Roberto Garcia Saez, écrivain militant, porte l’étendard du combat pour les libertés des personnes LGBT

Papier Roberto Garcia Saez – Droit humains et LGBT – auteur de Dee Dee Paradize

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Le narratif anti-LGBT : Les attaques contre l’« idéologie du genre » se sont multipliées ces dernières années dans le monde entier, dominant le débat public alimenté par les réseaux électroniques et soutenus par de nombreuses organisations catholiques et évangéliques de droite. Bien que pas toujours d’accord, ces groupes s’accordent à dire que la famille traditionnelle est attaquée, que les enfants en classe sont endoctrinés pour devenir homosexuels et que le « genre » est une idéologie dangereuse, voire diabolique, qui menace de détruire les familles, les cultures locales , la civilisation, et même « l’homme » lui-même.

Historique du mouvement LGBTGI+ : En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme ne fait aucune mention de l’orientation sexuelle : à l’époque l’homosexualité est largement un sujet tabou dans la société civile3.  La dénomination « LGBT » vient des États Unis, il y a un demi-siècle. La mèche est allumée aux aurores du 28 juin 1969, au Stonewall Inn dans le quartier de Greenwich Village à New York, suite à une descente de police dans un bar gay. En réponse à cette agression dans l’Amérique de Nixon, une série de manifestations spontanées de membres de la communauté Gay et lesbiens enflamme les rues du village. Les émeutes sont largement considérées comme un événement décisif qui a transformé le mouvement de libération gay et la lutte du XXe siècle pour les droits des LGBT aux États-Unis. Il faut attendre le début du xxie siècle pour que les droits LGBT soient pris en compte officiellement dans les droits humains, à travers la Déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBT en 2006, l’adoption des principes de Yogyakarta en 2007. En 2008, une déclaration sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre est proposée à l’Assemblée générale des Nations unies par la France et les Pays-Bas et est approuvée par 66 États6. Cependant une contre-déclaration proposée par la Syrie est adoptée par 57 États7. En 2011 à l’initiative de l’Afrique du Sud, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies adopte une résolution affirmant les droits LGBT8. C’est la première fois qu’un organe des Nations unies adopte formellement un texte sur les droits LGBT8. Le 12 novembre 2020, la vice-présidente de la Commission européenne Věra Jourová a présenté un plan pour lutter contre les discriminations et la haine envers les personnes LGBT, et renforcer les droits des couples homoparentaux9.

Les arguments utilisés par le mouvement de l’idéologie anti-genre assemblent et lancent des revendications afin de vaincre ce qu’ils considèrent comme une « idéologie du genre » ou des « études sur le genre » par tous les moyens rhétoriques nécessaires. Par exemple, ils s’opposent au « genre » parce qu’il nie supposément le sexe biologique ou parce qu’il sape le caractère naturel ou divin de la famille hétéronormative. Ils craignent que les hommes perdent leur position dominante ou soient fatalement diminués si nous commençons à cesser de penser en fonction des sexes. Ils pensent que les enfants se font suggérer de changer de sexe, sont activement recrutés par des personnes homosexuelles et trans, ou sont poussés à se déclarer homosexuels dans des contextes éducatifs où un discours ouvert sur le genre est caricaturé comme une forme d’endoctrinement. Et ils craignent que si quelque chose appelé « genre » est socialement accepté, un flot de perversités sexuelles, y compris la bestialité et la pédophilie, se déchaînera sur la terre. Le principal objectif du mouvement est de renverser la législation progressiste obtenue au cours des dernières décennies par les mouvements LGBTQI et féministes. En effet, en s’attaquant au « genre », ils s’opposent à la liberté reproductive des femmes et aux droits des parents isolés, s’opposent à la protection des femmes contre le viol et la violence domestique, nient les droits juridiques et sociaux des personnes trans ainsi qu’un éventail complet de garanties juridiques et institutionnelles contre la discrimination sexuelle, l’internement psychiatrique forcé, le harcèlement physique brutal et le meurtre. Toute cette ferveur s’est intensifiée pendant une période de pandémie au cours de laquelle la violence domestique a grimpé en flèche et les enfants homosexuels et trans ont été privés de leurs espaces de rassemblement dans des communautés vitales.

