Femmes Plus par Amandine Cauchy)

http://www.femmesplus.fr/femme/diaporama/l-espace-des-femmes-d-antoinette-fouque.18899.fr.html

« Impasse des deux anges », en plein coeur de Saint Germain des Près. On ne pouvait rêver mieux. C’est ici que vient d’ouvrir l’Espace des Femmes. Un endroit pour nous, simplement, pour une création libre, des échanges, de l’art et de la musique encore et encore. Et derrière ce joli projet, Antoinette Fouque. Visite en images !

Le Musée des femmes (du 8 septembre au 17 novembre 2009)

ARTS / EXPOSITIONS / CULTURE / RUBRIQUE « SORTIR A PARIS » : Pour vos articles et agendas de rentrée, attention : événement ! Au coeur de Saint-Germain des Prés, début septembre : le Musée des femmes.

Enumération non exhaustive des artistes exposées, brèves présentations, liens vers leurs sites officiels ou pas, photos-exemples tirées de leurs oeuvres dans le présent communiqué.

Annonce des noms – une trentaine de lignes ci-dessous – dans le plan détaillé faisant suite à l’adresse, aux dates, à l’esprit et à la chronologie aboutissant à ce projet initié par Antoinette Fouque, du Musée des femmes.

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L’Espace-Galerie des femmes (35 rue Jacob et Impasse des Deux-Anges, 75006 Paris – ouvert du mardi au samedi, de 11 h à 19 h, entrée libre), voué à la création des femmes, présente du 8 septembre au 17 novembre 2009 des oeuvres rassemblées par Antoinette Fouque pour constituer le Musée des femmes.

C’est « pour ouvrir des territoires de parole et de pensée où mener l’investigation et la création, donner lieu à la naissance et au développement de la culture des femmes » qu’Antoinette Fouque a créé les Editions des femmes en 1974. Il s’agissait pour elle de libérer ce qu’elle appelle la libido creandi des femmes, de sortir du clivage création/procréation. Creare en latin, relève t-elle, signifie à la fois « créer » et « procréer ».

Elle a depuis, dans cette même perspective, ouvert des librairies, créé des journaux, puis, en 1981, la Galerie des femmes.

En 2005, elle a commencé la collection du Musée Des femmes, pour lever la censure sur les créations des femmes, qu’elles soient littéraires ou  artistiques. Elle pense « que la création est sexuée, femme ou homme et non féminin ou masculin, puisque chaque homme et chaque femme est masculin et féminin (…) Quelque chose de la procréation imprègne la création des femmes. »

*Colette Deblé Plus d’infos

Catherine Lopes-Curval Plus d’infos

* Sophie BassoulsPlus d’infos

* MaglionePlus d’infos

Michelle KnoblauchPlus d’infos

Yolande RobveillePlus d’infos

Jeanne CoppelPlus d’infos

*Françoise GilotPlus d’infos

L’Espace des femmes accueille aussi régulièrement des oeuvres du Musée des femmes. Et notamment, du 8 Septembre au 17 novembre 2009 :

Geneviève Asse, *Catherine Barthelemy, Jennifer Bartlett, *Madeleine Berkhemer, Louise BourgeoisClaude Cahun, Sophie Calle, Geneviève Claisse, Franciska Clausen, *Colette Deblé, Sonia Delaunay, Natalia Dumitresco, *Françoise Gilot, Nan Goldin, *Rebecca Horn, Lee Krasner, *Yayoi Kusama, Catherine Lopes-Curval, Dora Maar, *Joan Mitchell, Aurélie Nemours, *Louise NevelsonGrace Pailthorpe, Alice Rahon, *Edda Renouf, Germaine Richier, Olga Sacharoff,  *Sophie Petitpas, *Niki de Saint-Phalle, Maria Elena Vieira da Silva

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Le Musée des femmes

 

A chaque fois que sera évoquée une artiste à laquelle est dédié un site officiel, son nom sera précédé d’une astérisque *. Divers liens, les plus conséquents possibles, conduisant à davantage d’information sur la femme et l’oeuvre seront le cas échéant fournis en simplement cliquant sur son nom. Ainsi que d’autres menant à des textes publiés sur mon blog lorsqu’ils existent.

