Invitation Jeudi 18 novembre 2021 Petit-déjeuner de lutte contre le GAFAM

Jeudi 18 novembre 2021 à 10h : Invitation petit-déjeuner INNOOO

Pour l’indépendance internet de la France

Contre l’hégémonie du GAFAM

Un événement Balustrade * RSVP par sms au 06 84 36 31 85

Session Bonnes Pratiques Internet

INNOOO a le plaisir de vous inviter à une session de jeu Coquinou autour d’un petit déjeuner:

https://www.innovativity.org/jeu-coquinou.php

Au Cercle militaire 8 place Saint-Augustin Paris 8ème

https://cnaparis.com

Pass sanitaire scanné à l’entrée du Cercle et jean proscrit pour les hommes

 

Avec notamment Luc Rubiello Président fondateur d’INNOOO

et Dominique Jaquet DSI de l’APEC Vice-Président

http://www.innovativity.org/innooo-lycee-touchard-washington.pdf

 

A propos d’INNOOO : l’association est reconnue d’intérêt général et

milite pour un internet français et sans publicité reposant sur des

outils conçus, hébergés et maintenus en France :

  • un multimoteur de recherche ouvert retournant les réponses les plus pertinentes sans publicité,
  • les Actualités du jour garanties sans « fake news »,
  • un moteur d’images pour des recherches mettant l’accent sur la

sérendipité (capacité de faire une découverte par hasard),

  • un réseau social acentré (sans système centralisé), libre et modéré,
  • des actions de sensibilisation aux bons réflexes internet : jeu de

cartes pédagogiques Coquinou, tutoriels gratuits, conférences dans les lycées, entreprises et universités.

Plus d’information: www.innooo.fr

Informations presse : guilaine_depis@yahoo.com

Invitation mercredi 1er décembre à 19h – Rencontre avec Alexandre Arditti pour son premier roman

Balustrade Littérature vous invite

à une rencontre littéraire / dédicace

 

avec Alexandre Arditti,

fondateur de « Voyages et hôtels de rêve »

pour son premier roman remarqué

« La Conversation »

 

Mercredi 1er décembre 2021,

de 19h à 21h30

 

A l’hôtel La Louisiane

60 rue de Seine 75 006 Paris

Inscription par sms au 06 84 36 31 85

Pass sanitaire obligatoire

Contact presse guilaine_depis@yahoo.com

RSVP Soirée concert dimanche 5 décembre 2021 pour sauver le grand orgue de Saint-Eustache

Venez nous aider à sauver le grand orgue de Saint Eustache !

Dimanche 5 décembre 2021, de 19h30 à 21h00

Soirée organisée avec le concours de l’association Les Grandes Orgues de Saint-Eustache

Entrée uniquement sur invitation 

RSVP par sms en indiquant nom, prénom et le média si vous êtes journaliste au 06 84 36 31 85

Contact presse / interviews : guilaine_depis@yahoo.com

Les deux organistes titulaires du grand orgue de « la cathédrale des Halles », Baptiste-Florian Marle-Ouvrard et Thomas Ospital, vous proposent de découvrir cet instrument aux 8000 tuyaux, le plus grand de France, et leur projet de restauration pour lequel ils mobilisent la générosité du public au travers d’une campagne de parrainage des tuyaux (cf ci-dessous).

Dans la pénombre de l’église fermée au public et pour un nombre limité d’élus, les deux musiciens interpréteront des oeuvres du répertoire, improviseront, et vous expliqueront musicalement tous les mystères de l’instrument.

Ils vous montreront également pourquoi une campagne de restauration et de modernisation est indispensable.

Les plus téméraires pourront également visiter les entrailles de l’instrument qui monte jusque sous les voûtes de l’église à près de 30 mètres du sol !

Un verre de l’amitié suivra cet échange.

***

Le parrainage des tuyaux

Pour financer la restauration des orgues de Saint-Eustache 

L’église Saint Eustache trône au cœur du ventre de Paris comme une seconde cathédrale de la capitale. Magnifique chef-d’œuvre de la Renaissance (Viollet le Duc la désignait comme le palais des fées !), c’est également un haut lieu de la solidarité et de l’art contemporain.

