Antoinette Fouque, éditrice pionnière des livres audio

Extrait d’un texte d’Antoinette Fouque, éditrice pionnière des livres audio :

afvoix.jpgEn 1980, j’ai eu envie de faire une « bibliothèque des voix ». A l’époque, il n’y en avait pas en France et très peu, non plus, ailleurs. Je voulais dédier ces premiers livres parlants à ma mère, fille d’émigrants, qui n’est jamais allée à l’école, et à ma fille qui se plaignait encore de ne pas arriver à lire, et à toutes celles qui entre interdit et inhibition ne trouvent ni le temps, ni la liberté de prendre un livre.
Je crois que par l’oreille on peut aller très loin… On n’a peut-être pas encore commencé à penser la voix. Une voix, c’est l’Orient du texte, son commencement. La lecture doit libérer, faire entendre la voix du texte -qui n’est pas la voix de l’auteur-, qui est sa voix matricielle, qui est dans lui comme dans les contes le génie est dans le flacon. Voix-génie, génitale, génitrice du texte. Elle y est encryptée dirait Derrida, prisonnière dirait Proust.
La « bibliothèque des voix » compte aujourd’hui plus de 100 titres. Sont ainsi regroupés les voix et les textes de Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Julien Gracq, Françoise Sagan, Marie Susini, Danielle Sallenave, Georges Duby, et Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Arielle Domsbale, Jean-Louis Trintignant, Nicole Garcia, Michel Piccoli, Marie-Christine Barrault, Anny Duperey, Daniel Mesguich, Fanny Ardent … prêtent leur voix à Madame de Lafayette, Diderot, Balzac, Colette, Proust, Freud ou Stefan Zweig…

« Les Grands du rire » sur France 3, reçoivent Emmanuel Pierrat (6 juin 2009)

DSCN0540_0.jpgFrance 3 LES GRANDS DU RIRE

Heure : 14:33:09
Durée : 00:02:27
Présentateur : Yves LECOQ

SUJET : Emmanuel Pierrat, auteur du CD « Troublé de l’éveil » aux éditions Femmes est invité de l’émission. Itw de M. Pierrat qui explique que ce CD est inspiré de son livre.

Yves Lecoq, en compagnie de nombreux invités, nous offre un condensé d’humour. L’occasion de voir ou de revoir les sketches inoubliables des plus grands humoristes et de découvrir la nouvelle génération… Un cocktail à consommer sans modération au cours de chaque émission. Avec : Sheila, Michel Leeb, Jacques Séguéla, Jean-François Kahn, Eve Ruggieri, Nicoletta, Henry-Jean Servat, Karen Cheryl, Daniel Herzog

Femmes de la rive gauche du 4 au 8 juin : trois soirées et trois expositions

Couv femmes de la rive gauche.jpgFEMMES DE LA RIVE GAUCHE hier et aujourd’hui

à l’occasion du festival littéraire Paris en toutes lettres, (Mairie de Paris, 4-8 juin 2009), l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque vous offre trois soirées splendides : jeudi 4 juin, vendredi 5 juin, lundi 8 juin. (cumul de présences autorisé !) Et autant d’expositions (Françoise Gilot donc, photos d’Hiroshima, histoire des éditions Des femmes) au mois de juin (sans restriction non plus !)
Voilà le programme :
1) Jeudi 4 juin à 19 h, l’exquise Alice Butaud a accepté en dernière minute de remplacer Emmanuelle Riva (souci de santé non grave) pour lire Hiroshima mon amour de Marguerite Duras – Et du 4 au 8 juin, Exposition des photos d’Emmanuelle Riva prises à Hiroshima en 1958 – Profitons de sa venue à l’Espace des Femmes pour saluer la nouvelle édition en CD de son livre audio, autrefois en cassettes, Une femme de Sibilla Aleramo. C’est un livre d’autant plus important qu’il fut le premier à être édité par Antoinette Fouque lors de la naissance de sa maison en 1973.
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2) Vendredi 5 juin à 19 h, autour du livre Femmes de la rive gauche de Shari Benstock (des femmes-Antoinette Fouque) qui fait revivre les écrivaines, éditrices, salonnières anglo-saxonnes expatriées à Paris entre 1900 et 1940 : Hilda Doolittle, Jean Rhys, Anaïs Nin, Edith Wharton, Gertrude Stein, Djuna Barnes…
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Bérangère Bonvoisin lit des textes de Jean Rhys
Michèle Goddet lit des textes de Gertrude Stein (et peut-être aussi d’Anaïs Nin)
 
