Antoinette Fouque par Catherine David dans Le Nouvel Obs

Catherine David a eu l’excellente idée d’ouvrir la marche en rédigeant un chaleureux portrait d’Antoinette Fouque dans la rubrique « Les Uns, les autres » du Nouvel Observateur du 9 août. Agrémenté d’une superbe photo d’Antoinette Fouque (avec sa médaille d’Officier de la Légion d’Honneur), prise par Sophie Bassouls ce beau texte a été positivement remarqué par de nombreux lecteurs, hommes et femmes, qui ont valu des courriers de remerciements et de félicitations à la journaliste dont les éditions Des femmes se sont réjouies. Quant à moi, l’appel enflammé de mon amie Frigide Barjot, qui a eu un vif coup de foudre pour Antoinette Fouque, qu’elle découvrait, en tombant par hasard sur ces deux pages m’a fait chaud au coeur. Une petite erreur s’est malencontreusement glissée dans cet article : Antoinette Fouque n’a pas une sclérose en plaques.

(rubrique dirigée par Jean-Gabriel Fredet)

Antoinette fouque
Procréer, dit-elle

Pour la sage-femme du MLF, grâce à la candidature de Ségolène, les femmes n’ont plus besoin d’imiter les hommes pour affirmer leur présence

Pourquoi une femme en ces temps de détresse ?», demande Antoinette Fouque dans «Gravidanza» (Editions Des femmes, préface d’Alain Touraine) à propos de la figure symbolique de Ségolène Royal. Sur le sujets l’ex-députée européenne est intarissable, et sa voix un peu rauque, pleine de soleil marseillais, se fait vibrante, pressante. «Héritière de quarante ans d’un mouvement de libération des femmes irréversible, Ségolène nous rend au centuple ce qu’elle en a reçu.» Vous reconnaissez cette voix, cette fièvre, cette intelligence aux aguets, il s’agit bien de la célèbre Antoinette, femme savante et sage-femme historique du MLF, leader du fameux groupe Psych et Po, philosophe, psychanalyste, lacanienne dissidente, fondatrice des Editions Des femmes. Elle annonce pour cet automne l’ouverture d’un grand espace culturel à Saint-Germain-des-Prés, dédié aux femmes créatrices, ainsi qu’un nouveau livre, «Génésique», et une nouvelle revue, «Féminologie». Sur cette femme qui ne ressemble à personne, on a fait pleuvoir les étiquettes et les caricatures. Pourtant, elle n’est pas plus «hystérique», bien sûr, que Ségolène Royal n’est «incompétente». «C’est la technique habituelle, on s’efforce de nous ridiculiser pour mieux nous réduire.» Dans son enfance, elle s’identifiait avec Spartacus, le libérateur des esclaves romains. «Je dois être une rebelle, c’est possible, mais pas si dangereuse que ça», dit-elle en riant.

Simplement, elle n’a jamais pu croire qu’une femme fût un homme inachevé, un mâle défectueux. Jamais pu croire, comme l’affirmait Freud, que le désir – la libido – soit le monopole du genre masculin, et par essence «phallique». Jamais pensé qu’une femme, pour se libérer de la domination patriarcale, dût s’identifier aux hommes, adopter leurs manières et leurs valeurs. «Contrairement à ce qu’affirmait Jacques Lacan, la femme existe !», dit-elle, et cela paraît presque choquant car nous vivons dans une démocratie de l’esquive, où il paraît subversif de nommer l’évidence. « Il y a deux sexes », dit-elle encore (c’est le titre de ses «Essais de féminologie», Gallimard/le Débat), alors même que cette constatation est énergiquement contestée par les allumé(e)s du mouvement queer et les théoricien(ne)s du «genre», apôtres de l’identité à la carte. Pourtant, «même les transsexuels ne changent pas de sexe, ils perdent les deux», rappelle Antoinette; en effet, quels que soient les exploits de la biomédecine, une femme devenue homme ne produit pas de spermatozoïdes, un homme devenu femme ne peut mettre au monde un enfant.

