Le Journal des Deux Rives diffuse les nouvelles des auteurs de Balustrade

Alain Llense, auteur du roman jubilatoire Emmanuel, Brigitte et moi  inspiré par l’histoire des Macron transposée dans l’univers de la haute gastronomie Nouvelle Louise et Louis

Si la lumière est là c’est que bientôt ils seront là aussi, Paul, Virginie, les jumeaux, ils ne sont pas de ceux qui se rendent aux nuages fussent-ils noirs, aux épidémies fussent-elles mortelles, aux locataires provisoires fussent-ils armés d’amour et d’insouciance. Ils vont rentrer bientôt retrouver leurs vies de carte postale, leur appartement de magazine déco, rentrer pour reprendre leur vie et fabriquer des souvenirs qui rempliront ensuite leurs foutus cadres photos. D’ici là, il faudra être partis, retrouver les rives opposées de la Seine et une vie où Louise et Louis n’auront plus rien à se dire puisqu’il n’y avait qu’une fois, que c’était celle-là, que c’était cette nuit et qu’à cette aube tout s’achève.
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Alain Schmoll, auteur du roman politique et sentimental La Tentation de la vague Nouvelle La coronotentation d’un vague vaccin

Il faut dire que j’avais été bien inspiré, le mois dernier, de téléphoner à Camilo, à La Havane. Nous avions été très copains, une quinzaine d’années plus tôt, lorsque nous combattions côte à côte pour la révolution mondiale voulue par Fidel Castro. Les temps avaient changé. Fidel avait disparu, mais son esprit planait encore sur la mémoire des jeunes guérilleros de l’époque. (…) Mon vrai nom est Werner, pas Romain… 
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Christian de Moliner, auteur de Jasmine Catou détective Nouvelle Jasmine Catou et le Covid 19

Je m’étire voluptueusement sur notre canapé, en m’efforçant de reproduire au mieux une posture présentée dans l’émission de télévision, le chat, son maître et le yoga. Je me sens bien, détendue. Je savoure pleinement l’instant présent et le rayon de soleil qui réchauffe mon ventre. Ah ! Maman s’approche de moi en souriant. Ma récréation est terminée, je crois ; elle me saisit et m’affuble d’un drôle de masque, un cône blanc, avant de me porter jusqu’à ma cage de transport. Je savais que je devais sortir ce matin, mais ce déguisement ridicule me surprend et m’exaspère. Ma mère m’a avertie hier que nous étions attendues aujourd’hui dans un studio d’une radio parisienne pour présenter Les enquêtes de Jasmine Catou, le livre dont je suis l’héroïne.  (…) Le philosophe antique aurait été incapable d’interpréter les aboiements de Griffouille même s’il est aussi intelligent que moi. Le vétérinaire aurait eu raison de souligner que le présentateur confond allégrement humains et animaux. Mais il se tient coi pourtant, il est devenu prudent. Jasmine Catou tu as encore triomphé ! 
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Oula Kelbocha, Mascotte des Editions des Coussinets  Nouvelle d’Oula Kelbocha

La sédentarité de Maman a quand même un bon côté pour nous. Jamais je n’ai vu à la maison autant de réserves de pâtée et de croquettes. J’ai même trouvé où elle range le stock important de friandises et je me suis enfilé en douce ce matin quelques délicieuses bouchées au canard. Elle a aussi un stock important de notre jouet préféré, le papier toilette, qu’elle a hélas mis sous clé. Il paraît que c’est très difficile d’en trouver en ce moment. Pourquoi nos humains n’utilisent-ils pas notre litière ? Maman vient d’ailleurs d’en stocker des kilos dans le garage… est-ce pour cela ? 
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Gérard Muller, auteur du roman écologique Daintree, la forêt intelligente(link is external) Nouvelle Un voyage avec retour

