TERREUR VERSUS PEUR « Réhabilitation de la peur » par Frederika Abbate

TERREUR VERSUS PEUR (à lire ici : https://issuu.com/whiterabbitprod/docs/white-rabbit-dream-la-peur-issuu)

Réhabilitation de la peur paru dans White Rabbit Dream 3/La Peur, mars 2020

J’imagine un monde délivré de la peur.

Il y règnerait l’insouciance. Je peux jeter mes déchets partout, polluer les terres, les mers, les ciels. Je suis au sommet de tous les règnes. La nature est mon esclave.

Il y règnerait le sentiment de la liberté. Je peux marcher sur les pieds de quelqu’un dans la rue, lui marcher même sur la tête si j’en ai envie.

Il y règnerait une impression de toute-puissance. La force est de mon côté, la superbe, le fun, l’élégance. Tous ceux qui ne sont pas comme moi, les pauvres et les ringards, n’ont qu’à disparaître puisqu’ils ne suivent pas la marche du progrès.

Il y règnerait l’impunité totale. Au nom de la sécurité et de la loi, je peux donner l’ordre de matraquer, mutiler, éborgner… Parasite de la révolte, je peux fracasser des boutiques, voler ce qu’il y a à l’intérieur, frapper.

Il y règnerait la permission absolue de tirer profit de la vie humaine. Je peux arrêter d’un coup la fabrication d’un médicament destiné à combattre les maladies graves, parce qu’il n’est pas assez rentable, et créer une pénurie de ce médicament essentiel, sans m’en soucier.

Je peux ne pas réagir en sachant pertinemment que le monde va mal, que la planète est en train d’être détruite. Tant que mes poches sont renflouées, tant que je suis dans les premiers rangs, qu’est-ce que cela peut me faire ?

Il y règnerait l’inconscience. Puisqu’on peut me blesser, me tuer d’une balle, de coups de couteau, de coups de véhicule ou je ne sais quoi d’autre, à quoi sert-il d’avoir peur ? J’aurais peur tout le temps et une telle vie n’est pas possible. Tous les jours, en sortant de chez moi, je cours ce risque. Et même si je ne sors pas d’ailleurs. Parce qu’il peut se produire une explosion de gaz dans une boulangerie près de chez moi, sans qu’on me dise pourquoi, comme cela s’est produit tant de fois.

Quelle merveille de vivre dans un monde délivré de la peur ! Vivre dans un monde qui est en train de courir à sa perte.

 

Malheureusement, je ne l’imagine pas, ce monde. Il n’est que trop réel. Un danger mortel cerne les humains. Et ils ne s’en rendent pas compte.

 

Notre siècle se fonde, se construit et perdurera (ou non) sur une série de disparitions. L’une de ces disparitions, et non des moindres, est la peur. La peur a disparu.

Nous vivons sur les ruines de la peur.

C’est bien de cela dont on devrait avoir peur. Peur de la disparition de la peur. Car la peur est essentielle.

La peur, émotion première, qui signale la présence d’un danger. Le signal du danger est capital pour la survie.

 

L’ouverture au temps, basée sur la peur de disparaître, permet de s’armer contre la faiblesse intrinsèque de notre condition et de se prémunir de la pulsion première, ou du moins l’une d’elles, visant à s’entretuer. La peur de cette disparition tenait les humains liés entre eux. La peur était opérante. La peur de la disparition a créé la civilisation, par les actions héroïques, les poèmes qui les chantaient, l’art, les religions qui relient… tout ce qui perdure.

Comme la bombe atomique sert principalement dans son pouvoir dissuasif, ne sert donc que si on ne s’en sert pas, la peur de la disparition globale servait à ne pas disparaître en tant qu’humanité globale. Elle tenait dans son pouvoir dissuasif.

Jusqu’à la moitié du 20ème siècle, la peur a rempli cette fonction. Même la guerre de 14- 18 et la grippe qui s’en est suivie, qui ont fait des millions de morts, n’ont pas écorné la peur. Car ni cette guerre ni l’épidémie, bien que monstrueuses par les hécatombes qu’elles provoquèrent, n’ont donné l’idée que l’entière humanité pouvait se détruire par elle-même. Elles ne faisaient pas système.

 

L’aujourd’hui se dresse sur les ruines de la peur. La peur a été usée jusqu’à la corde. La Shoah. L’URSS. Mao. Pol-Pot. Là, il a été vu, éprouvé, subi que l’humanité en tant que telle avait commencé à disparaître, en tout cas qu’une telle chose était possible. On a pu parler alors de la fin de l’histoire. Hitler, peut-on voir énoncer Hannah Arendt dans une interview filmée, Hitler n’est pas un grand criminel de guerre. Il n’y a que des grands crimes. Il faut arrêter de romantiser les criminels. Hitler, dit-elle en caressant son chat car je crois qu’à ce moment-là elle avait besoin de réconfort, est un clown. Entendre le mot «clown »prononcé à l’américaine, aux sonorités bien ouvertes, dans la bouche alors un peu carnassière de Hannah Arendt, permet de saisir, comme de l’intérieur, le drame.

