« Noblesse clandestine » : Youri FEDOTOFF sur Critiques libres ! Vive François Martini

Le testament du Tsar : Chaos 1917-1945 de Youri Fedotoff

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques

Étonnant roman comme surgi d’un autre temps que ce Testament du Tsar. Il s’annonce comme le premier volet d’une trilogie, laquelle débute en 1917 et traverse le XXème siècle, son début au moins pour ce premier volume.


On s’en doute, le titre est clair, il est question du Tsar, de la révolution russe, bolchévique, puis soviétique. L’intrigue est mouvementée, complexe, très russe, pourrait-on dire tant les personnages abondent (et l’auteur a eu la délicatesse d’en proposer un index en fin de volume) mais elle est de notre temps, et l’on ne se perd jamais en descriptions ou en narrations détaillées. Cela avance à grand pas, toujours. Il faut toutefois se consacrer pleinement à la lecture qui ne pardonne pas la rêverie. Heureusement l’auteur présente l’action en courts chapitres datée et situés. C’est une chronique.

À peine a-t-on le temps de suivre les personnage de Saint-Petersbourg à Sébastopol ou Irkoutsk que l’auteur nous en propose d’autres, à Paris, Genève ou à Vienne. Le temps passe vite, les années défilent. Le style est nerveux et le lecteur, pas plus que les héros ne peuvent se laisser aller à la nonchalance : il faut suivre. De grands hôtels en stations de ski, de bivouacs improvisés dans l’Himalaya aux aérodromes de Sibérie, l’auteur nous déplace sans cesse, comme au sein d’un puzzle immense dont nous visitons les pièces dans un désordre apparent savamment maîtrisé.

C’est que, plus que testament encore, il y a un trésor que, bien sûr, il faut sauver des bolcheviks. Tout une aristocratie en détresse, héroïque malgré tout ses malheurs, s’active, qui à sauver sa peau, qui à aider les autres, qui a survivre au sein de l’enfer révolutionnaire… ou des salons genevois.


Ces Russes blancs, il s’agit donc d’eux, croient en la Russie, mais celle-ci disparaît progressivement, fondue au fur et à mesure dans l’Union soviétique qui se construit. Parmi eux, deux personnages extrêmement attachant, le héros, héritier du Tsar et son amie eurasienne, la sublime princesse siamoise Soraya Tin, que l’auteur nous laisse imaginer toute de séduction et de passion, se trouvent, se perdent, se retrouvent, au hasard des tribulations de Michel Trepchine, porteur de l’inestimable secret du trésor tsariste, et de son ami Sacha Bouganov. 


C’est un roman sérieux, qui demande de l’attention. Farci d’indications historiques souvent méconnues du public, il donne envie sans cesse d’aller lire ailleurs le détail des événements indiqués, puis de revenir participer, d’ambassades en grands hôtels, puis en biplan volé ou en Spitfire soviétique, de refuges de montagne en camps de concentration, à l’aventure de la Russie clandestine.


Le volume s’achève au printemps 1945, dans une Allemagne enfin libérée, sans que tout ne soit révélé. Nous attendons le tome 2.

Citizen Jazz a craqué pour Laurent Dehors

LAURENT DEHORS

UNE PETITE HISTOIRE DE L’OPÉRA : OPUS 2 

Laurent Dehors (comp, dir, saxes, cl, bcl, cornemuse, guimb, voc), Matthew Bourne (p, voc), Michel Massot (tb, tu, voc), Tineke van Ingelgem (voc), Gabriel Gosse (g, keyb, dms, voc), Jean-Marc Quillet (perc, cla, dms, voc) 

Label / Distribution : Autoproduction

 Il y a peu d’instants dans la vie d’un chroniqueur musical où l’on peut utiliser le mot opus sans être voué aux gémonies et aux quolibets. Mais voici que Laurent Dehors nous en offre l’occasion. Par deux fois. De sa Petite Histoire de l’Opéra, il avait fait un Opus 1. Voici, presque dix ans après, l’Opus 2 avec une équipe largement remaniée : reste le fidèle Jean-Marc Quillet, qui livre dans une « Intro Toccata  » une tangente africaine au balafon. Monteverdi ne sera jamais le même, c’est ce que l’on attend principalement des visites du patrimoine avec Dehors et ses détours ingénieux. Il a ses marottes, bien sûr, comme cet « Air de Micaëla » de Bizet aux airs de bastringue où la soprano Tineke van Ingelgemfait montre d’une grande rigueur rythmique, bien soutenue par le piano de Matthew Bourne qui signe de sa présence cet album enregistré à la Buissonne.