Enfance heureuse à Marseille, rue Saint-Laurent, dans le quartier populaire du Vieux-Port. Une mère calabraise et «biblique», venue en France au tournant du siècle, analphabète mais poète, qui invente des mots – «les nuages s’accumoncellent», «ils vivent en cocuménage». (C’est en partie pour elle qu’une fois devenue éditrice Antoinette crée la Bibliothèque des Voix, collection de textes littéraires lus par leurs auteurs ou des comédiens.) A 14 ans, à la suite d’un rappel de vaccin antivariolique, Antoinette contracte une sclérose en plaques qui réduit peu à peu sa liberté de mouvement, et c’est à partir d’une chaise roulante, sans une plainte, qu’elle mène aujourd’hui ses combats.

Elle parle avec tendresse de son père, «un berger corse amoureux de la mer, tout juste sorti des «Bucoliques» de Virgile». Elle a rencontré son mari à Aix-en-Provence, et n’a jamais souffert de discrimination sexiste. «Nous étions pareils, nous faisions les mêmes études.» L’événement déterminant, ce fut en 1964 la naissance de sa fille. «A travers la grossesse et l’accouchement, je me suis aperçue que les femmes avaient quelque chose que les hommes n’avaient pas – un utérus, le lieu de création de l’être humain. Et j’ai compris que les hommes enviaient aux femmes cette capacité de produire du vivant-parlant. Freud a consacré beaucoup de pages à «l’envie du pénis», mais il aurait eu des choses à dire sur «l’envie d’utérus» des hommes, surtout les plus créateurs d’entre eux. Quand sa femme est enceinte d’Anna, il écrit à Fliess : «J’ai mis au monde quelques notions de plus.» Au fond, la procréation a toujours servi de modèle à la création.»

On le sait, dans «le Deuxième Sexe», Simone de Beauvoir a jeté l’opprobre sur la part maternelle de la condition féminine, et son préjugé reste vivace, comme en témoigne la «haine matricide» des excitées du «no kid». Limité par cette mutilation originaire, le féminisme de la non-différence n’aurait jamais dépassé, selon Antoinette, la «forme infantile de la libération des femmes». C’est pourquoi, malgré la défaite électorale, il lui semble qu’une voie nouvelle s’est ouverte avec la candidature de Ségolène, «vers une nouvelle alliance entre les sexes, vers un nouveau contrat humain». Vers une démocratie paritaire, à l’image de l’humanité. Tout cela grâce à cette mère de quatre enfants qui a osé vouloir présider la France.

Ses dates
1er octobre 1936. Naît à Marseille.
1964. Naissance de sa fille Vincente.
1968. Cofondatrice du MLF.
1974. Création des Editions Des femmes.
1994-1999. Députée européenne.

Catherine David
Le Nouvel Observateur

Irus, île d’Antoinette Fouque, citée dans Paris Match

Un clin d’oeil, enfin, à Mariana Grépinet qui – dans le Paris-Match du 2 août – me fait le plaisir de citer Irus, l’île paradisiaque d’Antoinette Fouque dans un reportage sur les trésors du Golfe du Morbilhan.

2 au 8 août
Match de la vie – Vacances

Tout l’été, Paris Match vous accompagne sur les plages

Cette semaine, dans le Morbilhan, les trésors du golfe

De Vannes à L’Ile-aux-Moines, l’un des plus beaux sites naturels au monde vous dévoile ses secrets.
Les gens du golfe s’enorgueillissent de faire partie d’un club sélect qu’ils ont eux-mêmes créé, celui des « plus belles baies du monde ». C’est dire s’ils sont fiers de leur « petite mer », « Mor Bihan » en breton, dont la profondeur moyenne n’excède pas les 6 mètres. Selon la légende, la baie serait parsemée de 365 îles, une pour chaque jour de l’année. En réalité, une centaine seulement est répertoriée.

Vannes, petite cité de caractère, est la porte d’entrée du golfe. Les touristes s’y pressent l’été, surtout quand il fait moins beau. Ils lèvent le nez sur les façades à pans de bois, franchissent la porte Saint-Vincent, se retrouvent dans les jardins à la française au pied des murailles du château avant de se ruer dans une des innombrables boutiques de confiserie au beurre salé.