 

Il est bien sûr indispensable de rappeler toujours les crimes perpétrés dans le sanguinaire 20ème siècle. Par devoir de mémoire envers les personnes assassinées et celles blessées à vie. Et pour mettre en garde, pour que cela ne se reproduise pas. Mais cela ne vaudra que de manière partielle. On a voulu détruire un pan de l’humanité. Mais l’humanité entière en tant que telle est toujours là. Insidieusement, est-ce que cela n’a pas planté dans le cœur de chacun une horrible semence ? Une peur paradoxale, aboutissant à son effet inverse ; le sentiment que l’humanité de toute manière se relèvera, qu’elle ne pourra jamais être éradiquée ou remplacée. La peur réversible…

Quand le pire qu’on craignait est survenu, de quoi avoir peur ? La peur en tant que signal d’UN danger a été détruite. Et avec la destruction de cette peur ancestrale, nous risquons d’être détruits aussi. Car l’histoire n’est pas finie, même hideuse, elle continue. Même si la nature ancienne de la peur a disparu. Quand ce que vous craigniez le plus est arrivé, la peur est derrière vous. Vous êtes effondré. Mais vous n’avez plus cette peur. Vous êtes passé au- delà de la peur. Et c’est grave. Car c’est la peur qui, dans l’appareil des émotions et des affects, permet de détecter la présence d’un danger. C’est à partir de ce signal qu’on se met en mouvement pour échapper à la menace, d’une manière ou d’une autre, se battre, se mettre à l’abri. Le danger était perceptible, repérable, un, identifiable, indivisible. C’était simple, basique, naturel ; l’humanité craignait de disparaître. Cette disparition foncière s’est colmatée quelque temps par la menace de la bombe atomique.

 

Quand le monde était encore divisé en deux blocs antagonistes et puissants, du temps où sévissait encore l’empire soviétique, la peur du déclenchement de la bombe atomique était solide, repérable, indivisible ; quelque chose de franc et net, brutal.

L’URSS n’existe plus. Cette peur s’est évanouie. Elle s’est disséminée en maintes parcelles infinitésimales, même si les dommages peuvent s’avérer catastrophiques. D’une part dans les accidents des centrales nucléaires, pour ce qui en est de l’atome. D’autre part dans les assassinats terroristes, pour ce qui en est des forces antagonistes en présence.

La peur est devenue une nuée, une constellation de nébuleuses, une poussière non repérable qui s’infiltre par tous les pores de la pensée.

La mithridatisation, du nom de son inventeur, le roi grec Mithridate, qui consiste à prendre un tout petit peu de poison chaque jour afin d’en immuniser le corps et de rendre le poison inopérant, s’applique aujourd’hui à la peur. La peur, par trop diffuse et de fait omniprésente, aboutit à son effet inverse. On ne ressent plus la peur. Elle n’est plus le signal d’un danger. Il y en a trop.

Comme en témoigne l’utilisation à tout-va de mots valises se terminant par « phobie ».

Nombreux sont les appels formés de nouveaux mots parés de ce suffixe : islamophobie, homophobie, grossophobie… Sous l’appel manifestement énoncé, j’y vois une autre phobie, sous-jacente et en vérité première : la peur inavouée de la peur. En filigranes, à grands cris masqués, dans une souffrance si intolérable qu’on ne peut même plus la crier, qui ne peut même plus s’exprimer ouvertement, on réclame en fin de compte le retour de la peur.

 

Les singularités sont écrasées de plus en plus, par l’économie de marché qui atteint sa perfection maximale, à une cadence folle, au sens propre débridée. Dans une perfection glaciale, les singularités sont devenues presque complètement plates, réduites à des entités qui consomment, qui se battent dans les magasins pour accéder à des pseudo-réductions qui n’en sont pas, réduites à des individus atomisés, enfermés chacun dans sa solitude. Une mauvaise solitude, qui résulte, en eux-mêmes de l’emprisonnement de leur être profond et authentique, aux trois quarts asphyxiés. La seule oxygène restante s’emploie à se grouper par petits tas, pour se sentir exister, formant des micro-minorités. Mais cela comporte un effet pervers. Le recours à un groupe —certes plus petit et moins écrasant que le grand groupe global des consommateurs, la masse aliénée—aplatit encore les singularités. La bannière de ralliement comporte le suffixe « phobie ».

 

Une force maligne envahit tout, s’avance masquée, quelque chose de plus terrible que la peur, quelque chose d’extrêmement sournois et d’inopérant, qui ne remplit plus le rôle bénéfique de signal déclencheur pour parer au danger. J’ai nommé la terreur.

La mithridatisation de la peur a donné la terreur.

 

Hormis quelques rares exceptions, peu nomment la peur de la disparition complète de l’humanité, la peur première, fondamentale, remplacée par la terreur. La terreur prend les masques d’autres peurs, diverses, fragmentées. La terreur rend ces peurs peu efficaces, difficilement opérantes.

L’humanité a peur de la détérioration et de la perte de la planète. Elle a peur que le monde s’effondre. Pour des raisons écologiques, climatiques, économiques… Elle a certes raison d’avoir ces peurs. Ces raisons sont bel et bien réelles. Mais pourquoi alors ce maelström de craintes qui n’aboutissent pas aux bonnes mesures, à cette cacophonie ?