Sans préjuger de la suite, la démarche de Laurent Dehors est la même que sur l’Opus précédent : il utilise la matière première, la mâtine avec des vieux camarades à l’image de Michel Massot et des jeunes pousses comme Gabriel Gosse et la fait sienne. Mais contrairement au précédent round, il ne s’attache pas forcément aux « Grands Airs », même si l’emblématique « Habanera » (Carmen, toujours, fondateur…) est présente avec cette boîte à rythmes facétieuse. Mais il y a quelque chose de plus personnel, de plus émotif dans la sélection. C’est souvent le cas lorsque Bourne est au piano, et l’on perçoit très vite que les choix du programme ont été fait collectivement autour de figures de femmes fortes, de Carmen à Didon jusqu’à la défiance attroupée de « Mambo » où Massot et Dehors se poussent du col avec une joie turbulente que Bourne soutient main gauche avec son style tonitruant. De la lave et des séismes. Même le très moderne Bernstein, incursion XXe dans cette sélection marquée par le baroque italien, trouve des habits neufs.

Laurent Dehors s’amuse, c’est indéniable, de la même façon qu’il sait parfaitement verser dans l’émotion voire une certaine mélancolie. Il nous fait aller du sourire à la chair de poule en quelques instants. « L’air de Didon » cher à Purcell est à ce titre une petite bulle dans ce disque et réoriente la toute fin de cet Opus 2, qui se pare de nuages sombres. On est loin, dans « Sento in seno » où Bourne plonge dans les tripes de son piano, des rodomontades électriques de Gabriel Gosse. Son échange avec la soprano, à petites touches, fait de Vivaldi une jolie construction sensible, qui ressemble à ces désuètes boites mécaniques où une danseuse en stuc tournoie sans cesse… Une fois de plus, Laurent Dehors dépasse son image iconoclaste pour soulever le voile et montrer une vraie sensibilité. C’est ainsi que ce clôt ce second voyage opératique, dans la brève « Una Furtiva Lagrima » de Donizetti, suspendue à la performance vocale de Tineke van Ingelgem, avant de se lancer dans « Les Oiseaux ». Une réussite qui nous songer au futur : et si Laurent Dehors nous proposait un opéra de son cru ? C’est le moment.

La grande critique littéraire Christine Bini, que beaucoup connaissent, a aimé le roman d’Alain Llense

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Emmanuel, Brigitte et moi… Voilà le titre formidable d’un roman très malin qui transpose le storytelling politique dans le milieu de la gastronomie. Emmanuel et Brigitte s’aiment, leur différence d’âge fait jaser, mais ils se marient et conquièrent ensemble un restaurant très prisé nommé « Le Château ». Emmanuel en devient le chef, succédant au chef François, qui lui même avait succédé au chef Nicolas… Emmanuel prend pour second un certain Edouard… La transposition romanesque est convaincante et la chute du chef Emmanuel prend des allures de politique fiction. Le journaliste qui rédige le récit avec l’aide du couple de restaurateurs n’est pas blanc-bleu. Un roman rigolo et bien mené. . . . . . . . . @guilaine_depis @alain_llense_auteur #lecturedujour

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Le romancier Philip KAYNE sur TV5 Monde dans l’émission « TERRIENNES » merci à Liliane Charrier

TERRIENNES TV5 MONDE

Femmes de l’Egypte antique : libres et maîtresses de leur destin

Dans l’Egypte des pharaons, les femmes possédaient, géraient, décidaient, gouvernaient… Contrairement aux Grecques ou aux Romaines de l’antiquité, elles étaient les égales des hommes – du moins devant la loi. Les précisions de l’égyptologue et romancier Philip Kayne.