3) Lundi 8 juin à 19 h, autour de la Bibliothèque des Voix :
 – Christine Orban lit N’oublie pas d’être heureuse. Après son enfance au Maroc, l’héroïne change son destin en arrivant à Paris.
 – Emmanuel Pierrat lit Troublé de l’éveil. L’avocat, éditeur et collectionneur ne dort que deux heures par nuit ; à l’heure où Paris éteint ses feux, il commence une vie parallèle.
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Et, à la Mairie de Paris du 3ème : Depuis 35 ans, des femmes éditent… une exposition du 29 mai au 5 juin 2009 – vernissage le mercredi 3 juin à 18 h 30 – 2, rue Eugène Spuller 75003

Notre CD de Marina Vlady chroniqué par Jérôme Serri (magazine Lire de mai 2009)

Jérôme Serri chronique le livre audio de Marina Vlady dans le Magazine Lire de mai 2009 :

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Le Violon de Rothschild, La Princesse par Anton Tchekhov, lu par Marina Vlady – Editions Des femmes, 1 CD

Fabricant de cercueils, le vieux Iakhov vit dans une chaumière avec sa femme, un poêle, un lit, quelques outils, un violon au mur pour améliorer le quotidien. A l’orchestre, il ne cesse de se disputer avec Rothschild. Jamais il n’eut un geste de tendresse pour sa femme. Il y a cinquante ans, ils ont eu une petite fille. Elle est morte, mais il a oublié. Sa femme s’est un jour alitée sans rien dire. Pour gagner du temps, il prit les mesures avant qu’elle ne fermât les yeux. De retour du cimetière, il fut pris de remords. Pourquoi les hommes ne savent-ils donc pas vivre ? Avant de mourir, il demandera au prêtre de donner son violon à Rothschild. Un violon que les hommes ne se lasseront plus d’écouter et qui leur déchirera le coeur. Que la musique soit le chant du malheur auquel se condamnent des hommes incapables d’humanité, c’est ce que nous dit ici Tchekhov. Que ce chant puisse être réparateur, c’est ce qu’il nous dit encore.

J.S.

Emmanuel Pierrat entre dans la Bibliothèque des Voix des éditions Des femmes-Antoinette Fouque (sortie le 7 mai 2009)

« Troublé de l’éveil », un si grand succès dans sa version papier, va naître une seconde fois le 7 mai ! (avec une photo de l’auteur d’une beauté à se damner sur la couverture ! Bravo Irmeli Jung !) Réjouissez-vous ! Le voici !

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Antoinette Fouque a eu l’idée d’enregistrer Emmanuel Pierrat lisant ses propres mots et d’éditer un livre audio de ce texte à la fois dense et bouleversant.
Avec ce nouveau CD,

Emmanuel Pierrat intègre donc triomphalement la prestigieuse collection « Bibliothèque des Voix » des éditions Des femmes, aux côtés d’hommes tels que Julien Gracq et Jacques Derrida, de femmes telles que Nathalie Sarraute et Françoise Sagan, et même d’actrices comme Catherine Deneuve et Fanny Ardant…!
C’est l’occasion de découvrir et d’aimer sa VOIX. D’avoir une raison supplémentaire, grâce à l’oralité, de se replonger dans ce petit chef d’oeuvre…
Relançons la communication autour de « Troublé de l’éveil » !

Le 7 mai, précipitez-vous dans toutes les bonnes librairies ! Et si vous êtes journaliste, n’hésitez pas à me le réclamer en service de presse en mentionnant une adresse postale à guilaine_depis@yahoo.com ! Envoi immédiat. Je suis également disponible au 06.84.36.31.85 pour toute mise en relation avec l’écrivain en vue de projets d’articles/interviews/émissions.
Si vous admirez/adorez Emmanuel Pierrat, parlez-en ! Prévenez vos amis !