Cela me revient. J’ai été testé positif au corona virus. Cette saloperie. D’abord de la fièvre, des courbatures, un essoufflement qui accompagne le moindre mouvement. Et puis la toux, une toux sèche qui déchire les poumons. Le lendemain matin, d’horribles douleurs dans la poitrine. 40 °C. Tout va alors très vite : le SAMU, l’ambulance, l’hôpital où des soignants déguisés en cosmonautes m’accueillent, s’affairent autour de moi. Ils me branchent à de l’oxygène. Augmentent la pression et le débit toutes les heures. Prennent mon pouls. La quantité d’oxygène dans mon sang diminue comme le niveau d’eau dans un oued après la pluie. Soudain, c’est la panique. Six personnes autour de moi. Elles me soulèvent, me retournent, me perfusent, me parlent, mais je n’entends plus rien. Ma tête se vide. Et puis plus rien. Plus aucun souvenir. Ma vie s’est arrêtée là. 
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Michèle Makki, auteure d’un roman historique sur Pompéi Pompéi, Le Sang et la cendreNouvelle Mon coronavirus au quotidien

Je m’absorbe, vexée, dans le documentaire qui passe à la télévision, tourné avant la pandémie, censé donner du courage aux téléspectateurs ou, plus modestement, censé leur changer les idées. Il y est question de femmes qui accomplissent des exploits en solitaire. En vrac, l’une a traversé le désert à moto, l’autre a vécu au fond d’une grotte souterraine pendant trois mois, la troisième, qui est chamane, jeûne deux jours sur trois et apprend aux gens à marcher pieds nus. Voyant cela, je me dis que je ne serai jamais célèbre et que je ne serai jamais invitée à une émission tv. Le seul risque que je prends, c’est de sortir le chien en période de pandémie. 
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Gérard Muller, un auteur de Balustrade invité au Salon des Maths

Salon Culture et jeux mathématiques

 

Intervention de Gérard Muller

Vendredi 29 mai 2020 : 

 

Thème : Le rôle de la modélisation dans l’industrie spatiale, suivi de son prolongement dans la littérature.

 

Argumentaire : La modélisation mathématique est primordiale dans l’industrie spatiale, car les satellites en particulier évoluent dans un environnement que l’homme ne peut pas appréhender de façon naturelle. Sa connaissance ne repose que sur des modélisations basées sur les expériences successives, dans un processus itératif de modélisation/expérience/recalage du modèle/nouvelle modélisation. Chaque mission spatiale apporte de nouveaux éléments qui vont à leur tour enrichir la modélisation que l’on a de l’environnement spatial et du comportement des véhicules spatiaux dans celui-ci. 

À partir de là, le monde du spatial doit être ouvert et le plus transparent possible afin que chacun puisse enrichir la communauté et bénéficier de l’expérience acquise. Cela a été le rôle des agences spatiales jusqu’à aujourd’hui.

Les autres industries, à l’égal de l’industrie spatiale, utilisent de plus en plus la modélisation numérique pour développer ses produits et services, dans un monde devenu de plus en plus complexe.

L’IA et le deep learning ne sont qu’une étape supplémentaire dans cette évolution.

Le processus de création romanesque s’apparente au deep learning. 

 

Développement : La modélisation du comportement d’un satellite dans l’espace doit tenir compte des phénomènes suivants :

·    Mécanique : sa tenue au lancement pendant la phase propulsée où il est soumis à des niveaux de vibrations importants (20 g)

·    Thermique : la gestion de sa température dans le videalors qu’il fait face au soleil d’un côté et à la température de fond du cosmos de l’autre (3°Kelvin). Sa température externe va alors varier de plus de 100°C à -100°C en fonction de sa position orbitale (éclipse ou non). 

·    Thermoélastique : Les gradients thermiques évoqués conduisent à des déformations thermoélastiques des pièces constituants le satellite pouvant provoquer soit des ruptures, soit les désalignements d’un télescope par exemple. 

·    Radiations : Les électroniques embarquées sont bombardées d’électrons (effet de dose cumulée sur les performances) et d’ions lourds (effets changeant l’état d’une mémoire, pouvant aller jusqu’à la destruction d’un transistor). 

·    Micrométéorites : Le satellite doit, autant que faire se peut, être résistant à des micrométéorites (de l’ordre de quelques grammes) allant à des vitesses différentielles de 20 km/s.

·    Charge électrostatique : Le satellite doit être une équipotentielle pour éliminer tout arc électrique provoquant des courts-circuits.

