Mois : juin 2009
Thierry Delcourt se réfère à Antoinette Fouque dans son livre « Artiste Féminin Singulier »
Extrait d’une lettre de l’auteur : (…) la pensée d’Antoinette m’a aidé dans mon travail de recherche sur le processus de création et la voie singulière qu’y tracent les femmes et je l’ai citée à plusieurs reprises. (…) C’est de là que partent nombre d’initiatives traçant le parcours de libération, de visibilité et de combat des femmes… Ce qui est ma préoccupation, non seulement dans ce livre Artiste féminin singulier, mais aussi dans ma pratique de psychiatre et psychanalyste, et comme homme. Thierry Delcourt
Thierry Delcourt – ARTISTE FEMININ SINGULIER (nouveauté juin 2009, éditions L’Âge d’homme)
Avec la participation des artistes
Lydie Arickx • Edith Canat de Chizy
Carolyn Carlson • Colette Deblé • Mame Faguèye Bâ
Anta Germaine Gaye • Louise Giamari
Sylvia K. Reyftmann • Florentine Mulsant
Marylène Negro • Orlan • Sophie Rocco
Valérie Rouzeau • Agnès Thurnauer
La création a-t-elle un sexe ? Existe t-il une différence entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Entre distinction et spécificité, que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste et de chaque oeuvre ?
Il n’y a pas si longtemps que la création artistique des femmes a droit de cité et ce n’est pas sans combat ! S’extrayant des partis pris de tous bords, quatorze artistes – chorégraphe, poète, peintres, plasticiennes, styliste, sculpteures et compositeurs – ont accepté de parler longuement et intimement de leur pratique, de la place qu’elle occupe dans leur vie et des incidences de leur création sur leur être-femme.
Thierry Delcourt est allé à leur rencontre en se dégageant autant que faire se peut des a priori. Il les a écoutées attentivement parler de leur acte, de leur oeuvre et du processus de création qui les anime. Ainsi, il est possible de mieux comprendre, au-delà des évidences, le formidable mouvement impulsé par les femmes dans la création artistique contemporaine. Il ne s’agit pas pour autant de catégoriser ces artistes dans une spécificité discriminante, même positive. Cette étude permet de tracer, à partir des singularités de chaque artiste, une distinction qui traverse le champ féminin où il est aussi possible de croiser des hommes, de ceux qui ont fait le choix éclairé de quitter des prérogatives aussi aliénantes qu’illusoires en s’exposant au risque de créer.
Forme, expression, concept, corps, sensibilité, énergie… se conjuguent ici avec recherche, déconstruction, subversion, hétérogène, identité questionnée, appropriation… Cette mise en chantier de l’art ouvre un espace de vie et de création passionnant et semble préserver un archipel d’humanité dans un monde où l’homme est sa propre crise.
Thierry Delcourt, né en 1951, est psychiatre et psychanalyste. Il partage son temps clinique avec une recherche et un enseignement dans le domaine de la psychopathologie. Il anime un séminaire sur la créativité et sa fonction dans le psychisme humain. Il a publié une étude sur le processus de création artistique : Au risque de l’Art en 2007 aux éditions L’Age d’Homme. Ses articles et d’autres textes sont publiés dans des ouvrages collectifs (Ères, L’Esprit du Temps, Revue Psychiatries…)
Illustration de la couverture : Elle, Sémaphore. Peinture sur papier. Lydie Arickx, 2008. http://www.lagedhomme.com/boutique/liste_rayons.cfm
Mohammed Aïssaoui aime le premier roman de Laurence Zordan (article de janvier 2005 dans Le Figaro)
Le Cahier Critique de la Poésie admire Catherine Weinzaepflen (article d’Anne Malaprade)
Notre plus grande poétesse dans « Action poétique » ! (par Henri Deluy)
Dédicace de Tableau d’honneur à Saint-Nazaire le 27 juin de 15 h à 18 h
Vous êtes invité(e) à rencontrer une ou plusieurs des filles de Guillemette Andreu, lors d’une séance de signature de son magnifique roman, Tableau d’honneur, au FORUM ESPACE CULTUREL – 76 avenue de la République – 44600 Saint Nazaire samedi 27 juin de 15 h à 18 h
Tél : 02 51 76 39 39 – Virginie Bouyer, Responsable librairie
Le Canada lit Jean-Joseph Goux ! (merci à Yves Gauthier)
Merci à Yves Gauthier, Chroniqueur à Info-Culture Biz pour avoir recensé l’ouvrage de Jean-Joseph Goux en juin 2009
Culturellement vôtre,
Il est des ouvrages incontournables. Des ouvrages qui apportent un éclairage nouveau sur des situations ou des événements passés. Renversements est un ensemble de textes à teneur philosophique, psychologique, sociologique, économique ou historique qui dévoilent les sources des changements sociaux qui ont apportés les événements de mai1968. Ces événements ont changé une grande partie des comportements sociaux dans l’hémisphère occidental. Les textes, quoique de nature plutôt académique, soulève l’intérêt du lecteur qui veut aller plus loin, en connaître plus sur l’exégèse de cette révolution sociale qui a marqué le XXème siècle. Cette présentation est sous la direction de Jean-Joseph Goux. Laissons ce dernier nous décrire le contenu de l’ouvrage.