Vannes a longtemps régné sur la région. Princes et ducs de Bretagne y établiront leurs résidences. La ville marchande prospère, avant de s’endormir. Fin XIXe, la mode est aux bains de mer. On se tourne vers la côte. Arzon, à l’extrémité de la presqu’île de Rhuys qui ferme le golfe, devient lieu de villégiature. Début 1970, le nouveau port de plaisance du Crouesty attire les voiliers et leurs propriétaires.

Aujourd’hui, 2 millions de visiteurs foulent chaque année les rivages du golfe. Sur l’eau, les ostréiculteurs côtoient les voileux, les plaisanciers et les vedettes chargées de touristes. On se croise en mer, mais rarement sur terre. A chacun ses habitudes et ses lieux cultes. Les premiers se lèvent tôt, travaillent dur pour vivre de leur activité. Les seconds voyagent sur toutes les mers du globe, mais se retrouvent toujours lors des régates et n’oublient jamais de saluer « le moine » en passant devant la petite île de Boëdic. Les plaisanciers, eux, s’échangent les adresses de petites criques cachées pour bronzer peinard ou pique-niquer. Quant aux vacanciers, ils colonisent les rares plages de sable fin et laissent leurs bambins pêcher coques et palourdes avant de les persuader qu’une balade sur le sentier côtier leur ferait le plus grand bien.

Par la mer, Port-Navalo et la pointe de Kerpenhir, les deux extrémités du golfe, ne sont distants que de 1 mille nautique mais, par la route, plus de 70 kilomètres les séparent. D’un côté le littoral urbanisé avec ses résidences Pierre & Vacances. De l’autre, des villages préservés proches de la campagne alréenne, de ses collines boisées. Au centre, L’Ile-aux-Moines, la plus importante de l’archipel. Elle passe de 500 habitants en hiver à 6 500 en été. On comprend que les natifs de l’île, les « îlois », se sentent alors un peu dépossédés. Les résidents, « les îliens », ont provoqué une explosion des prix de l’immobilier, qui contraint certains enfants du pays à rejoindre le continent. L’été, 5 000 visiteurs débarquent quotidiennement des bateaux-navettes et grimpent, en procession, jusqu’au bourg. Hormis sa voisine, l’île d’Arz, toutes les autres îles du golfe sont privées. L’actrice Danielle Darrieux est propriétaire de Stibiden ; Antoinette Fouque, militante féministe et éditrice, occupe Irus ; Yves Rocher a racheté Berder au début des années 1990. Il arrive qu’un de ces lopins de terre soit mis en vente. Les acheteurs ne se précipitent pourtant pas. Il est plus aisé de contempler une île que d’y vivre. Le meilleur moment pour les admirer ? « Certains matins brumeux, quand les îlots multiples surgissent comme les sommets d’une chaîne de montagnes dont l’eau aurait un jour envahi les vallées. » Un conseil signé André Gide.
BALADE en mer. Tous en sinagot !

Deux voiles en forme de trapèze ocre rouge gonflées par le vent, une coque en chêne peinte en noir, les sinagots sont aisément identifiables. Les premiers apparaissent en 1840 dans le port de Séné. C’est le mélange de suif et d’écorce de pin broyés qui donne cette couleur à leurs voiles. Ces bateaux de pêche puissants tirent drague à huîtres ou chalut. Les armateurs en construiront près de 700, puis ils sont abandonnés au profit de bateaux plus modernes. A la fin des années 70, des passionnés se mobilisent pour en restaurer. « Les Trois Frères », datant de 1943, est retapé par le chantier du Guip sur L’Ile-aux-Moines. Reconnaissance ultime, il est classé monument historique. Quatre autres sinagots seront construits, et chacun est géré par une association dont les membres – parmi lesquels Isabelle Autissier – se relaient pour faire découvrir le golfe, au gré des vents.
Sortie dans le golfe sur réservation, 20 euros la demi-journée, 25 euros la journée.
Sinagot « Le Crialeïs », Robert Beven, 56780 L’Ile-aux- Moines, tél. : 06 70 07 08 42.
Sinagot « Les Trois Frères », Les Amis du sinagot, 6, rue de la Tannerie, 56000 Vannes, tél. : 06 14 93 04 69.