Résumé de « Troublé de l’éveil » :
« Quand je cherche à dater mes premières nuits blanches, je dois remonter à l’école primaire, à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Cela fait moins d’une semaine que Marie-Claude, l’institutrice en charge de ma classe de CD a commencé de nous enseigner la lecture. J’ai dévoré en quelques jours tout le manuel, exhortant ma mère à m’apprendre les lettres de l’alphabet que j’ignorais encore, avançant d’un bon trimestre en une petite quinzaine.
A présent, les livres sont les compagnons obligés de toutes mes nuits. Mais je me suis longtemps demandé, comme de l’oeuf et de la poule, s’ils étaient la conséquence ou la cause de mon trouble. »
Emmanuel Pierrat

Extraits – 1 CD – 74 mn – Enregistrement réalisé en 2009 par Michelle Muller

A bientôt, restant à votre disposition et amicalement,

« La musica deuxième » marque les blogs (26.03.09)

duras-300x298.jpgLa Musica Deuxième, Marguerite Duras
par Fanny Ardant et Sami Frey, Antoinette Fouque présente la bibliothèque des voix.

J’ai avec l’oeuvre de Marguerite Duras un lien particulier, depuis très longtemps. Grand lecteur d’abord, j’ai à mon actif plusieurs travaux universitaires à son sujet, sans avoir pour autant fini mon mémoire de maîtrise sur cette parole qui m’échappa au moment où je crus l’appréhender. Babelio m’a proposé d’écouter cette lecture et c’est avec grand plaisir que je m’y suis prêté, histoire de m’immerger dans cette voix, cette écriture qui me fascine.

« Ce sont des gens qui divorcent, qui ont habité Évreux au début de leur mariage, qui s’y retrouvent le jour où leur divorce est prononcé. Tous les deux dans cet hôtel de France pendant une nuit d’été, sans un baiser, je les ferais parler des heures et des heures. Pour rien d’autre que pour parler. Dans la première partie de la nuit, leur ton est celui de la comédie, de la dispute. Dans la deuxième partie de la nuit, non, ils sont revenus à cet état intégral de l’amour désespéré, voix brisées du deuxième acte, défaites par la fatigue, ils sont toujours dans cette jeunesse du premier amour, effrayés.» M. Duras.

Ce sont deux voix qui se rencontrent. Deux paroles qui résonnent, dans l’intimité d’un bar d’hôtel. Ils viennent de divorcer. La parole s’engage presque sur un ton d’indifférence, neutre comme on pourrait le faire avec un étranger… Puis les voix se nouent peu à peu, les souvenirs remontent à la surface, les reproches, les vérités qu’on ne veut pas entendre, les espoirs qu’on espère peut-être encore… La parole s’embrase : la trahison, la blessure ouverte, béante… On rejoue les scènes de manière distante, pas du tout dans l’analyse, mais dans une théâtralité nécessaire pour faire ressentir l’intraduisible… Duras nous y a habitué : depuis le Square à l’Amant, en passant par Hiroshima mon amour, il y a toujours ce dialogue récurrent, cet entretien infini, ces deux voix qui déchirent le silence ; en surgissent des sentiments paradoxaux : l’amour, le désir, la douleur, mêlés à la voix quotidienne, celle qui parle de meubles, de choses insignifiantes… il en résulte un mouvement contradictoire de violence, d’indifférence, de désir furieux, d’amour brisé.

Les voix s’opposent, s’enlacent, jouent du porte-à-faux, posent une question, répondent à côté, reviennent à la question posée précédemment, ne se rencontrent pas, s’ignorent, puis se percutent violemment quand on ne s’y attend plus. Il y a souvent chez Duras la tentation du dialogue qui pourrait tout renouer, y compris soi-même avec soi-même, mais il y a toujours un ratage, quelque-chose qui passe à côté de l’occasion rêvée… les voix finissent épuisées et repartent chacune de leur côté.