Il devient clair aujourd’hui, avec le recul historique nécessaire, qu’il n’est guère d’aspect de la vie contemporaine, personnelle ou publique, qui n’ait été marqué par les idées, les projets, les innovations qui ont fait irruption à la fin des années soixante, en des temps de surchauffe philosophique et politique dont Mai 68 a été le moment volcanique.
Ce fut une époque de contestations et de ruptures profondes, d’où sont sortis des projets culturels et politiques qui n’ont cessé depuis, en tout sens, de développer leurs conséquences. Le mouvement des femmes, la sensibilité écologique, sans parler de tout ce qui atteste d’un changement dans les rapports interpersonnels, en sont les fruits les plus incontestés. Les essais rassemblés dans ce volume sont indissociables de ce grand mouvement qui a secoué les sociétés occidentales il y a maintenant quarante ans et qui a transformé en profondeur les mentalités et les murs.
Jean-Joseph Goux est philosophe et actuellement professeur à l’Université de Rice (USA). Il a été directeur de programme au Collège International de philosophie et professeur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels Économique et symbolique (Seuil, 1973), Les Iconoclastes (Seuil, 1976), Œdipe Philosophe (Aubier, 1990), Accrochages (Des femmes, 2007).
Nombre de pages : 262
Prix suggéré : 15 €
La librairie Le Divan accueille Pomme Jouffroy, venez la rencontrer jeudi 25 mai dès 17 h !
A l’occasion de la parution de De la rbubarbe sous les pylônes (premier POLAR de l’auteur)
les Editions des femmes-Antoinette Fouque, la librairie Le Divan et Pomme Jouffroy
vous invitent à une signature le jeudi 25 juin 2009 à partir de 17 h, 203 rue de la Convention 75015 Paris. Métro Convention.
Geneviève Asse dans Paris Match (artiste du Musée des femmes)
Geneviève Asse interviewée par Elisabeth Couturier (Culture-match in Paris Match | Mardi 23 Juin 2009)
Geneviève Asse, le bleu et l’âme
Geneviève Asse devant sa toile « Aube » et sur sa droite, une des stèles pour le poète Segalen et la « Porte Marine » | Photo Hubert Fanthomme – Paru dans Match
Ses tableaux ouvrent sur un espace sensible et poétique. A 86 ans, cette artiste majeure nous a reçus dans son atelier parisien.
Paris Match. Vous exposez depuis bientôt soixante ans. Qu’est-ce que ces années de pratique vous ont apporté ?
Geneviève Asse. Le temps a fait son œuvre. Il m’a permis de trouver mon langage. Pour cela, il faut travailler énormément, aussi bien la peinture que la gravure et le dessin. Ma passion pour la peinture ne m’a jamais quittée. Elle se nourrit de mes expériences et de ma vie intérieure.
Peindre presque toujours le même tableau, est-ce une sorte d’ascèse ?
Certainement ! Mais je ne fais jamais vraiment le même tableau. Mes surfaces varient comme l’océan. Mon sujet, c’est l’espace et la lumière. Il m’est en partie inspiré par le ciel et la mer que je regardais des heures durant, enfant, sur la plage, dans le golfe du Morbihan. De même, la dimension du tableau joue un rôle important et en modifie la perception. Et puis il y a cette ligne verticale qui coupe le tableau de haut en bas et qui est parfois rouge, comme une étincelle !
Pourquoi cette ligne verticale, alors que la ligne qui sépare le ciel et la mer est horizontale ?
Cette ligne verticale date de l’époque de mes études aux Arts déco quand je travaillais sur le thème de la fenêtre, sur la transparence. Je regardais alors attentivement Chardin et en particulier son tableau “La pourvoyeuse”.
Votre peinture invite à la méditation…
Cela reflète mon goût pour la solitude. J’ai besoin de travailler de longues heures dans mon atelier. Cela ne m’empêche pas d’être bien ancrée dans la réalité. Pendant la guerre, je n’ai pas hésité à m’engager dans la Résistance.