En 1854, Victor Baltard, l’architecte des nouvelles Halles, dessina pour l’orgue un buffet monumental que l’on peut encore admirer aujourd’hui. Différents instruments s’étaient succédé dans cet écrin jusqu’à celui construit en 1989 par les frères Van den Heuvel : un grand orgue de 101 jeux et près de 8000 tuyaux.

Cet instrument d’aujourd’hui conjugue tradition et modernité. Bien que possédant de nombreuses caractéristiques de l’orgue symphonique français, l’orgue de Saint-Eustache intègre plusieurs idées de Jean Guillou, organiste virtuose et compositeur légendaire, titulaire de l’instrument au moment de sa construction, lui conférant une palette sonore et une personnalité extraordinaire. La console de nef dont il est pourvu permet à l’interprète de mieux communier avec le public et de jouer avec orchestre. Grâce à ses caractéristiques hors du commun, l’orgue de Saint Eustache est connu dans le monde entier.

Mais après plus de 30 ans d’utilisation intensive, le grand orgue nécessite désormais une grande restauration et une modernisation dont la première étape a consisté à reconstruire ses 22 soufflets, poumons de l’orgue. Ces travaux réalisés en 2021 ont été financés grâce au budget participatif de la Ville de Paris. 

La seconde étape, plus importante, s’attachera à moderniser la transmission des notes des claviers aux tuyaux et à mieux faire sonner l’instrument. En parallèle, une reconstruction de l’orgue de chœur, le second orgue de l’église, doit être entreprise et le projet prévoit la possibilité de jouer les deux orgues depuis la console de nef, donnant ainsi aux compositeurs d’aujourd’hui e de demain de nouveaux moyens d’expression.

Cette opération de restauration des deux orgues de l’église Saint-Eustache, réalisée par la ville de Paris, bénéficie déjà du soutien important de grands mécènes mais il reste encore une partie du budget à réunir.

Pour cela l’association Les Grandes Orgues de Saint Eustache souhaite mobiliser la générosité du public au travers d’un parrainage des tuyaux du grand orgue. Si chacune de ces voix du grand orgue recueille un parrainage, c’est environ 600.000 euros qui seront réunis, permettant de boucler le financement du projet.

Lancement de Rehearth en 2022 avec le premier livre de Guillaume Millo

La Balustrade de Guilaine Depis vous propose pour la période décembre 2021 à mai 2022 :
(pour demander un livre, merci d’adresser un mail à guilaine_depis@yahoo.com et pour interviewer l’auteur sms 06 84 36 31 85)
 
« Comment réhabiliter votre bien immobilier » 
le nouveau livre de Guillaume Millo, expert en réhabilitation, fondateur de Rehearth
préfacé par Max Piccinini, auteur best-seller de renommée internationale, Expert en stratégies du Leadership et de Réussite
chez Rehearth, parution décembre 2021
 

« La mission que je poursuis est de promouvoir la réhabilitation pour transmettre aux générations futures le patrimoine mondial, et, ce faisant, contribuer à protéger les ressources de la planète. » Guillaume Millo

 
Rehearth, c’est : 
* Une vocation universelle et intemporelle : l’aboutissement naturel de la très longue expérience de son fondateur
Un projet qui s’inscrit dans l’air du temps : inclusivité & développement durable soutiennent tout l’esprit de Rehearth
* Parce que rien n’est impossible : l’exemple de l’impressionnant parcours de Guillaume Milloen atteste.
 
Pour que chacun puisse devenir un maître d’ouvrage.
 
Le livre : il est destiné aux propriétaires d’un patrimoine, aux investisseurs institutionnels, aux promoteurs privés, aux bailleurs ou fonds d’investissement dans l’immobilier. 
Il s’agit d’un guide avec de nombreux « conseils pratiques » pour apprendre à réhabiliter n’importe quel bien. 
Il vous apprendra à développer votre vision et à bâtir votre projet comme un pharaon contemporain. 
Vous découvrirez comment recruter, piloter et manager vos partenaires pour déléguer, tout en maîtrisant la partie opérationnelle.
 