La musica deuxième, réécriture de la Musica, 20 ans plus tard, apporte un deuxième acte qui va plus loin que la première pièce puisqu’elle veut les porter au bout de la nuit, au bout de l’épuisement pour qu’enfin la vérité éclate au grand jour :

« C’est en effet les mêmes gens et c’est aussi Evreux et cet hôtel. C’est aussi après l’audience. Mais cette fois-ci, ils ne se quittent pas au milieu de la nuit, ils parlent aussi dans la deuxième moitié de la nuit, celle tournée vers le jour. Ils sont beaucoup moins assurés à mesure que passe leur dernière nuit. Ils se contrediront, ils se répèteront. Mais avec le jour, inéluctable, la fin de l’histoire surviendra. C’est avant ce lever du jour les derniers instants de leurs dernières heures. Est-ce toujours terrible ? Toujours.
Vingt ans exactement séparent La Musica I et La Musica II, et pendant à peu près ce même temps j’ai désiré ce deuxième acte. Vingt ans que j’entends les voix brisées de ce deuxième acte, défaites par la fatigue de la nuit blanche. Et qu’ils se tiennent toujours dans cette jeunesse du premier amour, effrayés. Quelquefois, on finit par écrire quelque chose. » DURAS Marguerite, La Musica Deuxième, Textes pour la presse, Gallimard, Paris, 1985, p. 97.

A écouter Sami Frey et Fanny Ardant dans cette édition c’est un pur bonheur : leurs voix s’accordent parfaitement à cette parole qui déroule le texte. La voix de Samy Frey est toujours dans une sorte de frayeur, d’interrogation, de désir et de défiance, tandis que celle de Fanny Ardant semble toujours sur la défensive, dans l’usure, dans cette violence de la douleur qui serre les dents, sans se plaindre jamais. Des grains de voix de toute beauté qui servent le texte avec finesse, ni surjoué, ni simplement lu. Il en ressort cette musique, celle qui donne son nom au titre de la pièce, cette Musica, entre ritournelle tragique et chanson d’amour qui ne veut rien dire…

http://www.labyrinthiques.net/2009/03/26/la-musica-deuxieme-marguerite-duras/

Bulleglob a écouté notre Liane Foly (18.03.09)

DF059.jpgMasse Critique – Dialogues de bêtes

Dialogues de bêtes

Colette

Lu par Liane Foly

Tout d’abord, Colette…

Si le texte est parfois désuet, il ne peut cacher sa finesse, sa sensibilité et sa sensualité. A travers les paroles de Toby-chien et Kiki-la-doucette se dessine tout un monde où les hommes sont des dieux capricieux et où l’on devine en filigrane les tensions qu’on ne penserait qu’humaines. Colette me touche.

Ensuite, la lectrice, Liane Foly…

Dans son cas, la nommer lectrice est réducteur, elle lit mais pas seulement ; elle narre, joue, change sa voix, se fait tendre, câline ou sévère, elle offre un univers. Sa diction parfaite, sa voix très belle et son immense talent sont un ravissement. Elle nous accroche et on voudrait ne jamais la quitter.

Enfin un extrait…

http://bulleglob.lalibreblogs.be/archive/2009/03/04/dialogues-de-betes.html

« Ma mère » de Bataille réédité en livre audio ! Pierre Arditi, quelle voix ! (critique d’un blogueur 08.03.09)

Ma mère.jpg08 mars 2009
Ma mère
de Georges BATAILLE

lu par Pierre Arditi

« J’ai adoré ma mère, je ne l’ai pas aimée. De son côté, j’étais pour elle l’enfant des bois, le fruit d’une volupté inouïe : ce fruit, elle l’avait nourri dans sa dévotion enfantine, retour de la folle tendresse, angoissée et gaie, qu’elle me donnait, rarement, mais qui m’éblouissait. J’étais né de l’éblouissement de ses jeux d’enfant, et je crois qu’elle n’aima jamais un homme. (…) elle n’eut dans sa vie qu’un violent désir, celui de m’éblouir et de me perdre dans le scandale où elle se voulait perdue… sans doute pensait-elle que la corruption, étant le meilleur d’elle-même, en même temps que voie d’un éblouissement vers lequel elle me guidait, était l’accomplissement qu’appelait cette mise au monde, qu’elle avait voulue. Ce qu’elle aima, c’était toujours le fruit de ses entrailles. Rien ne lui fut plus étranger que de voir un homme en moi, qu’elle aurait aimé. Un homme jamais n’occupa sa pensée, jamais ne pénétra que pour l’assouvir dans le désert où elle brûlait, où elle aurait voulu qu’avec elle la silencieuse beauté des êtres, anonyme et indifférente, se détruisît salement. Y aurait-il eu dans ce royaume libidineux place pour la tendresse ? Les tendres sont bannis de ce royaume, auquel la parole de l’Évangile conviait : violenti rapiunt illud. »

