« Femmes, manifestez-vous ! » de Taslima Nasreen (1994)

Taslima Nasreen
Femmes, manifestez-vous !
Prix Sakharov 1994
Traduit du bengali par Shishir Bhattacharja et Thérèse Réveillé
1994

 » J’écris pour les femmes humiliées, torturées, et comme les paroles douces sont restées jusqu’ici sans effet, j’ai choisi le parti de la mauvaise langue…
Le doute et la peur sont les pires ennemis des femmes. Le doute enchaîne leurs pieds et la peur envahit leurs cerveaux. Femmes, libérez-vous des morsures de la peur pour vous tenir debout, droites et fières, non comme des lianes agrippées et dépendantes mais comme de grands arbres aux racines solides ! Une femme seule peut grandir, se déployer et faire croître toute une forêt.  » Taslima Nasreen.

Les premières condamnations à mort lancées par les intégristes musulmans du Bangladesh contre Taslima Nasreen, 32 ans, médecin, journaliste et écrivain, datent de la publication de ces chroniques dans la presse, puis dans un recueil édité en 1991, qui a connu un immense succès. Celles-ci dénoncent l’oppression des femmes dans un pays où l’Islam est religion d’État.

Le 2 juillet 1994, sous le coup d’une nouvelle condamnation des intégristes et d’un mandat d’arrêt du gouvernement de son pays, Taslima Nasreen envoyait un appel au secours –  » Je suis en grave danger. Les intégristes peuvent me tuer à tout moment. Je vous en prie, sauvez-moi.  » – , à Antoinette Fouque qui a aussitôt engagé une action militante, médiatique et diplomatique pour sa libération. Le 4 août, Taslima Nasreen pouvait sortir de la clandestinité et se présenter devant la justice. Le 10 août 1994, elle est arrivée libre en Suède.

Extraits de presse
 » Femmes manifestez-vous ! connaît un succès considérable. Taslima Nasreen se définit elle-même comme le “parti de la mauvaise langue”. Elle n’écrit pas sous la protection d’un parti, d’un comité, d’une association, elle se présente comme une femme absolument seule, c’est ce qui fait sa force. Elle parle en femme libre. Chaque texte, article, anecdote, analyse, reportage est un texte qui dénonce l’association du patriarcat et de l’Islam contre les femmes. « 
Le Magazine littéraire, novembre 1994

 » … A destination des lecteurs et lectrices des journaux, Taslima Nasreen, à travers choses vues, faits divers, dialogues, souvenirs d’enfance, dénonce sans relâche, la société sexiste dans laquelle elle vit, la toute puissance des hommes, l’humiliation des femmes, le rôle de la religion et des traditions dans cette humiliation. …Brefs, efficaces, mordants, ironiques, révoltés, ces textes font mouche… « 
Libération, 1er septembre 1994

 » Ce petit livre est un témoignage sur la réelle condition des femmes dans des pays dominés par les religieux, qu’il s’agisse du Bangladesh, de l’Inde ou encore de l’Algérie. « 
Lutte ouvrière, octobre 1994

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