L’humanité a mis la peur en dehors d’elle-même. L’ancienne peur, la vraie peur, a été neutralisée. Alors, ça crie de tous les côtés, ça rue dans les brancards. Pour ce faire, on a même besoin d’une presque fillette, entre Cassandre et Antigone, pour assoir un semblant de légitimité perdue à la peur.

La terreur tétanise. C’est son rôle. La terreur fait oublier la peur première que toute civilisation devrait toujours garder en tête, sous peine de se dissoudre : la peur de disparaître, de s’entretuer.

 

En vérité, les gens font semblant d’avoir peur. Mais ils n’ont pas peur. La peur est derrière eux. Et ils ne s’en rendent pas compte. Ils croient avoir peur. Mais cette peur ne détecte plus le danger un, indivisible, la menace véritable. En vérité, s’ils s’écoutaient, peut-être verraient-ils qu’ils ont peur de tout et de son contraire.

 

Peur de la nourriture qui est si mauvaise. Peur de ceux qui vendent et prônent la nourriture un peu moins mauvaise et qui en font idéologie. Parce que l’idéologie peut conduire au pire.

Peur de l’air. L’air est pollué, nocif. Peur de ceux qui dénoncent les mauvaises pratiques qui polluent l’air parce que souvent cela dénote la haine de l’antériorité.

Peur de ceux qui les écoutent et les applaudissent aveuglément. Parce qu’ils rejettent la nuance et un monde sans nuances, c’est mortel.

Peur de ceux qui se fichent que l’air soit pollué. Parce que ce sont de sales inconscients, des profiteurs.

Peur des maladies. Peur de ceux qui au lieu de les combattre, veulent fabriquer des créatures qui ne seraient plus malades et qui assujettissent ainsi les êtres à une somme d’organes. L’addition des organes, ce n’est pas la vie.

Peur de la mondialisation. Elle engendre un faisceau incontrôlable de peurs diverses ; dont la première est le resserrement. Abolition de l’espace. Abolition du temps. Plus personne n’a d’espace. Plus personne n’a de temps. Les écrans et le temps dit réel ont tout mangé. La vitesse a tué le déplacement. Peur de faire sur du place. C’est pourtant ce que tout le monde fait. Il se trouve qu’à peu près tout le monde a peur d’à peu près tout le monde, justement.

Peur de ceux qui, pour combattre la mondialisation, en appellent à une autre sorte de resserrement, un repli absolu aussi sinistre.

Peur des oppresseurs qui dirigent le monde car ils le font au détriment des humains. Peur des réactions de révolte que cela peut entraîner. Car tout souhait de destruction, même pour la bonne cause, peut se révéler dévastateur.

Peur des religions fanatisées. Peur de l’absence de spiritualité qui tue la fantaisie.

Peur de la mort. Peur de ceux qui veulent l’éradiquer. Parce que la vie sans la mort n’a pas de sens. Et qu’une vie qui n’a pas de sens c’est la folie et l’enfer.

Ces peurs se neutralisent entre elles. Et finalement, la peur, réduite en poussière, s’endort et entraîne avec elle les gens dans le vilain sommeil de la terreur.

 

Thanatos/Hypnos/Éros. Chacune à sa manière, ces instances correspondent à l’abandon de la maîtrise et du contrôle de la conscience. Les dissolutions momentanées de l’individualité sont salutaires.

Le sommeil où je plonge aux tréfonds de ma psyché me ressource, Hypnos.

L’amour qui fond mes limites mentales et corporelles, ouverture à l’autre, par où je prends force et consistance au monde, Éros.

La mort par où je participe du cycle éternel du vivant, Thanatos.

 

La terreur est un sommeil, hypnos, un sommeil malade, hypnos déréglé. Sommeil éveillé, où le réel n’est plus vraiment réel. Le sommeil n’est plus vraiment sommeil. Le songe n’est plus vraiment songe et le cauchemar, plus vraiment cauchemar… Tout s’inverse en son contraire, indéfiniment, dans une insignifiance mortelle. Cet hypnos omniprésent abroge presque complètement Éros et Thanatos.

Si nous ne pouvons pas rétablir le sain ordonnancement des trois instances, les cohortes de zombies que nous sommes en train de fabriquer, ne vont avoir de cesse de proliférer. Et iraient à disparaître jusqu’aux ruines de la peur. Il n’en resterait même plus le souvenir ni la trace. La mémoire de ce que, avant nous, nous avons été, ainsi que le projet de ce que, après nous, nous serons, seront pulvérisés.

Il y a quelque chose de pire que la mort. Un monde sans histoires, pur règne de la terreur.

 

Ombre parmi les ombres, j’erre entre les ruines de la peur.

Frederika Abbate

 

« Les Anges de l’histoire », un nouveau roman de Frederika Abbate à paraître le 15 septembre 2020 aux Nouvelles éditions Place

« Les Anges de l’histoire », un nouveau roman de Frederika Abbate à paraître le 15 septembre 2020 aux Nouvelles éditions Place

Il comporte 206 pages, distribuées en 3 parties :1°L’Initiation ; 2° La Canopée ; 3° Hadès.