·    Orbitographie : L’orbite d’un satellite est perturbée par le vent solaire, le reste de pression atmosphérique (orbites basses) et surtout par les effets gravitationnels (dérive de l’orbite). Il est donc nécessaire de repositionner le satellite sur sa bonne position orbitale (maintien à poste). Pour les véhicules extraterrestres, l’on utilise aussi le rebond gravitationnel en se servant des planètes. 

 

Les industriels ont alors réalisé des modélisations mathématiques qui prennent en compte l’ensemble de ces phénomènes dans des modèles globaux (car tout joue avec tout). Avant de lancer le satellite, son comportement est entièrement simulé sur terre dans des ordinateurs qui vont restituer son comportement dans toutes les phases de sa vie (jusqu’à sa désorbitation, pour laisser la place à d’autres). Chaque satellite a alors une vie virtuelle, avant même d’être assemblé !

 

Les essais au sol, nécessaires pour prouver que le véhicule va pouvoir réaliser sa mission, vont aussi utiliser des simulations numériques. Le satellite, une fois assemblé au moins partiellement, va être connecté à des simulateurs qui vont le mettre en situation. Les simulateurs seront purement numériques pour ce qui concerne les logiciels embarqués, ou physiques pour simuler sa dynamique, son comportement mécanique et thermique. 

 

Sans modélisation numérique, il n’y aurait pas eu de conquête spatiale.

 

Prolongement vers la littérature : Le passage de la modélisation numérique à des fins d’ingénierie industrielle à la littérature pourrait s’avérer soit artificiel, soit périlleux. Pourtant, en tant qu’auteur de roman et ancien ingénieur, je suis persuadé qu’il s’agit d’un processus similaire. Pour cela, je vais m’appuyer sur le big data et deep learning.

Aujourd’hui, le monde industriel et celui des sciences humaines font de plus en plus appel à l’IA (intelligence artificielle) pour résoudre des problèmes que la simulation numérique classique ne peut pas résoudre (ou difficilement). Le processus consiste à entrer dans un processeur à base de réseaux neuronaux d’énormes quantités de données. Le processeur va alors traiter l’ensemble de ces données pour construire des algorithmes conduisant à la résolution du problème posé. Ces algorithmes travaillent sur des systèmes de corrélation et de simulation, sans d’ailleurs que l’on sache exactement comment ils procèdent.

Le processus littéraire romanesque travaille de la même façon : le processeur sera alors le cerveau du romancier et les données (les data) seront l’ensemble des expériences qu’il a vécues, partagées ou lus. À partir de là, les algorithmes de son cerveau vont entamer un processus imaginatif (dont une partie est inconsciente) qui vont lui permettre de construire le roman. De même que nous ne savons pas comment fonctionne le deep learning, de même nous sommes incapables de comprendre comment notre imagination marche, mais nous assistons à deux processus similaires. 

 

 

Conclusion : 

·            La modélisation est de plus en plus nécessaire pour la maîtrise du développement des produits et services industriels, dans un environnement de plus en plus complexe. L’industrie spatiale a montré la voie à la plupart des industries d’aujourd’hui. 

·            L’IA et le deep learning ne sont qu’une étape supplémentaire dans la modélisation des phénomènes et processus industriels. Ils relèvent de la même problématique. 

·            Le processus de création littéraire s’apparente au deep learning. Ou plutôt, c’est l’inverse : le monde industriel utilise de plus en plus le processus cérébral humain. 

 

Biographie de Gérard Muller : 70 ans, ingénieur, retraité de l’industrie aérospatiale où il réalise encore du « consulting », Gérard Muller est un vrai passionné de littérature. Il consacre son temps libre à l’écriture de poésies et de romans de fiction, en voyageant à travers les différents genres, du polar au roman psychologique. Il anime par ailleurs un atelier littéraire consacré à l’écriture romanesque. Il organise en outre le Grand Prix littéraire Philémon et S.P.A.F. de la ville de Toulouse, consacré à la poésie et à l’art de la nouvelleIl est aussi membre de la Société des Poètes et Académicien des livres de Toulouse

OPERATION CORONAVIRUS : une nouvelle inédite de Gérard Muller

Balustrade Coronavirus, auteurs de nouvelles sur le covid 19 et le confinement

Balustrade Coronavirus, auteurs de nouvelles sur le covid 19 et le confinement

Gérard Muller, auteur du roman écologique « Daintree, la forêt intelligente » Nouvelle « Un voyage avec retour »