 

Aussi patriarcale et hiérarchisée fût-elle, l’Egypte de l’antiquité laissaient les femmes vivre leurs vies dans de nombreux domaines. Appuyé sur une économie prospère, le pays avait les coudées franches pour pourvoir au bien-être et à la dignité de ses sujets, y compris les femmes – si ce n’est à égalité, du moins davantage que dans d’autres civilisations antiques.

Pour résumer la dualité du statut des Egyptiennes d’avant notre ère, entre devoir et autonomie, entre soumission et liberté, le romancier Philip Kayne cite une autre égyptologue, Christiane Desroches Noblecourt :  « …la mère que l’on respecte avant tout, la femme sujette à une stricte loi morale, mais dotée d’une grande liberté d’expression — sa capacité juridique entière, son étonnante indépendance financière, l’impact de sa personnalité dans la vie familiale et la gestion des biens communs et de ses biens propres.« 

Tandis qu’en Grèce antique, berceau de la démocratie, les femmes valent moins qu’un esclave – puisqu’elles ne peuvent jamais accéder au statut de citoyen – et restent d’éternelles mineures, les Egyptiennes, elles, possèdent des biens, gèrent leur patrimoine au même titre que les hommes, dirigent des entreprises, excercent la médecine, participent aux récoltes, sont tisserandes, brasseuses ou scribes dans l’administration. Elles occupent des fonctions spirituelles élevées, comme les adoratrices d’Amon, et accèdent à des postes de hauts fonctionnaires, jusqu’à celui de vizir.

Les différences de compétence ou de salaire entre hommes et femmes n’ont pas lieu d’être ; l’éducation des filles vaut celle des garçons et la naissance d’une fille est accueillie de la même manière que celle d’un garçon. Nombreuses sont les expertes en physique, mathématiques et architecture.

La littérature a beau aussi dépeindre des femmes frivoles, capricieuses ou peu fiables, les Egyptiennes de l’antiquité bénéficient d’une situation qu’on ne retrouve qu’en peu de sociétés. Si les femmes du peuples peuvent disposer de leur personne et se faire une place dans la société, c’est avant tout que la loi les considérent en égales de leurs contemporains et que leurs droits sont défendus devant les tribunaux au même titre que ceux des hommes.

Protégées par la loi

En se mariant, les Egyptiennes  conservent leur nom – au plus ajoute-t-on « épouse de X ». Elles gardent leurs biens propres, qu’elles administrent à leur guise, même s’il peut aussi exister un contrat de mariage. Elles peuvent divorcer, intenter un procès pour récupérer tous les biens du ménage et gagner ce procès, puis se remarier. Si le divorce intervient sur l’initiative du mari, ce dernier devra céder une partie des biens communs à son épouse ; si c’est la femme qui prend l’initiative, elle est tenue à la même obligation, mais dans une moindre mesure.

Les papyrus araméens d’Éléphantine en témoignent, qui content la vie d’une certaine Mibtahyah, née vers -475 : »Mariée à quinze ans avec un juif d’Éléphantine, son père la dote d’une maison et d’un terrain. Veuve sans enfant treize ans plus tard, propriétaire d’une seconde maison que lui donne son père, mariée à un Égyptien, cette fois, divorcée en -440. Elle garde les maisons, selon le contrat de mariage, et intente un procès qu’elle gagne pour récupérer les autres biens du ménage. Elle épouse un autre Égyptien, qui la laisse veuve avec deux fils vers -420 et meurt dix ans plus tard. »

Les divines adoratrices du dieu Amon avaient un pouvoir spirituel, mais aussi temporel à Thèbes (Médinet Habou).<br />  

Le mari, toutefois, reste responsable du bien-être du ménage, comme le rappelle un scribe du Nouvel Empire à un jeune marié, avec une insistance qui laisse penser que les abus n’étaient pas rares : « Si tu es sage, garde ta maison, aime ta femme sans mélange, nourris-la convenablement, habille-la bien. Caresse-la et remplis ses désirs. Ne sois pas brutal, tu obtiendras bien plus d’elle par les égards que par la violence. Si tu la repousses, ton ménage va à vau-l’eau. Ouvre-lui tes bras, appelle-la ; témoigne-lui ton amour. »