CULTURE. Quand le folklore fait son show.
Entre bagadou et reine d’Arvor

C’est l’événement « breizhoo » de l’été vannetais. Pendant trois jours, les fêtes d’Arvor (du breton « Ar Vor » qui désigne le rivage) réunissent dans le centre-ville vingt-cinq cercles celtiques et bagadou, ces ensembles instrumentaux typiques en Bretagne qui regroupent une quarantaine de sonneurs répartis en trois catégories : bombardes, cornemuses et percussions. L’occasion aussi de s’initier au fest-noz. Les filles de 16 à 25 ans peuvent se présenter au titre de reine d’Arvor 2007. Elles ne défilent pas en Bikini mais en robe à col de dentelle et manches pagodes garnies de velours noirs, tablier et coiffe en forme de toit. Superbe et spectaculaire !
Les fêtes d’Arvor, du 13 au 15 août. Permanence à partir du 7 août de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à 18 heures, Les Bigotes, rue de la Bienfaisance, 56000 Vannes, tél. : 02 97 54 25 21.
www.fetes-arvor.org

Emouvants ex-voto

Lieux de pèlerinage pour les marins, les chapelles de la région ont longtemps accueilli des maquettes et des tableaux déposés par les rescapés d’avaries ou de naufrages. Ces ex-voto, formule qui signifie « en conséquence d’un vœu », ont été rassemblés par le conseil général du Morbihan. Vestiges matériels de la piété des gens de mer, ils reflètent le quotidien de générations de marins qui ont navigué sur les vaisseaux de la Royale, sur des navires de commerce ou sur des bateaux de pêche. Il faut prendre le temps de lire les récits des miraculés qui décrivent avec leurs mots tempêtes et accidents de mer. Ces textes accompagnent les maquettes et ont parfois été directement intégrés par les peintres aux tableaux comme dans celui qui représente le naufrage de la chaloupe des douanes de Groix (ci-dessus) dans la nuit du 4 décembre 1825.
Jusqu’au 10 novembre, La Cohue, musée des Beaux-Arts, place Saint-Pierre, 56000 Vannes, tél. : 02 97 01 63 00. Entrée : 6 euros, tarif réduit : 4 euros.
Ouvert tous les jours de 10 heures à 18 heures.

PLAGES. Dans l’intimité des îles*.

Sur l’Ile GOvihAN.
On y accède par la mer uniquement. L’île est privée mais les visiteurs sont autorisés à accoster sur la longue plage et à se baigner. En revanche, à moins d’y être invité, il est interdit de poser un orteil dans l’herbe. Le sable plonge à pic dans l’eau, ce qui évite à marée basse de s’enfoncer dans la vase.
Bateau à louer avec ou sans permis à Port-Blanc, Anne Caseneuve, tél. : 06 82 69 38 13.
Sur l’Ile d’Arz. La pointe du Berno est une récompense après 5 kilomètres de marche. Cette langue de sable doré se situe à l’opposé de l’embarcadère où la navette vous dépose. Dans cet endroit secret, la seule personne que l’on risque de croiser, c’est l’ostréiculteur installé de l’autre côté de la pointe. Plus sauvage que sa voisine L’Ile-aux-Moines, moins touristique, Arz est aussi plus plate et moins arborée. Elle mesure à peine 5 kilomètres sur 3, pour tout juste 270 habitants.
Accès à l’île d’Arz par bateau depuis Conleau, départ toutes les heures, traversée de quinze minutes. A 5 km du bourg à pied.

Sur l’Ile-aux-Moines.
La « grande plage » a tout d’un lieu mythique. Des cabines couleur crème et bleu roi pour ranger les pelles et les seaux des enfants, une jolie vendeuse de bonbons, glaces et boissons, une école de voile et des habitués. Vous n’y croiserez pas d’îlois ; l’été, ils restent chez eux !
Accès à L’Ile-aux-Moines depuis Port-Blanc, départ toutes les quinze minutes, traversée de quatre minutes. A dix minutes du port à pied.