Ce roman suit le parcours depuis l’enfance de Soledad, un jeune homme qui devient cyber-artiste, avec son initiation artistique, cybernétique et sexuelle. Art, cybernétique et sexe seront dans sa vie étroitement mêlés.
Après un passage en Asie et en Russie, il revient dans un Paris complètement chamboulé, jeté dans un monde en proie à un capitalisme effréné, où toutes les barrières morales sautent dans des rituels de grande cruauté.
Ralliant un groupe de résistants qui vivent à la cime des arbres dans un faubourg Saint-Germain aux trois quarts dévastés, il est confronté à un complot mondial de transhumanistes qui veulent le remplacement de l’humain, vaste crime contre l’humanité. Ce qui fait sauter toute morale et spiritualité et donne lieu à des pratiques barbares.
Soledad va mettre tout son art et ses dons en informatique pour lutter avec les résistants contre ce qui, aujourd’hui, constitue l’une de nos pires menaces : la cupidité éperdue des humains alliée aux manipulations génétiques, avec les hybridations humain/animal à partir des cellules-souches, la confusion générationnelle, les permutations des identités sexuelles, l’éradication de la mort.

Voici les grandes lignes de ce roman à la fois initiatique et épique, qui font l’économie de la galerie des personnages attachants et étranges que le héros côtoie (comme une chamane Hmong dans une scène d’orgie initiatique, une préhistorienne qui le rend amoureux fou, une hermaphrodite surnaturelle, une créature cybernétique pleine de sagesse, etc), ainsi que maintes autres choses à découvrir.

 

Pandemic 4 « La nouvelle bourse » par Frederika Abbate

PANDEMIC 4
La nouvelle bourse

Chaque soir il égrène une longue série de nombres, debout, imperturbable, derrière un pupitre, endossant un costume qui semble un peu étroit aux entournures. Il énumère les nombres, accompagnés de lieux, d’une voix un peu neutre mais appuyée tout de même à certains moments pour que, sans que les consciences s’en rendent compte, quelque chose s’inscrive dans les esprits noir sur blanc. Que la mort rôde partout et qu’il suffit de se priver de liberté pour en être épargné. Sentence qui pourrait passer pour un vœu pieux s’il ne s’agissait d’une pure et simple flagornerie. Certains soirs, il profère aussi des promesses, des trains par exemple pour transporter des malades, des masques, des tests. Là, son ton devient emphatique, on croit même qu’il va s’envoler. Sous ses dehors de vautour, ou d’un quelconque oiseau rapace qui mange les morts, perce sa technicité toute professionnelle. Ne pourrait-il pas s’imaginer facilement, son crâne chauve recouvert de la coiffe pour cacher l’actant de l’acte odieux abhorré, donnant la mort en mettant en branle la guillotine  ? C’est évident qu’il fait plutôt penser à un bourreau.

Ces nombres qui s’égrènent, est-ce une nouvelle bourse  ? Car c’est bien le cours de la bourse qui aligne des nombres accompagnés de noms. Elle est en hausse, disait-on, elle est en baisse… Hier soir, il a même employé le verbe «  se solder  », pour déduire l’argent qui rentre de celui qui sort ou bien l’inverse  ? Non, ce n’était pas d’argent dont il s’agissait. Mais des personnes malades entrées à l’hôpital sur leurs deux jambes, ou à peu près, et des personnes qui en sont sorties à jamais allongées, direction la morgue. On fait l’opération mathématique et il en sort le verbe «  se solder  ». Là du moins, c’est clair.

Avant, les malfaisances se cachaient. Plus maintenant. Elles se produisent impunément. Elles sont même érigées en valeur. C’est pourquoi il est légitime de ne pas croire la porte-parole d’un gouvernement qui, lors de sa nomination, annonça qu’elle mentirait. Là, ce fut la dernière fois qu’elle disait la vérité. On peut étendre cette façon de faire à tous ses acolytes. Bientôt, on ne pourra plus s’en plaindre, c’est leur métier.

Des tests, des masques, des tests, des masques, c’est une véritable litanie… Où a-t-on vu un pays qui, par ailleurs donne des leçons de civilité à tout le monde, incapable de produire le nécessaire pour sa population  ? Où a-t-on vu une pharmacienne, transpirant tellement elle était gênée devant l’homme qui la suppliait de lui de commander des masques, sa femme étant malade et qui ne comprenait pas que cela était impossible, finir par lui dire qu’on avait envoyé les masques dont on disposait à la Chine  ? La France, pays du luxe. Certes, mais pas le luxe de faire mourir.