DEE DEE dans « Un Eléphant dans une Chaussette » « Dee Dee Paradize » : Durant ma carrière au sein d’organisations Internationales dans la lutte contre les grandes pandémies (Union Européenne, Fond Mondial, ONU), j’ai été le témoin d’un argument similaire notamment dans la lutte contre le VIH-Sida. Au début des années 2000, l’administration G. W, Bush stigmatisait clairement les personnes qui étaient le plus à risque de contracter le virus (Gay, Transgenres/transsexuels, travailleurs.euses du sexe et usagé.es de drogues intraveineuses). Leur approche idéologique (ABC : Abstinence, Behavior, Condom) se basait sur le fait qu’il fallait rectifier « des comportements déviants ». En stigmatisant ces personnes nous avons favorisé la propagation de l’épidémie à cette époque dans beaucoup de pays. Un autre pays comme la Thaïlande, à l’époque dirigée par Thaksin Shinawatra, livra carrément une guerre contre la drogue sans distinction entre les trafiquants et les usagers.

Dee Dee est un personnage central de mes deux romans. Ce transgenre Congolais rêve de justice sociale et d’une vie libre qu’elle pense trouver en Thaïlande. Originaire de Kinshasa, elle entretient une relation ambiguë avec un fonctionnaire des Nations Unies atypique en poste sur place, brillant et libertin (Patrick Roméro). Sous l’œil complice de son épouse, tous deux se retrouvent régulièrement dans un échange aussi tendre que sensuel. Sous fonds de dictature de la transparence au sein des Nations Unies, Patrick est accusé par un flic buté de Scotland Yard d’être la pierre angulaire d’une malversation financière. Alors que Patrick aidera Dee Dee à s’envoler pour Bangkok, cette dernière se retrouve bien malgré elle au centre d’une investigation internationale qui nous fait voyager entre l’Afrique, l’Asie et les sièges sociaux climatisés de l’ONU.

Pour développer le personnage de Dee Dee, je me suis inspiré d’une des figures emblématiques de la révolte de Stonewall, Marsha P. Johnson, une Drag-queen afro-americaine. Mais aussi d’amies rencontrées lors de mes années de missions en Asie du Sud-Est dans mes activités de lutte contre le VIH-Sida au sein du Fonds Mondial.

Situation en Europe et dans le monde : Si en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine, les lois interdisant l’homosexualité ont été abolies, dans 69 pays l’homosexualité est illégale (selon le rapport 2020 [1] de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (Ilga). La loi y prévoit des sanctions ou les juges y prononcent des peines à l’encontre des gays et lesbiennes. Dans 11 pays, les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort. Certains pays considèrent les relations entre adultes de même sexe comme un crime, d’autres États mentionnent dans leurs textes de loi des « actes contre-nature », « indécents » ou « immoraux », laissant la place à l’arbitraire des juges. En Juin 2021, le parlement hongrois a voté une loi pour éliminer des écoles publiques tout enseignement lié à « l’homosexualité et au changement de genre », associant les droits et l’éducation LGBTQI à la pédophilie et aux politiques culturelles totalitaires. En décembre 2020, la Cour suprême de Roumanie a invalidé une loi qui aurait interdit l’enseignement de la « théorie de l’identité de genre », mais le débat sur ce sujet reste violent. Parmi les 32 pays d’Afrique qui interdisent l’homosexualité, citons des pays très peuplés : Nigeria, Éthiopie, Égypte, Tanzanie, Algérie ou Maroc par exemple. En Asie, 22 pays sont aussi dans ce cas, parmi lesquels on trouve l’Indonésie, le Bangladesh, le Pakistan, la Birmanie, l’Iran, l’Irak et Singapour.

En France les discriminations homophobes sont interdites par la loi. Toutefois, les brimades et violences persistent. Le droit constitue une avancée essentielle mais ne dit pas tout des conditions de vie des personnes gays et lesbiennes.

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