 

J’ai tenté de citer toutes ces artistes dans un souci de lisibilité. Je tiens à préciser que l’ordre dans lequel elles sont citées ne signifie ABSOLUMENT RIEN, mis à part le fait qu’elles sont regroupées quand cela est faisable par domaine ou zone géographique de création. Qu’étant fort nombreuses, elles me semblent peut-être plus faciles à « repérer » (pour les non spécialistes) de cette manière que par l’ordre alphabétique.

 

I – Sculptrices : A / Louise Bourgeois, B / *Niki de Saint-Phalle, C / *Louise Nevelson, D / *Yayoi Kusama, E / Germaine Richier

 

II – Photographes / plasticiennes : A / Nan Goldin, B / Claude Cahun, C / Sophie Calle

 

III – Peintres : A / Aurélie Nemours, B / Geneviève Asse, C / Geneviève Claisse, D / *Catherine Barthelemy, E / Dora Maar

 

D’origine russe : F / Sonia Delaunay, G / Olga Sacharoff

Les Européennes : H / Natalia Dumitresco, I / Grace Pailthorpe, J / Franciska Clausen, K / Vieira da Silva

Vivant outre-atlantique : L / *Joan Mitchell, M / Jennifer Bartlett, N / Lee Krasner, O / *Sophie Petitpas, P / Alice Rahon

 

IV – Artistes inclassables : A / *Madeleine Berkhemer, B / *Edda Renouf, C / *Rebecca Horn

 

V – Déjà exposées à la Galerie des femmes-Antoinette Fouque, 35 rue Jacob 75006 : A / *Colette Deblé, B / Catherine Lopes-Curval, C / *Françoise Gilot

 

I-Sculptrices (Louise Bourgeois, *Niki de Saint-Phalle, *Louise Nevelson, *Yayoi Kusama, Germaine Richier)

 

A / Louise Bourgeois

 

Louise Bourgeois, née à Paris le 25 décembre 1911. Louise Joséphine Bourgeois est une artiste plasticienne américaine d’origine française,  Louise Bourgeois s’est installée en 1938 à New-York après avoir épousé l’historien d’art américain Robert Goldwater (1907-1973). « Born in France », elle est une artiste américaine à la manière d’un Marcel Duchamp ; sa carrière s’est déployée à New-York dans la solitude et la liberté.

 

B / *Niki de Saint-Phalle

 

*Niki de Saint-Phalle, née Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle, à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, le 29 octobre 1930 et décédée à San Diego le 21 mai 2002. Artiste française, plasticienne, peintre, sculpteur et réalisatrice de films. Niki de Saint Phalle, fut d’abord comédienne et ne suivit pas d’enseignement artistique, mais commença à peindre en 1952. En 1961, elle est membre du groupe des Nouveaux réalistes, tout comme Gérard Deschamps, César, Mimmo Rotella, Christo et Yves Klein. Elle était l’épouse de l’artiste Jean Tinguely.

 

C / *Louise Nevelson

 

*Louise Nevelson, née Leah Berliawsky, le 23 septembre 1899, à Kiev et décédée le 17 avril 1988 à New-York. Sculptrice américaine d’origine ukrainienne. Elle était mariée à Charles Nevelson, et avait un fils prénommé Myron. Nevelson est connue pour ses « boîtes » d’expressionnisme abstrait assemblées pour former une nouvelle création. Elle utilisait des objets trouvés ou des objets du quotidien mis au rebut dans ses assemblages ou « assemblies ». Elle récoltait des caisses en bois, qu’elle assemblait selon un dessin pré-établi. Puis, elle clouait dessus d’autres objets, des déchets, tous en bois. Elle peignait ensuite l’ensemble. Son travail peu paraitre répétitif malgré les variations de couleur. Cette accumulation de formes qui s’imbriquent dans un excès peut symboliser un autel.

 

Voici un extrait d’un texte publié dans le catalogue des trente ans des éditions Des femmes : Louise Nevelson est une géante : tant par l’ampleur et la puissance de son oeuvre que par la force de sa personnalité et la manière dont elle a décidé de sa vie. Sa réputation est immense, dans le monde entier et aux Etats-Unis où, reconnue comme le plus grand sculpteur américain, elle reçut The Gold Medal for Sculpture. Pour lire le texte en entier

Voici un extrait d’un texte écrit par l’écrivain Charles Juliet sur Louise Nevelson :

(…) J’ai vécu de telles heures lorsque j’ai découvert Aubes et Crépuscules, l’autobiographie de Louise Nevelson, une femme fascinante.