Hier soir, le bourreau-vautour a eu une pensée émue envers les confinés. Cela, dit-il, les empêche de voir leurs proches, cela bouscule leurs habitudes. Comme si cela n’était embarrassant que pour les habitus et le confort. On ne va tout de même pas se plaindre parce qu’on ne peut pas aller prendre le soleil, faire du sport, aller au cinéma ou au restaurant. En n’évoquant que cela, il nous traite d’enfants gâtés. Ce qu’il omet de mentionner, dans sa liste des inconvénients du confinement, ce sont les gens qui ne peuvent pas travailler, tous les commerces, restaurants, femmes de ménages, etc. Ils ne vivent pas de l’air du temps, l’aurait-il oublié  ? Et ce sont les plus vulnérables qui vont trinquer. Le confinement n’est pas embarrassant juste au niveau des habitudes. Mais cela, bien sûr, il se garde bien d’en parler. La catastrophe a pris toute son ampleur de catastrophe juste par laisser-aller, par la bêtise de la soumission à l’idéologie, la sacro-sainte valeur du libéralisme qui est le laisser-faire. Tout doit être ouvert, transparent et couler à flots. On ne doit pas se protéger, c’est mal. Pourquoi est-ce mal  ? Sinon pour garder toujours active la disponibilité à être soit marchandise soi-même soit consommateur  ? Il faut que ça circule continuellement et de toutes parts. Le résultat, c’est l’enfermement individuel. Piètre résultat en vérité. C’est d’une logique implacable. Chacun a commencé par se dénoncer soi-même, en se réduisant à sa sexualité, en devant proclamer «  je suis hétéro  », «  je suis homo  », je suis «  trans »… Et comme ça, tout le monde surveille tout le monde, on se fiche soi-même et pour le reste aussi. Maintenant, comme l’état a été incapable de protéger les populations, c’est chaque individu qui doit le faire pour lui-même. Les frontières, ce sont les murs des appartements…

Je ne sors plus, non pas parce que c’est interdit. Une heure par jour, d’ailleurs, j’ai le droit. Je ne sors plus parce que je ne supporte pas de me comporter à la fois comme une qui fuit les pestiférés et une qui peut être aussi considérée comme telle. Je ne sors plus parce que je ne supporte pas de devoir éviter les gens, de ne pas rêver, penser, observer la vie comme je le faisais toujours, et de devoir épier pour voir s’il n’y a pas des gens aux alentours. Il y en a aussi qui s’en fichent, et qui me foncent dessus. Ils sont tous des fusils potentiels. Alors je me mets à les haïr. Je ne veux pas haïr parce que je n’ai pas été mise au monde pour faire le jeu du pouvoir. Car par cette haine insidieuse, le pouvoir peut obtenir ce qu’il désire depuis toujours. L’individualisme effréné. Que les gens ne puissent plus s’unir pour s’en défendre. Ainsi, il pourra plus facilement encore les dominer. On ne ferme pas les frontières, elles sont individualisées. Or, Hannah Arendt l’a appris à ceux qui ont des yeux et des oreilles pour voir et entendre  : l’atomisation totale des individus et l’abolition des états-nations, c’est ce que veut le totalitarisme.

9 avril 2020 – 24ème jour de «  confinement  » quand les humains ne sont plus que de nombres.

Pandemic 3 « Pour un tribunal futur » par Frederika Abbate

PANDEMIC 3
Pour un tribunal futur

Actuellement est en train de se faire la collecte des témoignages des malades guéris, des thérapeutes, de tout le personnel soignant pour laisser une trace de ce qui se passe dans les hôpitaux de France face au virus. Cela servira à plusieurs choses. L’une d’elles, et non des moindres, sera de fournir les témoignages devant le tribunal. Car les responsables seront jugés, n’est-ce pas  ? Ne m’enlevez pas cette idée de la tête s’il vous plaît. La rage m’aide à me prémunir et renforce certainement mes défenses immunitaires, du moins je veux bien le croire et c’est déjà suffisant. Cela servira aussi de matériel à ceux qui, d’une manière ou d’une autre, en feront la chronique de diverses façons, par l’histoire, la sociologie, la philosophie, les récits oraux faits de personne à personne, l’art, le poème, le roman…

Ainsi, j’ai pris dernièrement connaissance du témoignage d’une infirmière. Une chose qu’elle dit est particulièrement frappante. Une chose terrible, dans tout cet amoncellement d’horreurs, à laquelle j’avais déjà pensée et que j’avais vite écartée de mon esprit tant cela me faisait horreur. L’infirmière est en première ligne face à la mort, dit-elle, c’est son métier mais là elle témoigne de l’inédit si douloureux de cette situation. Mourir du virus n’est pas mourir de n’importe quelle autre manière. Bien sûr, chaque manière est singulière, et c’est très important. Mais là, s’y ajoute une dureté toute spéciale, la personne meurt seule. Dans la solitude extrême qui est en train de l’absorber dans le trou du néant où personne d’aimé ne pourra venir avec elle, s’ajoute l’impossibilité de l’adieu, l’impossibilité de dire la dernière parole d’amour et d’accompagnement. Du fait de la contagion. Rejetée de la société, mise au ban et d’ailleurs souvent c’est bien cela qui arrive puisque dans ce pays qu’on prenait pour un pays nullement sous-développé, les personnes meurent faute de soins appropriés, non par manquement du personnel, il est compétent et dévoué mais certes en sous-nombre, mais faute de matériel. Comment arriver à accepter cela  ? Elle les voit, impuissante, sombrer dans une solitude radicale. Et comment vont se faire les deuils de gens qu’on n’a pas pu assister au moment de la mort, parce qu’ils étaient contagieux  ?  Et qu’on ne dise plus «  infecté  », où sonne par trop le mot «  infect  ». Or, infects, ce ne sont pas les malades qui le sont mais ceux qui laissent faire cela. Contagieux est plus approprié. Pourquoi on évite «  contagieux  »  ? Sinon pour nous empêcher de penser qu’aurait pu s’éviter la prolifération de quelque chose qui ne demandait qu’à se propager et tuer. Sans intentionnalité. Il n’y est pour rien, le virus. Il n’a pas fait une déclaration de guerre. Normal, ce n’est pas d’une guerre qu’il s’agit. Ou alors, ce n’est pas le virus l’attaquant… Mais les gens, on les a laissé se côtoyer au contraire.