Présentation de l’éditeur
Pierre raconte comment, après une enfance religieuse, il fut, à l’âge de dix-sept ans, initié à la perversion par sa mère. Plongeant grâce à elle dans l’orgie et la débauche, il découvre l’extase de la perdition où se mêlent l’angoisse, la honte, la jouissance, le dégoût et le respect. Respect pour cette femme, la mère, qui a su brûler ses vaisseaux jusqu’au dernier et qui, ayant touché le fond de l’abîme, entraîne son fils dans la mort qu’elle se donne. Ma mère est l’un des textes les plus violents, les plus scandaleusement beaux de Georges Bataille, qui disait de lui-même : « Je ne suis pas un philosophe, mais peut-être un saint, peut-être un fou « , sachant que c’est dans cette ambiguïté même que réside la seule philosophie.

 » Ma mère me destinait à cette violence, sur laquelle elle régnait. Il y avait en elle et pour moi un amour semblable à celui qu’au dire des mystiques Dieu réserve à la créature, un amour appelant à la violence, jamais ne laissant la place au repos. »

Je remercie Babelio, qui m’a envoyé ce livre CD, et je les prie également de bien vouloir m’excuser pour le temps que j’ai mis à enfin écrire ce billet. J’ai du tout d’abord trouver un copain qui me copie le CD MP3 sur un CD normal (mes connaissances informatiques ne m’ont pas permis de réussir la manip…), car ma voiture, pas toute moderne n’accepte pas les MP3, et je me voyais mal m’installer sur mon canapé sans rien faire en pleine journée, juste à écouter ce texte (plus de 3 heures). Quand à l’écouter le soir, entre l’homme et les enfants, impossible, surtout vu le sujet (les enfants ont d’ailleurs allumé un jour le poste dans la voiture où ils m’attendaient, et ont été plus que surpris de ce que j’écoutais « c’est bizarre, Maman, ton truc, c’est quoi l’histoire ? »)…

Donc, après avoir récupéré 3 CD « piratés », j’ai enfin pu écouter Ma mère dans ma voiture. Autant j’avais pris énormément de plaisir à l’écoute du Voyage de Pirandello, autant j’ai trouvé ce roman long, long… Certes, le texte est superbement écrit, le style est magnifique, et bonifié encore par la voix chaude et basse de Pierre Arditi, qui je trouve convient parfaitement. Certes le sujet est intéressant, ces tabous renversés par cette femme qui n’a de cesse de pervertir son fils, cet inceste qui rode, ses liaisons scandaleuses, et surtout le ton parfois violent, cru, l’érotisme brut qui se dégage de l’oeuvre, entrecoupé par, bizarrement, la tendresse et même l’amour que se portent mutuellement mère et fils… L’histoire est terriblement sulfureuse et dérangeante, ce qui d’ordinaire me plaît assez, mais peut-être est-ce le fait de devoir l’écouter qui m’a dérangée : je crois que j’aurais préféré lire ce texte, et j’aurais certainement été plus attentive, et plus concentrée qu’en conduisant en même temps…

Je remercie cependant beaucoup Babelio et les Editions des femmes pour cette expérience… originale !

http://liliba.canalblog.com/archives/2009/03/08/12580949.html

« Une femme » de Sibilla Aleramo, PREMIER livre des éditions Des femmes, réédité en version audio en 2009