Au long de ces pages, elle parle de son enfance, de la conviction qu’elle a eue très tôt d’être une artiste, de sa passion pour l’art, de son acharnement au travail, des longues et difficiles années qu’elle a traversées avant de savoir qu’enfin son temps était venu – le temps de s’accomplir, de concrétiser ce qu’elle portait en elle, d’engendrer l’oeuvre que nous connaissons. Un livre qui est affirmation de vie et qui communique confiance, ferveur, énergie. (…) Pour lire ce texte en entier

 

 

D / *Yayoi Kusama

 

La Japonaise : *Yayoi Kusama, née en 1929 à Matsumoto, préfecture de Nagano.

Kusama est une des plus grandes artistes contemporaines au Japon. Le travail de Kusama, qu’elle qualifie d’obsessionnel, est fondé sur la répétition et la multiplication de signes. 1960 voit le lancement de son Manifeste de l’oblitération : « Ma vie est un pois perdu parmi des millions d’autres pois… ». Enfant, Kusama avait eu la vision hallucinatoire d’un motif en forme de pois décorant une nappe familiale se répéter dans la pièce. Dès lors, son univers en sera peuplé et ses installations habitées d’une multitude de pois colorés mais aussi de miroirs ou de formes phalliques répétées à l’infini. Surtout connue pour ses sculptures et peintures, Kusama a aussi abordé la mode, la réalisation de films et a également publié des romans.

 

 

E / Germaine Richier

 

Germaine Richier (1904-1959) Germaine Richier est une sculptrice française née le 16 septembre 1902 à Grans  et décédée le 31 juillet 1959 à Montpellier. (…) L’œuvre de Germaine Richier est multiple, comme en témoigne l’évolution de sa sculpture : de ses « gammes », représentation classique des formes, tel le Loretto (visible au musée Fabre de Montpellier) aux hybridations homme-animal qui caractérisent son art pendant la guerre et l’après-guerre, avec des œuvres comme L’Araignée, La Mante ou L’Hydre. « Toutes mes sculptures, même les plus imaginées, partent toujours de quelque chose de vrai, d’une vérité organique. » César disait d’elle : « Devant une sculpture de Germaine Richier tu sens que c’est interne, exactement comme devant une personne vivante. » Sa sculpture est figurative jusqu’en 1945, puis les déformations des corps s’accentuent pour transmettre une angoisse si forte que le spectateur ne peut y être insensible.

 

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II-Photographes/plasticiennes (Nan Goldin, Claude Cahun, Sophie Calle)

 

A / Nan Goldin

 

Photographie. Nan Goldin (Nancy Goldin), née en 1953 à Washington dans une famille bourgeoise du Maryland. L’œuvre de Nan Goldin est inséparable de sa vie : marquée par le suicide de sa sœur, c’est en photographiant sa famille qu’elle entame son œuvre photographique. Par la suite celle-ci reste très proche de l’album de famille, par sa technique comme par ses sujets.

 

B / Claude Cahun

Claude Cahun, née Lucy Schwob, à Nantes, le 25 octobre 1894, morte à Saint-Hélier, Jersey, le 8 décembre 1954. Photographe et écrivaine française. Elle a revendiqué, sa vie durant « une aventure invisible ». Elle a presque réussi. Jusqu’à ses dernières années où la singularité des thèmes qu’elle a traités, l’audace de ses recherches, la richesse de ses innovations formelles lui ont donné l
a place qu’elle mérite dans la photographie moderne. Car Claude Cahun ne cessa de questionner son identité et d’agir sur la représentation de soi. Elle témoigna de la plus large indépendance dans ses choix politiques, intellectuels ou sexuels. Elle traversa tous les genres pour mener de front une oeuvre littéraire, théâtrale, plastique et photographique. Peu d’artistes peuvent se targuer d’une telle singularité.