Cela me revient. J’ai été testé positif au corona virus. Cette saloperie. D’abord de la fièvre, des courbatures, un essoufflement qui accompagne le moindre mouvement. Et puis la toux, une toux sèche qui déchire les poumons. Le lendemain matin, d’horribles douleurs dans la poitrine. 40 °C. Tout va alors très vite : le SAMU, l’ambulance, l’hôpital où des soignants déguisés en cosmonautes m’accueillent, s’affairent autour de moi. Ils me branchent à de l’oxygène. Augmentent la pression et le débit toutes les heures. Prennent mon pouls. La quantité d’oxygène dans mon sang diminue comme le niveau d’eau dans un oued après la pluie. Soudain, c’est la panique. Six personnes autour de moi. Elles me soulèvent, me retournent, me perfusent, me parlent, mais je n’entends plus rien. Ma tête se vide. Et puis plus rien. Plus aucun souvenir. Ma vie s’est arrêtée là. Lire la suite de la nouvelle en cliquant ICI https://guilaine-depis.com/operation-coronavirus-la-nouvelle-de-gerard-muller-un-voyage-avec-retour/

Opération Coronavirus, la nouvelle de Gérard Muller : un voyage avec retour

Un voyage avec retour par Gérard Muller

Un halo. Un halo au fond de mes pupilles. Un halo qui grossit peu à peu, pour devenir moins flou. Je commence à discerner un tube, puis un autre tube, puis une machine électronique, et enfin une chambre blanche, sans aucun tableau sur les murs, nue comme une toile de Malevitch.

Un bruit. Un bruit régulier, comme une respiration de quelqu’un qui s’efforcerait à de larges inspirations. Je réalise alors que ce souffle vient de mes propres poumons. Mais je ne sens aucun mouvement d’air. Alors je porte ma main droite à ma bouche. Celle-ci est obstruée par quelque chose. Du plastique. Un masque ! Un masque prolongé par un tube. Un masque qui couvre mon orifice buccal et mon nez. Je respire dans cet appareil.

Alors mes neurones commencent à se connecter via mes synapses. Un travail de fond se réalise pour en relier des millions. Pour essayer de comprendre où je suis et ce que je fais là. Ma mémoire est sollicitée, comme un puits au fond duquel un récipient serait envoyé à maintes reprises. À force d’être interpellée, à force de ramener à chaque fois un peu d’information, un peu de ce liquide vital, un dessin prend forme. Lentement, mais avec de plus en plus de précision : je me trouve dans une chambre d’hôpital.

Cela me revient. J’ai été testé positif au corona virus. Cette saloperie. D’abord de la fièvre, des courbatures, un essoufflement qui accompagne le moindre mouvement. Et puis la toux, une toux sèche qui déchire les poumons. Le lendemain matin, d’horribles douleurs dans la poitrine. 40 °C. Tout va alors très vite : le SAMU, l’ambulance, l’hôpital où des soignants déguisés en cosmonautes m’accueillent, s’affairent autour de moi. Ils me branchent à de l’oxygène. Augmentent la pression et le débit toutes les heures. Prennent mon pouls. La quantité d’oxygène dans mon sang diminue comme le niveau d’eau dans un oued après la pluie. Soudain, c’est la panique. Six personnes autour de moi. Elles me soulèvent, me retournent, me perfusent, me parlent, mais je n’entends plus rien. Ma tête se vide. Et puis plus rien. Plus aucun souvenir. Ma vie s’est arrêtée là.

Où suis-je maintenant ? Aucune agitation dans les couloirs. Aucun bruit, sinon celui de ma respiration et du cliquetis envoyé par la machine à côté de moi toutes les cinq secondes. À travers la fenêtre, des nuages et le soleil qui joue avec les ombres. Dans le ciel, aucun avion. Seuls quelques oiseaux de passage.

Je commence à avoir faim. Et soif, mais je n’ose pas bouger, étant relié à trois perfusions. Sous les draps, un corps étranger. Je les soulève pour découvrir une sonde connectée à mon sexe. Au bout de mon index, une sorte de pince accolée à la machine. J’observe les cadrans lumineux. 78. Certainement la fréquence de mon pouls. 94. Le taux d’oxygène dans mon sang. À moins que ce soit l’inverse.