Oui, il y a une guerre à mener. Mais pas contre un organisme privé d’intention, que celui qu’on appelle le président et ses complices n’ont de cesse d’anthropomorphiser. Comme si le virus pouvait avoir une face humaine et un passeport. Car énoncer qu’il n’a pas de passeport c’est justement le considérer comme un être humain, en le présupposant par la négative qu’il pourrait en avoir un, et donc responsable de ce qu’il fait. Toutes ces manœuvres sont faites à dessein. Pour une raison simple et hideuse  : détourner l’attention. Alors comme ça l’idée m’est venue que le confinement sert également à détourner l’attention. Il sert à masquer qu’en vérité l’état ne fait rien. D’ailleurs, où sont les masques, les tests, les machine respiratoires, le personnel hospitalier en plus grand nombre  ? Pourquoi avait-il d’abord refusé que les cliniques privées viennent prêter main forte  ? Pourquoi refuser une molécule qui soigne bien  ? Parce que le médecin qui la préconise a les cheveux trop longs  ? Ne serait-ce pas plutôt parce qu’elle est peu coûteuse et qu’elle ne fait pas le jeu des laboratoires pharmaceutiques et de leurs complices  ?

Si un martien venait sur terre, il dirait  : tiens, ils ont trouvé un moyen radical pour se débarrasser des pauvres et des vieux. C’est un peu cruel, mais du moins c’est radical.

La personne meurt sans qu’un proche lui tienne la main. Elle est déjà rejetée du monde des humains. L’un des traits qui caractérise l’humain, c’est qu’il peut être justement inhumain, dans le sens perfide et cruel. Là, sont inhumains les états et tous leurs complices qui font que se produisent ces monstruosités. Et les médecins, les infirmiers, les infirmières, tout le personnel pleurent. Un jour viendra, et malheureusement il est très proche, où l’univers sera fait de non-humains. La cruauté et la perfidie seront intégrées par tout le monde. Les autres, les humains, seront tous morts.

7 avril 2020 – 22ème jour de «  confinement  » où s’abat la mort inédite

Pandemic 2 « Culte de la mort » par Frederika Abbate

PANDEMIC 2
Printemps : Culte de la mort

Dire que c’est le printemps… Le temps du renouveau, de la reverdie et surtout du retour du soleil pour faire enfin de nouveau le stock de bien-être et de vitamines. Mais on ne peut pas prendre le soleil cette année, à moins d’habiter dans une maison avec jardin privatif ou d’avoir fui les métropoles, loin des gueux qui peuvent attraper la peste, dans sa résidence secondaire avec ou sans piscine mais du moins avec jardin. C’est tout de même idiot ces familles qui s’entassent dans des appartements minuscules, qui ne peuvent même pas sortir les enfants qui, en outre, traînent toute la journée à la maison puisque, figurez-vous, il n’y a pas école. Il faut occuper les enfants. Il faut travailler tout de même, par le si glorifié télétravail et dont il faudrait par ailleurs grandement se méfier, avec des enfants en bas âge qui réclament des jeux et des soins. Dire que c’est le printemps et qu’on ne peut pas en profiter. Dire que des gens ne le verront jamais plus, parce qu’ils sont morts prématurément, bêtement. La mort, c’est toujours bête. Cela fait mal de partir. Cela fait mal à ceux qui voient les gens aimés partir. Mais mourir faute de soins appropriés, faute de masques, faute de lits d’hôpital, faute de respirateurs, c’est comment  ? Je n’ai pas encore trouvé de mots pour le dire. En revanche, il y en a un qui me vient spontanément à la bouche quand je pense à ceux qui ont laissé faire cela. Criminel.

Cette année le printemps a pris une tournure autre. Ce n’est pas le soleil, ce ne sont pas les fleurs qui poussent, les robes fleuries qui nous attirent aux devantures des magasins, les rencontres à l’extérieur entre amis. Ce n’est pas la sensation si agréable de sentir l’air sur sa peau (même s’il est pollué à mort), ce n’est pas l’exposition tant attendue aux rayons solaires bénéfiques. Non, cette année, le printemps c’est  : Les gens qui se battent dans les supermarchés. Les petits mots à des homosexuels, à des infirmiers pour leur dire qu’ils doivent dégager. Les chiens passés à l’eau de Javel, comme si les animaux n’étaient pas des êtres vivants. Les femmes de ménage qui ne peuvent pas travailler et qui auront quoi? Les coursiers qui vont partout, exposés à la maladie, bien obligés de gagner leur croûte. Eux qui ont permis à celui qu’on appelle le président de faire baisser la courbe du chômage et de s’en vanter. Tant pis pour les coursiers s’ils n’ont aucun droit, tant pis pour eux s’ils sont les nouveaux esclaves qui vont livrer ces messieurs-dames. Et puis, n’est-ce pas, il faut bien se faire livrer puisqu’on n’a pas le droit de sortir.