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C / Sophie Calle

 

Sophie Calle, née à Paris le 9 octobre 1953. Plasticienne, photographe, écrivaine et réalisatrice. Depuis plus de trente ans, son travail d’artiste consiste à faire de sa vie, notamment les moments les plus intimes, son œuvre en utilisant tous les supports possibles (livres, photos, vidéos, films, performances, etc.).

 

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III – Peintres (Aurélie Nemours, Geneviève Asse, Geneviève Claisse, *Catherine Barthelemy, Dora Maar)

A / Aurélie Nemours

 

Aurélie Nemours, née Marcelle Baron, à Paris, 29 octobre 1910 et décédée aussi à Paris le 27 janvier 2005. En 2004, le public français a enfin pu découvrir l’œuvre solitaire et sans concession de cette artiste abstraite majeure du XXe siècle. Peintre de recherche et de méditation, coloriste inspirée, poète et écrivaine, Aurélie Nemours est née dans la bourgeoisie parisienne du début du siècle dernier. D’abord passionnée par les Primitifs flamands et par l’archéologie, toute sa vie aura été menée par une idée unique : « l’art comme ultime espoir ».


B / Geneviève Asse

 

Geneviève Asse, née en 1923 à Vannes (Bretagne). S‘a
chète une maison en 1987 à l’Île-aux-Moines (Golfe du Morbihan). Elle continue la peinture, le dessin et la gravure. Elle réalise en 1999 de grandes toiles : Stèles et travaille ensuite sur des maquettes de vitraux et aussi pour les manufactures des Gobelins (Beauvais, Sèvres).

Interview de Geneviève Asse dans Paris Match : (…) Peindre presque toujours le même tableau, est-ce une sorte d’ascèse ? Certainement ! Mais je ne fais jamais vraiment le même tableau. Mes surfaces varient comme l’océan. Mon sujet, c’est l’espace et la lumière. Il m’est en partie inspiré par le ciel et la mer que je regardais des heures durant, enfant, sur la plage, dans le golfe du Morbihan. De même, la dimension du tableau joue un rôle important et en modifie la perception. Et puis il y a cette ligne verticale qui coupe le tableau de haut en bas et qui est parfois rouge, comme une étincelle ! (…) Pour lire l’interview complète

C / Geneviève Claisse

 

Geneviève Claisse, née en 1935. Peintre abstrait géométrique, née à Quiévy (dans le département Nord et de la région Nord-Pas-de-Calais) en 1935. Parente d’Auguste Herbin, originaire du même lieu, sa vocation picturale naît à la lecture de la revue Art d’aujourd’hui, tribune de l’abstraction géométrique.

 

 

D / *Catherine Barthelemy

 

*Catherine Barthelemy, née à Lille en 1951. Peintre abstrait de renommée internationale, travaille en touraine. Catherine Barthelemy reçoit un enseignement basé sur le travail de la composition classique (natures mortes, paysages, nus), préalable nécessaire pour ce professeur rigoureux à un passage vers l’abstraction. Ce cheminement lui permet d’évoluer vers une peinture non figurative où la matière et les couleurs prédominent, accédant ainsi à une expression juste et personnelle. Depuis 15 ans, dans la solitude de son atelier, Catherine Barthelemy a trouvé le bonheur de peindre.

 

E / Dora Maar

 

Dora Maar, née Henriette Theodora Markovitch, le 22 novembre 1907 à Paris et morte le 16 juillet 1997 à Paris. Photographe et peintre française, connue sous le pseudonyme de Dora Maar, elle fut l’amante et la muse de Picasso, rôle qui a éclipsé l’ensemble de son œuvre.

 

D’origine russe (Sonia Delaunay, Olga Sacharoff) :

F / Sonia Delaunay

Russe nationalisée française :

Sonia Delaunay, née Sarah Stern le 14 novembre 1885 à Gradijsk, près d’Odessa (en Ukraine) et morte le 5 décembre 1979 à Paris. Peintre d’origine russe et naturalisée française, cette artiste qui a participé aux mouvements déterminants du XXe siècle (abstraction, non figuration, dada, cercles et carrés, etc.) fut la première femme à avoir eu, de son vivant, une rétrospective au musée du Louvre (1964).