Son plan clair et pédagogue, sa structure précise permettent de trouver facilement les informations :
partie 1 (1 – la vision, 2 – le diagnostic du bien existant ; 3 – la faisabilité technique, financière, temporelle)
partie 2 (4 – la note de programmation ; 5 – composer la dream team ; 6 – l’avant-projet sommaire et l’arrêt de prix ; 7 – les autorisations de réhabiliter et les études de projet ; 8 – la préparation de chantier)
partie 3 (9 – les travaux ; 10 – la réception et la mise en service)
 
« Nous vivons dans une civilisation de projets » (…) 
« Rechercher le progrès permanent (…) c’est l’action progressiste individuelle au service du collectif qui fait naître les grandes réussites. Cet état d’esprit renouvelle l’essence de notre humanité. »
 
Guillaume Millo : Passionné, Guillaume Millo a un parcours scolaire et professionnel incroyable : d’un BEP Travaux publics à Antibes, complété par un BTS, il réussit à intégrer l’École Supérieure des Ingénieurs des Travaux de la Construction de Caen dont il sort Major de l’option Bâtiment en 2002. 
Tour à tour ingénieur travaux d’accès difficile (Heaven Climber), puis chef de projet (Cari Méditerranée), il devient directeur de grands projets (Fayat Bâtiment – Provence) puis directeur d’agence (Fayat Bâtiment – Var) et enfin expert en réhabilitations exceptionnelles (Président de Infinity-M), il fonde ma marque Rehearth en 2021 pour aller plus loin encore sur le plan national et international.

Radio Notre Dame reçoit Colette Portalence sur « Au coeur de l’intelligence »

Réécouter l’émission de Marie-Ange de Montesquieu avec Colette Portelance ici https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/15-11-2021/

Pierre Langlais, journaliste spécialisé des séries TV chez Télérama et auteur de « Créer une série » (Armand Collin)

Colette Portelance, spécialiste des émotions et auteur de « Au coeur de l’intelligence » (Editions de CRAM)

Marc Valleur, psychiatre et spécialiste des pratiques addictives

Corine Braka : Lettres capitales lui consacre un grand entretien sur son premier roman « Balagan »

Grand entretien. Corine Braka : « Ce qui m’a spécialement captivée dans l’écriture de mon roman, c’est de décrire l’humanité dans la richesse de sa diversité »

 

Balagan veut dire en hébreu désordre. Ce mot donne le titre du roman de Corine Braka pour parler de son alya, cette expérience que sa préfacière, la chanteuse franco-israélienne Shirel, qualifie de « quête continue » qui passe « par l’Amour d’une terre, d’une Histoire, de rencontres, mais aussi de questionnements, parfois de doutes, ainsi que des déceptions ». Sandra, le personnage principal du roman de Corine Braka, va se lancer et vivre cette même aventure racontée dans un récit qui commence l’été et finit le printemps. Tout un symbole de vie et d’espoir.

Sandra, le personnage central de votre roman à qui vous confiez également le reines de la narration, suit les conseils de son mari Stéphane et se décide de faire leur alya. Si pour lui, cet acte signifie « se rattacher à l’histoire de leur peuple », mais aussi « partir à l’aventure, rouvrir les champs des possibles », pour Sandra cette décision est accueillie avec hésitation. Quelles sont les raisons de cette réticence et quelles sont celles qui la poussent malgré tout vers ce grand départ ?

Sandra est spontanée et elle a confiance en la vie, en son mari aussi et l’idée de se réinventer ailleurs la motive. Elle est malgré tout dans une zone de confort entourée d’une famille unie : ses parents et sa sœur. La pensée de s’éloigner d’eux est la seule raison de sa réticence.

Il y a chez elle, en tant que mère de famille, un autre souci, « une chose qui me chagrine » – dit-elle –,celle de voir sa famille se séparer subitement. Comment vit-elle cette perspective qui ne la rassure qu’à moitié ?

Sandra est comme toutes les mamans : un jour, les enfants quittent le nid et c’est un tournant dans la vie. Sandra va prendre ce tournant en quittant sa propre « zone de confort ». C’est une femme qui aime le changement et même si elle est attachée à la compagnie de ses amis de sa famille proche, elle ne craint pas le « vide ». C’est une personne optimiste et hors normes. Je pense que toute cette énergie la booste avant de lui faire peur.