J’entame alors un bilan de ma santé corporelle. Plus de douleurs thoraciques. Apparemment plus de fièvre. Plus de gêne respiratoire. Un calme souverain dans mon esprit. Serais-je guéri ? Serais-je revenu de cet enfer ? Sauf si je suis drogué ! Ou déjà au paradis ! Non, il n’y a pas de perfusions au paradis !

La porte de la chambre s’ouvre. Une infirmière me sourit, malgré le masque qui recouvre son nez et sa bouche. Déguisée de pied en cape, elle observe les cadrans, vérifie le niveau des poches, soulève mon drap pour examiner ma sonde, avant de m’adresser la parole.

Je ne comprends absolument pas ce qu’elle me dit. Dans quelle langue me parle-t-elle ? S’il s’agit d’une langue ! Comme je plisse mon front pour lui signifier que ses propos ne sont pas décodés par mon cerveau, elle réitère ses propos. Toujours aussi impénétrables.

Ce n’est pas de l’anglais, j’aurais alors compris. De l’allemand ou une langue de cet acabit. Oui, cela doit être de l’allemand. Maintenant, j’en suis presque sûr. Je hausse légèrement les épaules pour lui signifier que je ne parle pas son dialecte. Elle semble me comprendre, et me fait signe qu’elle va revenir. Elle jette un dernier coup d’œil sur les appareils, pose la main sur mon front, et semble rassurée avant de quitter la chambre.

Où suis-je ? En Alsace, où les gens parlent encore un dialecte à base d’allemand ? Non, une infirmière parlerait le français. Alors en Allemagne ! Qu’est-ce que je fais dans ce pays, alors que j’ai été hospitalisé dans la banlieue parisienne ! La France aurait-elle été envahie une nouvelle fois ? Ai-je été le jeu d’une faille spatio-temporelle dont l’univers a le secret ? Ai-je été télétransporté à l’occasion d’une fluctuation quantique ?

Ces réflexions tournent en boucle dans mon cerveau, alors que la porte s’ouvre à nouveau. Mon infirmière réapparaît, toujours aussi souriante et masquée, en compagnie d’une autre femme plus âgée, mais autant harnachée.  Elle se dirige tout de suite vers moi pour m’annoncer :

— Comment allez-vous Monsieur Delponte ?

Il me faut quelques secondes pour comprendre qu’elle m’a parlé en français et qu’il s’agit bien de mon nom.

— Je me sens bien. Reposé, un peu fatigué mais serein, m’entends-je dire dans le plastique qui recouvre ma bouche.

Ma voix se perd dans l’oxygène, et je suis sûr que mon interlocutrice n’a rien entendu.

— Monsieur Delponte, j’ai le plaisir de vous apprendre que vous êtes guéri. Totalement guéri et que vous allez pouvoir rentrer chez vous dès demain matin.

 

Je lui fais signe que je souhaiterais lui poser quelques questions, mais que j’en suis empêché par le masque qui couvre mon visage. Elle se tourne vers l’infirmière qui, d’autorité, ôte l’objet en question. Une sensation de fraîcheur m’enveloppe instantanément, comme si je sortais pour la première fois dehors à la fin de l’hiver.

— Nous allons pouvoir vous entendre maintenant, m’annonce-t-elle.

D’une voix qui sort d’outre-tombe, tant elle est caverneuse et métallique, je me lance :

— Pourriez-vous me dire ce que je fais ici, en Allemagne ? Car je suis bien en Allemagne, non ?

Un rictus de satisfaction traverse le tissu qui abrite ses lèvres.

— Vous vous trouvez effectivement en Allemagne. À Heidelberg, plus précisément. Vous y avez été transféré en hélicoptère, il y a maintenant trois semaines, car votre hôpital était plein. Ceci s’est effectué dans le cadre d’échanges entre nos deux pays.

Un chiffre attire tout de suite mon attention.

— Trois semaines ! Mais qu’ai-je fait durant ces trois semaines ?