G / Olga Sacharoff

 

Olga Sacharoff, (Tbilisi, 1889 — Barcelona, 1967) Un certain nombre d’artistes et d’intellectuels russes visitèrent la Catalogne au cours des années 1920 et 1930. Parmi eux, Olga Sacharoff puisa dans la culture catalane pour nombre de ses toiles.

 

Les Européennes (Natalia Dumitresco, Grace Pailthorpe, Franciska Clausen, Maria Elena Vieira da Silva)

H / Natalia Dumitresco

 

Natalia Dumitresco, (Romanian/French, 1915-1997)

 


 

 

I / Grace Pailthorpe

 

Grace Pailthorpe (Angleterre, 1883-1971). Artiste surréaliste, psychanalyste et écrivain, née dans le Sussex, mariée au peintre Reuben Mednikoff, aussi connu sous le nom de Ricky Pailthorpe.

 

J / Franciska Clausen

– La Danoise : Franciska Clausen (1899-1986),

 

 

K / Maria Helena Vieira da Silva

 

– La Portugaise : Maria Elena Vieira da Silva (Lisbonne, 13 juin 1908 – Paris 6 mars 1992). Peintre français d’origine portugaise, son œuvre poétique – qui propose après 1945 un nou
vel espace – combine avec génie réseaux et mosaïques dans des compositions aux perspectives fuyantes.

 

 

Vivant outre-atlantique (*Joan Mitchell, Jennifer Bartlett, Lee Krasner, *Sophie Petitpas, Alice Rahon) :

 

L / *Joan Mitchell

 

– Les Américaines :

Chicago : *Joan Mitchell (Chicago 1925, 1992) Artiste peintre américaine faisant partie du mouvement expressionniste abstrait de « seconde génération ». Elle développa une œuvre à la fois abstraite et expressionniste très puissante. Ses œuvres sont exposées dans les plus grands musées d’art moderne à travers le monde. Les œuvres de Joan Mitchell sont souvent de grandes dimensions, couvrant deux panneaux. Ses tableaux sont très expressifs et émouvants. Elle disait de ses tableaux qu’ils devaient « transmettre  le sentiment d’un tournesol fanant » (« to convey the feeling of the dying sunflower »)

 

M / Jennifer Bartlett

 

– Californie Jennifer Bartlett (née en 1941) Collections : Albright-Knox Art Gallery, Buffalo; Metropolitan Museum of Art, New York; Milwaukee Art Museum; Museum of Modern Art, New York; Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City; Philadelphia Museum of Art; The Tate Gallery, London; Walker Art Center, Minneapolis; Whitney Museum of American Art, New York; Yale University Art Gallery, New Haven, CT

N / Lee Krasner

 

Brooklyn Lee Krasner (1908-1984), Brooklyn De 1933 à 1940, Lee Krasner travaille dans l’atelier de Hans Hofmann. Elle rejoint le mouvement des AAA (American Abstract Artists). En 1941, elle fait la connaissance de Jackson Pollock. Elle se marie avec lui en 1945. Elle montre peu son travail durant cette période. Après le décès de Pollock en 1956, elle s’exprime en peignant fureur et souffrance dans d’immenses tableaux. Ensuite elle travaille sur des motifs floraux et baroques. En 1976, Lee Krasner réalise des collages effectués à partir de ses 1ères peintures qu’elle recompose totalement.

 

O / *Sophie Petitpas

 

*Sophie Petitpas, née en France en 1960. Sophie Petitpas a élu domicile à Miami. Et c’est donc de Miami que l’artiste française a suivi en direct de CNN les attentats du 11 septembre. De ce choc va naître l’idée d’une démarche artistique: recourir au drapeau américain comme motif récurrent d’une déclinaison chromatique en forme d’hommage à l’Amérique.

 

P / Alice Rahon

 

Littéraire + Mexique :

Alice Rahon (Chencey Buillon, 8 juin 1904-1987) était une poétesse et artiste peintre surréaliste française puis mexicaine. Originaire de Bretagne, elle épousa le peintre autrichien Wolfgang Paalen en 1930 et participa aux activités des Surréalistes dans les années 1930, d’abord en tant que poétesse. Elle publia trois recueils : À même la terre (1936), Sablier couché (1939) et Noir animal (1941). En 1936, elle part vivre en Inde avec Valentine Penrose.

