Benoite Groult
Ainsi soit-elle
lu par l’auteur
1 Cassette – 16,50 €
1 CD – 18 €
Née en 1920, à Paris, Benoîte Groult commence à écrire avec sa sœur Flora Journal à quatre mains qui sort en 1963. Elles feront ainsi quatre œuvres ensemble jusqu’en 1985.
En 1972, Benoîte Groult publie un roman, La part des choses, et l’essai Ainsi soit-elle, qui rencontrèrent un très large public.
Dans Ainsi soit-elle, Benoîte Groult analyse “ l’infini servage ” de la femme et lance la première protestation publique contre la pratique de l’excision.
Livre simple et direct pour que tous comprennent.
Livre lucide et courageux où l’humour est aussi une arme de combat, qui se veut toujours positif.
“ Il faut que les femmes crient aujourd’hui. Et que les autres femmes – et les hommes – aient envie d’entendre ce cri. Qui n’est pas un cri de haine, à peine un cri de colère, mais un cri de vie. ”
Mois : janvier 2007
L’Oeil de la poupée de Irina Ionesco, aux éditions Des femmes
L’Oeil de la poupée de Irina Ionesco – Auteur : Irina Ionesco
- Editeur : Des Femmes
- Parution : 18/03/2004
- Nombre de pages : 204
- Dimensions : 21.00 x 13.50 x 1.60
Résumé :
La voix monocorde de Manie scandait le temps. Isa éprouvait une réelle incrédulité à écouter cette transe d’aveux funestes que sa grand-mère exprimait enfin. Les mots s’égrainaient. Ses paroles, nimbées d’un son lugubre, ne frappaient pas encore l’entendement d’Isa. Cependant elle commençait à découvrir le sens d’un drame, assurément antique, dont elle aurait été le sujet et la cause. Ce qu’elle venait d’entendre à propos de leur vie à eux – cette trilogie maudite, le temps d’un blasphème dont elle aurait été le fruit – déchirait l’épaisseur d’un voile noir composé de mille strates. Une lumière terrible éclairait son interminable questionnement. I.I.
A propos de l’auteur :
Irina Ionesco est née à Paris en 1935. Photographe inspirée et célèbre, elle poursuit depuis plus de trente ans une oeuvre singulière et baroque dans laquelle les femmes se trouvent au centre d’un incroyable théâtre issu des réalités. L’oeil de la poupée est le premier volet de son autobiographie.
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Irina Ionesco Marie Desjardins L’Oeil de la poupée Nonchalante et volontaire, la figure l’Irina se dissout dans un nuage d’étoiles. Elle est désormais Isa, une enfant capable de se mettre en scène. Ce changement de prénom reflète avec justesse le dilemme du réel et du fictif qui tourmente Irina : aujourd’hui encore, l’auteure pour se raconter, s’invente, de la même manière que son personnage, dès ses premières années, n’est parvenu à vivre que grâce à l’image. C’est en effet l’histoire d’une danseuse qui deviendra photographe, d’une égérie artiste, d’une amoureuse de la beauté. Placée sous le signe du spectacle depuis sa naissance, Isa doit paraître pour être, sans pour autant que cela soit synonyme de superficialité. Rien de plus profond que le culte du style auquel elle s’adonne, et les silhouettes fantomatiques de son père violoniste et de sa mère trapéziste, croisées de temps à autre, auront sans doute contribué (malgré le caractère très intermittent de leur présence dans la vie de leur fille) à développer chez elle une soif de perfection et l’espoir d’un absolu esthétique jamais atteint. La perception du réel se révèle donc fondamentalement différente de la grille d’analyse ordinaire d’un lecteur adulte et « normal », c’est-à-dire inséré dans un monde utilitariste et consumériste. En ce sens il est nécessaire, pour entrer dans l’univers magique d’Isa, de se laisser envoûter, sans être désarçonné par l’apparente désarticulation du récit. Les phrases sont courtes, et, comme les mosaïques anciennes, juxtaposées sans un ciment unificateur : c’est à l’observateur de retrouver en lui des échos du passé pour obtenir une vue d’ensemble. Mais c’est à ce prix que chacune de ces énonciations peut être considérée comme une saisie immédiate d’instants réels, absolument pure, sans artifice. Pas plus que dans son écriture, le compromis ne semble dans la nature d’Isa; aussi, elle n’admet pas la trahison, et qu’elle entre dans une relation, elle s’y donne sans retenue aucune, se livre en victime offerte : des années durant elle a déposé devant sa poupée, sans oser la toucher, ce qu’elle trouvait de plus précieux, guettant de muets commentaires dans l’oeil brillant de celle-ci. Mais quand elle a dû la quitter, la prenant pour la deuxième fois de sa vie dans ses bras, elle l’a immolée par le feu… De même lorsqu’elle décide d’adopter une pose esthétique ou de choisir un homme, elle le fait sans à-peu-près, et les oublie de la même manière. Isa ne se sauve de l’égoïsme que grâce à l’esthétique : son absence aux autres n’a d’égale que sa douleur de ne pas arriver au but qu’elle s’est fixé, et l’indifférence n’est pas