Sandra raconte sa première mésaventure dans la ville de Jérusalem, occasion pour elle de comprendre qu’elle se trouve subitement devant « une autre langue, d’autres manières » qui la font comprendre qu’une nouvelle vie est en train de commencer. Pouvez-vous nous raconter en quelques mots cette histoire de trajet que l’application Waze l’oblige à prendre, ce qui lui procure un sentiment de panique et qui montre bien à quel point ses idées préconçues et ses peurs peuvent ressurgir à tout moment ?

Les idées préconçues et les peurs surviennent quoi qu’il arrive, à tout moment, chez chacun d’entre nous.

Sandra prend pour la première fois la route de l’université. Elle connaît Waze, une invention Israélienne. Elle se dirige pourtant vers l’inconnu, elle est dans un nouveau pays : les paysage, le climat… tout est différent pour elle. Ce qu’elle va découvrir la panique autant qu’elle se sent grisée par l’aventure.

En s’inscrivant à l’Université hébraïque de Jérusalem pour suivre l’oulpan, ces cours intensifs pour les immigrés, Sandra est portée par un double sentiment d’enthousiasme, celui de retrouver sa jeunesse studieuse qui lui fait du bien – « une vie qu’elle avait oubliée durant toutes ces années et qu’elle avait grand plaisir à retrouver » –, et d’acquérir en même temps des connaissances de langue qui vont lui ouvrir la porte de son intégration. Quel rôle va jouer cet apprentissage de l’hébreu dans sa nouvelle vie ?

L’université, cette jeunesse cosmopolite, ces générations mixées autour de l’apprentissage d’une langue à son âge et avec son mode de vie n’étaient pas prévues ! Il est certain qu’apprendre la langue du pays où elle a décidé de vivre est essentiel. Mais elle va comprendre qu’au-delà de la langue, il y a les « signes », les codes, les façons de se comporter, de réagir, d’interagir qui feront la différence. Elle arrive dans une ville mythique, un pays atypique, avec une jeunesse, une population hors norme : c’est dans ce vide qui n’en est pas vraiment un qu’elle va plonger.

Non sans intérêt est aussi la structure temporelle que vous donnez à votre récit. Un an correspond à la période d’essai de Sandra et Stéphane, mais aussi de l’année universitaire suivie par les autres personnages. Croyez-vous que le fait de s’étendre sur une plus longue période aurait diminué la tension de votre récit ?

J’aime les structures temporelles : je pense que l’on se définit mieux dans une structure temporelle même si la notion du temps reste subjective. Mais peut être que pour le lecteur l’intensité est plus forte sur une période déterminée.

D’ailleurs le long métrage que je prépare inspiré du roman se passe sur 24 heures… Oui, je dois aimer les structures temporelles.

À partir du moment où l’action s’oriente vers la vie du campus universitaire et vers les étudiants qui participent à l’oulpan suivi par Sandra, votre roman gagne en ampleur, le champs narratif accueille de nouveaux personnages et, dirions-nous, toute l’histoire passionnante que vous racontez commence. Comment avez-vous choisi ces personnages, appartiennent-ils à la réalité, à la fiction ? Et pourquoi dites-vous tout à la fin de votre livre que cette jeunesse hors norme vous fait rire et pleurer ?

Les personnages existent tous. Le premier qui m’a inspirée est un étudiant, David Gritz, arrivé en 2002 à l’université hébraïque de Jérusalem. Sur le campus il a fait « le buzz » grâce à son charisme, ses dons de violoniste, sa culture. Né d’un père juif et d’une mère Croate il n’était pas juif selon la loi hébraïque. Il avait ressenti son identité juive de façon violente et voulait se convertir. En 2002 à l’université hébraïque il y a eu un attentat… David Gritz est parti trop tôt trop vite… A la cafétéria « Franck Sinatra », à l’ombre d’un arbre, une plaque commémorative rappelle sa mémoire. David m’a inspirée et j’ai rencontré par la suite les autres personnages. J’ai voulu qu’ils entourent David et qu’ils le retrouvent sur ce campus exceptionnel que l’on doit à un certain Einstein et oui !