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IV – Artistes inclassables (*Madeleine Berkhemer, *Edda Renouf)

A / *Madeleine Berkhemer

*Madeleine Berkhemer, née en 1973. Le corps, le fragment, le découpage, l’assemblage sont au cœur de son travail – quelles que soient les disciplines envisagées. L’artiste s’attache souvent aux jambes féminines gainées de collants, cet accessoire qui a désormais remplacé l’objet du fantasme numéro un chez les hommes : le porte-jarretelles. Que ce soit pour son défilé de fin d’études, ses photographies ou ses installations, le collant se fait matériau de création. Il peut devenir l’écrin raffiné d’un buste, d’une jambe ou d’objets hétéroclites, couvrir la peau ou au contraire envahir l’espace tel un fantasque mobile. Mais il renvoie toujours au corps comme lieu de passage. (…) C’est dans cet intervalle entre érotisme et voyeurisme, préciosité et trivialité que Madeleine Berkhemer nous convie dans l’exploration des obsessions contemporaines.

B / *Edda Renouf

*Edda Renouf, née en 1943 à Mexico City. Enlevant et ajoutant les fils de la toile de lin, et incisant le papier, Edda Renouf crée des structures linéaires rythmiques, et utilise de subtiles nuances de couleur dans ses peintures et dessins minimalistes.  L’artiste a reçu plusieurs bourses et commissions d’état, parmi lesquels : le National Endowment of the Arts et le Pollock-Krasner Foundation. Le travail d’Edda Renouf est inclus dans de nombreuses collections publiques, dont le Centre Georges Pompidou à Paris, le Metropolitan Museum of Art et le Museum of Modern Art à New York, la National Gallery of Art à Washington, le Art Institute of Chicago, et le Australian National Gallery à Canberra. Elle vit désormais à Paris.

C / *Rebecca Horn

*Rebecca Horn, née en Allemagne en 1944. « J’utilise mon corps, j’utilise ce qui m’arrive, et j’en fais quelque chose.” L’artiste allemande Rebecca Horn est célèbre pour ses installations et ses performances. Elle grandit dans l’Allemagne de l’après-guerre, et apprend tôt à faire de l’art une forme d’expression privilégiée par rapport au langage : « On ne pouvait pas parler allemand, explique-t-elle. Il fallut apprendre le français et l’anglais. Je n’avais pas à dessiner en allemand, en français ou en anglais. Je pouvais juste dessiner ».

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Déjà exposées à la Galerie des femmes-Antoinette Fouque, 35 rue Jacob, 75006 (*Colette Deblé, Catherine Lopes-Curval, *Françoise Gilot)

A / *Colette Deblé

*Colette Deblé, née en 1944 à Coucy-lès-Eppes.

Depuis mars 1990, Colette Deblé dessine à partir de diverses représentations de la femme dans l’histoire de l’art afin de composer un essai plastique visuel constitué d’une infinité de lavis. « A-t-on jamais tenté d’explorer par des seuls moyens plastiques l’histoire de l’art ou l’un de ses aspects, comme le font l’historien et l’essayiste à l’aide de l’écriture. Mon projet est de tenter, à travers une infinité de dessins, de reprendre les diverses représentations de la femme depuis la préhistoire jusqu’à nos jours afin de réaliser une analyse visuelle des diverses postures, situations, mises en scène. » Colette Deblé

Quatrième de couverture de Prégnances de Jacques Derrida, consacré à Colette Deblé (L’Atelier des Brisants, 2004) :

Lavis, quel mot de combien de mots ! Un lavis non pas pour annoncer qu’on va se laver, bien entendu à grande eau, l’histoire des femmes à grande eau en vue de se réapproprier, de mettre, mais enfin, le corps nu, le vrai corps, le corps propre de la femme. Mais enfin. Non, suivant la fermeté du trait, un dessin colorié au lavis se voit discrètement teinter, imprégner, plutôt que noyer, il se voit filtrer, mais préserver aussi, le corps de la ligne intact, encore tremblant dans l’élément liquide. Quatre-vingt photos couleurs pleine page, accompagnent cet important texte de Jacques Derrida. Elles présentent, dans l’espace de ses toutes récentes et importantes expositions, le travail réalisé par Colette Deblé ces deux dernières années.