chez elle une faute, mais la condition sine qua non de sa recherche tâtonnante. Dans sa quête d’absolu, Isa ne peut trouver de compagnons de route, et cette jeune fille grandie sans parents, indépendante parce qu’abandonnée de fait, au seuil de sa vie d’adulte, n’a trouvé de véritable compréhension que dans le regard de verre de sa poupée. Isa se laisse porter par la vie, se contentant de donner de temps à autre une ferme impulsion, au hasard de ses désirs. Son caractère exceptionnel vient de son refus de s’incliner face à la nécessité de choisir rationnellement, et de grandir. Et Irina Ionesco a su nous ouvrir une fenêtre sur cette dérive, qu’on quitte avec l’impression douloureuse de retrouver la banalité du réel. Mais n’est-ce pas à chacun d’entre nous de reconstruire son propre rêve? Aurore Lesage |
La correspondance de Madame du Deffand et Voltaire (un travail de Isabelle et Jean-Louis Vissière)
Madame du Deffand et Voltaire Voici, pour la première fois réunies, les lettres qu’échangèrent de 1759 à 1778, la marquise du Deffand et Voltaire, ces amis de longue date, ces deux grandes figures du scepticisme et de la liberté d’esprit. Voltaire s’y montre un vieillard faussement modeste, » mort et enterré entre les Alpes et le Mont Jura « . et la Marquise de conclure en faveur de » l’immortalité de l’âme « , en voyant ce mort si vivant !… Un échange épistolaire éblouissant, plein de saveur, d’élégance, de facétie, de vie. Cher Voltaire |
Texte d’Anne-Marie Planeix dans le catalogue des trente ans des Editions Des femmes
Texte de Yolande Papetti-Tisseron dans le catalogue des trente ans des éditions Des femmes
Yolande Papetti-Tisseron est psychanalyste et formatrice de travailleurs sociaux. Elle est aussi peintre et expose régulièrement à Paris depuis 1999. Elle a préfacé les écrits de Bertha Pappenheim, Le Travail de Sysiphe (Des femmes-Antoinette Fouque, 1986). Elle est l’auteur de Du deuil à la réparation, également réédité en 2004.
Stefan Zweig, lu par Fanny Ardant
Fanny Ardant lit
La Peur
de Stefan Zweig
Coffret 2 Cassettes – 25,50 €
Coffret 2 CD – 27 €
» Lorsque Irène, sortant de l’appartement de son amant, descendit l’escalier, de nouveau une peur subite et irraisonnée s’empara d’elle. Une toupie noire tournoya devant ses yeux, ses genoux s’ankylosèrent et elle fut obligée de vite se cramponner à la rampe pour ne pas tomber brusquement la tête en avant…
Quand elle s’en retournait chez elle, un nouveau frisson mystérieux la parcourait auquel se mêlaient confusément le remords de sa faute et la folle crainte que dans la rue n’importe qui pût lire sur son visage d’où elle venait et répondre à son trouble par un sourire insolent. Déjà les dernières minutes auprès de son amant étaient empoisonnées par l’appréhension de ce qui l’attendait. Quand elle était prête à s’en aller ses mains tremblaient de nervosité, elle n’écoutait plus que distraitement ce qu’il lui disait et repoussait hâtivement ses effusions. Partir, tout en elle ne voulait plus que partir, quitter cet appartement, cette maison, sortir de cette aventure pour rentrer dans son paisible monde bourgeois. Puis venaient les ultimes paroles qui cherchaient en vain à la calmer, et que, dans son agitation, elle n’entendait plus. Et c’était enfin cette seconde où elle écoutait derrière la porte, pour savoir si personne ne montait ou ne descendait l’escalier. Dehors l’attendait déjà la peur, impatiente de l’empoigner et qui lui comprimait si impérieusement le cœur que dès les premières marches elle était essouflée. «
Irène est en proie au trouble le plus intense. Un trouble fait de désir et de crainte du désir, d’élan et de remords. Elle a le sentiment de trahir et redoute qu’une femme ne la trahisse. Déchirée entre son amant et son mari, elle ment, se cache, balbutie, s’évanouit.
Lorsque paraît en France La peur, en 1935, Stefan Zweig étonne par son art subtil d’explorer les sentiments qu’éprouve une femme, au plus près de leur réalité psychique corporelle. Cette nouvelle est une sorte de prélude aux romans La confusion des sentiments, Amok, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, où il déploiera le même talent.
« Du deuil à la réparation » de Yolande Papetti-Tisseron
Yolande Papetti-Tisseron
Du deuil à la réparation
“Anna O” restituée à Bertha Pappenheim : naissance d’une vocation sociale.
145 p. – 16€ – 1986- 2004
Comment le désir d’aider naît-il chez une femme et comment ce désir détermine-t-il son engagement dans une activité ou une profession sociale ou paramédicale.
Freud et Breuer, les pionniers de la psychanalyse auraient pu tenter, dès le premier ouvrage de psychanalyse paru en 1895, d’approcher cette question avec Anna O, la première patiente des Études sur l’hystérie. Car Anna O était Bertha Pappenheim, une des grandes figures du service social allemand.