En regardant, par exemple, certains d’entre eux – Jérémie et Noah, Rebecca et Leïla – vous parlez d’une « complicité insouciante » qui anime ces étudiants venus en grande partie des quatre coins du monde pour certains d’entre eux, pour d’autres en revanche de l’intérieur du pays. Qu’est-ce que cette expression que vous utilisez veut dire ?

Par « complicité insouciante », je veux dire une complicité qui ne se définit sur aucun critère. Ils apprennent à se connaître ici ou ailleurs, ils veulent se sortir des griffes d’un ennemi, je parle du monde adulte qui impose parfois des règles qui abiment l’insouciance.

Les liens qui se tissent entre vos personnages, les affinités qui les attirent et les différences qui les poussent en même temps vous donnent l’occasion de construire de vraies histoires d’apprentissage de vie. L’âge de la construction de soi s’y prête à merveille. Comment voyez-vous ce récit d’initiation en tant que définition de l’alya ?

L’alya, c’est une montée et en même temps un saut dans le vide. Vous devenez une sorte de funambule en un quart de seconde, tout peut basculer. Il faut garder le cap. Lorsque l’on est jeune, en phase de construction, un rien peut vous faire trébucher mais vous êtes dans une merveilleuse perspective, celle de devenir. L’alya c’est un peu cela aussi.

Si pour cette jeunesse les choses se déroulent, disons-le, tout naturellement, pour Sandra qui est une quadra, cet apprentissage est plus profond : il y a sa personne, mais il y a sa famille, et surtout ses enfants. Elle dira à un moment donné de son itinéraire qu’elle vivait la même expérience que ses enfants. Elle cessera de s’occuper de ses enfants et finira par partager la même expérience de vie qu’eux. Comment analysez-vous cette facette de l’alya de Sandra ?

Sandra se réinvente main dans la main avec ses enfants. Ils vont rire et pleurer. Les enfants sont plus forts sur certaines choses, Sandra sur d’autres. Ensemble, ils vont casser les codes. Il va se créer entre eux une intimité différente. ils se retrouvent à jouer dans une autre dimension et donc ils se réinventent ensemble pour le meilleur et pour le pire. Ils deviennent « une team ». C’est la deuxième partie de la vie de Sandra.

Israël est un pays à part, un patchwork de cartes postales envoyées du monde entier, un pays en devenir, un bout de terre surmédiatisé qui suscite beaucoup de passion et peu de compassion. Grands et petits, il faut faire avec.

Avec le film sur l’identité et la coexistence proposé aux étudiants comme devoir par le professeur Gabriel Lederman, nous entrons dans le vif du sujet de votre roman. Que pouvez-vous nous dire sur la complexité engendrée chez vos personnages par ce besoin de parler et de vivre leur appartenance ?

Je crois que toutes les jeunesses veulent vivre leur appartenance libérée des diktats des anciennes générations. Il se trouve que cette jeunesse est cosmopolite à l’extrême, que les antagonismes font partie du quotidien, qu’il faut jouer des coudes sur un terrains minés et surmédiatisés.

Alors oui ils ont besoin de crier plus fort, de s’entraider plus fort, de se détester plus fort. Il n’y a pas de médium : tout se vit à l’extrême et dans l’émotionnel.

Le défi, leur dit leur professeur Lederman, est « de permettre aux différentes identités qui se côtoient en Israël de coexister et de dialoguer entre elles, sans pour autant limiter l’autre ou se restreindre soi-même ». Vaste programme ! Comment vont-ils s’organiser pour aborder ce sujet ? Donner la parole à chacun dans un film n’est-ce pas la meilleur idée ?

Le film est la prochaine étape. Ils vont s’entendre et s’écouter, se voir vivre en direct, se connaître et se reconnaître.