3328140020946.jpg1216855.jpgSibilla Aleramo
Une femme lu par Emmanuelle Riva
Traduit de l’italien par le collectif de traduction des éditions des femmes
256 p. – 10,50 € – 1970
ou
1 CD – 18 € (réédition 2009)
*******************
Une femme est une autobiographie romancée dans laquelle coexistent une analyse toujours actuelle de la situation des femmes, et le récit d’une lutte individuelle. Déchirée entre un amour passion pour son père libéral, brillant, séducteur et une pitié terrifiée pour sa mère trompée, humiliée, qui sombre progressivement dans la folie, elle lutte pied à pied pour conquérir son indépendance intellectuelle, affective, contre un mari tyrannique, brutal et veule, un milieu provincial superstitieux et étriqué. Ce sera au prix du renoncement à son fils, c’est-à-dire du renoncement à être mère qu’elle deviendra une femme libre et active.
Dans un style sobre, d’une réserve classique traversée d’effusions lyriques, précieusement désuètes, une lutte toujours convaincante.

Sibilla Aleramo : Née en 1876 dans le Piémont, Sibilla Aleramo, mariée à 16 ans à un homme du Mezzogiorno, passe sa jeunesse dans les Marches. Elle écrit son premier roman Une femme, en 1906 après avoir quitté son mari et son enfant. Autobiographie qui connaît immédiatement un grand succès et est traduit en plusieurs langues. Le livre, réédité il y a quelques années par Feltrinelli est très favorablement accueilli par les mouvements féministes italiens.

Emmanuelle Riva : immortal52.jpg« Pour moi, il n’y a aucune différence entre ce travail et le travail à la scène ou au cinéma : tout est désir de communion. Mais, ici comme à la radio, il s’agit d’une présence intime, directe à l’autre, familière, fraternelle… Il se produit un réel contact : on ne voit pas la personne, seule est présente la voix, c’est-à-dire l’incarnation même du coeur, des sens d’un être… Une femme est un texte de pulsations, intime. Il fallait repasser le texte par tout l’être, l’intérioriser, pour parvenir à cette spontanéité qui est le résultat d’un long travail – du don aussi. Ce texte, je l’ai trituré, pétri. »
E.R.

Lire oui mais quoi a aimé « Dialogues de bêtes » (blog 27.02.09)

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Dialogues de bêtes « À la campagne l’été. Elle somnole, sur une chaise longue de rotin. Ses deux amis, Toby- Chien le bull, Kiki-la-Doucette l’angora, jonchent le sable. (…)
Kiki-la-doucette : Tu crois qu’elle dort ? Elle cueille en ce moment, au potager, la fraise blanche qui sent la fourmi écrasée. Elle respire sous la tonnelle de roses l’odeur orientale et comestible de mille roses vineuses, mûres en un seul jour de soleil. Ainsi immobile et les yeux clos, elle habite chaque pelouse, chaque arbre, chaque fleur. »

J’avais depuis longtemps envie de découvrir un livre audio… par curiosité. Grâce à Babelio, c’est chose faite ! Bon je n’ai guère pris de risques en choisissant ce titre, j’aime Colette et j’avais beaucoup aimé Dialogues de bêtes quand je l’ai lu (vers 12 ans et jamais depuis d’accord !)
Le Disque se compose uniquement d’extraits (51 minutes) mais de délicieux extraits. Liane Foly est très agréable à écouter quoiqu’il m’ait fallu quelques minutes pour m’habituer aux changements de voix d’un personnage à l’autre. Mais une fois habitué tout va bien. Ces dialogues sont aussi espiègles et lumineux que dans mon souvenir et c’est un plaisir de retrouver les personalités si félines et canines des amis de Colette. Mention spéciale pour l’histoire de la tortue, ma préférée.
Par contre il est plus difficile que je ne le pensais d’écouter un livre audio en voiture… On suit facilement les histoires certes mais les charmes et subtilités du style sont plus difficiles à saisir. Peut-être parce qu’il n’est ni facile ni recommandé d’être concentré sur ce que l’on écoute. Bonus, ces histoires sont parfaites pour écouter avec des enfants (et éventuellement les faire tenir tranquille en voiture). Très agréable !

Liane Foly – Dialogue de bêtes – Colette – édition Des femmes Antoinette Fouque

http://lireouimaisquoi.over-blog.com/article-28448668.html