Marie-Noëlle Dompé, ancien magistrat du Parquet et préfacière du livre de ses entretiens avec Valérie Fauchet

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Marie-Noëlle Dompé et « Les aveux » de Valérie Fauchet

Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous entendez prononcer le terme « aveux » ? Vous pensez au face à face entre Lino Ventura et de Michel Serrault dans Garde à vue », ou à « 36, quai des orfèvres ». Il y a de cela puisque j’ai voulu que Valérie livre le meilleur d’elle même et le meilleur du don qui l’habite. J’ai voulu qu’elle réponde à des questions que, peut-être elle ne s’était pas encore posées, ou du moins auxquelles elle n’avait pas répondu aussi complètement qu’elle l’a fait ici. À d’autres aussi, qu’elle aurait souhaité qu’on lui posât alors que, dans sa vie quotidienne de médium, celles-ci se résumaient le plus souvent à « que vois-tu pour moi ? ». J’ai voulu qu’elle aille au bout d’elle même en regardant, telle une spectatrice impliquée, la voyance grandir en elle en même temps qu’elle grandissait dans sa vie. Et elle a avoué !
Mais en disant cela, on ne perçoit qu’une partie de cet échange. Parce que « Les aveux », ce sont aussi ceux de Saint Augustin : « Maintenant, je reviens vers ta source. En feu. Le souffle coupé. Personne pour m’en empêcher. Je vais la boire. Je vais en vivre ». Finalement, ce livre, c’est une quête partagée de l’au-delà, celle de Valérie et la mienne. Celle du souffle qui nous anime, qui existe et auquel nous croyons. Celle de cette instance supérieure qui est présence et sans laquelle nous pensons l’une et l’autre que l’Homme est incomplet.

Mais revenons aux fondements de ce projet.

Valérie et moi nous connaissons depuis une dizaine d’années et dès le départ nous avons compris qu’il y avait en nous cet accord rare qui fait les amitiés profondes. Pourtant que de différences entre nous ! Elle est poète et je suis juriste : elle a écrit des chansons pendant que, magistrat du parquet, j’écrivais des réquisitoires. Elle a chanté ses mots pendant que je dirigeais le service juridique de la Commission des opérations de bourse. Elle a créé des textes pendant que je plaidais des contentieux financiers devant la première chambre de la Cour d’appel de Paris ou que je défendais des « initiés » devant le tribunal correctionnel de Paris. Peut-on faire plus dissemblable ? Non. Ajoutez à cela que je suis petite et qu’elle est grande, que je suis blonde et qu’elle est brune, que j’aime les intérieurs épurés et qu’elle aime les intérieurs peuplés d’objets oniriques. je n’en finirais pas de faire la liste de nos différences…

Je n’en finirais pas davantage d’évoquer ce qui nous réunit. Sans un pied dans l’au- delà, sans le monde des idées, sans la certitude que quelque chose de plus grand que moi m’accompagne, mon âme serait triste. Valérie incarne ce désir d’étoiles puisqu’elle détient la ligne directe avec le ciel. C’est là, justement, notre terrain d’entente, plus même : notre sororité.

Un jour, donc, elle me parle à nouveau du projet que lui avait soumis Michel Duplessier, qui dirige la maison d’édition Ipanema : rédiger un livre, non pas sur la voyance, mais sur sa vie et sur sa voyance. Devant ses réticences, il lui avait proposé de réaliser cet ouvrage « à la Thierry Ardisson », c’est à dire sous forme d’un interview. Évidemment, me contant cela, elle m’intéressait, d’autant que j’aime écrire. Je lui propose d’être son interlocutrice pour donner vie à ce projet. Et de me précipiter sur ma bibliothèque pour me saisir de deux ouvrages, « Les yeux ouverts », entretiens dans lesquels Marguerite Yourcenar livre le plus haut d’elle-même à Matthieu Galey et « Garçon de quoi écrire ! », cette brillante conversation entre Jean d’Ormesson et François Sureau. Elle ouvre grand ses yeux, me fixe et m’interroge, surprise, « tu ferais cela ? ». Oui, bien sûr que j’étais prête à le faire !

Nous avons donc, dans l’allégresse, choisi un jour pour commencer ce dialogue à coucher par écrit. Nous avons convenu que le premier rendez-vous d’écriture serait le 9 janvier 2019. Au jour dit, Valérie était chez moi et nous avons commencé à écrire face à face dans mon bureau. Nous étions convenues de procéder en deux parties : une partie biographique qui allait permettre, exemples à l’appui, de relater la perception de ce phénomène qu’est la voyance au fil du temps qui passe, de la toute petite enfance à l’âge adulte qui est le sien ; une autre partie faite de réflexions sur la voyance. Je posais des questions sans manquer aucune étape, je faisais des incises quand elles me semblaient nécessaires, j’évoquais de ci de là, un sujet plus abstrait qui tout à coup s’imposait. Valérie répondait avec précision, avec émotion quelquefois, avec conviction toujours.

L’élément le plus important, c’était la confiance que nous nous accordions mutuellement. Sachez que nous ne nous sommes opposées à aucun moment de l’écriture de ce livre. Les rares quiproquos se terminaient par un éclat de rire.

Tout cela fait de cette expérience partagée, non seulement un livre qui m’est cher, mais aussi le souvenir d’une complicité et d’un accord qui ne se sont jamais démentis au cours de cette conversation qui a eu lieu chaque jour, plusieurs fois par jour pendant quatre mois, le souvenir de journées passées à écrire et de soirées passées à préciser ce qui venait d’être écrit.

Bref le souvenir d’un moment de grâce. À Paris le 13 juin 2019.

Marie-Noëlle Dompé

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