Sur l’Ile DES SEPT-ILES.
Petite bande de terre qui se découvre à marée basse, la plage est presque invisible à marée haute. Elle relie le continent et l’île des Sept-Iles. Le tour s’en fait en un quart d’heure et permet de découvrir ces confettis peu connus à l’extrémité ouest du golfe.
Accès à pied à marée basse par la plage de Locmiquel.
* Plages de la moins accessible à la plus accessible.

Mariana Grépinet (02/08/2007)

Antoinette Fouque par Elie Flory dans Le Magazine des Livres

Ma reconnaissance s’adresse aussi à Eli Flory, qui a eu la bienveillante attention de critiquer le nouveau livre d’Antoinette Fouque dans le magazine des Livres de juillet-août 2007 : « La pensée postféministe ». Seule correction d’importance : Antoinette Fouque incarne la tendance différentialiste (et non essentialiste) du féminisme.

La pensée postféministe

Le 26 août 1970, date du cinquantième anniversaire du vote des femmes aux Etats-Unis, un groupe d’une dizaine de femmes s’est invité sous l’Arc de Triomphe… Elles veulent déposer sur la tombe du soldat inconnu une gerbe de fleurs ceinte de banderoles qui sonnent comme des slogans : « Un homme sur deux est une femme », « Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme ». Les forces de l’ordre les empêchent d’aller au bout de leur initiative. En juillet, la revue Partisans avait déjà titré : « Libération des femmes : année zéro ». Le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) est né.

En désaccord avec Simone de Beauvoir, convaincue qu’on naît femme, Antoinette Fouque incarne la tendance différentialiste du MLF. « Le groupe d’Antoinette » refuse le mot de « féminisme », et va devenir le mouvement de pensée connu sous le nom de « Psychépo » (Psychanalyse et politique). S’y rattachent des psychanalystes, des linguistes, des écrivains, des artistes (Luce Irigaray, Hélène Cixous, entre autres).

Elles s’opposent aux Féministes révolutionnaires qui, dans le sillage tracé par Beauvoir, pensent que « l’ennemi principal » n’est pas la masculinité, mais le patriarcat. Cette mouvance, composée surtout d’historiennes et de sociologues d’inspiration marxiste, comme Monique Wittig, Christine Delphy et Anne Zelensky, se baptiseront « Les Petites Marguerites », en hommage au film de Vera Chytilova. Gravidanza, Féminologie II, recueil de textes, d’interviews, d’articles retrace le parcours d’une femme sur tous les fronts de la pensée postféministe, de l’acte de naissance de sa maison d’édition Des femmes à sa dernière allocution prononcée le 5 avril à la Maison de l’Amérique Latine en faveur de Ségolène Royal. E F

Gravidanza : Féminologie II, Antoinette Fouque, préface d’Alain Touraine, Editions Des femmes, 295 p., 15 E

Antoinette Fouque à la radio : « Affinités électives » et Radio Dialogue

L’émission de Francesca Isidori diffusée jeudi 5 juillet et dont l’auteur de « Gravidanza » était l’invitée ( http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/affinites/index.php?emission_id=35060152 ) a émerveillé toute la maison. La journaliste hors du commun a su saisir l’intellectuelle hors du commun. L’émission est si réussie qu’il est déjà envisagé d’en faire un livre audio (de même que nous l’avions fait pour « Le bon plaisir » il y a quelques années). Dans un prochain mailing, je vous en retranscrirai l’essentiel. Toujours sur Antoinette Fouque mais par ailleurs, je remercie Jacques de Bono Scotto d’être un des plus fidèles et fervents soutiens des éditions Des femmes et trépigne d’impatience d’entendre l’interview qu’il a fait dimanche 7 juillet d’Antoinette Fouque pour Radio Dialogue. http://www.radiodialogue.fr/

Antoinette Fouque sur France Culture, Week-end littéraire au Château de Cirey, Catherine, Pomme, Hacina, Julie, Monia et les autres…