Femmes de pouvoir

Dans quelle mesure l’Empire égyptien doit-il sa longévité et son rayonnement à la place des femmes dans la société ? Toujours est-il que pour l’égyptologue et romancier Philip Kayne, la répartition pragmatique du pouvoir au sein du couple royal fut un gage de stabilité et de bonne gouvernance : « Le trône d’Egypte était une affaire de famille homme-femme, dirigée par un tandem bicéphale, souvent fusionnel ou chacun jouait une partition conjointe, une main droite et une main gauche qui appartenait à un même corps ».

Même si, contrairement aux Egyptiens du peuple, le pharaon pouvait avoir plusieurs femmes, la « grande épouse » du roi – qui peut être sa soeur ou sa fille – reste sa conseillère et participe à la gestion des harems. Ainsi de nombreuses femmes ont-elles dirigé l’Egypte aux côtés de leur royal époux, possédant un pouvoir considérable.

Récolte agricole - Tombe d'Ineni, Thèbes-Ouest.

 La spiritualité aussi était-elle placée sous le signe de l’égalité des sexes, jusqu’à la complémentarité sous le règne des légendaires Akhnaton et Néfertiti. « C’est elle qui faisait la prière du soir au soleil couchant, explique Philip Kayne. Comme les textes en témoignent : Jamais Râ ne se couchait avant que Nefertiti ne l’ai salué ».

« Nefertiti composait avec Akhenaton davantage qu’un couple, continue le romancier égyptologue, mais un vrai tandem qui a fonctionné de façon convaincante pendant 17 ansAkhenaton  n’aurait jamais pu mener à bien sa révolution monothéiste, politique et artistique sans le soutien de son épouse. A eux deux, ils accomplissent une formidable révolution des idées, des arts et de la religion, bouleversent les codes de la spiritualité, des arts, mais aussi du comportement social et de la bienséance puisque la nudité royale n’est plus un tabou. Le couple montre aussi sa proximité sentimentale et l’amour prodigué à leurs enfants, » poursuit-il. De fait, les reliefs et les fresques de l’époque représentent souvent les souverains en amoureux ou en famille, avec les enfants qui embrassent leurs parents.

Pésèshèt est la première femme médecin et physicienne connue de l’humanité. Elle dirigeait un corps officiel de femmes médecins en Afrique noire durant l’Ancien Empire égyptien (- 3 000 à - 2 263). En 1930, Selim Hassan publiait le texte de sa stèle, traduisant son titre par "Superviseuse des docteurs" ou "chef des docteurs".

Reines de diplomatie

Derrière le duo composé par Nerfertiti et Akhenaton, il y a une autre femme : la reine Tyi, mère d’Akhenation, qui initie sa belle-fille au monothéisme et aux arcanes du pouvoir. « Mère vénérée du pharaon, Tyi était, aux côtés de son époux, un fameux ministre, doué d’une grande finesse diplomatique pour gérer les affaires étrangères, notamment. Et quand son époux a commencer à décliner, c’est elle qui a pris le relais à la tête du royaume, » affirme Philip Kayne.

"Le visage aux traits réguliers de Nefertiti, tel que l'on peut l'admirer au musée égyptien de Berlin, cachait un esprit bien fait et un cœur courageux," explique Philip Kayne.Pharaon.ne ?

« Pharaon ne se décline pas au féminin, explique Philip Kayne, car le principe est masculin. Mais il y a eu des pharaons femmes [les Egyptiens de l’antiquité distinguaient genre et sexe, ndlr], à commencer par la grande Hatchepsout, qui a dirigé l’Empire au même titre qu’un homme durant l’une des périodes les plus calmes et prospères de l’Empire« .

Fille de pharaon, Hatchepsout, tout d’abord régente de son neveu, occupe le pouvoir après plusieurs décès dans son entourage – une sorte de « coup d’Etat » en douceur. Sur les fresques et reliefs anciens, elle est représentée avec tous les attributs du pharaon, à commencer par le pagne et la barbe postiche. Son apparence est si semblable à celle des pharaons hommes qu’elle fait naître le doute : et si d’autres souverains habillés en hommes avaient, en réalité, été des femmes ?