Pour mettre en mouvement toutes ces idées, vous faites appel à plusieurs cadres narratifs sur lesquels il serait intéressant de nous arrêter un instant. Telle une cinéaste, vous manipulez la caméra pour surprendre l’histoire personnelle de chacun d’entre eux, pour ensuite les placer dans le cadre de la classe de l’oulpan, et enfin de les laisser former des couples liés par le sentiment le plus naturel à cet âge, l’amour. Que pouvez-vous nous dire de cette multiple focale narrative ? Quelles ont été les difficultés mais aussi les satisfactions apportées par cette vision ?

Ce qui m’a spécialement captivée dans l’écriture de mon roman, c’est de décrire l’humanité dans la richesse de sa diversité. Chacun porte ses blessures, ses idéaux, ses imperfections, ses audaces, ses complexes, ses forces et ses faiblesses.

Pourtant, au-delà de tout ce qui nous éloigne des autres, envers et contre tout, si on apprend à se connaître, à s’accepter, il y a l’amour qui sublime tout et quand il surgit on peut envisager la construction. Je suis totalement, éperdument, fan des différences. Je déteste les conflits et j’adore les melting pot, les mélanges, tout en gardant sa singularité et son identité – d’où « identité et coexistence », le rêve quoi ! Je ne vois pas de difficulté à la diversité des sentiments, des émotions, car tout se joue autour de l’écoute, de l’entente.

Croyez-vous que l’épreuve amoureuse, à la fois comme sentiment puissant mais aussi comme source de chagrin et comme exigence de changement de soi, de compromis, d’abandon des barrières, est peut-être le sentiment le plus dur, le plus profond dans cette tentative de voir l’autre et de l’accepter ?

Chacun a certainement sa logique et souvent on oublie qu’aimer l’autre c’est l’aider avec ses armes à lui, pas avec sa propre force, c’est lui montrer comment se servir de ce qu’il possède au mieux. C’est s’immerger dans son moi. Mais lorsque l’on laisse le passage et que l’on tend la main sans rien dire, juste en donnant un peu de son âme, de son temps, de sa disponibilité alors c’est gagné.

Et l’amitié ? Est-elle plus forte peut-être que l’amour ? Impossible de le dire ainsi. Prenons un exemple pour illustrer ces idées : celui du lien qui se tisse entre Rebecca et Leïla.

C’est de l’amour au-delà de l’amitié. Rebecca et Leila vont s’aimer d’amour

Parce qu’elles veulent que ça marche, parce que chacune a laissé la place à l’autre. Montherlant disait « On aime quelqu’un d’amitié parce que

On aime quelqu’un par amour bien que ». Leila et Rebecca s’aiment bien que sans aucun doute.

En quoi la pression de la famille, les exigences de la pratique religieuse, la volonté d’être accepté par les autres, mais surtout le sentiment d’appartenance pèsent-ils dans ce processus que chacun expérimente à ses propres dépens et quelques fois aux dépens des êtres qui leur sont chers ?

La pressions, les exigences ne sont pas de l’amour ; c’est conventionnel, traditionnel. La religion se vit de l’intérieur, le sentiment d’appartenance aussi. Il n y a plus de fossé lorsque les mains se tendent et que la tolérance se déploie.

Chacun devrait savoir émotionnellement se positionner face à l’autre sans le blesser. Il y a des relations qui ne peuvent pas exister à cause de l’intolérance, mais il y a des millions de façons de s’aimer, de se respecter, tout en gardant son entité.

Qu’en est-il de l’amour et de l’équilibre conjugal que traverse Sandra ? Comment réussit-elle à comprendre les multiples différences des autres ? Je pense à l’adaptation de ses enfants à l’école, mais aussi des choses du quotidien qu’elle est obligée de gérer pendant l’absence de Stéphane, son mari, jusqu’à comprendre l’attitude de sa femme de ménage, par exemple.

Sandra va apprendre la musique du pays avant la langue, elle va rentrer dans l’émotionnel, l’histoire de ce peuple auquel elle appartient mais qu’elle ne connaît pas dans son intimité. C’est sûr, Stéphane n’est pas « inside » autant qu’elle, mais on va imaginer qu’elle va le guider car c’est une femme qui aime inspirer et fédérer.