9622.jpgEn dépit de cette catastrophique météo marquant l’ouverture du mois de juillet à Paris, je forme l’espoir de réussir à éveiller votre enthousiasme, voir à toucher votre sensibilité, en vous faisant partager les quelques ingrédients de la semaine qui nourrissent mon énergique optimisme quant aux proche avenir des Editions Des femmes. 1) (RAPPEL) Antoinette Fouque sera donc demain, jeudi 5 juillet, l’invitée de Francesca Isidori, de 10 h à 11 h, dans « Affinités électives » sur France Culture (93.5 à Paris). La fondatrice des Editions Des femmes reviendra sur son parcours de combattante, sur son oeuvre et évoquera la sortie de son livre-événement, « Gravidanza » – l’anti « No Kid » de Corinne Maier. L’émission sera multidiffusée le samedi + disponible à l’écoute sur le site internet : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/affinites/index.php

2) Catherine Weinzaepflen, l’auteur de « Am See » (réédition d’un ouvrage qui avait obtenu un grand succès de presse en 1985 chez Flammarion), sera également demain à la radio dans les « Jeudis littéraires » de Philippe Vannini de 10 h à midi sur Aligre Fm (93.1 à Paris). Ce même écrivain avait déjà été reçue par Françoise Objois dans son émission « Traverses » sur Radio Campus le samedi 9 juin de 13 à 14 h. L’émission (106.6 Mhz dans le Nord Pas de Calais) avait été d’une immense qualité. Bravo à elle !

3) A souligner l’article de Bruno de Cessole sur « Souvenirs 1843 – 1854 de Juliette Drouet » collectés par Gérard Pouchain dans « Valeurs actuelles » et celui de Robert Maggiori sur « Lou Salomé, génie de la vie » de François Guéry dans « Libération ». Je suis si heureuse de ces articles que je vous les recopie dans de prochains posts afin de vous donner l’eau à la bouche sur ces deux ouvrages de et sur une femme de lettres et je remercie chaleureusement les deux journalistes auteurs.

4) Les Editions Des femmes seront en lumière le week-end du 7 et du 8 juillet lors d’un nouvel événement littéraire au Château de Cirey, en Champagne. Pomme Jouffroy ( « Res Nullius« ), François Guéry (« Lou Salomé, génie de la vie« , Hacina Zermane « Sheh, bien fait pour toi ! ») et Catherine Weinzaepflen ( « Am See« ) seront du voyage, dédicaceront leurs livres et en liront des passages autour du thème « Femmes d’Histoires, Histoires de femmes ». La comédienne Julie Debazac lira quant à elle un passage de son livre audio « Stella » d’Anaïs Nin. Ce week-end d’esprit décontracté, dont Elisabeth Badinter est la marraine en 2007, rendra hommage à Emilie du Châtelet, Louise Michel et Yvonne de Gaulle. Héloïse d’Ormesson, Danièle Bour et Xavière Gauthier seront à l’honneur. (Antoinette Fouque, qui travaille trop en ce moment pour avoir le temps d’y participer, le sera l’année prochaine). Pour en savoir davantage, jetez un coup d’oeil sur le blog de l’organisateur, Yannick Pénagos : http://laparlote.skyrock.com/

5) L’amitié que idFM Radio Enghien 98.0 FM nous témoigne fait chaud au coeur. Ma reconnaissance s’adresse en particulier à Jocelyne Sauvard ( www.jocelynesauvard.fr ) qui a interviewé Patrizia Cavalli (« Mes poèmes ne changeront pas le monde« ) avant que la poétesse ne reparte en Italie samedi dernier dans son émission « Parlez-moi la vie » de 16 h 30 à 18 h 30 et à Noëlle Veaux-Khoury, fidèle de l’actualité des Editions Des femmes, qui présente un « Féminoscope » de 15 h à 16 h le lundi.

6) Monia Haddaoui >(« Ils ont lapidé Ghofrane » http://ghofrane.ifrance.com/), suite à sa jolie rencontre avec Jean-Pierre Allali à Radio Juive dimanche dernier, a été mise en contact avec le célèbre éditorialiste du Figaro Ivan Rioufol. Un dîner-débat avec et autour de celui-ci aura lieu ce jeudi 5 juillet (quelle actualité ce même jour !) dans le 8ème arrondissement de Marseille. Monia Haddaoui aura l’occasion de s’exprimer sur la barbarie qui a frappé la chair de sa chair. Envoi des livres cités dans la suite de mon texte sur simple demande (mentionnant une adresse postale !) à presse.desfemmes@orange.fr.