On parle du bleu Asse comme on parle du bleu Klein. Qu’est-ce qui les différencie ?
C’était un garçon intelligent, que j’ai bien connu dans les années 50 au Select à Montparnasse. Notre œuvre est très différente. Je ne réalise pas de monochromes : je peins à l’huile, avec des brosses, afin de restituer une émotion. J’ai d’abord utilisé le noir et le blanc, jusqu’à ce que la couleur bleue vienne me chercher. Elle me donne de la joie et de la paix. J’espère que mes toiles reflètent cet état de sérénité.
A-t-il été difficile d’exposer à une époque où peu de femmes artistes avaient accès à la reconnaissance ?
Cela n’a pas toujours été facile, mais j’ai eu beaucoup de chance. J’ai, très tôt, fréquenté des poètes comme Beckett, Bonnefoy, Ponge, Borges ou encore Supervielle et ils m’ont beaucoup soutenue. J’ai eu aussi la chance d’avoir des marchands fidèles, tels que Jan Krugier et Marwan Hoss.
Vous figurez dans l’expo “Elles” à Beaubourg. Que pensez-vous de cette initiative ?
Je suis partagée. C’est un sujet sensible. Pour moi, les artistes n’ont pas de sexe. Comme Vieira da Silva ou Joan Mitchell, j’ai dû me battre à égalité avec les hommes. Certes, il y a eu des moments de découragement : les marchands étaient plus frileux quand l’œuvre était signée par une femme.
L’excellente Amélie Rouher a écrit le plus bel article du monde dans Le Magazine des Livres (juin 2009)
Par Amélie Rouher, publié dans Le Magazine des Livres (juin 2009)
Macha Méril, Un jour je suis morte
(PRIX COUP DE COEUR DE L’ACADEMIE CHARLES-CROS 2009)
La mort vous va si bien
Voici une morte qui nous parle du point de vue de la vie. La morte, c’est Macha Méril, comédienne entre toutes bien vivante et d’autant plus proche qu’elle-même se lit. Triple jubilé que d’être l’auteure et l’interprète de sa propre matière. Triple risque aussi. Mais dans l’exercice, la mort est la trouvaille salutaire. Quand on est actrice, ce petit simulacre d’outre tombe a l’intrigant avantage de vous mettre enfin « hors scène ». Etre morte pour « cesser de feindre », est plus qu’une gageure littéraire, c’est le point remarquable qui vous préservera à jamais de la douleur. Ce regard singulier d’actrice sur elle-même vient s’ajouter à la très belle Bibliothèque des voix édité par les Editions des Femmes.
Que l’on se rassure, nulle charge de requiem, nulle pompe prétentieuse aux rythmes de ce récit. Chez Macha Méril, la mort devient une première peau, elle a des audaces de douceur et d’humilité. Grave et légère, jamais solennelle, l’actrice évoque par touches fines et précises quelques faits marquants de sa vie ou de son caractère. Pas d’arrêt sur le Moi, de flagellations complaisantes et narcissiques : Macha Méril se raconte en actrice, toujours traversée par les autres. Quand elle parle d’elle ou, avec une dévotion tendre, de Pasolini c’est pour tourner ses carences, ses vides vers les nôtres. Femme sans enfant, Macha Méril transforme le témoignage de la douleur en un plaidoyer fervent en faveur de la maternité. Etre femme, c’est « être mère aussi ». Une femme sans maternité est « une chimère », « une imitation de femme ». Pour Macha Méril, cette carence d’une vie justifie sa vocation de comédienne dont le ventre vide est un « espace vacant que chaque femme fictive trouve en (elle, Macha).» Le ventre de mère, le ventre de l’actrice, l’antre de la mort sont les trois berceaux qui convergent vers l’aveu tragique d’être vide.
Et pourtant, ce récit de solitude est un art de la joie. Oui, « Méfiez-vous des euphoriques, ils ne sont pas heureux», mais ils sont fervents ! Un jour je suis morte est porté par une femme sincère et passionnée qui sait s’extraire merveilleusement par l’écriture autant que par la lecture des complaisances et des identifications primaires du témoignage. Il y a dans ce point de vue d’outre tombe une exaltation des sens et un hymne à la vie complètement agréables. Que l’on soit ou pas investi des mêmes regrets, en accord ou pas avec ses méditations, on se laisse happer par la ferveur persuasive de Macha Méril ; mieux encore, par sa voix de douceur allègre et obstinée.
Un jour je suis morte de et lu par Macha Méril, 1 CD, 11/09/2008
©Amélie ROUHER pour Le magazine des livres
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