Évoquons, à la fin ce fameux terme qui donne le titre de votre livre, l’incroyable balagan, tellement emblématique pour la vie en Israël. Le traduire simplement par désordre impliquerait de le priver de toutes les saveurs du quotidien mouvementé que Sandra vit à Jérusalem. Est-il possible de le raconter et d’en faire ressortir toutes ses saveurs ?

Balagan, c’est tout le désordre, la folie ambiante, les traditions qui se multiplient, les croyances qui se bousculent, ces amours et ces désamours entre tous. C’est la folie à l’état pur d’un peuple, d’une histoire bouleversée par des horreurs et pourtant ramenée au-delà des cendres à la vie. C’est un bout de terre contesté, détesté, adoré, surmédiatisé, des gens qui veulent oublier ou ne jamais oublier. C’est un grand chantier en construction plein d’amour et de haine, lourd d’une histoire d’espoir et d’histoires. C’est l’ancien et le nouveau qui se mêlent, s’entremêlent, s’embrouillent, se débrouillent avec passion. Et un feu d’artifice de grandes et belles histoires. Oui, ici, chacun a son vécu et tout le monde est quelqu’un. C’est le BALAGAN

Propos recueillis par Dan Burcea

Corine Braka, Balagan, Editions MAIA, 2020.

Catherine Rouvier reçoit Dominique Motte

JOURNAL DU 12 JANVIER 2022 : “LA DÉMOCRATIE DURE 150 ANS”

PATRON D’ÉMISSION  LE 12 JANVIER 2022

Catherine Rouvier, assistée de Fred de Paris, reçoit :

Thème : “La démocratie dure 150 ans”

Jean-Claude Bologne offre le premier article sur « L’agonie de Gutenberg 2 » de François Coupry

Jean-Claude Bologne offre le premier article sur « L’agonie de Gutenberg 2 » de François Coupry

François Coupry, L’agonie de Gutenberg, vilaines pensées 2018/2021, FCD Livres, 2021.

 

 

 

          « Stop ! Coupry, arrêtez d’écrire ces fanfaronnades : on ne sait à quel niveau de récit vous vous situez. » Fanfaronnades ? Si vous le dites… François Coupry, lui, parle plutôt de fables, de saynètes, de contes iconoclastes… Chaque semaine, du 10 janvier 2018 au 5 mai 2021, ses personnages fétiches (car lui n’apparaît qu’occasionnellement) ont tenu un journal décalé où l’humour pince-sans-rire ouvre des abîmes de réflexion. Il revendique la filiation de Swift et de Kafka, auxquels on pourrait ajouter les contes de Voltaire, les Lettres persanes ou les aventures du docteur Faustroll… Le lecteur du premier tome y retrouvera avec bonheur l’inénarrable Piano et son petits-fils Clavecin, tous deux passés maîtres dans « l’art de parler en public pour dire ce qu’il ne fallait pas », mais aussi l’aigle de Xi, qui n’aime que le risotto aux asperges ; l’âne astrophysicien, Wofgang von Picotin ; le chien métaphysicien, Tengo-san ; un lion philosophe ou un singe Bonobo de l’île X… Tous possèdent au plus haut point le génie du paradoxe et ne se gênent pas pour proférer avec la plus parfaite assurance les pires horreurs sur l’actualité, la canicule, les gilets jaunes, les investissements boursiers ou l’héritage d’une vedette rock. Dans la lignée de Micromégas, les Martiens viennent commenter les élections de 2020 auxquelles, apparemment, ils n’ont rien compris. Apparemment, car c’est peut-être nous qui nous berçons d’illusions sur le monde politique. Le renversement systématique des idées et des valeurs auquel nous invitent ces textes n’est que la conséquence de ce décalage de point de vue.

Car tel est le pouvoir de la fiction : en posant un masque sur le masque du réel, elle paraît bien plus vraie que celui-ci. Et pour cause : selon une théorie chère à l’auteur (ou du moins à ses personnages, puisqu’eux seuls existent vraiment), la fiction ne serait pas le reflet du réel, mais ce sont les fictions qui créent les vérités. La « fabrication incessante du réel par les récits » est le vrai sujet de ces courts textes conçus à l’origine comme des post de Facebook (où ils continuent leur prépublication). Cette conviction, défendue depuis les années 1980 par François Coupry, n’attendait que le monde virtuel des réseaux sociaux pour passer du paradoxe à l’évidence. Tout ce que nous vivons existe de toute éternité dans le grand réservoir de l’Imaginaire et se réalise de manière différente selon les époques. Il suffit donc de rejoindre ce grand vivier pour changer d’époque, en empruntant les « couloirs du temps » familiers aux personnages de François Coupry.