GRAVIDANZA – Antoinette Fouque

Bonjour,

Avec son argumentaire joint à ce courriel, j’ai la joie de vous informer qu’Antoinette Fouque séjournera pour quelques jours à Paris à partir du 19 juin – et qu’elle sera par conséquent disponible pour passer dans vos éventuelles émissions télé / radio ou pour être interviewée de visu par la presse.

Par téléphone, elle est en permanence joignable pour répondre à tout entretien avec un journaliste. (et moi aussi pour vous renseigner sur ce livre, somme d’articles, fruit d’une réflexion psychanalytique, philosophique, littéraire, politique et sociétale de plusieurs décennies)

« Gravidanza », le second tome de son essai de féminologie, « Il y a deux sexes », publié chez Gallimard en 1995, réédité en 2004, vient de sortir aux Editions Des femmes.

Je vous remercie par anticipation de signaler, si ce n’est pas encore fait, cet événement majeur de la pensée contemporaine dans votre média et autour de vous.

Bien au-delà du féminisme, Antoinette Fouque est une très grande intellectuelle respectée, à laquelle Alain Touraine fait dans ce livre l’honneur d’une élogieuse préface méritée : « C’est une voix à la fois insistante et retenue, chargée de passion, pleine d’une imagination créatrice, et révélatrice de secrets, une voix que je n’ai trouvée que dans Rimbaud… » Alain Touraine

Aux non-initiés, je rappelle que « Gravidanza » signifie « Grosse », la grossesse, que tout le généreux système d’idée d’Antoinette Fouque est axé autour de la différence féconde des femmes, de leur capacité de procréation (et de création). Elle a créé les Editions Des femmes pour « accoucher » les femmes de leurs oeuvres d’art. Son ambition majeure est de décréter que « Le XXIème siècle sera génital ou ne sera pas ». Il y a du Don et du Starobinski (l’auteur de « Largesse » notamment) chez Antoinette Fouque. Son féminisme est diamétralement opposé à celui de Corinne Maier, l’auteur de « No kid » tant évoqué ces jours-ci. L’organisation de débats médiatisés entre ces deux femmes est immensément souhaitable, je compte sur votre aide.

Pour fêter la naissance de « Gravidanza », j’ai créé un blog qui, ouvrant un espace d’interactivité, recueillera vos réactions. Ici : http://editionsdesfemmes.blogspirit.com

Espérant recevoir à cet email presse.desfemmes@orange.fr le maximum de retours bienveillants à mon annonce et de demandes d’expédition ou de mise en relation avec Antoinette Fouque, je me tiens également par téléphone à votre entière disposition au sujet de ce livre impressionnant.

Cordialement

« Gravidanza » d’Antoinette Fouque, préfacé par Alain Touraine – Essais de féminologie II

« Gravidanza » – le second tome des essais de féminologie d’Antoinette Fouque – Préface d’Alain Touraine

Antoinette Fouque est une figure éminente de la lutte des femmes depuis les années 70. Son livre, « Gravidanza », regroupe une série d’essais de « féminologie » qui retracent le combat mené depuis la création du MLF (mouvement de libération des femmes) qui fut à l’origine d’une avancée sociale, culturelle, politique et symbolique.

La grossesse est au centre de la pensée d’Antoinette Fouque. Ses essais de « féminologie » permettent l’émergence d’une nouvelle pensée sur la femme. Elle critique la théorie freudienne de « l’envie de pénis » en affirmant, face à celle-ci, l’existence de l’envie d’utérus, qui se traduit notamment, chez les hommes, par la tentative de maîtriser et de contrôler ce qui leur échappe : l’engendrement, cette expérience unique que la femme découvre dans la grossesse par le biais de ce lieu utérin qui porte la mémoire humaine de la nuit des temps. Ce livre nous propose de revisiter la psychanalyse : il critique l’affirmation d’une libido unique, mâle, qui donne lieu au célèbre postulat de Lacan : « La femme n’existe pas. » Antoinette Fouque affirme que faire un enfant existe, a existé et existera, et rappelle que les femmes, avec une sereine et muette insistance, continuent le mouvement infini de l’humanité.