A l’opposé de la psychanalyse qui se construira sur la théorie des fantasmes, Anna O- Bertha Pappenheim connaît le poids, dans la vie, des traumatismes réels, notamment des deuils et des séparations. A partir d’Anna O enfin restituée à Bertha Pappenheim, Yolande Tisseron élargit sa réflexion aux motivations du don de soi et de l’engagement social chez les femmes : comment se fabrique une vocation sociale ? Quel rôle y joue le souci qu’éprouve l’enfant pour les préoccupations de ses parents ? Pourquoi la dépression chez les femmes mobilise-t-elle si souvent le désir de donner et d’aider ? Dans ce déchiffrage, la proximité des femmes avec la naissance et le rôle qu’elles ont joué dans les rituels de la mort apparaissent les prédisposer à une sensibilité particulière en ce qui concerne le deuil et le don.
Au-delà de ce champ social, subsiste l’interrogation fondamentale qu’arpente une femme, inlassablement, sur elle-même et sur ses géniteurs. D’une filiation à l’autre, Yolande Tisseron unit ici le parcours d’Anna O, première femme patiente de la psychanalyse, à celui de toute femme-assistante, axée sur la réparation des autres.
Yolande Papetti-Tisseron est psychanalyste et formatrice de travailleurs sociaux.Elle est aussi peintre et expose à Paris depuis 1999. Elle a préfacé les écrits de Bertha Pappenheim Le Travail de Sysiphe.
Bertha Pappenheim est la célèbre « Anna O. » dont Joseph Breuer écrivait en 1907 : « Le cas d’Anna O., cellule germinale de toute la psychanalyse… »
Bertha Pappenheim fut aussi assistante sociale, et dirigea à partir de 1895 l’orphelinat juif de Francfort.
Pionnière active et persévérante, préoccupée de réparation, elle écrivit entre 1911 et 1912 « Le Travail de Sisyphe ». La protection des femmes et des jeunes filles, la question de la traite des blanches, l’organisation sanitaire et sociale dans la communauté juive de Francfort, le sionisme, constituent la trame de ce courrier régulier et quotidien.
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Du même auteur
Des étoffes à la peau
La « Jane Eyre » de toutes les adolescentes, disponible en livre audio (Avec la voix de Fanny Ardant)
Fanny Ardant lit
Jane Eyre
de Charlotte Brontë
Coffret 2 Cassettes – 25,50 €
Coffret 3 CD – 32 €
C’est en 1847 que Charlotte, l’aînée des trois sœurs Brontë, publia Jane Eyre. Son succès fut immédiat et immense. La petite orpheline, privée d’affection, élevée dans une institution pour adolescentes pauvres, entrant comme gouvernante au château de Thornfield, est en effet une des figures les plus fascinantes du roman romantique. Et Rochester, qu’elle aime et dont le destin la sépare, est sombre, sarcastique, le double du héros né de l’imagination de la sœur cadette, Emily, dans Les hauts de Hurlevent.
L’amour et l’indépendance de la jeune fille, les préséances sociales et les revanches sur le passé, l’attirance pour les idéaux généreux, les messages de la passion triomphant du temps et de l’espace, les flammes de la folie, tels sont quelques-uns des thèmes qui se détachent sur un fond d’observation à la Dickens et qui sont emportés par un grand souffle romanesque.
Du Balzac dans la Bibliothèque des Voix ! (Par Fanny Ardant)
Fanny Ardant lit
La Duchesse de Langeais
de Honoré de Balzac
Coffret 2 Cassettes – 25,50 €
Coffret 2 CD – 27 €
“ Le Français devina que, dans ce désert, sur ce rocher entouré par la mer, la religieuse s’était emparée de la musique pour y jeter le surplus de passion qui la dévorait. Était-ce un hommage fait à Dieu de son amour, était-ce le triomphe de l’amour sur Dieu ? Questions difficiles à décider. Mais, certes, le général ne put douter qu’il ne retrouvât en ce cœur mort au monde une passion tout aussi brûlante que l’était la sienne. ” H.B.
C’est en 1833 qu’Honoré de Balzac écrit La duchesse de Langeais. A la base de ce roman, le désir de se venger de la marquise de Castries dont il était amoureux et qui l’avait joué. Dans cette transmutation de la réalité en fiction, l’idée de vengeance se perd, et s’élève un chant qui porte l’amour au-delà des règles communes.
Texte de passion sur la passion, où aimer et être aimé-e se joue à contre-temps dans la cruauté du monde, La duchesse de Langeais donne à l’amour la grandeur du sublime.
Paroles d’Antoinette Fouque sur le site des Editions Des femmes (invention des livres audio)
Je crois que par l’oreille on peut aller très loin… On n’a peut-être pas encore commencé à penser la voix. Une voix, c’est l’Orient du texte, son commencement. La lecture doit libérer, faire entendre la voix du texte -qui n’est pas la voix de l’auteur-, qui est sa voix matricielle, qui est dans lui comme dans les contes le génie est dans le flacon. Voix-génie, génitale, génitrice du texte. Elle y est encryptée dirait Derrida, prisonnière dirait Proust.