Une fois admis ce principe, le monde de l’auteur est d’une impitoyable cohérence et d’une redoutable lucidité. Que peut faire la Beauté déçue de ne pas être harcelée ? Porter plainte pour indifférence. Que devient l’homme dans un monde où, par les réseaux sociaux et le deep learning, on sait tout de lui ? Il meurt aussitôt, « dénudé », rendu inutile par l’exhaustivité des informations le concernant. L’absurdité est présentée de façon impassible. Dans un monde où les hommes accouchent, l’un d’eux enfante sa propre mère. Mais s’il viole sa fille (c’est-à-dire sa mère), l’enfant qui en naîtra sera-t-il lui-même ? « En une république, le roi signa une ordonnance… » Rien ne vous étonne ? Attendez… L’ordonnance autorise les trains à ne pas partir aux heures annoncées. Pourquoi pas ? La cohérence, la logique interne du récit, part de ces prémisses absurdes et en analyse les conséquences avec rigueur. Les gares se retrouvent encombrées de voyageurs qui ne savent pas quand leur train va partir. Pour les faire patienter, elles deviennent des lieux de convivialité et de culture et, de fil en aiguille, au terme d’un raisonnement serré, le pouvoir d’achat a grimpé en quatre jours et le taux de chômage diminué.

« Ou bien, un autre version », nuancera l’auteur. Croit-on être entré dans la logique du conte ? « Cela prouvera que vous êtes bel et bien un être humain, désireux de trouver une logique à n’importe quoi. » Car dans un monde en perpétuelle mutation, rien n’est assuré, rien n’est stable. Chacun y joue un rôle, à tel point que Clavecin, petit-fils de Piano, se transforme perpétuellement, en animal ou en dictateur – Kim-de-Corée-du-Nord, Xi Jimping ou Trumpi-Trumpo… Il ne fait en cela que porter à ses conséquences ultimes l’exemple de son grand-père, qui peut dans le même temps se faire huer et applaudir par le même public. Qu’importe ? Toutes ces identités successives ne sont que supercheries. Démocrite aurait dénombré une centaine de dirigeants historiques qui ne seraient en fait que des fantômes ou des paravents. La liste va d’Ivan le Terrible à Staline ou à Kennedy…

Mais les pires de ces illusions sont celles qui nous promettent un monde meilleur. Nous vivons ici des revirements subits, des révolutions continuelles qui nous mènent vers un progrès invraisemblable : le chômage baisse, les glaciers reprennent des forces, la couche d’ozone se reconstitue… Il suffit pour cela d’une décision insolite : diminuer la taille de l’être humain, décréter que 2 + 2 = 12. Il suffit, pour faire basculer la réalité, de prendre une expression courante au pied de la lettre : quand on est dans sa bulle, la bulle est concrète et se métamorphose en œuf ! L’absence de règle devient la règle.

Cet éclatement incessant de la cohérence du monde et des personnages finit par donner le tournis, du moins à ces derniers, qui s’enfuient et partent se réfugier dans le passé — essentiellement dans la France des Lumières — retrouver des figures souvent mise en scène par François Coupry. La fuite n’est pas une solution. Mais si le monde que l’on fuit n’est lui-même qu’un simulacre, la fuite ne nous livre-t-elle pas une paradoxale vérité ? « Si les récits historiques mentent, la cause n’est point un complot universel, mais tout bêtement la difficulté de raconter sans simplifier, enjoliver, mythifier, mettre en ordre narratif et cohérent la multiplicité chaotique du réel. Alors, on utilise le charme du conteur, et le désordre prend un sens, factice mais facile à enregistrer, à répercuter. » Derrière la fable se dissimule non pas une morale univoque, mais un appel à donner sens au grand Chaos qui nous entoure. Ou à en rire, tout simplement.