« Gravidanza » nous permet de percevoir, par le biais d’une analyse historique et conceptuelle, la possibilité de mutation d’une culture à une autre. Antoinette Fouque signe un acte de création et de libération à caractère révolutionnaire pour notre société. Cette voie nouvelle, d’une rare ouverture et modernité, est l’espérance d’un nouveau contrat humain, comme le souligne Alain Touraine dans la préface.

Cofondatrice du MLF, créatrice du groupe « psychanalyse et politique » et des éditions Des femmes, directrice de recherche à Paris VIII et psychanalyste, Antoinette Fouque a été députée au parlement européen (1994-1998). Elle a publié « Il y a deux sexes », premiers essais de féminologie en 1995 (Gallimard, « Le Débat », édition revue et augmentée en 2004).

Antoinette Fouque écrit sur la peintre Catherine Lopes-Curval… (en 2002)

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Texte (extrait) recopié du catalogue des trente ans des Editions des femmes :
 
Catherine Lopes-Curval est née dans la seconde moitié du XXème siècle. La Mise aux Carreaux I, c’est une course aux trésors des signifiants ; c’est une balade dans la mémoire planétaire de l’artiste, et, même geste, cent arrêts sur images aux écrans de nos rêves. Explosion fixe de la beauté.
Autant de richesses ne vont pas, c’est logique, sans produire quelques hasards objectifs, rencontres improbables mais absolument nécessaires. Par hasard, à Beaubourg, la séquence chromatique d’Aurélie Nemours a été accrochée à la suite de plusieurs Hommages au carré d’Albers. Par hasard, au festival de Cannes, le 26 mai 2002, Julie Lopes-Curval, la fille au regard bleu-vert de Catherine, a reçu la Caméra d’or pour son premier long-métrage Bord de mer.
On s’y retrouve. De rencontre en maison, d’hospitalité en passion, d’oeuvre vivante en génération, non sans passeur, de mère en fille, de femme en femme, à l’infini…
à l’occasion d’une donation de la Fondation SCALER au Centre Pompidou, Antoinette Fouque a proposé de retenir les oeuvres de trois femmes artistes : Aurélie Nemours, Geneviève Asse et Catherine Lopes-Curval.
Antoinette Fouque, Boulouris, le 30 mai 2002

Paroles d’Antoinette Fouque sur le site des Editions Des femmes (invention des livres audio)

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En 1980, j’ai eu envie de faire une « bibliothèque des voix ». A l’époque, il n’y en avait pas en France et très peu, non plus, ailleurs. Je voulais dédier ces premiers livres parlants à ma mère, fille d’émigrants, qui n’est jamais allée à l’école, et à ma fille qui se plaignait encore de ne pas arriver à lire, et à toutes celles qui entre interdit et inhibition ne trouvent ni le temps, ni la liberté de prendre un livre.

Je crois que par l’oreille on peut aller très loin… On n’a peut-être pas encore commencé à penser la voix. Une voix, c’est l’Orient du texte, son commencement. La lecture doit libérer, faire entendre la voix du texte -qui n’est pas la voix de l’auteur-, qui est sa voix matricielle, qui est dans lui comme dans les contes le génie est dans le flacon. Voix-génie, génitale, génitrice du texte. Elle y est encryptée dirait Derrida, prisonnière dirait Proust.
La « bibliothèque des voix » compte aujourd’hui plus de 100 titres. Sont ainsi regroupés les voix et les textes de Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Julien Gracq, Françoise Sagan, Marie Susini, Danielle Sallenave, Georges Duby, et Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Arielle Domsbale, Jean-Louis Trintignant, Nicole Garcia, Michel Piccoli, Marie-Christine Barrault, Anny Duperey, Daniel Mesguich, Fanny Ardent … prêtent leur voix à Madame de Lafayette, Diderot, Balzac, Colette, Proust, Freud ou Stefan Zweig…