— Vous avez été plongé dans le coma et vous avez été sous respirateur artificiel. Mais vous vous en êtes sorti tout seul, et nous sommes très fiers de vous, car vous êtes le premier dans cette clinique à réaliser cet exploit !

 

Ses paroles cheminent lentement dans mes cortex cérébraux, avant que je ne saisisse toute leur portée. Trois semaines de coma artificiel ! Trois semaines de trou noir ! Comme si une divinité avait effacé pour toujours trois semaines de ma vie !

— Aurais-je des séquelles ?

— Vraisemblablement non. Regardez comment vous réagissez tout à fait normalement.

L’entière dimension de ce qu’elle vient de m’annoncer m’apparaît alors complètement.

— Je… Je remercie toute l’équipe qui a réalisé ce… miracle… Je ne sais pas comment vous remercier… Je…

Une larme profite de cet instant pour couler sur ma joue, ce qui entraîne par mimétisme un sourire ému sur le visage des deux femmes qui me font face.

— Nous n’avons fait que notre métier, Monsieur Delponte. Nous n’avons fait que notre devoir.

— Tout de même, je… murmuré-je alors que ma voix se perd dans un sanglot.

 

Comme nous prolongeons cet échange émotionnel, un homme entre dans la pièce, transportant une housse de vêtement. L’interprète se retourne vers moi pour m’annoncer :

— Voilà votre costume pour demain. Comme vous avez maigri de quinze kilos, nous vous en avons fait un sur-mesure.

— Un costume, mais pourquoi faire ? Ne m’avez-vous pas dit que je pourrai sortir demain ?

— Tout à fait. Mais avant cela, il y aura une petite fête.

Comme mes yeux semblent vouloir sortir de leurs orbites, elle m’annonce :

— Comme vous êtes le premier Français à sortir des soins intensifs en Allemagne, Madame Merkel et Monsieur Macron viendront demain nous visiter pour fêter l’événement. Événement dont vous serez la vedette, bien-sûr ! Événement qui symbolise l’amitié de nos deux peuples et leur collaboration dans ces moments difficiles.

 

L’énormité de ses paroles m’interpelle au point que je me demande s’il ne s’agit pas d’une farce. À la vue du sérieux qui s’empare des trois visages qui m’observent, je dois me rendre à l’évidence. Un doute s’immisce alors dans mes limbes :

— Mais comment vais-je rentrer en France ?

Un sourire de connivence accompagne sa réponse :

— Dans l’avion présidentiel, évidemment !

 

 

« Les 150 derniers jours » sur France Net Infos par Dominique Iwan

Les 150 derniers jours – Mission Humanis par l’auteur de L’âme de la fontaine étourdie Gérard Muller

Après la mécanique quantique, l’astrophysique et les trous noirs avec  L’âme de la fontaine étourdie, lire ou relire ma chronique https://www.francenetinfos.com/lame-de-la-fontaine-etourdie-le-dernier-roman-de-gerard-muller-193810/

… l’auteur nous plonge à nouveau dans un univers qu’il connaît parfaitement l’espace et le travail des ingénieurs qui maîtrisent un haut niveau de technologie.

Gérard Muller signe un thriller nerveux et haletant, troisième opus de sa trilogie de romans scientifiques publiés en 2019 aux Editions Lazare et Capucine.

L’épigraphe en début de livre « Si l’on apprenait que la fin du monde était pour demain, je planterais quand même un arbre. » citation de Martin Luther King, pourrait résumer à elle seule ce roman qui se passe en 2019 à moins de cinq mois d’un cataclysme annoncé.

Un astéroide non identifié se dirige vers la Terre qu’il devrait percuter dans 150 jours … Face à cette collision inévitable, les agences spatiales du monde entier vont se coordonner pour travailler sur des projets permettant d’éviter le chaos …

… 150 jours où chaque grand esprit scientifique de quelque pays que ce soit (ce sera plus difficile dans certains pays que dans d’autres), va tenter de mettre de côté son ego pour parler en enfin de notre bien commun la Terre …

… cette Terre que l’on s’acharne à détruire et je ne parle pas seulement du seul réchauffement climatique, mais des guerres, des conflits sans fin, des violences quotidiennes, de la radicalisation, du manque d’écoute, d’empathie, de respect pour les différences …

… cette Terre est pourtant notre bien commun. On a tellement pris l’habitude d’y naitre et d’y mourir qu’il nous est impossible d’imaginer que cet ensemble de choses qui sont supposées contribuer au bonheur collectif pourrait disparaitre.