La célèbre Cléopatre VII (-69 à -30), elle, a connu un parcours similaire. Sœur de pharaon, elle est montée sur le trône à la mort de son frère, lorsqu’elle s’est retrouvée seule devant la vacance du pouvoir. Cléopâtre, Nefertiti, Hatchepsout… Lorsqu’on évoque l’Egypte de l’antiquité, les premières images qui viennent à l’esprit sont celles de ces femmes puissantes qui ont autant marqué leur temps et la postérité que les hommes qui furent leurs contemporains, si ce n’est plus. Ce qui inspire à Philip Kayne cette réflexion : « Indubitablement, la femme étyptienne de l’antiquité était l’avenir de l’homme… et inversement… quelle leçon de modernité, pour notre époque !« 

Nerfertiti et Akhenaton et 3 de leurs 6 filles.

Hatchepsout portant la barbe du roi (musée du Caire).

 

 

Luc-Olivier d’Algange a lu « L’Ombre de la Terre » de Christine Fizscher

L’Ombre de la terre de Christine Fizscher – une critique de l’écrivain Luc-Olivier d’Algange

            S’il appartient au récit de se remémorer le flux du temps, de remonter par la mémoire, « le fleuve où jamais l’on ne baigne deux fois », selon la formule d’Héraclite, il revient au poème de dire la royauté de l’instant.

            Le recueil de Christine Fizscher qui vient de paraître aux éditions Dumerchez, illustré par les photographies sensibles et énigmatiques de Jonathan Abbou, veille sur le seuil, sur l’orée tremblante qui sépare ce qui apparaît de ce qui disparaît. L’instant n’est pas cette chose fugitive, comme le sont les vies humaines, et les civilisations mêmes, mais à l’intérieur, dans le secret du cœur, ce qui demeure, ce qui se tient. 

            L’étymologie latine nous est ici d’un beau recours. L’instant est bien ce qui se tient, stat, – cette île immobile dans le tumulte des eaux, dans les bouleversements du temps. L’Ombre de la terrenous dit, ainsi, ce qui transparaît, comme l’étymologie dans le sens des mots, autrement dit la présence réelle.  Dans le poème, ce qui passe est exactement ce qui demeure ; ce qui est devenu hors d’atteinte révèle sa plénitude immédiate ; ce qui est perdu est trouvé :

« Buissons d’odeurs

 cimetière haut perché vers la mer

 solitude bleue

Aluminium du jour, encre nocturne »

        
Le poème est ainsi en aplomb, au bord du précipice, qui n’est ni effrayant, ni sans douceur, ou suavité, au bord de la nuit, dans l’attente. La nostalgie et le pressentiment s’y accordent hic et nunc, dans leur saison propre, leur lieu circonscrit par l’ampleur du monde. Ce peut être en Août, golfe saronique, en octobre, ville d’Avray :

« La pelouse pâlit, le rosier devient transparent ;

Aux heures dorées, les dernières,

Perdre ces lieux

Et de nouveau se perdre.

Les feux de l’automne adoucissent la peau,

Un avion trace un fuseau blanc

Là-haut. »

            Dans sa royauté, l’instant laisse au lointain et au proche la chance d’être en un même regard. L’Ombre ici n’est pas l’ombre d’une chose, d’une  « cause » précise, ou d’un obstacle qui s’interposerait entre ce que nous voyons et ce que nous pensons, mais l’ombre qui tamise, et précise paradoxalement la cruauté de la lumière, pour l’adoucir dans la réminiscence heureuse et dans l’éloge. Ces lieux, ces saisons, ces jardins et ces demeures, ces jours tournants et ces nuits ductiles dont on pourrait toucher la peau, sont saisies sur le vif, pour devancer leur perte et, selon la formule de Rimbaud, « tenir le pas gagné ».