Nous sommes tous en résidence surveillée. Je crois que c’est comme ça que ça s’appelle, quand on est coupables, quand on est persona non grata. On n’est pas mis en prison. Mais on ne sort pas de chez soi. Alors, je me demande. De quoi sommes-nous coupables pour être mis en résidence surveillée  ? Coupables d’être d’éventuels porteurs d’un virus (qui, soit dit entre parenthèses a été causé par la cupidité et la bêtise des humains). Coupables de ne pas avoir eu de masques pour s’en protéger. Coupables de ne pas avoir été avertis à temps (ce n’est qu’une petite grippe qu’on nous disait, pas de quoi en faire un plat). Coupables de ne pas se faire tester, grâce à quoi seules certaines personnes seraient prises en charge et écartées et pas des populations entières. Coupables d’être dans un pays qui n’a plus d’industries, qui est tributaire d’autres pays pour fabriquer des choses essentielles, coupables d’être dans un pays qui a recours à l’étranger pour 80 pour cent des substances de base pour fabriquer les médicaments. Cela fait froid dans le dos, cela. Dire qu’on pourrait nous faire crever en nous privant de ces substances de base. Les médicaments ne pourraient pas être fabriqués.

Il n’y a plus aucun respect pour la vie. Cette année, le printemps, ce n’est pas la reverdie. C’est le culte de la mort.

Ce qui me fait froid dans le dos aussi c’est le meurtre de la pensée. Imbus d’idéologie, tenant à paraître soi-disant larges d’esprit, mais ne faisant en vérité qu’obéir aux mots d’ordre lancés par le pouvoir qui, comme sur un coup de baguette magique, se transforment en belles idées que beaucoup de gens s’empressent de défendre, ces bien-pensants n’argumentent pas quand ils ne sont pas d’accord avec d’autres. Ils leur lancent des qualificatifs injurieux, des anathèmes préfabriqués. Je pourrais en donner la liste tant ce sont toujours les mêmes qui reviennent dans des ritournelles rancies qui, dans le fond,  ne veulent rien dire. Ou bien,  mieux encore, ils interdisent la parole à ceux qui ne pensent pas comme eux. C’est ignominieux. Au milieu de tout ça, heureusement il y a aussi des gens merveilleux, qui aident les autres, qui s’entraident.

Dire que quand on n’a pas de nouvelles de quelqu’un, on se demande s’il n’est pas mourant ou mort. Ceci est une transformation radicale dans tous nos rapports essentiels. Et je dédie ce texte à tous ceux qui ne reverront jamais le printemps.

2 avril 2020 -17ème jour de «confinement» à cause de la rapacité et de la bêtise des humains.

Pandemic 1 « Belle âme » par Frederika Abbate

PANDEMIC 1
Belle âme

C’est gentil d’applaudir sur les balcons chaque soir à la même heure. Cela leur fait une belle jambe, à ceux qui sont applaudis. Je ne dis pas celles et ceux car c’est piètre comme expression. Expression répétée à l’envi parce que c’est gentil. C’est gentil d’être gentil. Cela fait paraître beau. Cela fait paraître aimable, dans le sens «  qui peut être aimé  ». Pendant ce temps, la réflexion est mise au placard. C’est le règne de la belle âme. Et chacun se l’achète à bon compte, car tout s’achète et tout se vend. Ceux qui l’oublient, oublient de penser.

Le déni de la réalité tue autant que le virus mortel. Les gentils s’abreuvent au déni de la réalité. Ils s’en enivrent, s’en repaissent, s’en regorgent. Et chacun y va de son trémolo. Et chacun se met du côté des gentils et rabrouent les méchants. Le déni de la réalité est pourtant là, clair. Le virus n’est pas arrivé en Europe par l’opération du saint-esprit. Il s’est propagé dans le monde en étant transporté par des personnes contaminées qui, non-intentionnellement, l’ont emporté dans leur corps et l’ont introduit en Europe. Parce qu’il ne fallait pas faire de contrôle dans les aéroports. Cela fait tâche. Cela fait négligé. Cela peut déranger ces messieurs-dames qui font des affaires et voyagent. Il ne faut pas fermer momentanément les frontières. Ah  ! non surtout pas  ! Cela, c’est un crime de lèse-majesté. On se croit en démocratie  ? C’est faux. On peut léser sa majesté. C’est donc un royaume. Le pire des royaumes. Il s’appelle «  belle âme  ». Son drapeau et son modus operandi c’est «  déni de la réalité  ».