C’est dans cette configuration sociale, politique et geopolitique que l’astéroide qui fonce vers nous va se charger de nous rappeler nos contradictions et nos ambivalences, à travers un décompte du temps anxiogène et alarmant.

Et l’on s’aperçoit que face à notre anéantissement programmé, les états, les nations, les gouvernements au prix de nombreuses tergiversations basées sur le contrôle, le pouvoir et les arrières pensées politiques, vont conjuguer leurs connaissances et mettre de côté leurs individualités pour sauver ce qui peut être encore sauvé.

Ce roman d’apparence scientifique pose en fait les vraies questions, la vraie question … que sommes nous prêts à tenter, à faire pour sauver cette planète qui nous abrite depuis si longtemps, qui nous nourrit, qui nous désaltère, nous réchauffe ou nous rafraichit, nous protège ou nous agresse selon que notre attitude est généreuse ou vindicative ?

L’auteur Gérard Muller a-t-il écrit un livre d’anticipation ou de prospective ? Pouvons-nous encore imaginer un gouvernement mondial de la connaissance scientifique qui nous aiderait a émerger de l’individualisme forcené des états et des hommes en cas de catastrophe imminente ? je l’espère.

Ce livre a le mérite de nous faire réfléchir, c’est à ce titre que je le recommande vivement.

 

« Daintree la forêt intelligente » le roman écologique de 2020 de Gérard Muller

Parution en janvier 2020 chez L’Autre Regard Editions.

La forêt de Daintree, au nord-est de l’Australie, plus vieille forêt du monde, puisqu’elle a 125 millions d’années, a survécu à la dérive des continents, aux immenses éruptions volcaniques qu’a connues notre planète et à l’extinction des dinosaures.

Michel, jeune ingénieur français, va rencontrer un jeune biologiste et un Aborigène un peu original. Ensemble, ils essayeront de dialoguer avec la forêt via un langage approprié. S’ils réussissent, c’est une des mémoires vivantes de la Terre qui pourra donner un message à l’humanité, à ses dérives et à son futur.

L’auteur profite de ce roman pour décrire le Queensland, région du nord-est de l’Australie, et sa végétation luxuriante, sa faune parfois dangereuse et le mode de vie des populations autochtones.

La forêt de Daintree : située au nord du Queensland, la forêt tropicale de Daintree est l’un des poumons verts de l’Australie. Ce que l’on sait moins, c’est que du haut de ses 125 millions d’années, elle est la plus vieille forêt du monde, bien plus vieille que la forêt amazonienne. De Cairns au cap Tribulation, on peut rencontrer ceux qui vénèrent et habitent cet environnement aussi exceptionnel qu’hostile.

L’auteur : Gérard Muller Ancien ingénieur de l’industrie aérospatiale, consultant, Gérard Muller consacre son temps libre à l’écriture de romans, de nouvelles, de poésies et de pièces de théâtre. Il a reçu le Grand Prix Roussillonnais des écrivains et le Grand Prix Spécial de la Société des Poètes et Artistes de France pour un roman de fiction dont l’action se déroule dans les Pyrénées orientales : Les Lauzes de Jujols. Son polar Même les mémés aiment la castagne a reçu le Prix du polar 2016 des Gourmets de Lettres. En 2017, ses romans Quand passe l’éternité et J’ai rencontré le nouveau messie ont également été primés, ainsi que son recueil de poésie Multivers.

 

« Les 150 derniers jours », opus 3 de la trilogie de romans scientifiques de Gérard MULLER

Gérard Muller publie l’opus 3 de sa trilogie de romans scientifiques aux éditions Lazare et Capucine

Parution octobre 2019 du roman

« Les 150 derniers jours – Mission Humanis »

Un astronome vient de découvrir un astéroïde non identifié. Sa trajectoire doit lui faire percuter la Terre dans 150 jours. Par sa taille, ce corps céleste est un tueur et l’humanité prend alors conscience de la possible disparition de la vie sur notre planète. Les agences spatiales du monde entier décident officiellement de se coordonner pour le neutraliser avant qu’il ne soit trop tard.