Jacques Derrida Pour en savoir davantage sur Colette Deblé

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B / Catherine Lopes-Curval

 

Catherine Lopes-Curval (née en 1954)  et son incontournable « Mise aux Carreaux »… « Les toiles de Catherine Lopès-Curval (née en 1954) sont souvent de grande taille. Les tons bleutés. roses-ocres. mais toujours assourdis avec quelque chose de crayeux dans la matière. Ses peintures ont une étrangeté qui emprunte à la peinture surréaliste. avec des villes imaginaires. vides et lointaines qui évoquent Magritte, De Chirico, Delvaux. Dans ces espaces mystérieux. des personnages flottent ou planent. ou encore. chutent. Ils s’immobilisent dans les airs ou aux bords d’escaliers improbables. Ou bien encore ils attendent et posent dans les pièces vides où une porte ou un escalier ouvre sur un monde secret. Chaque toile est une esquisse d’histoire que le spectateur doit remplir en y projetant ses interprétations. une narration à peine commencée qui doit être reprise par notre propre rêverie. Au-delà de ces histoires mystérieuses. il est question dans cette peinture de l’étrangeté de la vie et de la légèreté troublante de l’être. Catherine Lopès-Curval nous renvoie à un récit entre la dislocation et la construction. » Yves Michaux

Pour lire d’autres articles et voir d’autres photos de l’oeuvre de Catherine Lopes-Curval

 

Antoinette Fouque (2002) cite l’oeuvre de Catherine Lopes-Curval dans un texte publié dans le catalogue des trente ans des Editions Des femmes : (…) Catherine Lopes-Curval est née dans la seconde moitié du XXème siècle. La Mise aux Carreaux I, c’est une course aux trésors des signifiants ; c’est une balade dans la mémoire planétaire de l’artiste, et, même geste, cent arrêts sur images aux écrans de nos rêves. Explosion fixe de la beauté. (…)

Antoinette Fouque, Boulouris, le 30 mai 2002

Pour lire ce texte plus longuement

 

C / *Françoise Gilot

 

*Françoise Gilot, née le 26 novembre 1921 à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine est une peintre française. Elle est régente du Collège de ‘Pataphysique’. Françoise Gilot a suivi des études de droit, mais plus attirée par sa passion pour l’art, elle suit les traces de sa mère, une aquarelliste, et s’oriente vers le dessin et la peinture. À 21 ans elle rencontre Picasso, alors amant de Dora Maar, et deviendra sa compagne de 1944 à 1953, et la mère de deux de ses enfants, Claude Picasso (1947) et Paloma Picasso (1949). Elle demeure une figure maîtresse dans le monde de l’art, créant le lien idéal entre l’Ecole de paris des années quarante et cinquante, et la scène artistique contemporaine des Etats-Unis. De nombreux musées et collections privées, d’Europe et du Nouveau Monde, possèdent ses peintures, dessins, monotypes et estampes originales.

 

Extrait d’un texte d’Antoinette Fouque (1986) sur Françoise Gilot :

(…) Vous êtes de l’autre côté des avant-gardes à systèmes, des « génies » ravageurs, enragés. Votre modernité, du côté de Matisse, ouvre la tradition, pense la transmission, retient la permanence du sens, perdu/trouvé, à mettre au monde. Elle est la forme expulsée comme nouvelle, et hors d’elle-même comme autre : anamorphose. Vous la nommez « Idole enfantine », « Amour », « Lien », « Equinoxe ». Elle est forme externée, sécrétion de couleurs perlées, la remontée à soi d’une pulsion profonde, inexistante, invisible. Grosse d’affects et d’échos, vous la voulez symbole. Vous la mobilisez vers son ailleurs. Vous la placez au commencement de demain. Vous l’imaginez au présent d’une expérance. Ce n’est plus la régression progédiente et l’angoisse du créateur, mais la prégnance de l’enfante-femme d’avant le premier jour.

Et si toute naissance était anamorphose ?

La (pro)création serait géni(t)ale ou ne serait plus.

Alors, il faudrait saluer ici une naissance de peinture.

Antoinette Fouque, La Jolla-Paris, juin 1986

Pour lire le texte d’Antoinette Fouque en entier sur Françoise Gilot

Pour en apprendre davantage sur Françoise Gilot