Chronique littéraire. Un voyage sans entrave de Gary F. BENGIER
Les États Unis dans une centaine d’années : après une guerre climatique, l’équilibre est revenu. Les robots occupent la plupart des emplois. Le travail restant est sévèrement limité pour les humains. Ils n’ont pas le droit de travailler plus de 12 h par semaine. Mais beaucoup sont sans emploi en rapport avec leurs goûts et leurs compétences. À chacun est attribué un niveau calculé en principe sur le mérite, mais qui semble en apparence en partie héréditaire. Plus on a un niveau bas, plus on a de droits. En théorie, c’est un délit de fréquenter des personnes ayant plus de 20 points au-dessus de soi, encore moins de se marier entre conjoints ayant une trop grande différence de niveau.
Joe a un niveau de 42 alors qu’il n’a que deux maîtrises et pas de doctorats. Universitaire il demande un congé sabbatique d’un an pour étudier dans une petite université de la côte Ouest. Il veut découvrir si on peut amener les I.A (Intelligences artificielles) à la conscience.
Dès son arrivée, en se rendant à une réception il est confronté à une première manifestation d’activistes antiniveaux, qui se disperse sans heurt. Joe rencontre ses nouveaux collègues avec qui il sympathise. Il prend des rendez-vous avec des professeurs de mathématiques, de physique et de philosophie pour échanger avec eux et progresser dans sa recherche.
Au sortir d’une deuxième réception, il est pris dans une nouvelle manifestation sévérement réprimée cette fois-ci. Il recueille une jeune femme Évie qui se révèle être la chef de l’organisation clandestine antiniveaux. Il l’héberge chez lui alors que les robots policiers ratissent le campus. Elle reste cachée chez lui le temps que la répression se calme. De nombreux manifestants sont condamnés à un mois prison tandis que deux adjoints d’Évie accusés d’avoir déposé une bombe dans un centre commercial, sont bannis pendant un an dans une zone vide au centre des États-Unis, très dangereuse où ils ne tardent pas à décéder.
Les robots policiers s’étant retirés du campus, Évie peut sortir de sa cachette et rentrer chez elle. Elle revient au bout de quelques semaines chez Joe, pour commencer avec lui une relation sentimentale. Mais Évie malgré ses deux doctorats n’a qu’un niveau de 72 et leurs amours sont illégitimes vis-à-vis de la loi.
Lors d’une nouvelle réception, à laquelle Joe avait amené sa compagne, ils sont arrêtés par le ministre de la sécurité Peightân et son assistant Zarbe pour avoir une relation en dépit de leurs niveaux différents et sous le prétexte d’avoir perpétré des attentats ayant entraîné la mort d’humains. Ils sont condamnés par un juge Robot assisté d’un juge humain à 3 ans de bannissement dans la zone vide. La peine de mort a été en effet supprimée aux États-Unis, mais il est très difficile de survivre plus de trois mois dans le désert. Déposé avec du matériel, au sud de la zone vide dans un désert minéral, ils souffrent le martyre avant de rejoindre une région boisée, où ils peuvent s’installer aux bord d’une rivière. Ils retrouvent un couple d’exilés, Eloy et Fabri, qui sont restés malgré qu’ils aient purgé leur peine de 3 mois. Joe et Evie entament une vie sauvage mais assez confortable se nourrissant de plantes qu’ils cultivent et de gibier qu’ils chassent. 3 garçons dont 2 jumeaux naissent pendant cette période.
À l’issue des 3 ans ils peuvent tous sortir sans risque de la zone vide et sont accueillis par leur amis. Mais Peightân qui les hait, déclenche un coup d’état en corrompant une partie des robots des forces armées. Il s’en suit une guerre civile qui fera plusieurs milliers de victimes civiles. Je vous laisse découvrir la suite dans le roman si vous le lisez.
Le voyage sans entrave est est , dont la problématique est détaillée mais dont la réponse n’est pas donnée, car il s’agit d’un domaine actuel de recherches qui ont loin d’avoir abouties. (…) Un livre touffu !
Christian de Moliner
Un voyage sans entrave de Gary F. BENGIER chicagon Press 17,92 €
Crédit photos : DR
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