            Là où nous sommes, dans cet espace entre la vie et la mort de « chaque fragment du temps qui passe » demeure la chance du poème, qui éprouve l’absence pour dire la présence, et qui songe l’exil comme la retrouvaille avec une patrie perdue. La beauté des poèmes de Christine Fizscher tient à cette attention, à l’amitié du rosier comme à la folle magnificence de Salamanque, au profond qui vient du songe comme à la hauteur d’un cèdre ou le vol de l’oiseau « entre la mer blanche et la lune noire ». Dans l’attention, le temps brûle. L’attente est ardente à l’ombre de la terre.

Luc-Olivier d’Algange

FRANCK RIESTER VIENT A NEUILLY LE DIMANCHE 19 JANVIER 2020 SOUTENIR JEAN-FRANCOIS ROUZIERES

Neuilly-sur-Seine, le 14 janvier 2020

FRANCK RIESTER A NEUILLY LE DIMANCHE 19 JANVIER 2020

Le Ministre de la Culture vient soutenir Jean-François Rouzières pour les élections municipales de Neuilly sur Seine.
Le président d’Agir, Franck Riester, sera présent à Neuilly-sur-Seine dimanche 19 janvier à 10H30 pour un café-débat au Marly (54 avenue du Roule) qui sera suivi d’une tournée des commerçants, régulièrement pris pour cible de cambriolages à répetition ces dernières semaines.
L’occasion également de présenter aux neuilléens les propositions de la liste conduite LaREM-Agir conduite par Jean-François Rouzières pour plus de sécurité et plus de vie culturelle, qui permettront à la fois de changer le quotidien et d’œuvrer pour le rayonnement de la ville.

Jean-François Rouzières, psychanalyste de profession, conduit la liste « Vivre Neuilly », investie par La République En Marche ! (LaREM) et soutenue par Agir – la droite constructive, ainsi que par le Parti Fédéraliste Européen (PFE).

Lors du dernier scrutin en date à Neuilly, les européennes de 2019, LaREM a recueilli 47.92% des voix : c’est le 3ème score le plus élevé de la majorité présidentielle sur l’ensemble des communes françaises.

Contact inscriptions journalistes : guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

 

« Daintree la forêt intelligente » le roman écologique de 2020 de Gérard Muller

Parution en janvier 2020 chez L’Autre Regard Editions.

La forêt de Daintree, au nord-est de l’Australie, plus vieille forêt du monde, puisqu’elle a 125 millions d’années, a survécu à la dérive des continents, aux immenses éruptions volcaniques qu’a connues notre planète et à l’extinction des dinosaures.

Michel, jeune ingénieur français, va rencontrer un jeune biologiste et un Aborigène un peu original. Ensemble, ils essayeront de dialoguer avec la forêt via un langage approprié. S’ils réussissent, c’est une des mémoires vivantes de la Terre qui pourra donner un message à l’humanité, à ses dérives et à son futur.

L’auteur profite de ce roman pour décrire le Queensland, région du nord-est de l’Australie, et sa végétation luxuriante, sa faune parfois dangereuse et le mode de vie des populations autochtones.

La forêt de Daintree : située au nord du Queensland, la forêt tropicale de Daintree est l’un des poumons verts de l’Australie. Ce que l’on sait moins, c’est que du haut de ses 125 millions d’années, elle est la plus vieille forêt du monde, bien plus vieille que la forêt amazonienne. De Cairns au cap Tribulation, on peut rencontrer ceux qui vénèrent et habitent cet environnement aussi exceptionnel qu’hostile.

L’auteur : Gérard Muller Ancien ingénieur de l’industrie aérospatiale, consultant, Gérard Muller consacre son temps libre à l’écriture de romans, de nouvelles, de poésies et de pièces de théâtre. Il a reçu le Grand Prix Roussillonnais des écrivains et le Grand Prix Spécial de la Société des Poètes et Artistes de France pour un roman de fiction dont l’action se déroule dans les Pyrénées orientales : Les Lauzes de Jujols. Son polar Même les mémés aiment la castagne a reçu le Prix du polar 2016 des Gourmets de Lettres. En 2017, ses romans Quand passe l’éternité et J’ai rencontré le nouveau messie ont également été primés, ainsi que son recueil de poésie Multivers.