Le cauchemar Corona
Nous vivons un moment terrible, certains disent historique !
Je ne le croyais possible que dans les films catastrophes !
J’espère que je fais un mauvais rêve avant de m’éveiller dans un rayon de soleil !
Mais non ! Mon président, l’air grave et l’œil bleu sombre, m’affirme que le pire est à venir et que si je veux sauver ma peau et celle des autres, je dois me planquer, me terrer, me confiner, me blottir au fond de mes draps, faire le dos rond et espérer !
Moi, qui n’ai connu que la paix, les 30 glorieuses ; qui n’ai pensé qu’à mon bien être, celui des miens et de ceux que j’aime en toute bonne conscience ; on m’annonce que je suis en guerre ! Contre un ennemi, réductible certes, mais invisible, redoutable et vengeur. Situation ubuesque pour un enfant gâté du siècle !
Du fond de ma solitude et de mes angoisses entretenues par des médias, aussi moralisateurs qu’amplificateurs, me voilà plongé dans les réminiscences de mes plus jeunes années, au sortir de la terrible guerre où il n’était question que de bombardements, de morts de barbarie de haine, de pénuries et de danger permanent !
Il n’est rien de tout cela, grâce au ciel, mais le scénario est comparable ! C’est clair, Satan nous joue un mauvais tour ! En attendant, je me morfonds au fond de mon canapé, en proie à toutes les pensées et tribulations en tous genres initiées par ce drame que nous vivons. Dès lors qu’il est en grand danger, l’être humain vaniteux ingrat et repu de toutes ses certitudes à quatre sous, se souvient brusquement de l’existence du ciel.
Serait-ce un signe, un avertissement, un pré déluge ? L’homme a-t-il oublié ou travesti sa condition, ses origines, sa finitude ; comme pour s’enivrer ?
Sans revenir à l’âge de pierre, nous voilà privés de nos habitudes, de notre environnement, de notre douce insouciance et précipités dans un état primaire et anxiogène ? Serait-ce une plongée au sein de notre paradis perdu ?
Est-ce que ce terrible épisode, cette mise entre parenthèses, ce drame épouvantable qui frappe tant des nôtres nous replace dans notre statut d’êtres de la terre !
À genoux, à plat ventre, mordons la poussière et ouvrons les yeux sur la réalité, en espérant qu’il ne s’agisse que d’un avertissement !
Marc Lumbroso
18 03 2020