Cela fait longtemps que les infirmiers, les infirmières, les médecins nous le disent. «  Si l’état continue de sabrer les budgets, s’il ne remet pas de l’argent dans la santé, il y aura des morts dans les hôpitaux de France  ». C’est arrivé. Les gentils le dénoncent, dans les journaux, dans les tribunes. Les belles âmes. Il faudrait qu’ils se demandent aussi, les gentils, pourquoi l’état ne met plus d’argent dans la santé. Pour la même raison que les états ont refusé de contrôler et de fermer momentanément les frontières, dès le départ, parce que ce n’est pas le saint-esprit qui a propagé le virus. Les belles âmes qui s’adonnent au déni de la réalité croient donc au saint-esprit et qu’on vit dans un royaume. Qu’elles continuent à applaudir. Les applaudissements c’est pour un spectacle, que je sache. Je ne  savais pas que les gens qui soignent se produisaient sur une scène. Ah  ! j’oubliais que tout est spectacle. Et qu’ils continuent donc à se donner en spectacle, sur leur balcon  ; car c’est eux-mêmes qu’ils applaudissent dans le fond. Voyez comme on est gentils. Encore faut-il avoir la chance d’avoir un balcon, un domicile, pour le faire. Encore faut-il avoir la chance de ne pas revenir de son travail de caissier et de caissière dans les supermarchés et les commerces de bouche. D’ailleurs, eux, on ne les applaudit pas.

Qu’ils continuent à être gentils, repus d’idéologie. Allant jusqu’à traiter les Portugais de gens dociles. Quelle prétention ces Français  ! Le Portugal s’en sort bien mieux parce qu’il n’a qu’une seule frontière. Il suffit de regarder une carte de géographie. Et il l’a fermée très tôt. Il a donné une carte de santé aussi aux migrants pour que tout le monde soit bien soigné et que le virus se propage le moins possible. Les gentils se vautrent dans le déni de la réalité. Les Portugais sont dociles, disent-ils. Et pourquoi pas cons, tant que vous y êtes  ? Ils ne sont pas dociles, les Portugais. Leur état a été réaliste, c’est tout. Tandis que les gentils obéissent à leurs états meurtriers parce que les gentils dénient la réalité. Il préfèrent dans le fond qu’il y ait des morts, beaucoup de morts, que les médecins et les infirmières, les infirmiers pleurent parce qu’ils doivent choisir qui va être sauvé et qui va mourir. Ils préfèrent cela, les gentils, parce que leur miroir leur renvoie une image de belle âme. Mais un jour, un jour viendra où ce miroir, tel le tableau de Dorian Gray, leur montrera leur vrai visage, et là ils pleureront sur leur face hideuse. Mais ce sera trop tard, car la fin du monde sera arrivée.

Paris, le 31 mars 2020, 15ème jour de «  confinement  » parce qu’on a dénié la réalité.

Bio-bibliographie de Frederika Abbate

Frederika Abbate https://frederika-abbate.com


 

Frederika Abbate, née en 1960 à Tunis, a publié 5 romans :
Le Majordome, Belfond, 1991

L’Infante, Belfond, 1992
Virginité, Belles Lettres/Sortilèges, 1996
Apolline Francoeur, La Musardine, 2000
La Transparence des voiles, Nouvelles Editions Place, 2018 puis Les Anges de l’histoire, Nouvelles Editions Place, 2020

Livres et catalogues d’artistes :
Le fruit du travail in Les petits métiers, catalogue d’exposition d’Anne Van Der Linden, Galerie E2, Bruxelles, novembre 2019

« Des déesses, des dieux et des fleurs » in ZOO, livre de Anne Van Der Linden White Rabbit Prod, « Pool of Tears », 2018

Elle est l’auteur de récits :
La Maîtresse des Cerfs-volants, Ronce Noire, 2003
Aphorismes de Jeune Fille, Réseau Tu Dois, 2016

Ouvrages collectifs :
Qu’est-ce que la littérature érotique ? 60 écrivains répondent, Zulma, 1993 Anthologie du Coït, Mathias et Jean-Jacques PAUVERT, La Musardine, 1997
Les Cahiers Laure février 2013

Chroniques sur Aligre FM, Les Jeudis Littéraires de Philippe Vannini :



Lectures :

Revues :
CONTRE « Revue et corrigée en tant que manifestation artistique permanente », n°20, 1984
MENSUEL 25, 1983
MENSUEL 25, 1984
CAHIERS DE LECONS DE CHOSES, 1985
TXT, n°24, 1989
BLOCNOTES, Art contemporain n°2, EPIDEMIC printemps 1993, texte sur GOMBROWICZ BLOCNOTES, Art contemporain n°4 CHAMPS D’UTOPIES automne 1993, texte sur ROLAND BARTHES
BIL BO K n°21 DESINVOLTE, texte sur Giacomo Casanova octobre 2003
BIL BO K n°22 LUX(E) octobre 2003 texte sur EMMANUEL LEVINAS
BIL BO K n°23 TROU/HOLE mars 2004
BIL BO K n°24 CLUB : Ace Fall : Fiction librement inspirée de la société secrète de Laure et Georges Bataille, « Acéphale », juin 2004
BIL BO K n°25 CIRCUM ZERO septembre 2004
BIL BO K n°27 DECOUVERTURE janvier 2006 BIL BO K, n°28 SPIRIT mai, 2009
BIL BO K n°29 SUBVERSION, mai 2010 : La Nageuse : Librement inspiré de “Subversion du sujet et dialectique du désir”  de Jacques Lacan
BIL BO K n°30 mai 2012
WHITE RABBIT DREAM n°1 La Coupure, octobre 2017
WHITE RABBIT DREAM n°2 La Nostalgie, décembre 2018
WHITE RABBIT DREAM n° 3 La Peur : Terreur Versus Peur, mars 2020