Jean, ingénieur du CNES, nommé responsable de la mission européenne, obtient les pleins pouvoirs du Président de la République. Il va tenter de mener à bien un terrible challenge : trouver la parade pour détruire l’astéroïde avant la collision et coordonner tous les projets sans les arrières pensées politiques des Russes, Chinois et Américains, qui vont tout faire pour être la nation qui sauvera la Terre.

Alors que le compte à rebours est lancé, une femme va surgir d’un passé que Jean pensait à jamais oublié et lui révéler un secret qui bouleversera sa vie, si l’impact imminent est évité.

Ce thriller est le troisième opus de sa trilogie de romans scientifiques publiés cette année : après la mécanique quantique, l’astrophysique et les trous noirs, avec « L’âme de la fontaine étourdie » et « Le soleil noir de Tenerife », Gérard Muller plonge à nouveau ses lecteurs dans un univers qu’il connaît parfaitement : l’espace, les corps célestes, les fusées, les satellites, et le travail des ingénieurs qui maîtrisent cette haute technologie.

Prix 15 €

« L’âme de la fontaine étourdie » a captivé et charmé Dominique Iwan

 

Gérard Muller et son dernier roman L’âme de la fontaine étourdie, édité en mars 2019 chez Lazare et Capucine, nous entrainent en Namibie, ancienne colonie allemande jusqu’en 1915, indépendante depuis 1990 …

… Et plus particulièrement au nord ouest dans la région de la Kunene, au plus près de Twyfelfontein (la fontaine étourdie), site archéologique inscrit sur la liste du patrimoine mondial.

Les groupes ethniques qui se sont succédés sur le site l’ont utilisé comme lieu de culte pour mener des rites chamaniques. Pour le déroulement de ces rituels, un peu moins de 2 500 gravures rupestres ont été créées.

Voilà le décor est posé pour accueillir Lisa, archéologue toulousaine venue rejoindre la petite équipe internationale isolée dans le Bush …

… Un universitaire américain, une diplômée d’Oxford chargée de logistique et d’informatique, un expert espagnol en peintures rupestres et enfin un namibien d’origine bushman, docteur en paléontologie et … chaman, complètent le groupe chargé d’étudier les pétroglyphes, dessins gravés sur la pierre par les anciens bushmen.

Les recherches de Lisa et d’Isra le paléontologue les amènent a analyser certains éclairs de clairvoyance qui semblent traverser ce dernier … la découverte d’un Tchitcheri, amulette qui ne peut être façonnée que par des individus dont les pères sont devins, va permettre à Isra le chaman d’entrer en contact avec les âmes des défunts.

Il décelera alors chez Lisa des qualités de medium et de guérisseuse, qu’elle mettra en pratique pour entrer en contact avec Boga : « Je suis un busham qui a vécu plus de 5500 révolutions de notre planète autour du soleil (…) Il existe une sorte de champ physique dans lequel les esprits peuvent dialoguer … »

Pour les aider, Enrique spécialiste de physique quantique tentera d’émettre quelques hypothèses quant aux révélations de Boga et essayer d’expliquer ce lien entre les vivants et les morts :

 » … Il existerait un champ universel qui permettrait aux esprits d’exister. Un champ scalaire de particules inconnues jusqu’à aujourd’hui ! des bosons par exemple, à l’instar du boson de Higgs !« 

En pleine quête mystique, et n’oublions pas que Gérard Muller a publié de nombreux polars, un meurtre a lieu au sein de l’équipe … La police s’efforcera de résoudre l’énigme, à son rythme, car rien ne se passe comme ailleurs dans ce désert namibien suffocant où Twyfelfontein, « la fontaine étourdie » va bientôt s’arrêter de couler.

L’auteur nous propose de suivre un chemin initiatique traversé de chamanisme, de croyances, de rites de passage gravés sur les rochers et de communication avec l’au-delà …

… en même temps qu’il tente de rendre accessible la physique quantique permettant d’élucider certaines propriétés du rayonnement électromagnétique.

Vaste programme qui voit sa finalité dans une prophétie environnementale tout à fait dans l’air du temps.